Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

L'achèvement d'une ère.


Par : Spyko
Genre : Action, Science-Fiction
Statut : Terminée



Chapitre 6 : Une faible lueur d'espoir.


Publié le 24/02/2012 à 19:22:54 par Spyko

Durant deux nuits, le dernier regard terrifié de l'homme que j'avais abattu me hanta. C'était la troisième fois que je m'occupais «d'accueillir» des survivants, mais la première fois qu'un cas était aussi infecté. C'était surement à cause de lui que certains de ses amis de voyage avaient contracté une minuscule infection. En sueur dans mon lit, je me cachai le visage de mon bras.
Quelques minutes après ce meurtre, une petite équipe de trois hommes étaient venus pour nettoyer la salle et récupérer le cadavre. A peine avais-je mis le nez à l'extérieur que toute la troupe de rescapé se jetait sur moi pour savoir où était leur compagnon. Heureusement, Ben était déjà sur place et parvins à les empêcher de me broyer entre eux et la porte tellement ils étaient inquiets et désiraient des réponses.
Mais maintenant, allongé sur le matelas déchiqueté, je me devais de penser que tout cela était terminé. Mon communicateur émis une plainte stridente sur la table de chevet. Je m'en saisis immédiatement, plus pour ne plus entendre le son que par envie de répondre.

« Ouais? »
« Alex, c'est Ben. Les six premiers groupes sont appelés à la tour de communication. »
« Pourquoi? »
« On en a aucune idée, mais vu l'endroit où c'est, c'est peut-être des communications importantes... »
« Ok, laisse moi le temps de me préparer, j'arrive dès que possible. »
« Grouille toi, tout le monde doit y être dans vingt minutes. »
« T'inquiètes... »

Je me levai tranquillement, la main devant la bouche pour réprimer un bâillement, et me saisis de mes vêtements de ville, que j'enfilai sans plus attendre. Je descendis en bas de l'immeuble, et commençai à courir tranquillement vers la petite tour à côté du canon. Il n'était pas prudent de construire cet édifice à proximité de ce qu'on pouvait considérer comme une cible prioritaire, mais l'endroit était sans conteste le plus haut, et les transmissions reçues étaient particulièrement rare. En partie à cause du peu de personne encore en état d'en lancer.
Je gravis donc la rampe qui tournoyait autour de la colline, avant de me diriger vers la porte de ma destination. Une fois à l'intérieur, j'interrogeais du regard deux hommes qui montaient la garde à côté d'une porte et, en voyant le 6 doré sur mon torse, il m'indiquèrent l'ouverture entre eux deux. J'avançai d'un pas rapide et débouchai dans une salle qui commencait à être légèrement pleine.

« Eh Alex, ici! »

Je me dirigeais vers Stephanie, qui agitait la main, avant de m'asseoir entre elle et Max.

« Qu'est-ce qu'il se passe? demandais-je à la jeune femme. »
« Je sais pas, répondit-elle, y en a qui disent qu'on a reçu des appels d'une autre ville de survivants, ou d'autre trucs du genre, mais autant attendre d'être sûr. »
« Les autres sont pas encore arrivés? »
« Ben est allé discuter avec les chefs des autres groupes. Carmen est retournée chercher une arme parce qu'elle... »
« N'aime pas être désarmée, ouais, je sais. »
« Quant à Matt et Mike, ils sont en retard. »

Pour une fois, je n'étais pas le dernier. La salle se remplit de plus en plus, et les quatre autres membres finirent par nous rejoindre. Lorsque tout le monde fut en place, le maire et quelques hommes vinrent sur une sorte de petite estrade, derrière laquelle se trouvait des radios et autres engins d'enregistrement. Le silence se fit presque instantanément.
L'un des hommes tapota quelques touches sur la machine derrière lui, et un petit haut-parleur sorti d'une trappe dans le mur. Le maire prit alors la parole.

« Messieurs et Mesdames, si je vous ai fait venir ici à cette heure, c'est parce que nos antennes ont reçus plusieurs communications pendant la nuit. J'ai préféré n'appeler que les six premiers groupes afin de limiter le nombre de personnes qui entendront ceci. Vous allez peut-être me demander pourquoi. Je vous expliquerais cela en détail après la transmission. »

L'homme qui avait enclenché le mécanisme de la trappe pressa une touche, et enfonça une petite tablette électronique dans un lecteur. Une voix résonna alors dans la salle, via le micro.

« Ceci est un message enregistré. Nous l'avons envoyé à travers le monde et dans diverses langues, afin de prévenir les populations survivantes. Si vous recevez celui-ci, alors c'est que vous êtes en France, la base de l'Infection. Il y a donc peu de chance que qui que ce soit reçoive ce message, mais il nous faut essayer. Partout dans le monde, des scientifiques travaillent sans relâche. En tout, il y a seize base de lancements disséminées un peu partout. L'une d'entre elle se trouve au sud de la France, à quelques kilomètres de la mer. »
« Une base de lancement? fit une voix dans la foule. Mais pour quoi faire? »
« Ecoutez donc le reste »
« Dans ces bases, nous avons construit des cargo spatiaux. Ils atteindront une taille deux fois supérieure à celle de l'USG Ishimura, qui était jadis le fleuron de la CEC. Vous savez tous que des stations spatiales ont été bâties dans la galaxie et ailleurs, et nous avons l'intention d'en bâtir une autre, qui pourrait accueillir toutes les personnes rescapées de cette affreuse invasion. Cependant... Les sites de constructions sont constamment attaqués. Vous pouvez tenter de nous rejoindre, c'est d'ailleurs dans ce but que ces messages ont été envoyés. Celui de la France sera bientôt achevé. Dans une à deux semaines, peut-être plus, il quittera la base pour rejoindre l'une des stations de forage en attendant qu'une autre soit construite. »

Ainsi, des bases avaient été construites? Et sans que nous ne soyons mis au courant? Bon sang, et quelque part au sud de la France, alors que cette ville se trouvait à une centaine de kilomètres au-dessus du Massif Central!
La fin de l'enregistrement provoqua des éclats de voix de divers opinions dans toute la salle.

« Il faut partir tout de suite! cria quelqu'un »
« C'est de la folie, on a plus de chances de crever avant d'y être qu'autre chose! s'opposa un autre. »
« Autant rester ici, on peut survivre encore des années s'il le faut! confirma une troisième voix. »

Ben se pencha vers nous.

« Je me demande pourquoi le maire nous passe cette connerie d'enregistrement. Il sait aussi bien que nous qu'on ne peut pas quitter cette ville. Même si en même temps... On sait tous qu'en ce moment, on est dans la merde... »
« S'il vous plait, calmez vous, calmez vous! s'exclama Goldman. »

L'homme tentait visiblement de reprendre le contrôle de la situation.

« Je vous ai dit que je vous expliquerait les raisons de cette diffusion. Je pense que la plupart d'entre nous sommes d'accord sur un point, partir signifie mourir. Cependant, il était important que les six groupes connaissent ce message. La première raison, c'est qu'il ne faut pas que trop de monde soit au courant, car certains pourraient s'entêter à quitter les lieux. Mais pour cela, nous aurions tout aussi bien pu ne pas vous en parler. La seconde raison... »

Son regard bifurqua un instant sur Benjamin, comme si ce qu'il allait dire avait un rapport avec son altercation avec lui quelques jours avant.

« C'est que les attaques sont de plus en plus fréquentes. Comme me l'a fait remarquer l'un d'entre vous... » Une nouvelle fois, il fixa notre chef. « … Les accès à certaines zones coûtent de plus en plus de vie. Et nos éclaireurs nous signalent une forte présence des nécromorphs dans les kilomètres qui entourent la ville. Si je vous ai fait passer ce message, c'est pour que, dans le cas -très improbable- où notre ville tomberait d'ici peu, vous soyez avertis qu'il existe une lueur d'espoir. Faible, certes, mais existante malgré tout. »
« C'est stupide, la ville ne tombera ni aujourd'hui, ni dans les semaines à venir! tonna un jeune homma avec un badge 3»
« Je le sait bien, mais c'était uniquement à titre d'information. Maintenant, vous pouvez vous retirer pour vaquer à vos occupations. »

Tous les groupes quittèrent la salle petit à petit, et nous allions faire de même, mais c'était avant que nous ne voyons que Ben, qui était resté assis sur son siège, fixait d'un oeil meurtrier le maire de la ville. Son regard bouillait littéralement d'une rage féroce. La cible de ce regard, elle, fini par sortir elle aussi, laissant les hommes à leur consoles de contrôle.

« Mais putain, ce mec est incroyable! explosa t-il finalement. On perd tous nos hommes un par un, le simple fait de franchir les murs est une condamnation, et il continue à dire qu'on est tranquille derrière ces morceaux de métal. C'est à croire qu'il a oublié la perte de l'avant-poste, et même le début de brèche que ces saloperies ont réussies à créer dans la muraille Nord-Est juste après! »

Cette brèche était connue uniquement par les Six, comme pour l'enregistrement. Personne n'avait voulu se risquer hors des défenses pour réparer le mur sur la façade extérieure. Ben disait chaque jour que cela causerait notre perte. Et il n'était pas loin de la vérité...
Un petit «Tit» nous fit tous pivoter la tête dans la même direction, vers la console qui servait de radar, présente dans chaque pièce de cette tour. Les trois hommes aux commandes se penchèrent dessus, sans s'apercevoir que nous nous approchions. Un point rouge était apparu sur cette console. Le rayon était faible en raison du peu d'énergie disponible, et n'évaluait la zone que dans les deux kilomètres autour de la ville.
Ce point rouge solitaire, minuscule sur la commande, avait apparemment franchit cette limite. Hélas, le terme «solitaire» ne s'attribua plus très longtemps à cette lumière clignotante, lorsque qu'une dizaine d'autres points le rejoignirent.

« Merde, fit l'un des deux hommes d'une voix inquiète, rappelle le maire, j'aime pas ça.
« Ok... répondit-il en commençant à s'éloigner, avant de s'immobiliser à nouveau. Bordel de... »

Les yeux des trois hommes s'agrandirent, tout comme les notre. Les points rouges formaient une masse sur la console, qui devait symboliser au minimum une centaine d'individus. Pire encore, sept tâches semblables apparurent tout autour de celle qui représentait la ville. Encerclés.
La ville s'apprêtait à subir une nouvelle attaque, bien plus grande que celles que nous avions connus. Alors que nous nous fixions tous d'un air effrayé et que notre teint devenait progressivement livide, mes pensées dérivèrent quelques instants.
Elles dérivèrent vers le vaisseau en construction au sud de la France.
Et elles dérivèrent vers le mur Nord-Est.


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