Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

L'achèvement d'une ère.


Par : Spyko
Genre : Action, Science-Fiction
Statut : Terminée



Chapitre 29 : Première sortie.


Publié le 21/03/2012 à 22:21:19 par Spyko

Le jeune homme me regarda un instant, étonné, puis se détourna et avança vers la porte. Je me doutais que vouloir quitter la sécurité de ce lieu dans le seul but de détruire un morceau de caillou était un peu étrange, mais je préférais ne pas prendre de risque. Cette pierre possédait un immense pouvoir, malgré sa taille ridicule, et je ne voulais pas que quelqu'un la trouve. Si elle donnait au dragon le pouvoir d'envouter quiconque le fixait dans l'œil où reposait le morceau, elle pouvait aussi avoir l'effet inverse sur un être moins résistant.
Je me remémorai les nombreuses fois où je m'étais retrouvé incapable de décrocher le regard des yeux rouges et secouai la tête, afin de faire sortir ces souvenirs. Le dirigeant du groupe de rescapés me regardait, quelque peu inquiet.

« Vous allez bien? »
« Oui... Juste des mauvais souvenirs. »
« Vous savez Alex, je ne sais pas si c'est une bonne idée de sortir d'ici pour rejoindre les débris de votre vaisseau. Le jour se lève à peine, et les nécromorphs semi-humains trainent encore dans les parages. »
« Les... rieurs? demandais-je avec une pointe d'hésitation. »
« Ouais, vous pouvez les appeler comme ça. De vrais saloperies. Bon, j'imagine que je pourrais pas vous empêcher de faire quoi que ce soit, mais prenez au moins un ou deux hommes avec vous, au cas où. »
« Merci, mais c'est pas la peine, on se débrouillera tout seul, c'est pas si loin. »
« Comme vous voudrez, j'aurais au moins essayé. Et, si vous croisez Seb', prévenez moi, d'habitude il revient plus tôt. »

Il s'éloigna et me laissa seul. Mes coéquipiers étant partis se laver, j'en avais pour une petite demi-heure de tranquillité. Je rejoignis notre chambre et attrapai mes armes, avant de retourner dans le magasin pour m'asseoir contre l'un des rayons encore intact. Ignorant le volume des conversations devenu anormalement bas à mon entrée, je me mis à compter les chargeurs et analyser chaque éraflures, afin de passer un peu le temps.
J'avais conscience que mon arsenal mettait les rescapés légèrement mal à l'aise, mais ils allaient devoir faire avec. Nous n'étions pas de simple guetteurs, mais quatre survivants qui avaient connus les pires ennuis. Alors que je frottai une tâche de sang séché sur la crosse de mon Méga-PK, un groupe d'une dizaine d'hommes s'approcha. L'un d'eux s'accroupit pour se mettre à ma hauteur, et se racla la gorge, voyant que j'étais soudainement passionné par une minuscule éraflure. A contrecœur, je levai la tête et le fixai dans les yeux.

« Euh... Il paraît que vous venez de très loin... commença t-il. »
« Qu'est-ce que vous voulez? »
« Ben... Un récit de votre trajet, histoire de vous connaître un peu plus... »

Je haussai mentalement les épaules. Il fallait bien que cette requête arrive à un moment, et elle me permettrait de faire passer le temps plus vite. Elle pourrait aussi montrer à quel point nous étions devenus des tueurs, surtout moi, qui avait tranché la main puis abandonné un de nos coéquipiers, mais bon, autant montrer l'histoire telle qu'elle était véritablement. Je leur fit donc lentement le récit des évènements, en prenant mon temps pour tout décrire.
Je parlai d'abord de la ville, des procédures, des défenses et du système de groupes, puis j'abordai l'attaque qui avait définitivement mis un terme à tout cela, en faisant une parenthèse sur la destruction du canon par la créature ailée. J'évoquai ensuite la traversée des souterrains et la mort de Benjamin, puis notre décision de retourner en ville chercher de quoi survivre. Je leur décris notre périple, puis notre départ, et l'attaque qui avait eu lieu sur la route.
Je fis une pause en arrivant au moment où Max avait été empalé sur le mur, mais ne tentai pas de démentir le fait que j'avais moi-même tranché la main du blessé. Je fis un rapide résumé des rapports, puis notre poursuite du scientifique, et enfin, le décollage, l'abandon de Max et la terrible traversée aérienne qui nous avait mené ici.
Lorsque je terminai enfin, je m'aperçus que ce n'était plus seulement les dix hommes qui m'avaient demandé un récit, mais bel et bien toutes les personnes présentes dans le supermarché détruit. Plus aucun son ne perturbait le silence dans lequel j'avais plongé la salle en cessant de parler, mais les rescapés avaient tous les yeux rivés sur moi. Petit à petit, ils se détournèrent et reprirent leurs conversations, mais un semblant d'admiration flottait sur un grand nombre de leurs visages.
Apparemment abasourdis par toutes les situations que nous avions vécues, le groupe des dix hommes marmonna un merci et retourna d'où ils étaient venus.

« Eh beh dis moi mon vieux, t'aurais pu nous attendre pour raconter tout ça, fit une voix, me faisant sursauter. Et en plus, c'est que tu te débrouille bien, tu devrais te convertir en conteur quand on aura quitté cette planète. »

Je vis alors que Matt et les deux sœurs s'étaient appuyés contre un mur, et étaient probablement là depuis un certain temps. Ils étaient prêts et armés, et n'attendaient plus que moi. Un peu engourdi, je me redressai et récupérai tout mon arsenal, puis avançai vers eux. Après un rapide hochement de tête, nous fendîmes la foule pour rejoindre l'entrée, sous le regard de la centaine d'hommes et femmes.
Parmi ces regards, deux semblaient plus inquiets, celui de Cédric, et celui de Jessica, qui comptait sur nous pour la sauver de ce merdier. J'adressai à chacun d'eux un signe de tête et un sourire confiant, et ils tentèrent de se détendre un peu. Nous sortîmes donc, et fûmes légèrement aveuglés par la lumière matinale.

« Euh... Quelqu'un se souvient de l'endroit par où on est passé? questionnais-je en me couvrant les yeux d'une main. »
« Le grand chef ne retrouverait-il plus sa route? »
« Par où? repondis-je avec découragement. »

Steph' afficha une expression moqueuse et avança vers une petite ruelle. Je la suivis en poussant un soupir, et les deux autres nous emboitèrent le pas. Elle nous mena à travers un dédale de petites rues, et je fus impressionné par la mémoire qu'elle avait du trajet parcouru une unique fois. Finalement, nous débouchâmes dans une longue rue, séparée en deux par un sillon creusé dans le béton. Je tournai la tête et vis les restes de l'épave, qui ne fumait plus. Le vaisseau était exactement dans le même état que celui où nous l'avions laissé. Nous tournâmes donc pour nous diriger vers lui. Arrivés devant l'entrée de la carcasse, nous regardâmes les alentours, afin de ne pas être surpris. J'allais entrer pour récupérer le coffret, lorsqu'un rire glacial me figea.
Les trois autres braquèrent leurs armes dans la direction d'où provenait le son, soit l'endroit d'où nous venions. J'allais faire de même lorsque je vis une ombre humaine apparaître sur celle que faisait la carcasse. Instinctivement, je levai mon arme vers le toit, mais pas assez rapidement. Une créature humanoïde se jeta du tas de ferraille et atterrit sur le dos de Stéphanie, qui fut projeté sur le ventre.
Elle leva ses griffes à peine formées et les abaissa pour labourer la chair de notre coéquipière. Le mouvement fut accueillit par une rafale de tirs, qui projetèrent le monstre sur le côté. Il roula sur le sol, mais se releva presque immédiatement et fonça à nouveau sur sa proie, malgré les trous qui s'étaient formés sur son torse. Cette fois, nous ouvrîmes tous le feu et le nécromorph s'effondra, définitivement mort. Carmen aida sa petite sœur à se relever, puis nous nous mîmes tous en position.
Des éclats de rire nous parvenaient de toutes les directions, et il nous était impossible de tout surveiller à la fois.

« Bon, vous vous souvenez de ce qu'on nous a dit à leur sujet. Ne cessez de tirer que lorsqu'ils sont morts. »

Un groupe d'une dizaine de créatures semi-humaines jaillit d'une ruelle à gauche, et un autre d'autant de participants débarqua par celle de droite. Je fis passer mon fusil en mode lance-grenade et en tirai une, qui faucha les trois premiers du groupe de droite. Carmen et Matt ouvrirent le feu sur ceux de gauche, et Steph' vint me soutenir. Cinq autres créatures s'écroulèrent sous nos tirs, mais les deux dernières évitèrent les dernières balles de nos chargeurs en s'aidant des cadavres de leurs camarades.
N'ayant plus le temps de recharger ou de prendre mon Méga-PK, je laissai tomber mon fusil et dégainai mon cutter plasma, avec lequel je tranchai méthodiquement les membres de l'un d'entre eux. Décidée à prendre sa vengeance au corps à corps, ma coéquipière envoya un coup de crosse dans le visage du mort-vivant, qui vacilla sous le choc. Elle en envoya un second qui fit tomber la créature à terre, puis arma son Méga-PK, avant d'envoyer une puissante impulsion vers la bête.
Le tir le projeta contre un abri-bus métallique, qui s'effondra sur le bas de son corps. Incroyablement, il avait survécu, mais gigotai en vain pour s'extraire des décombres. De leur côté, les deux autres étaient eux aussi venus à bout de leurs adversaires. Mon cutter toujours en main, je m'approchai de la créature afin de l'achever. En me voyant approcher, elle s'agita avec force, mais ne parvint pas à dégager ses deux jambes.
Ce que je vis alors me retourna l'estomac. Le nécromorph se redressa au maximum, puis, de deux vifs coups, il se trancha la jambe sans le moindre grognement. Il releva ses griffes, et sectionna la seconde. Puis, alors que je me remettais à peine de se spectacle, il se retourna sur le ventre et rampa vers moi en se trainant à la force de ses bras. Il ne fallut qu'un tir pour anéantir définitivement le monstre, mais ce que je venais de voir me choquais toujours.
Je reculai pour rejoindre mes amis, qui avaient eux aussi assisté à la morbide scène. Aucune souffrance... Je me remis l'estomac dans le bon sens pour entrer dans le vaisseau et enfin faire le but de cette sortie. Le coffret était exactement là où je l'avais laissé, et le deuxième fond trainait toujours à côté. Je le saisis et l'emmenai à l'extérieur de l'épave. J'attrapai une de mes grenades et plaçai le doigt au-dessus du commutateur, prêt à l'enclencher et à la fourrer dans la boite.
Je soulevai le couvercle et m'apprêtai à demander aux autres de s'éloigner. Je dus alors étouffer un cri de surprise.
Le coffret était vide.


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