Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

L'achèvement d'une ère.


Par : Spyko
Genre : Action, Science-Fiction
Statut : Terminée



Chapitre 25 : Tout en douceur


Publié le 18/03/2012 à 18:15:49 par Spyko

Notre petit vaisseau traversa un nuage en descendant, ce qui nous permit enfin d'apercevoir la ville. Le nécromorph exécuta une man½uvre similaire, et tendit une nouvelle fois le cou pour nous happer. Alors que nous fonçions de plus en plus vite vers la masse en-dessous, je sentis que Mike se crispait de plus en plus, au fur et à mesure de la descente. Au-dessus, la créature entama sa descente dans notre sillage.

« Tu crois pas que tu vas un peu vite? m'inquietais-je. »
« Si je ralentis, on est mort! »
« Ouais, mais si tu ralentis pas, on va faire une tâche sur la route... »

Une voix nous parvint une nouvelle fois par la radio.

« Eh beh les coco, c'est une sacrée bestiole que vous avez au cul. Ca va être dur de la larguer. »
« Merci pour les encouragements, mais je pense qu'on est tous au courant ici. »
« Et vous êtes combien dans votre cercueil volant? »
« Cinq. »
« C'est tout? s'étonna notre interlocuteur. »
« On était sept, répondis-je d'une voix glaciale. »
« Ah... Désolé. »

Notre pilote décida finalement de redresser l'appareil. Les moteurs crachotèrent un instant pendant la man½uvre, mais le vaisseau passa finalement à une dizaine de mètres du sol. Notre poursuivant redressa plus tôt et préféra rester au-dessus des bâtiments, nous bloquant par la même occasion entre lui et le sol. Le route défilait à une vitesse ahurissante, mais nous étions toujours encadrés par les parois des immeubles.

« Oh merde, murmura Mike, j'espère qu'ils sont bien attachés derrière... »
« Woh, attends, tu vas faire quoi là! »

Comme toute avenue en ville qui se respecte, il arriva un moment où le tracé de béton prit fin, laissant place à des bâtiments. Or, nous allions trop vite pour prendre un virage aussi serré avec une marge de man½uvre aussi petite. Mike décida donc de continuer tout droit, en visant l'espace entre les deux immeubles. Il poussa une manette afin d'enclencher les stabilisateurs dorsaux et ventraux et de désactiver les latéraux, et le vaisseau bascula sur l'aile, à la verticale. A cette vitesse, la ruelle paraissait n'être qu'une minuscule fente.

« Et si y a des escaliers de secours dans la ruelle, on fait quoi? »
« Ben... Tu connais la musique, ça passe ou ça casse. »
« Je te hais. »

Le vaisseau s'engouffra dans l'espace à la vitesse d'un missile. Brutalement, tout devint noir, et nous devinions à peine les parois des deux bâtiments qui nous frôlaient. Aussi vite que nous étions rentrés, nous jaillîmes à l'autre bout de la ruelle, sans le moindre dégât. Le vaisseau repassa à sa position habituelle, et nous fûmes à nouveau au-dessus d'une avenue. La dragon avait totalement disparu des alentours, mais il était certain qu'il volait toujours dans les environs.
Soudain, à un embranchement plus large, il surgit d'une rue adjacente, toutes griffes dehors. L'une de ses pattes s'abattit violemment, et Mike tenta tant bien que mal de l'éviter.
En vain.
Malgré sa man½uvre, l'une des griffes toucha suffisamment l'aile droite du vaisseau, qui partit dans une vrille incontrôlable. L'appareil piqua vers la route tout en tournant, et heurta la surface en béton de biais. Il ricocha, puis retomba dessus, ses propulseurs toujours en marche.
Le choc nous projeta en avant, et le transport continua à glisser sur la route en y creusant un large sillon. Mike tira de toute ses forces sur le manche, et l'engin se décolla peu à peu du sol. Finalement, il reprit de l'altitude, mais les dégâts subis par l'aile et le stabilisateur droit rendaient le pilotage plus compliqué.

« Faut qu'on sorte de là Mike, montes plus haut, si on doit le semer, ce sera dans le centre-ville, pas en jouant les suicidaires au milieu des avenues. »
« Ça va changer quoi? »
« Essaies encore de repasser dans une ruelle ou de zigzaguer entre des immeubles hyper serrés avec une aile dans cet état, qu'on se marre. »
« Ok, je te suis. Mais plus on monte, plus on est vulnérables. »
« Je sais... Y a des gratte-ciels, il va peut-être s'en prendre un. »
« L'espoir fait vivre hein? »

Ainsi, malgré l'état très amoché de l'appareil, dû au dragon mais aussi à la violente rencontre avec le sol, nous prîmes l'altitude, toujours lancés à pleine vitesse. La créature surgit derrière nous et poursuivit sa chasse. Notre pilote peinait à garder le contrôle de l'engin, qui avait de temps à autre de violentes secousses sur un côté. Lorsque nous atteignîmes enfin les premiers gratte-ciel, il s'en fallut de peu pour que l'un de ces brusques mouvements ne nous fasse percuter une vieille antenne.
A ce rythme, ce n'allait plus être qu'une épave qui nous transportait. Le dragon, qui ne pouvait trop s'approcher des parois à cause de ses vastes ailes, volait à nos côtés, tentant une attaque dès que nous nous décollions un peu des immeubles. Voyant que nous restions désespérément hors de portée, il tenta une autre technique.
Il passa à la verticale, comme l'avait fait notre vaisseau pour traverser la ruelle, et se rapprocha lentement de nous, en battant un minimum des ailes pour éviter de toucher le bâtiment. L'écart entre lui et la paroi diminuant de plus en plus, Mike commença à paniquer, et décida de piquer afin d'éviter la dangereuse créature. Le toit d'un immeuble moins haut que celui que nous longions inonda presque instantanément notre champ de vision, et l'engin bifurqua à nouveau. Le canon principal, qui dépassait légèrement au-dessus de l'appareil, heurta le béton et se décrocha du reste du vaisseau.
Alors que nous nous engagions dans cette descente vertigineuse, je jetai un ½il dans la salle de derrière, où les trois autres restaient assis sans faire le moindre mouvement, les yeux hermétiquement clos.
La radio crépita une nouvelle fois.

« Bon alors, vous arrivez à larguer votre bestiole? »
« Nan, et on est sacrément amochés, y a pas un endroit où on pourrait se poser? »
« Pas avec ce truc à vos trousses, désolé les gars. M'enfin bon, z'avez l'air de bien vous démerder, alors vous devriez tenter le tunnel qu'est au pied de la tour avec une parabole géante, avec ça, vous êtes sûrs qu'il va vous perdre de vue »
« Merci du conseil, mais je sais pas si notre coucou va tenir jusque là... »
« Ouais, et puis c'est pas gagné que j'arrive à nous tenir en vol dans un tunnel, ajouta le pilote, mais bon, si c'est le seul moyen.... »

Mike redressa donc l'engin pour se diriger vers la tour indiquée. Une fois à destination, il ne fut pas compliqué de repérer la cavité qui s'ouvrait en bas. Décidé à ménager son véhicule, notre pilote préféra une descente moins brutale qu'un piqué. Le dragon, lui, considéra que la parabole était un jouet particulièrement attirant, et s'empressa de l'arracher. C'est donc tout naturellement qu'il se plaça au-dessus de nous, avant de la lâcher.
Le tas de ferraille géant chuta donc à toute allure, et Mike fut contraint d'exécuter une nouvelle vrille, malgré son envie de ne pas surmener l'appareil. Une poutre ne suivit pas le reste de l'assemblage et s'écrasa sur la jointure entre l'aile droite et le reste du fuselage. Finalement, nous parvînmes enfin à entrer dans le tunnel, qui était séparée en deux voies, délimitées par des pylônes d'acier.
Les secousses étaient de plus en plus fréquentes, et Mike peinait vraiment à conserver son vaisseau dans un tracé droit. Après quelques minutes de vol difficile, nous vîmes enfin la sortie. Alors que nous remontions pour quitter ce boyau, l'aile droite frôla encore une fois le mur, avant que Mike n'éloigne l'engin de la paroi.
Une fois sortis, nous reprîmes un peu d'altitude. Le dragon avait visiblement perdu notre trace, et Mike se détendit un peu plus. Il commença donc à parler avec le dénommé Cedric, qui lui indiqua une route suffisamment large et longue pour nous poser. Alors que nous nous approchions de la zone indiquée, un claquement métallique nous glaça sur place.
Un autre grincement résonna, et Mike tapota rapidement quelques touches.

« Oh merde... »
« Qu'est-ce que c'est encore? »
« L'aile. On est en train de la perdre... »
« Quoi!? »
« Vas dire aux autres que ça va secouer dans pas longtemps. Si on la perd, on va partir en vrille le temps que les stabilisateurs de secours prennent le relai. Et à ce moment, on aura pas beaucoup de temps pour atterrir. »
« S'écraser tu veux dire... »
« En gros c'est ça. Vas-y, acheva t-il en me donnant une tape sur l'épaule, sans lacher le tableau de contrôle des yeux. »

Je quittai donc mon siège pour rejoindre les trois autres, et leur expliquai la situation critique. Un autre grincement plus prononcé retentit, et je leur demandai donc de me faire de la place, n'ayant pas envie que le vaisseau ne se retourne avant que je sois arrivé dans le cockpit. A peine fus-je attaché qu'un craquement assourdissant nous indiqua que l'aile était partie en vadrouille sans nous.
Déstabilisé, le vaisseau commença à tourner sur lui-même, malgré les efforts du pilote pour le maintenir. Un choc manqua de nous arracher à notre siège par sa violence. Le vaisseau cessa de tourner et des bruits en tout genre nous parvînmes. Je me détachai et courrai dans le cockpit, que Mike avait refermé pour être aussi concentré que possible. Une fois à l'intérieur, je vis que notre vaisseau avait percuté de plein fouet un bâtiment et glissai à l'intérieur, pulvérisant les façades trop fragiles.
La vitre à l'avant avait éclatée, et je m'aperçus que Mike était enfoncé dans son siège, et ses jambes étaient presque encastrées dans une partie de la coque. Sa tête pendait mollement sur le côté, mais sa main serrait encore fermement les commandes, et son casque ne semblait pas trop endommagé. J'eus donc un espoir qu'il soit simplement tombé dans les pommes à cause du choc.

« Carmen, viens, vite! »
« Qu'est-ce qu'il y a? »
« On a plus de pilote pour l'instant, et je sais absolument pas comment on va poser ce coucou! Et puis... Merde, la sortie du bâtiment est vraiment pas loin... »

L'intéressée se précipita sur le siège du copilote en s'attardant un instant sur Mike qui gisait sur l'autre siège. Un instant après, le vaisseau brisait les vitres qui délimitaient le bâtiment, et entamait une chute assez déroutante. Les stabilisateurs de secours s'étaient mis en marche, et l'appareil volait droit, mais pour peu de temps.
Carmen redressa l'engin et l'aligna par rapport à la route qui nous servirait de piste de crash. Je décidai de rejoindre Stéphanie et Matt, restés sur leurs banquettes, et m'attachai entre les deux. La porte étant restée ouverte, nous avions un magnifique aperçu de ce que voyait notre nouveau pilote à travers les fissures de la vitre. Le vaisseau descendait de plus en plus vite selon un angle précis, et la route s'approchait de plus en plus.
Finalement, le bas du vaisseau entra en contact avec le sol. La jeune femme inversa la puissance des propulseurs afin de ralentir au maximum et nous éviter de repartir. Des fragments de béton volaient en tout sens, et un insupportable crissement ponctuait l'atterrissage. Après un temps interminable, la carcasse s'immobilisa, et nous poussâmes tous un profond soupir. Je me précipitai dans le cockpit, Carmen ayant commencé à dégager Mike.
Nous parvînmes à l'extraire du cocon de fer qui entourait ses jambes, et le portâmes prudemment à l'extérieur du vaisseau. Après quoi, nous le déposâmes au sol. J'hésitai à lui retirer son casque, qui était malgré tout légèrement enfoncé. Un homme se précipita sur nous en agitant les bras. Il était assez grand, avec des cheveux coupés très courts, et ses vêtements étaient visiblement composés d'un mélange entre un vieux jean déchiqueté et le haut d'une combinaison militaire en piteux état.

« Eh beh, c'est un sacré atterrissage que vous nous avez fait là. J'm'appelle Sébastien, Ced' est allé prévenir les autres. Vous allez bien? »
« Nous oui, mais lui, je sais pas, je suis pas spécialiste.
« Bah on va vérifier ça tout de suite. »

Du fait que nos combinaisons n'avaient plus de RIGs censés afficher notre état physique depuis quelques temps, il nous était impossible de déterminer précisément l'état d'un de nos compagnons. L'homme se pencha sur notre camarade et grimaça en palpant ses jambes. Il remonta au cou, surement pour vérifier le pouls malgré le col de la combinaison, puis déchira le tissu pour poser une main au niveau de son c½ur.
Matt ne put tenir plus longtemps, et s'empressa de poser la question qui nous tourmentait tous.

« Alors? »

L'homme leva les yeux vers nous. J'y lus la réponse fatidique avant même qu'il ne dise un mot.


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