Note de la fic : :noel: :noel: :noel:

Les partenaires de l'Archange


Par : Sebantey
Genre : Fantastique, Action
Statut : C'est compliqué



Chapitre 2 : La rencontre


Publié le 26/02/2013 à 23:16:37 par Sebantey

Sebantey sortit son téléphone portable de la poche intérieure de sa veste. Le petit appareil regorgeant de circuits électriques de toutes sortes paraissait déplacé dans un village aussi éloigné de toutes formes de technologies modernes. Un rapide coup d'oeil à l'écran lui assura qu'il se trouvait au bon endroit : un petit village à l'extrême périphérie de la tête urbaine régionale, située une cinquantaine de kilomètres plus loin. Un lieu presque totalement sans défense. Sebantey jeta un regard autour de lui, et ne vit qu'une foule atrocement dense qui l'encerclait. Qu'est-ce qui lui avait pris de s'enfoncer là-dedans ? Lui qui détestait la foule... Il y avait tellement de bruit, et en plus, il faisait si chaud... A sa droite, un marchand brandissait ses articles en lui intimant d'approcher d'une voix puissante. Sebantey préféra l'ignorer. Dans l'immédiat, il avait clairement quelque chose de plus important à faire. Las de tourner en rond sans trouver un moyen de sortir de cette chaleur étouffante, il décida de foncer tête baissée jusqu'à atteindre un endroit dégagé. Il lança quelques vagues excuses tandis qu'il bousculait tout le monde, jusqu'à ce qu'enfin il réussisse à s'extirper de la foule. La chaleur légèrement atténuée et le calme qui l'entourait à présent lui permirent de se clarifier l'esprit. Il prit quelques instants pour apprécier ce moment de tranquillité... et entendit un cri d'enfant résonnant au loin. Alerté, Sebantey comprit qu'il avait été trop lent, et que ça avait déjà commencé. Il lui sembla que le cri provenait de l'autre côté de la foule. Refusant de s'y enfoncer à nouveau, il se précipita dans les ruelles contournant la place du marché et fit à toute vitesse le tour du village. Il finit par arriver sur un endroit assez dégagé, à quelques dizaines de mètres de la place.

Soudain, il vit deux enfants de moins de dix ans sortir en courant et en hurlant d'une vieille grange qui semblait pourrir sur place depuis plus d'un siècle. Il n'en avait pas besoin de plus pour comprendre la situation, et il fit un sprint en direction de la bâtisse abandonnée. La porte grande ouverte donnait sur un spectacle alarmant. Il restait encore un enfant, une fillette, qui avait visiblement trébuché et qui était étendue par terre. A gauche, un démon fonçait vers elle à toute vitesse, courant sur le mur. Quand il arriva à sa hauteur, il fit un bond et se propulsa vers l'enfant, les crocs prêts à la déchirer sans pitié. Malheureusement pour elle, la bête n'avait pas remarqué le jeune chasseur de démons qui venait d'entrer. Celui-ci se précipita, et décocha un splendide coup de pied qui frappa le démon en plein élan, l'envoyant droit sur le mur. Sebantey aida l'enfant à se relever et lui intima de sortir. Lorsqu'elle fut dehors, le démon avait retrouvé ses esprits, et déjà il se ruait à l'assaut de son nouvel ennemi. Mais celui-ci n'allait certainement pas se laisser faire. D'un geste vif, il sortit son sabre de l'étui noir accroché dans son dos, et le plaça devant lui pour bloquer le coup du démon. Celui-ci ne se laissa pas impressionner et frappa le sabre à plusieurs reprises, tentant de percer la garde du jeune garçon. C'est alors qu'un bruit attira l'attention de Sebantey. Il regarda le fond de la grange du coin de l'oeil, et, à travers l'obscurité, il aperçut une fille d'à peu près son âge qui était aux prises avec un démon identique au sien. Alors, tout en maintenant à distance le démon qui essayait de lui trancher la gorge, il saisit de sa main libre son arme à feu, un long pistolet noir et argenté, caché dans l'une des poches intérieures de sa veste. Puis, il étendit son bras en direction du fond, y jeta un rapide coup d'oeil, et tira. Un grognement douloureux lui indiqua qu'il avait atteint sa cible. Le démon tomba, la jambe trouée par une balle. Reportant alors toute son attention sur son propre démon, il attendit un nouvel assaut pour s'esquiver sur le côté. Son adversaire, surpris, n'eut pas le temps de réagir. D'un puissant coup de pied, Sebantey le propulsa à nouveau contre le mur, et vida son chargeur sur sa poitrine, le tuant immédiatement. Puis, d'une geste vif, il pointa à nouveau son arme vers le fond de la grange... mais il n'eut pas besoin de tirer. La jeune fille en avait déjà terminé avec son démon. En plus de la balle qu'il lui avait lui-même tiré dans la jambe, Sebantey observa un couteau enfoncé dans son bras et une machette plantée dans son crâne. Surpris, il rangea lentement ses armes. Les simples civils qui parvenaient à tuer un démon, dans une situation urgente qui plus est, étaient extrêmement rares. De plus, à travers la faible lumière qui perçait par le plafond, Sebantey put observer toute une panoplie d'armes blanches étinceler sur le dos de la jeune fille. Il n'était peut-être pas le seul à chasser des démons par ici...

- Ca va ? lui demanda-t-il.

- Ouais, ça va, répondit-elle. Merci pour la gamine. Elle serait morte sans toi.

Sebantey remarqua qu'elle l'observait avec curiosité. Ils n'eurent pas le temps de discuter davantage : à l'extérieur de la grange, des gens criaient. Les deux adolescents sortirent en trombe, et virent ce qui terrorisait les villageois : à deux cents mètres de là, juste avant la forêt qui entourait le village, on apercevait de nombreuses silhouettes sombres qui fonçaient droit vers eux. Une vingtaine de démons, semblables à ceux de la grange, était en effet sur le point d'attaquer le village et de massacrer tous les êtres humains qui s'y trouvaient.

Sebantey savait que cela risquait d'arriver. Ce village était presque totalement abandonné par l'Archange, organisation mondiale engagée dans la lutte contre les démons. Il se trouvait aux extrêmes limites du périmètre de sécurité officiel ; si bien que, en réalité, personne ne garantissait la protection des habitants. Les deux démons de la grange étaient des éclaireurs, chargés d'observer le village en vue d'une éventuelle attaque. Dans ce genre de situation, il fallait éliminer les éclaireurs puis anéantir le reste des démons cachés dans les environs. Mais, de toute évidence, Sebantey était arrivé trop tard, et l'attaque avait déjà commencé. C'était grave, mais il était encore possible de stopper l'attaque avant qu'elle ne fasse de dégâts. C'est alors qu'un évènement imprévu vint compliquer davantage la situation.

Arrivés à une centaine de mètres de leur position, les démons se séparèrent en deux groupes qui se dirigèrent chacun vers l'une des extrémités du village.

- C'est pas vrai ! s'exclama Sebantey.

De cette manière, il lui était impossible de contrer l'ensemble de l'attaque en une seule fois ; il lui fallait s'occuper d'un groupe après l'autre. Impossible donc d'empêcher le massacre des habitants. C'était une véritable catastrophe. Il n'avait pas prévu toutes ces complications, et maintenant, à cause de son inefficacité, tous ces pauvres gens allaient être sauvagement massacrés. Impuissant, Sebantey observa les démons foncer vers le village à toute vitesse. C'est alors que la jeune fille prit la parole.

- Hé, je m'occupe d'un groupe, tu prends l'autre ? proposa-t-elle.

Sebantey lui jeta un regard. A tout point de vue, cela lui semblait être une mauvaise idée. Cette fille n'avait réussi qu'à tuer un seul démon, et encore, avec son aide. Elle, seule, face à une dizaine d'entre eux ? Aucune chance. Mais dans l'immédiat, il n'avait pas le choix. Le temps pressait et il ne pouvait pas réfléchir à une autre solution. Si cette fille tenait à ce point à mourir avant les autres, il n'avait aucun moyen de l'en empêcher ; et puis, peut-être qu'elle réussirait à lui faire gagner un peu de temps. C'était tout ce dont il avait besoin. Aussi lui répondit-il :

- Ca me va. Je prends la gauche.

La jeune fille hocha la tête et fonça de l'autre côté du village. Dès qu'elle fut partie, Sebantey se rua également en direction de ses propres démons ; cette fois-ci, il avait intérêt à en finir rapidement. Avec un peu de chance, il parviendrait à limiter les dégâts, mais chaque seconde comptait. Il finit enfin par arriver à l'extrémité gauche du village ; ses démons lui faisaient face, à environ une trentaine de mètres, et continuaient de foncer vers sa position. Du coin de l'½il, Sebantey aperçut l'autre groupe de démons entrer dans le village. Il n'y avait pas de temps à perdre.

Il dégaina son pistolet noir et argenté, visa le groupe adverse, et fit immédiatement feu. Les démons, qui ne s'attendaient pas à une résistance de la part du village, furent surpris par l'attaque, qui fut alors très efficace : quatre démons tombèrent, les jambes fauchées par les balles, incapables de continuer. Les autres continuèrent à progresser en direction du village en prenant garde de ne pas finir comme leurs congénères. Sebantey rechargea, puis, tout en gardant son arme dans une main, il sortit son sabre et se tint prêt à combattre. Enfin, les démons pénétrèrent à l'intérieur du village. Très rapidement, ils se dispersèrent de manière à encercler le jeune chasseur de démons. Celui-ci remarqua que certains d'entre eux portaient une longue lame argentée sur le bras droit, tranchante comme un rasoir. Il avait tout intérêt à garder l'esprit vif s'il voulait rester en un seul morceau. Soudain, les démons se précipitèrent tous sur lui, décidés à s'en débarrasser.

Toutefois, c'était sans compter sur l'habileté hors du commun du jeune chasseur de démons. Celui-ci sut trouver la faille dans leur attaque, et riposta férocement en exécutant de très rapides moulinets avec son épée. Une flopé de membres découpés envahit le ciel, tandis que le sol se maculait de sang noirâtre. Toutefois, deux démons tenaient encore debout, chacun portant une lame sur le bras. Ils l'attaquèrent tous deux au même moment, mais Sebantey para le coup avec son sabre. Les deux démons faisaient pression sur son épée avec leurs lames pour briser sa garde, ce qui leur permettrait d'attaquer directement leur adversaire. Malheureusement pour eux, Sebantey tenait toujours son arme à feu dans sa main libre. Ainsi, tout en contenant les deux créatures, il put décocher une balle dans la tête de l'une d'entre elles ; l'autre n'étant pas assez forte pour lutter seule contre lui, il brisa sa lame et lui enfonça son épée dans le cou, passant à travers la gorge et ressortant juste derrière la tête. Puis, il tira une nouvelle balle en plein dans le crâne du démon déjà à moitié mort. C'en était fini de ce côté du village. Alors, maculé de sang et tenant toujours ses armes à la main, il fonça à toute vitesse vers l'autre extrémité du village. En chemin, il aperçut les gens cachés à l'intérieur de leur maison, les volets fermés et la porte barricadée. Redoutant ce qu'il allait voir en arrivant à destination, il continua de dévaler les rues à toute vitesse. Lorsqu'il y parvint enfin, il se tenait déjà prêt à tirer sur la première créature en vue... Cependant, il constata avec une grande surprise que ce n'était absolument pas nécessaire. Les démons gisaient déjà sur le sol, morts, leur chair percée par une multitude de couteaux tranchants. Ebahi, Sebantey leva ses yeux sur la jeune fille qui devait s'occuper de cette partie du village. Elle aussi était recouverte de sang, mais elle semblait être en pleine forme. Sebantey regarda autour d'elle. Il voyait des gens apeurés, mais personne n'avait l'air blessé, et il ne voyait aucun cadavre d'origine humaine.

- C'est... c'est toi qui a fait ça ? dit-il en levant les yeux sur la jeune fille.
Elle ne répondit pas, se content d'observer les armes qu'il tenait toujours à la main. Elle ne manqua pas de voir que son épée dégoulinait de sang. Il faisait l'impressionné ici, mais lui aussi avait sans douter massacrés ses démons.

- Pas blessée ? demanda-t-il ensuite.
- Je vais très bien, répondit-elle brusquement.

Alors, un sourire se dessina sur le visage du garçon, tandis qu'il contemplait toujours les cadavres de démons éparpillés sur le sol. Alessa fronça les sourcils.

- Qu'est-ce qui te fait sourire comme ça ?  

Lui non plus ne répondit pas. Son regard vint se poser sur la panoplie d'armes qu'Alessa portait. Mais, son sourire s'effaça quand il posa les yeux sur son visage. Il pencha la tête sur le côté, l'observa un instant, et demanda :

- Tu es bien sûre que ça va ?
- Bien sûr que oui ! affirma-t-elle, agacée.

En fait, ce n'était pas tout à fait vrai. Elle avait quelques vertiges, et un mal de tête la gagnait, mais il n'y avait pas de quoi en faire une histoire, si ?

- Arrête de me fixer comme ça ! s'emporta-t-elle.

Rien à faire, il continuait à l'observer attentivement. Son regard la mettait mal à l'aise. Ses vertiges s'intensifiaient. Alessa avait si chaud... Elle commençait à avoir du mal à respirer. Mais qu'est-ce qui lui arrivait, bon sang ? Dans le flou qui commençait à l'envahir, elle remarqua que le garçon fixait à présent sa main droite. Elle y jeta un œil, et vit une longue coupure rougeâtre à la surface de la peau, qu'elle n'avait même pas remarquée auparavant. Alors, elle se sentit faiblir, elle se sentit partir. Ses jambes s'effondrèrent sous son poids, et elle tomba en avant, évanouie.


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