Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

L'achèvement d'une ère.


Par : Spyko
Genre : Action, Science-Fiction
Statut : Terminée



Chapitre 26 : Dans l'oeil du monstre.


Publié le 18/03/2012 à 18:26:12 par Spyko

Pour la troisième fois, tout notre univers s'écroula. Cette fois-ci, nous avions perdus deux amis en extrêmement peu de temps, et le choc n'en fut que plus difficile à encaisser. Le dénommé Sébastien ne prit même pas la peine de nous annoncer la mort de notre coéquipier, car notre réaction le laissait voir que nous avions tous compris. Les deux sœurs se serrèrent mutuellement, et Matt se laissa tomber sur le sol. Je me détournai du cadavre afin de laisser mon regard naviguer dans le vide. Je sentis mes yeux se remplir de larme et les laissai couler une à une, n'ayant plus l'envie de résister au chagrin.
L'homme nous laissa nous remettre de notre peine pendant quelques minutes, puis il s'approcha doucement de moi. J'entendis ses pas alors qu'il avançait, puis sentis qu'il posait une main sur mon épaule pour me parler, mais mis un petit moment avant de réellement assimiler ces informations. Alors, je pivotai vers lui en essuyant les traces humides laissées par les larmes à travers la crasse et la poussière qui recouvrait en partie mon visage.

« Je sais que ça doit être dur pour vous, mais on peut pas rester ici. La fumée va les attirer... »

Je jetai un œil à la carcasse du vaisseau et vis en effet qu'une épaisse fumée s'en échappait et allait se perdre dans les cieux. Je remontai du regard le sillon laissé par l'atterrissage dans le béton, et m'aperçus qu'il faisait plusieurs dizaines de mètres de long.

« Laissez-nous encore quelques minutes, il faut aussi qu'on récupère nos affaires. »
« Allez-y, mais faites vite, ils sont toujours à l'affut. »

L'homme avait l'air de commencer à paniquer un peu, et je m'en remis à ses craintes, car il connaissait bien mieux l'environnement et les créatures qui le peuplaient que nous. Voyant que mes coéquipiers ne bougeaient toujours pas, je me rendis moi-même dans l'épave pour récupérer tout ce qui pouvait l'être. Les affaires de Mike étaient encastrées dans le métal du cockpit et donc irrécupérables. Je regardai donc le filet dans lequel nous avions mis nos sacs durant le vol, mais n'aperçus aucune arme.
Je vis alors qu'elles avaient été éjectées au quatre coins de l'appareil lors du crash, exceptés nos fusils, que nous portions en bandoulière. Si presque tous les Cutter plasma et Méga-PK s'étaient simplement offert un voyage pour l'arrière du vaisseau ou le dessous de la banquette, l'un d'entre eux avait décidé de se démarquer des autres, et de se coincer au-dessus d'une sorte de bloc qui longeait la paroi et reliait probablement le cockpit au reste du vaisseau. Malgré mes efforts, je ne parvins pas à le tirer de là, et du donc entasser quelques morceaux de ferraille pour le récupérer.
En équilibre précaire sur ce tas instable, je parvins à mettre la main sur le fuyard, qui s'était sacrément bien coincé. Je tirai dessus aussi fort que possible, et réussis enfin à le déloger. Emporté par mon élan, je partis légèrement en arrière et perdis l'équilibre, debout sur le tas de ferraille entassé plus tôt. Je tentai de me raccrocher à l'endroit où s'était bloqué le Cutter, mais mon bras le heurta durement.
Affalé sur le sol, j'entendis à peine le cliquetis d'un casier qui s'ouvre, et me pris un petite caisse sur le haut du crâne, qui me fit crier de surprise et de douleur. Une main plaqué sur la tête, je levai les yeux, et vis qu'un petit compartiment s'était ouvert, sans doute après l'avoir percuté dans ma chute. Je me demandai un instant pourquoi il y avait un compartiment secret dans ce vaisseau, puis décidai de m'attarder sur le caisson.

« Eh Alex, ça va? s'inquiéta Matt en passant la tête par la trappe. Je t'ai entendu crier... »
« Ca va, ça va... »
« … C'est quoi ça? »
« Aucune idée... »

Matt s'approcha pour regarder l'étrange coffret. Je le secouai un peu, mais il semblait vide. Je décidai donc de l'ouvrir, en faisant coulisser un petit verrou. Comme je m'y attendais, la boite ne contenait rien, à part une petite plaque métallique collé sur le fond.

« Échantillon artefact »

Ce caisson avait donc apparemment contenu le morceau de monolithe rapporté de la base détruite dont parlait le rapport du chef de projet. Mais bien évidemment, il ne restait plus rien à part une fine couche de cendre, probablement venue avec le fragment. Je m'apprêtai à refermer le couvercle lorsqu'un petit éclat attira mon regard. Le fond avait un léger interstice. Je parvins difficilement à glisser un ongle dedans, et à le soulever. En dessous, un tout petit morceau de pierre noire brillait à la lumière qui entrait par le toit défoncé.
Intéressant. Il était clair que le fragment de monolithe avait été le but de l'expédition, alors pourquoi avait-il été mis dans un double fond? A moins que l'un des hommes ai voulu dissimuler un petit morceau et le récupérer plus tard, chose qu'il n'avait pas pu faire....
Néanmoins, malgré le rapport, qui affirmait que cette pierre contenait une grande puissance, la curiosité l'emporta, et je m'en saisis, avant de le placer devant mon visage. Même si le fragment ne mesurait que trois ou quatre centimètres de long pour moins d'un de large, je parvins à voir les morceaux de signes gravés sur sa surface. Je me mis à le fixer d'une manière plus intense, en le rapprochant de mon œil, afin de mieux détailler les symboles.
Ma vision se troubla peu à peu en un flou rouge, et le fragment fini par occuper entièrement mon champ de vision. Je sentis mes doigts trembler en essayant d'arracher cette pierre à mon regard, mais je ne pus rien faire, et restai totalement paralysé.
L'artefact disparu brutalement, et je me retrouvai très, très loin de la carcasse fumante. J'étais perché au sommet d'un bâtiment, fixant sans cesse des directions différentes, pour analyser toute la surface de la ville. Sans que j'arrive à contrôler mon corps, ma tête bougeait d'elle-même. Puis mon regard se fixa sur une fumée qui dépassait d'entre deux bâtiments, beaucoup plus loin. Je voulus pousser un cri de surprise en reconnaissant le nuage formé par le crash de notre vaisseau, mais rien n'y fit.
Mon corps avança alors avec un bruit effrayant, chaque pas étant ponctué d'un cliquetis sur le béton du toit. Mon cou se pencha au-dessus du vide, afin de regarder la distance qui me séparait du sol. Puis mon regard descendit de lui-même, et je vis alors une monstrueuse serre posée au sol. Tout mon corps se jeta en avant, et j'entendis deux ailes se déployer, tandis que le dessus d'une gueule apparaissait dans le bas de ma vision, et qu'un affreux hurlement emplissait l'air.
Le monolithe réapparut alors au milieu de mon champ de vision, et je parvins enfin à cligner des yeux, pour voir que j'étais affalé contre une des parois déchiquetés de l'épave, en sueur. Matt était penché sur moi, inquiet, et le fragment de monolithe gisait un peu plus loin.

« Alex! Merde, ça va? »
« Ca va... Ca va... »
« Putain, j'ai cru que je t'avais perdu, t'as commencé à avoir des spasmes, et t'as reculé vers la paroi en continuant de fixer ce... machin. Je te l'ai arraché et je l'ai balancé. »
« Merci... Tu te souviens du rapport? Qu'ils avaient placé un fragment du monolithe pendant la fusion des bestioles? »
« Euh... Oui, pourquoi? »
« Je... Je crois que c'est dans son œil. Au dragon. Je... Je voyais ce qu'il voyait... »
« Merde, sérieux? Qu'est-ce que t'as vu? »
« Il sait où on est... Il arrive... »

Matt me regarda d'un air apeuré, puis sortit en trombe de la carcasse, en emportant toutes les armes et les sacs. Je me relevai et titubai jusqu'à l'extérieur. Je fis une petite halte devant le fragment, le saisis et le jeta presque immédiatement dans le coffret, que je refermai. Mon coéquipier distribuait leurs affaires aux deux filles, devant le regard étonné de Sébastien, qui ne s'attendait pas à nous voir aussi armé. Il leur expliqua l'arrivée imminente de la créature, et notre nouvel allié nous précipita vers la porte d'un bâtiment.
Une fois à l'intérieur, il nous guida à travers les salles, puis diverses ruelles et immeubles, jusqu'à arriver dans une sorte de supermarché dévasté. Lorsque nous franchîmes la porte, nous nous retrouvâmes devant une centaine de personnes, qui braquèrent tous leurs regards sur nous.

« Bienvenus chez vous... »


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