Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

Past Is Prologue


Par : Pronche
Genre : Science-Fiction, Action
Statut : Terminée



Chapitre 6


Publié le 07/10/2012 à 11:03:58 par Pronche

[Température extérieure : - 75 °Celsius. Risque d’endommagement des systèmes de survie. Formation de glace détectée sur les extrémités de l’armure. Une exposition de trop longue durée à cette température peut créer un dysfonctionnement de l’exosquelette en obstruant les conduits d’aération et finir par tuer son propriétaire. Il est recommandé de se déplacer dans une zone plus chaude.]
Tels furent les mots qui apparurent sur l’ATH d’Ethan alors que le transporteur venait juste de les déposer. Le jeune homme regarda ses doigts protégés par la combinaison et vit qu’ils commençaient à se recouvrir d’une fine couche de blanc.
— L’objectif est à un petit kilomètre d’ici donc on se dépêche car personnellement, j’ai pas envie de finir en glaçon, dit Anthony, au travers de sa radio.
Le bleu regarda autour de lui tout en avançant, suivant les autres membres de l’escouade d’assez près. La planète sur laquelle ils se trouvaient actuellement (AE-166) était principalement recouverte d’une épaisse couche de neige grisâtre. Son ciel et ses flocons possédaient la même couleur, chose que le jeune homme trouvait étrange. L’astre avait été déclaré inhabitable en raison de ses températures extrêmement basses et de certaines tempêtes de neige d’une violence peu commune. Malgré le système de conservation de chaleur de l’exosquelette, Ethan sentait que son corps commençait doucement à se refroidir et que ses doigts s’engourdissaient.
— Bon sang, je me les gèle. Et toi ?, demanda-il en se positionnant aux côtés du colosse.
Celui-ci haussa les épaules.
— Bof, j’ai juste l’impression d’être dans un réfrigérateur, c’est pour te dire. Pas trop stressé ?
— Hein ? Non, pas vraiment…enfin, un petit peu quand même.
— Ça ira mieux quand on sera remontés sur l’Orion. Je te dis ça comme au cas où mais…si y’a du grabuge, reste près de moi. Je voudrais pas qu’il t’arrive quelque chose. Surtout pour ta première mission, d’accord ?
Le bleu hocha la tête.
— Très bien.
Les minutes s’écoulèrent dans le silence jusqu’à ce qu’ils grimpent une colline et qu’une bâtisse n’arrive dans leur champ de vision. L’usine faisait six à sept mètres de haut, possédait une forme rectangulaire avec des fenêtres très sales et arborait une couleur très foncée, presque noir, contrastant fortement avec son environnement. En observant avec le système de zoom intégré dans son armure, Ethan remarqua qu’il n’y avait pas âme qui vive à l’extérieur de la construction. Chose extrêmement louche à ses yeux. Il resserra sa prise sur son arme tandis qu’un sentiment d’inquiétude l’envahissait.
— J’ai comme un mauvais pressentiment, dit-il, exprimant à haute voix ses pensées.
Plusieurs secondes s’écoulèrent en silence avant qu’une autre personne ne le brise.
— Je suis plutôt d’accord avec le bleu, personne à l’extérieur et même pas une seule caméra pour surveiller les entrées et sorties. Ça sent vraiment pas bon.
Higgs approuva d’un signe de tête et fit signe aux autres de le suivre. Finalement, l’escouade arriva près d’une grande porte de métal gris, blindée. Ils se séparèrent en deux groupes de cinq personnes, chacun de chaque côté de l’entrée. Une sonnerie retentit dans le casque d’Ethan. Son radar s’étira en hauteur, prenant la forme d’un cylindre. Plusieurs dizaines de points rouges apparurent et d’autres en bleu représentait chaque membre de la troupe. Il y avait même une représentation 3D du bâtiment.
— Anthony, j’ai repéré du mouvement devant. Ils sont très nombreux mais mon détecteur n’arrive pas à faire la différence entre les objectifs et leurs asservisseurs.
— Très bien, au moins, on sait qu’ils n’ont pas désertés le coin. Ils sont à peu près à quelle distance de nous ?
— Je dirais…sous nos pieds, à une cinquantaine de mètres de profondeur.
Le sergent fit signe à un de ses hommes d’avancer et celui-ci se positionna devant la porte, la main sur la poignée.
— Je vois. Je fais le décompte et on entre. Trois, Deux, Un… go !
Le personne désignée par le chef de l’équipe tira brutalement la poignée et s’engouffra dans l’usine le premier, suivi de près par les autres. Les lampes-torches des armes illuminèrent la pièce, chacune pointée sur un coin différent, pour espérer y révéler une quelconque présence. Ils se trouvaient actuellement dans la salle de démontage des organes de vaisseaux. Plusieurs robots étaient disposés à divers endroits des chaînes de désassemblage. Outre l’éclairage donné par les lanternes, l’endroit était plongé dans une demi-obscurité.
Le bleu regarda son radar et vit que celui-ci venait de produire une carte approximative des lieux.
— R.A.S ici, lança l’un des soldats tandis que les autres baissaient leurs armes.
Le meneur du groupe laissa échapper un soupir.
— Okay, j’en veux deux qui restent ici pour veiller à ce que personne ne sorte ou entre tandis que les autres me suivent. Contact radio toutes les dix minutes.
Tout le monde opina du chef et un duo fut désigné. Ils se postèrent de chaque côté de la porte, face à leurs collègues. Le reste de l’escouade avança, jetant des coups d’œil furtifs en direction de chaque objet qui aurait pu servir de couverture à un éventuel ennemi. Deux portes se trouvaient désormais sur leur chemin. Celle de gauche était solidement fermée, avec un cadenas et des chaînes tandis que l’autre ne possédait rien qui obstruait son ouverture.
— Les deux pièces derrières les portes sont vides, dit Ethan.
Anthony pointa quatre personnes à la suite avec un doigt et leur dit : Vous me faîtes sauter cette porte et vous fouillez à l’intérieur. On va faire pareil avec celle-là.
La première équipe se mit au travail tandis que la seconde entra dans l’autre pièce qui, apparemment, servait au stockage du matériel pour le démontage ainsi que les vestiaires et la cafétéria. Les casiers, les tables ainsi que les chaises étaient mis sur le côté, alignés de façon à ne pas gêner le passage. L’incroyable quantité de poussière présente était la preuve évidente que personne n’avait fait le ménage depuis un bout de temps. Le lieu déboucha sur un escalier, fait de métal, presque neuf, ce qui contrastait fortement avec les autres objets présents. Ils le descendirent lentement, essayant de faire le moins de bruit possible. Le silence qui s’était installé parmi les quatre personnes fut rapidement brisé.
— Sergent, on vient de réussir à entrer dans l’autre pièce…elle est complètement vide mais il y a un escalier au bout, qu’est-ce qu’on fait ?, demanda une voix masculine à l’autre bout de la radio.
— Prenez-le mais restez prudent. J’ai la soudaine impression que ces deux escaliers mènent à la même pièce.
Le groupe arriva en bas de la structure de métal et se retrouva nez à nez avec une autre porte, elle aussi faite d’acier. Entre temps, la luminosité s’était considérable affaiblie, ne laissant que les ampoules des lampes-torches pour éclairer leur chemin. Anthony posa sa main gauche sur la poignée rouillée et poussa lentement, priant pour que les gonds ne grincent pas. Et heureusement, son vœu fut exaucé. La petite escouade entra, rejoints peu après par l’autre équipe. La pièce dans laquelle ils étaient actuellement ressemblait à un dépôt, assez haut de plafond et large, illuminé par des plafonniers. Tout autour d’eux se trouvait de vieilles cages dont la peinture avait disparue depuis longtemps, laissant place à la couleur orange foncé caractéristique de la rouille. Et entre ces barreaux se trouvaient des gens. Ce qui choqua le plus Ethan était le fait qu’il n’y avait pas un seul humain parmi eux.
L’unique entrée menant à la pièce suivante s’ouvrit, laissant six personnes en sortir, équipés d’armes noires ressemblant à des fusils d’assaut. Sans la moindre sommation, ils firent feu sur le groupe qui se sépara, chacun se cachant derrière un objet en mesure de les protéger contre les tirs ennemis. Les battements de cœur de l’amnésique se firent plus rapides, son visage prenait une légère teinte rouge sous l’afflux de sang. Il prit son arme à deux mains et la serra aussi fort que possible jusqu’à en faire blanchir ses jointures.
[Injection d’adrénaline détectée]
Le jeune homme souffla un bon coup et se pencha sur la droite, quittant l’énorme robot rectangulaire qui lui servait de couverture. Il pointa son arme devant lui en tendant le bras, visa vers l’ennemi le plus proche et tira. La détonation se répercuta dans l’air tandis que le projectif de couleur blanche fonçait vers sa cible, finissant par faire un trou dans sa cage thoracique et le congelant sur place. L’homme visé s’effondra au sol, grièvement blessé. Le garçon retourna se mettre à l’abri du feu ennemi. La personne située à ses côtés lui lança un regard quelque peu inquiet.
— Est-ce que ça va ?, demanda-t-elle, sur un ton aigu, indiquant qu’il s’agissait d’une femme.
— Disons que j’ai connu mieux.
Sa collègue hocha la tête et tendis sa main.
— A propos, je m’appelle Yuki, ravie de faire ta connaissance.
— Quant à moi, c’est Ethan, dit-il en serra la main de la jeune femme.
— C’est ta première mission ?
— Ouais, et je peux dire que ça commence vachement bien.
Elle ria à son commentaire et repris rapidement son sérieux. Les deux compagnons d’armes allaient sortir pour aider les autres à se débarrasser de leurs ennemis mais il était déjà trop tard. Le reste de l’équipe s’en était déjà occupé. Higgs ordonna aux cinq autres personnes présentes de libérer les otages et fit signe au jeune homme et à Yuki de le suivre. Ils entrèrent dans la dernière pièce et tombèrent sur quelque chose qui n’était absolument pas prévu. Devant eux, se trouvaient une dizaine de caisses vides et des pièces d’armes éparpillées un peu partout. Ils marchèrent vers les tables et ordinateurs, observant l’arsenal qui les entourait.
— Putain, avec tout ce matos, y’a de quoi équiper une petite armée. Merde, mais sur quoi on est tombés ?, commenta le gradé, parlant plus pour lui-même que pour les autres.
Il s’arrêta à une table et se pencha en avant, déposant son fusil à côté de lui. Il dispersa les feuilles qui étaient devant lui et commença sa lecture. Pendant ce temps, Ethan vit sur son radar qu’il n’y avait personne d’autre dans la pièce à part eux, ce qui le rassura. Il continua son exploration pendant plusieurs minutes avant qu’un bruit, au travers de son casque, ne parvienne à ses oreilles. Il s’approcha de son origine et vit qu’il venait d’une caisse en bois de couleur beige. Sur le côté, se trouvait un cadenas fermé, empêchant son ouverture. L’amnésique sortit son arme et tira dessus. Anthony se tourna vers lui pour savoir et en voyant l’objet sur le sol, il comprit pourquoi. Le garçon souleva le couvercle et le bascula sur le côté, il écarta quelques morceaux de paille et tomba sur un cadran noir avec des chiffres de couleur vert collé à un gros cylindre. Le cadran affichait 2:14:05 avant de passer à 2:13 puis 2:12, continuant ainsi à diminuer.
Une image 3D de l’engin et de ses composants apparut dans le champ de vision du bleu avec un petit texte en-dessous : [Bombe à retardement possédant un rayon d’action d’un kilomètre. Composée de puissants explosifs et de shrapnels]
— Heu…Anthony ? Est-ce que les autres ont finis de faire évacuer tout le monde ?, demanda le jeune homme, avec une pointe de peur dans la voix.
— Presque, pourquoi ?
— Bah dis leur de se dépêcher car on a une jolie petite bombe qui va péter dans deux minutes.
Le sergent suspendit sa lecture et trotta jusqu’à son ami, constatant les faits de ses propres yeux. Un juron s’échappa de sa bouche. Il fit demi-tour et ramassa autant de documents que possible. Il ordonna à la jeune femme qui était avec eux de faire de faire pareil avant d’activer sa radio et d’informer les autres membres de l’escouade. Une fois cela fini, les trois soldats quittèrent la pièce en courant, ne jetant même pas un regard derrière eux. Ethan vit que le compte à rebours était aussi présent sur son ATH, en bas de son champ de vision. Ils quittèrent rapidement la pièce où se trouvaient les prisonniers et grimpèrent les escaliers aussi vite que possible.
[1: 31: 04 avant explosion]
Les autres personnes se trouvaient loin devant, il ne restait que lui, Higgs, Yuki et les retardataires. Passant la porte qui séparait les vestiaires des chaînes de désassemblage, le jeune homme respirait difficilement mais continuait malgré tout à courir. Le stress de la situation et l’adrénaline qui parcourait son corps lui firent temporairement oublier le point de côté qu’il avait ainsi que les muscles de ses jambes qui le tenaillaient et la fatigue due au manque de sommeil. Finalement, il finit par sortir du complexe à temps. Le jeune homme s’arrêta lorsqu’il pensait être assez éloigné de l’infrastructure. Se penchant en avant avec les mains sur les cuisses, Ethan reprenait difficilement son souffle lorsque le bâtiment explosa. Puis, le jeune homme releva le torse, pencha la tête en arrière et posa les mains sur ses hanches. Il inspira un bon coup et expira rapidement. Le colosse s’approcha de lui.
— Pas trop fatigué ?
Le jeune homme le regarda avec un léger sourire.
— J’ai l’impression d’avoir couru un marathon mais ça peut aller. Merci de t’inquiéter.
Anthony fit un petit signe de tête avant d’écarquiller les yeux.
— Ethan ! Fais gaffe !
Une plaque de métal fonça à vive allure vers le bleu qui eut à peine le temps de tourner la tête qu’il se prit l’objet dans le dos. Le garçon fit un vol plané sur plusieurs mètres, finissant sur le dos. Un bruit sur le côté de son casque lui fit ouvrir les yeux. Anthony et une autre personne que le jeune homme pensait être Yuki étaient à ses côtés et l’aidèrent à se relever. Il vit qu'une grosse fissure avait fait son apparition sur le côté gauche de son casque. Dans son dos, on pouvait voir de légers fumets s’échapper de sa combinaison, preuve qu’elle avait aussi subit des dégâts.
[Check-up en cours…
Défaillance du bouclier
Défaillance du système de communication
Défaillance du capteur de température
…Tous les autres systèmes sont opérationnels]
Le jeune homme grogna de douleur et lâcha un « fais chier » avant passer une main sur sa tenue de combat pour retirer la neige qui s'y était déposée.


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