The Fate of the Doctor
Par : Fallavier
Genre : Action , Science-Fiction
Status : C'est compliqué
Note :
Chapitre 5
Le Nord
Publié le 16/01/14 à 11:55:20 par Fallavier
« C'est terminé, relevez-vous maintenant ! » répéta le Docteur, perdant patience.
Cela faisait cinq minutes que je m'étais roulée en boule dans un coin du vaisseau, afin d'échapper aux précédentes secousses. Celles-ci avaient cessé depuis bien longtemps quand le Docteur vint se planter devant moi, m'obligeant à me relever. Mais voilà, comment donc se relever si on avait l'impression qu'un tel effort suffirait à vous faire recracher votre propre estomac. Je ne voulais pas me lever, ou plutôt je n'en avais pas la force.
« Je vous en prie, soupira mon ami.
– Vous m'avez enlevée, pourquoi vous suivrais-je donc ? me plaignis-je.
– Mais je ne vous ai pas enlevée, je...
– Vous m'avez gentiment fait subir tout un séisme, coupai-je sèchement. Et je n'ai rien demandé !
– Oh ! cessez de mentir jeune fille, vous m'avez provoqué !
– Jeune fille ? Et vous oubliez vos bonnes manières en plus ? Vous croyez n'avoir plus le besoin de m'appeler « ma Dame » car vous êtes le Docteur ? Eh bien, si c'est le cas, rendez-moi William, lui il savait être poli !
– D'accord ! C'est bon ! Si vous voulez faire votre gamine, eh bien faîtes votre gamine ! »
Le Docteur regagna ses tableaux de bord, tout en grommelant, tandis que je me levai enfin, non sans un haut-le-cœur. Je le regardai toucher sur quelques boutons puis remettre la main sur la poignée. Non ! Ça allait recommencer ! Mais, avant d'avoir pu me remettre en boule telle la pleutre que j'étais, il actionna la poignée. Je m'attendais à trébucher sur le sol, mais il n'y eut pas la moindre secousse. D'une démarche énervée, le Docteur ouvrit la porte du Tardis et m'invita à sortir d'un geste de main.
« Votre chambre, ma Dame, et laissez-moi tranquille, au lieu de faire perdre mon temps ! grinça-t-il.
– Que venez-vous de faire quoi là ? Demandai-je.
– Passer de 157 à 1404, mais bon, le voyage dans le temps n'existe pas !
– Je vois.
– Oui, maintenant, sortez.
– Emmenez-moi encore en 157. S'il vous plaît, Docteur. »
Ce dernier crispa sa bouche pour paraître excédé, mais je ne devinai qu'il tentait de dissimuler son sourire. Il était seul, avait-il dit, et il n'avait jamais souhaité me renvoyer dans ma chambre.
Et, finalement, le Docteur actionna de nouveau la poignée, encore sans la moindre catastrophe, et nous sortîmes du Tardis.
La neige tombait, recouvrant de sa blancheur les plaines autrefois verdoyantes où nous étions arrivés. Le soleil n'était qu'un vague point lumineux dans le ciel, presque complètement caché par les nuages omniprésents dans cette région. Ça n'étaient pas les Marches Galloises où j'avais passé mon enfance, non c'était pas elles. En 1404, le printemps régnait, tandis qu'ici l'hiver semblait avoir pris siège depuis bien longtemps. Et comment passer des fleurs et des arbres fruitiers aux mornes plaines froides et à la neige, si ce n'était par un quelconque voyage dans... le temps ?
Le Docteur s'avança de quelques pas, les mains dans son manteau beige. Il portait toujours son chapeau melon noir, comme si c'était un quelconque porte-bonheur. Un vent soudain vint faire s'envoler le chapeau, mais le Docteur parvint à l'attraper de sa main droite avant qu'il tombe. Ses courts cheveux bruns ondulaient face au vent. Et enfin, il se tourna vers moi. Je m'attendais à ce qu'il m'adresse l'un de ses sourires chaleureux, mais non, rien de cela.
« Aucune colline à des milles d'ici, dit-il alors. Ce n'est pas Rome, en tous cas.
– Où sommes-nous donc ? demandai-je quelque peu inquiète.
– Plus au nord que vous ne l'aviez jamais été, Catrin »
Voilà qu'il m'appelait par mon prénom, maintenant ! William et ses « ma Dame » avaient disparu, et je sentis un léger vide en moi quand je m'en fus rendu compte.
« En Écosse ? essayai-je.
– Presque. Nous sommes au sud du Mur d'Hadrien, en 157, m'annonça le Docteur.
– Je ne vois pas le Mur.
– Derrière vous, peut-être ? »
Je me retournai et vis le spectacle que m'offrait ce jour-là le temps. Un mur qui devait faire trois fois ma taille s'étirait, s'étirait, et s'étirait, à perte de vue. La neige recouvrait chaque pierre de ce mur, chaque tour, et on avait bien l'impression que c'était un mur de neige, s'il n'y avait pas certains endroits où l'on percevait la pierre dure.
Lors de très rares fois où mon frère Alwin ne se comportait pas puérilement et méchamment, il nous racontait à Edwen et moi nombre d'histoire sur le gigantesque empire qu'avait bâti l'une des plus grandes civilisation de notre monde, Rome. Étant donné que c'était les seuls fois où Alwin se montrait plus ou moins bienveillant, j'avais dévoré et enfoui dans ma mémoires chacune des histoires qu'il racontait. La guerre qu'avait menée l'illustre Jules-César en Gaule, la fondation de Rome, la chute de l'Empire Romain... Je me souvenais encore de ce qu'il m'avait conté au sujet de ce mur loin au nord, bien plus au nord que notre château ne l'était par rapport à Cardiff. Le Mur d'Hadrien, construit afin de garder le sud des barbares pictes du nord. Alwin était passionné par Rome. Tout comme Morgane, avais-je une fois entendu...
« Vous voulez que l'on aille autre part ? demanda le Docteur.
– Non, j'ai envie de rester, répondis-je.
– Alors, qu'attendons-nous pour y aller, sur ce Mur ? »
Il me prit alors la main sans que je ne l'eusse demandé et m'entraîna vers le Mur d'Hadrien. Il semblait oublier parfois qui j'étais, une noble des Marches Galloises.
« Edwen se poserait des questions s'il ne me voyait pas le lendemain, confiai-je.
– Le Tardis peut nous ramener chez vous une seconde après que nous sommes partis, expliqua-t-il. Plutôt pratique, non ?
– Plutôt, oui. Sinon... vous disiez être seul, n'avez-vous jamais emmener quiconque avec vous auparav...
– On doit pouvoir monter par ici, je pense. »
Il fuyait la question... Quoiqu'il en soit, nous étions arrivé devant une tour de guet construite dans le Mur d'Hadrien. Aucune porte, seulement un carré dans la pierre qui pouvait laisser passer quiconque. Des escaliers montaient devant nous, dans la tour de guet. Me tenant toujours la main, le Docteur m'aida à monter l'escalier, même si je n'en avais guère le besoin.
« Il devrait y avoir au moins quelques soldats romains, par ici, non ? interrogeai-je.
– Je ne sais pas, cette partie du mur à l'air complètement désertée, grimaça le Docteur. Ce n'est pas normal, en 157, le Mur d'Hadrien est encore bien défendu ! »
L'escalier continuait encore, mais nous nous étions arrêtés à l'étage, où deux sorties débouchaient sur le sommet du Mur. Le Docteur me fit emprunter l'une d'une, et s'arrêta soudain, après quelques pas dans la neige déposée sur le sommet du Mur. Il regardait devant lui, comme ébahi, et je ne pus que l'imiter. Des monts enneigés, des collines, et des plaines à perte de vue, devant nous. Le pays des Pictes.
« Bienvenue dans le nord » fit soudain une voix derrière nous.
Cela faisait cinq minutes que je m'étais roulée en boule dans un coin du vaisseau, afin d'échapper aux précédentes secousses. Celles-ci avaient cessé depuis bien longtemps quand le Docteur vint se planter devant moi, m'obligeant à me relever. Mais voilà, comment donc se relever si on avait l'impression qu'un tel effort suffirait à vous faire recracher votre propre estomac. Je ne voulais pas me lever, ou plutôt je n'en avais pas la force.
« Je vous en prie, soupira mon ami.
– Vous m'avez enlevée, pourquoi vous suivrais-je donc ? me plaignis-je.
– Mais je ne vous ai pas enlevée, je...
– Vous m'avez gentiment fait subir tout un séisme, coupai-je sèchement. Et je n'ai rien demandé !
– Oh ! cessez de mentir jeune fille, vous m'avez provoqué !
– Jeune fille ? Et vous oubliez vos bonnes manières en plus ? Vous croyez n'avoir plus le besoin de m'appeler « ma Dame » car vous êtes le Docteur ? Eh bien, si c'est le cas, rendez-moi William, lui il savait être poli !
– D'accord ! C'est bon ! Si vous voulez faire votre gamine, eh bien faîtes votre gamine ! »
Le Docteur regagna ses tableaux de bord, tout en grommelant, tandis que je me levai enfin, non sans un haut-le-cœur. Je le regardai toucher sur quelques boutons puis remettre la main sur la poignée. Non ! Ça allait recommencer ! Mais, avant d'avoir pu me remettre en boule telle la pleutre que j'étais, il actionna la poignée. Je m'attendais à trébucher sur le sol, mais il n'y eut pas la moindre secousse. D'une démarche énervée, le Docteur ouvrit la porte du Tardis et m'invita à sortir d'un geste de main.
« Votre chambre, ma Dame, et laissez-moi tranquille, au lieu de faire perdre mon temps ! grinça-t-il.
– Que venez-vous de faire quoi là ? Demandai-je.
– Passer de 157 à 1404, mais bon, le voyage dans le temps n'existe pas !
– Je vois.
– Oui, maintenant, sortez.
– Emmenez-moi encore en 157. S'il vous plaît, Docteur. »
Ce dernier crispa sa bouche pour paraître excédé, mais je ne devinai qu'il tentait de dissimuler son sourire. Il était seul, avait-il dit, et il n'avait jamais souhaité me renvoyer dans ma chambre.
Et, finalement, le Docteur actionna de nouveau la poignée, encore sans la moindre catastrophe, et nous sortîmes du Tardis.
La neige tombait, recouvrant de sa blancheur les plaines autrefois verdoyantes où nous étions arrivés. Le soleil n'était qu'un vague point lumineux dans le ciel, presque complètement caché par les nuages omniprésents dans cette région. Ça n'étaient pas les Marches Galloises où j'avais passé mon enfance, non c'était pas elles. En 1404, le printemps régnait, tandis qu'ici l'hiver semblait avoir pris siège depuis bien longtemps. Et comment passer des fleurs et des arbres fruitiers aux mornes plaines froides et à la neige, si ce n'était par un quelconque voyage dans... le temps ?
Le Docteur s'avança de quelques pas, les mains dans son manteau beige. Il portait toujours son chapeau melon noir, comme si c'était un quelconque porte-bonheur. Un vent soudain vint faire s'envoler le chapeau, mais le Docteur parvint à l'attraper de sa main droite avant qu'il tombe. Ses courts cheveux bruns ondulaient face au vent. Et enfin, il se tourna vers moi. Je m'attendais à ce qu'il m'adresse l'un de ses sourires chaleureux, mais non, rien de cela.
« Aucune colline à des milles d'ici, dit-il alors. Ce n'est pas Rome, en tous cas.
– Où sommes-nous donc ? demandai-je quelque peu inquiète.
– Plus au nord que vous ne l'aviez jamais été, Catrin »
Voilà qu'il m'appelait par mon prénom, maintenant ! William et ses « ma Dame » avaient disparu, et je sentis un léger vide en moi quand je m'en fus rendu compte.
« En Écosse ? essayai-je.
– Presque. Nous sommes au sud du Mur d'Hadrien, en 157, m'annonça le Docteur.
– Je ne vois pas le Mur.
– Derrière vous, peut-être ? »
Je me retournai et vis le spectacle que m'offrait ce jour-là le temps. Un mur qui devait faire trois fois ma taille s'étirait, s'étirait, et s'étirait, à perte de vue. La neige recouvrait chaque pierre de ce mur, chaque tour, et on avait bien l'impression que c'était un mur de neige, s'il n'y avait pas certains endroits où l'on percevait la pierre dure.
Lors de très rares fois où mon frère Alwin ne se comportait pas puérilement et méchamment, il nous racontait à Edwen et moi nombre d'histoire sur le gigantesque empire qu'avait bâti l'une des plus grandes civilisation de notre monde, Rome. Étant donné que c'était les seuls fois où Alwin se montrait plus ou moins bienveillant, j'avais dévoré et enfoui dans ma mémoires chacune des histoires qu'il racontait. La guerre qu'avait menée l'illustre Jules-César en Gaule, la fondation de Rome, la chute de l'Empire Romain... Je me souvenais encore de ce qu'il m'avait conté au sujet de ce mur loin au nord, bien plus au nord que notre château ne l'était par rapport à Cardiff. Le Mur d'Hadrien, construit afin de garder le sud des barbares pictes du nord. Alwin était passionné par Rome. Tout comme Morgane, avais-je une fois entendu...
« Vous voulez que l'on aille autre part ? demanda le Docteur.
– Non, j'ai envie de rester, répondis-je.
– Alors, qu'attendons-nous pour y aller, sur ce Mur ? »
Il me prit alors la main sans que je ne l'eusse demandé et m'entraîna vers le Mur d'Hadrien. Il semblait oublier parfois qui j'étais, une noble des Marches Galloises.
« Edwen se poserait des questions s'il ne me voyait pas le lendemain, confiai-je.
– Le Tardis peut nous ramener chez vous une seconde après que nous sommes partis, expliqua-t-il. Plutôt pratique, non ?
– Plutôt, oui. Sinon... vous disiez être seul, n'avez-vous jamais emmener quiconque avec vous auparav...
– On doit pouvoir monter par ici, je pense. »
Il fuyait la question... Quoiqu'il en soit, nous étions arrivé devant une tour de guet construite dans le Mur d'Hadrien. Aucune porte, seulement un carré dans la pierre qui pouvait laisser passer quiconque. Des escaliers montaient devant nous, dans la tour de guet. Me tenant toujours la main, le Docteur m'aida à monter l'escalier, même si je n'en avais guère le besoin.
« Il devrait y avoir au moins quelques soldats romains, par ici, non ? interrogeai-je.
– Je ne sais pas, cette partie du mur à l'air complètement désertée, grimaça le Docteur. Ce n'est pas normal, en 157, le Mur d'Hadrien est encore bien défendu ! »
L'escalier continuait encore, mais nous nous étions arrêtés à l'étage, où deux sorties débouchaient sur le sommet du Mur. Le Docteur me fit emprunter l'une d'une, et s'arrêta soudain, après quelques pas dans la neige déposée sur le sommet du Mur. Il regardait devant lui, comme ébahi, et je ne pus que l'imiter. Des monts enneigés, des collines, et des plaines à perte de vue, devant nous. Le pays des Pictes.
« Bienvenue dans le nord » fit soudain une voix derrière nous.
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