Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

L'achèvement d'une ère.


Par : Spyko
Genre : Action, Science-Fiction
Statut : Terminée



Chapitre 10 : Lueurs dans le noir


Publié le 26/02/2012 à 19:06:51 par Spyko

« Quelqu'un a une lampe? »

Allongé par terre, le nez sur le métal, ce fut la première chose que j'entendis après avoir fait mon plongeon. J'essayai d'ouvrir les yeux à plusieurs reprises, avant de me rendre compte qu'ils n'étaient pas fermés. En tombant, les débris avaient complètement obstrués le passage, si bien que nous étions plongés dans le noir total.

« Fais chier, éclata une nouvelle fois Max, ces trucs sont censés être éclairés quoi! »
« Du calme, raisonna Ben, l'effondrement du bâtiment a dû couper le courant dans cette section. On finira par s'habituer à l'obscurité... »
« J'espère qu'il y a pas de surprises là dedans, fit Mike en frissonnant, parce que ça risque d'être chaud pour viser. »
« Bah, au moins la ventilation fonctionne encore... »

Sous les battements réguliers des ventilateurs, je me relevai maladroitement, avant de commencer à avancer prudemment. A deux reprises je percutai l'un de mes coéquipiers, avant de réussir à trouver un morceau sans obstacle. Soudain, un bruit sourd retentit à ma gauche, suivi d'un juron. Mike avait apparemment trop dévié sa route.

« Eh, ça va? »
« Ça va, ça va. »

A peine eut-il terminé sa phrase que le même son recommençait, suivi de celui que provoque quelqu'un en s'écroulant par-terre. Un fou rire résonna quelque part à droite, et je dus moi même faire un effort pour retenir le mien.

« Mais merde, pourquoi ils ont pas fait ces couloirs bien lisses? »
« Ils sont lisses Mike »

Ce commentaire fut à nouveau suivi d'un nouvel éclat de rire étouffé. Nous marchâmes encore deux minutes avant que notre rire s'atténue, et je dus résister à la tentation de prendre le bras de mon coéquipier afin qu'il marche droit. Au lieu de ça, il dévia dans ma direction, me percuta, et m'envoya contre Carmen, qui poussa un cri de surprise. Elle recula un grand coup, et apparemment, Max était quelque part derrière, car il poussa en gémissement en disant qu'elle lui avait marché sur le pied. Mike se répandit en excuse, et je lui donnait une tape sur l'épaule, heureux qu'il ne puisse pas voir mon visage tordu par un rire silencieux.
Mes yeux s'habituaient peu à peu à la pénombre, changeant le noir total en quelques ombres difformes, et aux silhouettes presque invisibles de mes compagnons. Le couloir continuait tout droit. D'après ce que je savais, il le faisait jusqu'à une intersection de chacun des souterrains, qui continuait hors de la ville. On ne savait pas exactement où, juste que c'était... dehors.
Un hurlement strident résonna devant. Un écho. Nos sourires se volatilisèrent en un instant. Quelque part devant, peut-être à 10 ou 200 mètres, quelqu'un s'était fait attaquer. Ce qui signifiait que les nécromorphs étaient rentrés dans les souterrains. C'était mauvais signe. Très mauvais.
Une plaque d'aération provoqua un bruit métallique en s'écrasant sur le sol, derrière nous. Si le cri nous avait effrayé, là, nous fûmes complètement paralysés de terreur. Un léger grognement brisa le silence, suivi d'un pas, puis deux. A travers l'obscurité, il me semblait apercevoir la masse qu'il formait, mais je n'étais pas sûr. En revanche, une chose se voyait particulièrement bien.
Deux yeux, lueurs jaunes au milieu de ce noir absolu, étaient visibles, dirigés vers nous. Ils semblaient briller d'eux-même, et ce devait être le cas, car ils n'avaient aucune lumière à refléter. Nous levâmes tous nos armes, à ce que je pouvais voir, pour les pointer vers ces deux lampes. J'essayai vainement d'apercevoir le bout du canon, afin de savoir où tirer, mais c'était impossible. Je tirai en même temps que les autres.
Les détonations éclairèrent brièvement les alentours, mais si peu de temps qu'il me fut impossible de distinguer le nécromorph en face de nous. Les lasers passèrent tous sous les deux lanternes, et continuèrent leur chemin dans le tunnel. Il me fallu quelques secondes avant de me rendre compte de ce qu'il venait de se produire.

« Putain, mais... C'est quoi ce bordel? »
« Ça l'a... traversé... Merde, c'est quoi encore que cette bestiole! »

En guise de réponse, un grincement métallique résonna, tandis que les deux lucioles progressaient dans notre direction, nous entendîmes le bruit de quatre pas, puis un cinquième quand la créature ramena sa jambe vers la première. Une nouvelle fois, les deux yeux restèrent suspendus dans le néant, à quatre ou cinq mètres de nous. Je sentis un frisson me parcourir le corps.

« Bon, cette fois, essayez de viser ses yeux. Si y a quelque chose à toucher, ce sera là. »

En essayant de manœuvrer mon arme pour que l'une des lumières soit dissimulée par mon arme, je parvins à viser approximativement. Un murmure de Ben nous incita à tirer. Comme je m'y attendais, mes propres tirs et ceux de mes coéquipiers se perdirent dans le tunnel en passant à quelques décimètres de leur cible. Cependant, quelques uns heurtèrent de plein fouet le crâne de la créature, qui poussa un rugissement de douleur.
Les deux yeux continuèrent à nous fixer d'un air menaçant pendant quelques secondes, puis le nécromorph les ferma, faisant disparaître leur éclat. On entendait plus que nos respirations, et un petit grognement. Et les pas recommencèrent. Il avançait doucement, produisant un grincement à chaque fois, ce qui nous permit de déterminer à peu près sa position. C'est alors que le bruit nous parvint d'une autre direction.
Lorsque le nécromorph fut plus proche de nous, je m'aperçus que les bruits de pas venaient d'au-dessus de nous. Puis tout se mit peu à peu en place. La créature s'était fixée au plafond par les pieds, et avançait à l'envers. Cela expliquait pourquoi nos tirs n'avaient pas touchés son buste lorsque nous avions tirés sous les yeux ! La créature les rouvrit d'ailleurs brutalement, et je fis un bond en arrière en les voyant à moins de deux mètres en face de moi.
Avant d'avoir pris le temps d'énoncer mes pensées, je braquai machinalement mon arme vers un point situé au-dessus des loupiotes, et tirai pour vérifier ce que je pensai. Les trois lasers heurtèrent la créature de plein fouet, qui ne poussa qu'un faible grognement. Mais le résultat y était.

« Pas mal Alex... »

L'instant d'après, un tir nourri fusait vers le monstre, qui hurla sous le choc. Il ferma les yeux, et, cette fois, se laissa tomber sur le sol, produisant un choc sourd sur le métal. Un cours martèlement de pattes me fit inconsciemment faire quelques pas en arrière, juste à temps pour éviter la lame tranchante qui faillit me traverser de part en part.
Cette attaque fut suivie d'une nouvelle salve de tirs, et le bras tomba en sol dans un craquement et un jet de sang. Son propriétaire fit demi-tour et disparu dans l'obscurité. Peu de temps après, une plaque d'aération tombait au sol. Une main secourable m'aida à me relever.

« Ça va? »
« Ouais... Putain, saloperies de lumières »
« Bon, ça commence à devenir chaud ici, on ferait mieux d'accélérer le pas. »

Après m'avoir remis sur pieds, nous entamâmes une course tranquille dans le tunnel, restant malgré tout à l'affut. Il me sembla entendre quelques bruits au travers des martèlements de nos pas, mais ce n'était que mon imagination. Nous continuâmes à ce rythme pendant plusieurs dizaines de mètres.
Soudain, j'entendis Carmen trébucher, et sa main se referma sur mon bras pour lui éviter la chute, manquant de me précipiter au sol par la même occasion. Un objet glissa avec un crissement suite au choc, et nous recommençâmes à courir, une fois que la jeune femme ai enfin décidée de déserrer sa poigne.

« Désolée, s'excusa t-elle, j'avais pas vu ce truc »
« C'est rien. »

Je me demandai encore ce qu'avait bien pu être cet objet, quand je sentis mon pied droit déraper sur une surface glissante, et je me rattrapai de justesse, m'évitant de m'écraser au sol. Décidément, cette course n'était pas de tout repos. Le groupe avait pris un peu d'avance sur moi pendant que je tentai de me rééquilibrer, car ils n'avaient pas remarqué ce qu'il venait de se passer. J'accélérai donc mon rythme afin de revenir à leur hauteur.
Je perçus à peine le bruit d'éclaboussure que produisit mon pied en touchant le sol avant que je ne heurte l'un de mes coéquipiers de plein fouet, rendant cette fois ci la chute inévitable. Je roulai au sol, avant de me retourner sur le dos, légèrement sonné. Les autres s'étaient arrêtés. J'étais trop sonné pour m'aperçevoir que leurs pas s'étaient stoppés à au moins cinq mètres.

« Merde, m'excusais-je dans le vide, désolé, je t'avais pas vu... »
« Alex? s'interrogea Ben, à plusieurs mètres. Tu parles de quoi là? »
« Bah, je viens de... »

Je stoppai ma phrase en plein élan, comprenant soudain tout ce qu'il se passait. L'obstacle, la surface glissante, l'éclaboussure, et... ce que j'avais percuté. Comme pour confirmer ce qui m'avait traversé l'esprit, les deux lueurs jaunes réapparurent, penchées au-dessus de moi. Je ne pouvais plus bouger, paralysé par la peur. Il me sembla voir comme en plein jour le seul bras restant se lever dans l'unique but de m'achever.
C'était sans compter sur la vivacité des autres. Les tirs heurtèrent le nécromorph, qui arrêta son geste sur le coup. Quelques secondes plus tard, un bras rigide, tranchant et dégoulinant de sang me tombait dessus, inerte. La créature bascula en arrière, produisant un choc sourd lorsque son cadavre s'écrasa sur le métal. Je me mis à reculer aussi vite que possible dans la position où j'étais, désireux de m'éloigner du monstre et de son membre amputé aussi vite que possible.
Passée cette désagréable aventure, je me redressai, encore frissonnant, et nous continuâmes notre chemin, courant de plus en plus vite. Au loin, un point lumineux brillait, laissant penser que nous allions atteindre une zone dans laquelle la lumière fonctionnait. Hélas, notre entrain fut de courte durée.
Arrivés sur les lieux, nous nous arrêtâmes brusquement, choqués. Stephanie ne pu retenir un gémissement, et je crachai moi-même un jet de bile qui m'était remonté dans la bouche d'un seul coup.
Nous venions de retrouver le maire, ses hommes et les survivants qui étaient allés avec eux.
Ce qu'il en restait.


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