Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

En Quarantaine


Par : Endless
Genre : Horreur
Statut : C'est compliqué



Chapitre 7


Publié le 05/07/2008 à 23:52:39 par Endless

CHAPITRE HUITIEME - Démence

Partie I

J'avais atteint de nouveau le sous-sol boueux. Mon esprit... était en fait vide... J'étais moi-même usé par la réflexion. Je ne savais quoi penser. Moi qui pensais à un complot de Stan et d'Eric contre moi lorsque je les avait rencontrés... Cela va bien plus loin que ça... Eric dans sa vie active était un monstre... Je l'avais ignoré jusqu'à maintenant et tenter de collaborer avec cet enculé une fois de plus sera très difficile... Je l'ai déjà trahi. Trahir quelqu'un de normal engendre déjà une mauvaise réaction... Trahir un cinglé... je ne sais pas ce que ça engendre.
J'étais de nouveau dans le souterrain. J'avais atteint la salle de la brèche. L'image que j'avais du souterrain avait changé. Le manque de confiance est désormais bien plus présent... Je ne dois pas oublier que même les personnes lucides peuvent être des condamnés à mort, des putains de dégénérés mentaux. Je me battrais, même usé par ce statut de taupe qui m'appartient depuis cette semaine passée... Et je me battrais seul, car l'unité n'existe plus... l'unité, l'équipage, ces mots sont de simples conneries dans ce monde de merde... J'ai défendu ces principes... Mais il n'est plus question de cela... Il est question d'individualisme, de massacre, de déshumanisation et de torture.
Je m'engouffrais encore une fois dans le premier couloir obscur venu sur la gauche... suivant cette putain de bordel de merde de direction... sud-est je crois... Nord-Est plutôt. Peu importent les conneries que m'a raconté Stan... Je l'ai buté à coups de pompes. Marcher... et toujours marcher... mais bordel c'est pas bientôt fini cette connerie. BORDEL ! J'vais en claquer un de plus si ça continue à me faire chier...

- BON DE LA LUMIERE BANDE DE CLODOS !

Raz le cul de cette obscurité de merde... Ca me donne envie de tout casser bordel de merde.

- Puuuutain !! Bande d'enculés de merde... J'vous cramerais la gueule moi.

PAF ! PAF ! PAF ! PAF !

Rien d'autre à taper que ce putain de mur de merde. Si je cours...

- Aah...

Si je cours... je trouverais sans doute un gros fils de trainée à exploser... Allez cours Paul !! TUE EN UN DE PLUS !! GRATTE LES MURS !!

- Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah !! A L'AIDE J'AI ENVIE DE VOUS BUTER CONNARDS !! VENEZ A MOI !! GYAAAAAAAARGH !! VENEZ !!!

Ah... buter... tuer... un enfant... un petit garçon comme mon frère... excitant ça... Exci... Simon... Je... dis quoi ? Du calme, je tremble... Faut que je m'asseye... Je fais une hypoglycémie... c'était une crise de violence, elle m'a semblé assez courte. Je n'ai rencontré personne, c'est une chance. Mais je me sens pas bien... j'ai très mal aux mains... Très mal aux doigts en...

- Ghhh... aaaaah... Hiii... hé zongles...

Mes... ongles... Je n'ose même plus serrer les poings... et...

- Aiiille...........

Mon bras... J'ai l'impression que mon bras est plongé dans l'acide... et la plupart de mes ongles... sont complètement retournés... je sens que mes doigts glissent... ils doivent être ensanglantés... Je m'étais assis depuis cinq bonnes minutes... Je deviens laid... Mes mains sont détruites... Et ça pique... A peine je touche l'ongle quasi-perpendiculaire à mon majeur droit... que je le sens bouger dangereusement et tirer sur la peau de mon doigt... J'AI MAL... Il faut absolument qu'Eric me soigne... Mon bras est vraiment infecté... Je le touche et il est mou... Je sens mon bras sur ma main gauche mais je ne sens pas ma main sur mon bras... Cette sensation que j'ai sur les lèvres lors d'une anesthésie dentaire... Mais là ce n'est pas une anesthésie... Mon bras est réellement en train de pourrir... J'ai peur... Je ne veux pas mourir d'autre chose que du virus... Il faut vraiment que je trouve Eric... Comment j'ai fait pour... m'exploser les ongles ? J'ai gratté le mur ? Je me relevais difficilement et reprenais la route sur mes jambes elles aussi douloureuses à cause des courbatures... Imaginer l'état de mes mains me donnait des frissons... j'en vacillais... Faire le vide dans son esprit et continuer d'avancer... Je ne pense pas avoir modifié ma direction... Je transpire... Il n'y a aucun bruit, j'ai du mal à marcher... je manque de force et j'ai la nausée... J'ai maintenant peur de revoir la lumière... parce que j'ai peur de me voir moi-même...

Plic... Pluc... Plic... Plic...

C'est ? Oh non... Je mis quelques secondes à comprendre que je m'étais uriné dessus... Mon entre-cuisse était trempé... Ca puera bientôt... Bon, avançons... Je dois aussi repasser par la cellule personnelle d'Eric... Je dois finir le paquet de céréales... Sinon je vais faire un malaise...

- Aaah...

BING !

- AAAAAAAH... Aille...

Stupide... le trou dans le sol, le voilà. C'est la cellule où se trouve Eric... je viens de tomber en avant, ma jambe étant passée à travers le trou, ma tête s'est écrasée sur le sol du souterrain... mon menton a tapé le sol avec violence, je sens une petite peau pendre sur mon menton... et ça pique... mais j'ai presque l'impression que des douleurs à différentes parties de mon corps canalisent la douleur principale au niveau de mon bras... me concentrer sur d'autres douleurs me permet de réduire un peu celle du bras... que je ne sens plus... C'est le moment d'essayer de parler à ce monstre... Mais dans cet état... Et lui dans quel état il est ?

- Eric... C'est Paul... t'es là ?

...

- J'ai changé d'avis... Tu m'as beaucoup aidé... Je ne peux pas rester indifférent à cela.

Ce baratin mielleux et ridicule était nécessaire... Pas le choix, il fallait jouer le fayot... J'avais un peu honte de moi.

- On va s'en sortir ensemble mec ok ? Eric ? En plus j'ai besoin de tes soins... Tu avais raison depuis le début... Eric réponds.

...

Il ne répondait pas... Je commençais à craindre le pire. S'est-il passé quelque chose pendant que j'étais parti ?

- Eric ? Tu vas laisser passer la chance de t'en sortir...

Putain de merde... si il ne répond pas... il n'y a que deux solutions possibles... Un taré comme lui voudrait absolument sortir même avec l'aide d'un traitre qui aurait voulu le laisser dépérir dans un trou... Soit Eric est mort sous mes pieds... et je n'irais pas vérifier... soit... soit Eric est sorti... Et dans ce cas... Mon dieu... Dans ce cas je ne peux que craindre qu'il me trouve... Si l'on se croise, il sera impossible de discuter... Il voudra me tuer, tandis que s'il était encore dans la cellule, il ne m'aurait pas ignoré, il serait en position d'infériorité... Il ne pouvait rien m'arriver de pire, mais je ne me rendais pas compte de la situation... Peut-être qu'il dort juste... Je dois aller finir la boite de céréales ou je vais tomber dans les pommes... Donc vite... Je me dirigeais vers...

- Saloperie...

Si Eric est sorti par un moyen ou un autre... Le premier endroit ou il serait allé... serait sa cellule originelle... Le seul endroit ou je peux trouver de la nourriture... Et si c'est lui que je trouvais... c'est pas de la nourriture que je trouverais... c'est ma mort... Pile ou face... Mais je dois manger... et je n'ai pas la force pour retourner dans la résidence... Pas le choix... je dois la prendre cette putain de boite de céréales... Je marchais lentement et peut-être vers ma mort, mais de toute façon j'effleure la mort depuis un bon moment, je comprendrais qu'elle m'attrape maintenant... Je tournais à droite, marchant au même rythme, bientôt au dessus de moi c'était la fameuse cellule... Eric était-il juste au dessus ? Mais comment aurait-il pu sortir ? Il aurait fallu forcément que quelqu'un reste dans la cellule... Et il m'aurait répondu... Mais il me semblait vraiment qu'elle était vide putain de merde... Je ne comprend rien et je touchais enfin le bloc de calcaire au plafond... La dernière chose qui me séparait de l'inconnu... aussi du tableau mortuaire que j'avais rapidement fui...

BROOOC.

J'avais enlevé le bloc de calcaire de son support... A tout moment je pouvais être en contact avec quelque chose... Je n'allais pas rentrer immédiatement. Je reculais un peu, dans la crainte d'une attaque impulsive et dans le cas ou Eric était revenu ici... En réfléchissant encore un peu je me rendais compte que s'il était revenu là, j'avais creusé définitivement le fossé entre lui et moi, ayant lu ses documents, il aurait remarqué leur absence. De plus j'ai tué son "animal de compagnie"... Je ne peux pas rentrer, je dois m'assurer qu'il n'y a personne.

...

Ah ? Un petit bruit... Joue t-il dans la discrétion ? Est-il là ?

...

Aucun bruit... Je ne vais pas pouvoir jouer à ce petit jeu trop longtemps... je dois manger... Je dois jouer sur l'intimidation... Mais j'avais lu qu'il avait ramené un couteau de la résidence... Un affrontement m'amènerait droit à la fin... Et Eric avec un couteau ce n'est pas simplement me le planter dans le ventre ou me trancher la gorge... Il trouverait des moyens bien plus vicieux de s'en servir sur moi... Il a eu le temps d'entretenir une rancoeur sans limites contre moi qui l'ai abandonné... que dis-je... une haine... Déjà peu raisonné, s'il sait que c'est moi... je le crains.

Il n'y avait en tout cas pas la chanson étrange dans la cellule du dessus... Pas le choix je dois monter. Je commençais à me hisser dans le trou, et déjà la peur qu'on me mette le couteau sur les doigts me mit une petite poussée d'adrénaline. J'avais atteint la première cellule, celle ou j'avais trouvé la main, celle ou il y avait le paquet de céréales et la bière...

...

Et Eric était peut-être là dans l'obscurité... à écouter ce que je faisais, à attendre le bon moment pour venir me charcuter... Allez je trouve le paquet de céréales et je vais le manger dans le souterrain... Je commençais à bouger dans la cellule... Mais je craignais qu'à chaque mouvement, je bute contre un corps recroquevillé au sol, celui d'un vivant... celui d'Eric qui me faisait la farce la plus malsaine imaginable...

CRCHUUUK

LE PAQUET DE CEREALES !! Le voilà !! Je l'attrapais vivement... Et tâtais maintenant le sol pour retrouver la sortie... La salle est minuscule, alors... ce trou au sol... Ou est...

- Tu vas...
- AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !!
- Tu vas rester là Paul...
- NAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAN !!
- J'ai des choses rigolotes à te montrer.
- NAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAN !!


Partie II

- CALME...
- LÂCHE MOI !!
- Mais CALME TOI SALE...

BING ! BING !!

Aaaah...

BING ! Bing ! Bin... Bi... B...

Je... meurs...

... ... ...

... «Quelle chance... Gamin va...
... Ta randonnée infernale ne s'arrête pas là... Mais presque...»

...

Noir... Il fait noir et... une respiration calme à côté... Maman ?

- Ma... man ?
- Ta gueule Paul.
- Argh !!

Un homme... le souterrain... ERIC !

- Eric ?
- C'est moi ouais. Eric Heston.
- J'ai mal...
- Tant mieux, petite merde. Je t'écraserais volontiers le bras qui te fait souffrir. Je te l'avais dit, t'as attrapé une sorte de gangrène. Tu vas bientôt devoir trouver un moyen de te séparer de ton bras pourri si tu veux pas crever de l'infection.
- Mais... mais... je vis ? Pourquoi je suis pas mort ? Tu ne m'as pas tué ?
- Bien vu l'aveugle. C'est un peu le cas de le dire. Te crois pas sauvé mon vieux, j'attendais ton retour à la raison...
- De... quoi ?
- Héhéhé... J'attendais ton retour à la raison petit enculé.

Attendait... mon retour à la raison... pour... pour... pourquoi ? POURQUOI ?

- Pourquoi ? J'étais dans les vapes ? Ah oui... Tu m'as...
- Ouais, je t'ai explosé la gueule. T'attends pas à revoir une gueule d'ange en te regardant dans un miroir.
- Je... j'ai mal...
- Tant mieux je t'ai déjà dit, je l'ai dit... t'en as quasiment fini avec ce cauchemar. La mort va te cueillir. Tu vas quitter cette matrice.
- De quoi ?
- Rien... C'est juste qu'il n'y a que la mort qui peut nous faire quitter ce cauchemar... Un cauchemar vient de notre imaginaire, c'est une sorte de matrice même si elle est très floue. Pour moi ce cauchemar, bien que réel est une simple matrice, la mort est un réveil.
- C'est parado...
- Ta gueule. C'est juste ma vision des choses. Ne tentes aucune évasion de cette cellule. Je te perforerais la nuque à coups de couteau.
- Mais... pourquoi... tu ne t'es pas vengé ? Je... j'ai... je t'ai laissé mourir dans un trou...
- La chance m'a souri, comme elle est en train de te sourire... La différence entre toi et moi à l'heure actuelle c'est que la chance me fait un grand sourire, à toi elle ne fait qu'un sourire éphémère.

Je ne comprenais rien... J'avais mal partout sur le visage et sur le corps... A certains endroits ça piquait... à d'autres c'était des douleurs osseuses... ou musculaires...

- Au fait, t'as les papiers ?
- Je les aient lus.
- Je m'en fiche pas mal...
- Comment t'as réussi à sortir de la cellule tout seul ?
- Un type s'est viandé dans le trou... J'ai fait mon silencieux quelques secondes, je me suis rendu compte qu'il était avec un autre type. Ahah, quelle chance.
- Et ?
- En tentant de le remonter en lui tendant la main, ce qui était impossible, le deuxième type s'est viandé aussi. J'ai fait irruption calmement et doucement dans leur conversation. Ils ont eu une peur bleue au début, mais j'ai rapidement gagné la confiance de ces deux abrutis.
- Que... qu'as-tu fait ?
- Je leur ai dit que je voulais sortir, et qu'il fallait se relayer. En gros, je leur ai dit que je connaissais une sortie, que si un des deux types restait dans la cellule, on pourrait aller chercher un meuble que l'on mettrait dans la cellule. Le mec serait monté sur le meuble et aurait réussi à en sortir, laissant ce trou totalement vide. Un des deux types s'est dévoué à attendre tout seul qu'on ramène un meuble, il nous a fait la courte échelle à son pote et à moi... Bien entendu je ne comptais pas retourner dans la résidence qui est devenue trop surveillée, mais essayer cette nouvelle sortie que j'ai découvert. On y est allé, je me suis arrangé pour que l'autre con passe en premier, je lui ai donc fait la courte échelle, je lui ai dit de faire un rapide tour des lieux et de revenir dans deux minutes grand maximum pour me hisser dehors et que je l'aide à trouver un meuble. Il n'est jamais revenu.

Eric était vraiment impitoyable... Il me montrait son deuxième visage... Et j'étais dans ses griffes, à écouter ses méthodes malhonnêtes...
- Où mène cette sortie ?
- Je n'en sais rien, mais ça me glace le sang, ce pauvre type n'a pas dû partir bien loin pourtant, et il n'aurait pas abandonné son pote, ils avaient l'air de se connaitre depuis longtemps.
- C'est encore un trou dans le plafond ?
- Oui, c'est pour ça qu'il devait revenir me hisser. Je comptais le tuer ensuite une fois libre, afin d'éviter les querelles pour sauver son connard d'ami. Mais vu qu'il n'est pas revenu, je ne sais pas ce qui m'attend là haut. Je suis revenu ici.
- Logiquement, il y a encore le deuxième mec dans la cellule inférieure, qui attend un meuble pour se surélever et sortir ?
- Tout à fait.
- Je suis passé pour voir si tu y étais encore, il n'y avait strictement aucune présence dans la cellule.
- Ah... Je n'ai pas d'explication à ça... Il s'est peut-être suicidé... Il a peut-être réussi à sortir...
- Tout seul ? C'est étrange.
- Bref, je n'ai plus besoin de jouer le mec sympa avec toi, Paul.
- Pourquoi ça ?
- Parce que... tu es mon otage. Ou plutôt mon cobaye...
- QUOI !?
- Rassure-toi... Je ne vais pas disséquer ton organisme pour en savoir plus sur le virus... Enfin, ta vie est tout de même mise en jeu.
- ... Va... droit au but...
- A ton tour de jouer l'éclaireur. Sous la pression de ma lame tu vas...
- Non...
- Oh que si. Si tu refuses je te fais des petits trous un peu partout et je m'occupe de virer ces jolis petits yeux de leurs orbites, ils serviront plus à rien vu que t'auras fait le choix de pas te risquer à sortir.
- T'es... un vrai connard... Pauvre taré...
- Tu es pris au piège... Pourquoi t'as eu l'idée sotte de retourner ici ?
- Je suis en hypoglycémie. Je pourrais pas faire la route si je mange pas.
- Ah ne t'inquiètes pas pour ça... Il reste le fond du paquet de céréales, l'espèce de muesli tout humidifié...
- Donne, je crève de faim.
- Il doit être quelque part sur ta droite...

En effet je l'attrapais et je fourrais ma main à l'intérieur... Il ne restait que des petits morceaux au fond du sachet plastique, mais cela suffisait à me rendre un bonheur fou... J'avais mal au ventre tellement j'étais affamé...

- On y va dans moins d'une demi-heure.

J'eus une petite poussée d'adrénaline mais je ne pouvais pas répondre et pas réfléchir non plus à mon avenir proche... Je mangeais, c'est tout ce qui comptait pour l'instant...

- Tu veux une bière ? Il en reste une.
- ... ouais.

cling... CLING ! PLAAF !

- Mais...
- Bah t'avais cas la rattraper grosse merde va.

Je sentais un liquide caresser mes jambes... Eric avait balancé la bouteille en ma direction, elle avait éclaté par terre... Il n'avait aucune finesse, il n'avait fait ça que pour m'user encore plus psychologiquement... Me montrer qu'il ne faisait pas dans la dentelle, qu'il se fichait de gâcher de la nourriture, son unique but était de me faire peur... J'avais pris la place de son putain de pigeon...

- Ce... cette sortie... est proche ou plutôt loin ?
- Elle est plutôt loin.

Je n'osais pas demander combien de temps le trajet allait durer... Chaque parole pouvait le faire basculer dans la colère et je ne voulais pas. Il m'avait fait survivre, certes pour se servir de moi... Mais j'avais encore une lueur d'espoir... Un faisceau lumineux à l'embouchure d'une porte entrebâillée que je pouvais suivre encore un peu... Au bout de dix minutes passées à racler le fond du paquet de céréales, je lui demandais :

- On fait quoi maintenant ?
- Rends mes docs.
- J'ai dû les faire tomber quand tu m'as surpris tout à l'heure. Tu... les as sans doute arrosés avec la bière.
- Ok.
- T'attends quoi pour partir ?
- T'as tué ma bestiole c'est ça ?
- C'était juste un humain à l'état final, pas une bestiole.
- C'est la même chose... Pourquoi t'as fait ça ?
- J'ai trouvé une main qui dépassait du plafond, celle d'un mec encore vivant... C'est qui ?
- Ah... Lui... J'en ai pas parlé dans mes notes... Juste un contaminé vivant sur lequel je comptais réaliser quelques expérimentations mais dans ces conditions c'est difficile... Je l'avais neutralisé quelques jours après mon arrivée et amené ici.
- Il est mort en avalant sa langue.
- Oui, certains développent d'étranges symptômes... Mais ça c'est l'odeur que dégagent les morts... A long terme ça a d'étranges conséquences... Ce type est là depuis deux bonnes semaines à respirer la douzaine de corps qui sont là haut... Je lui ramenais un peu de bouffe à chaque fois. Il développait des spasmes musculaires intenses, une perte du contrôle de soi proche de l'épilepsie. J'en avais enfermé un autre qui est mort il y a deux/trois jours d'une sorte de lèpre, il tombait en miettes petit à petit... Il n'avait plus de nez, ses deux bras étaient tombés un jour... il est mort de douleur...
- Comment peux-tu faire ça ?
- Après tout c'était sans doutes des condamnés à mort, des ordures.
- Pas forcément plus des ordures que toi... Je savais pas que l'odeur...
- Oui, quand tu tue quelqu'un, le virus se dégage du corps mort... Il faut savoir qu'il ne peut pas continuer à vivre dans une charogne... Donc son réflexe est de partir... Pour ne pas entrer dans un réel avancement scientifique, je te dirais que l'odeur qui se dégage des morts malades est constituée du virus, qui s'est accroché à un tas d'autres saloperies faisant partie du sang de chaque victime... Un virus qui est passé par plusieurs corps a vite ramené un tas de saloperies...
- En gros ces types respiraient depuis deux semaines des horreurs, ils attrapaient des maladies intenses et insurmontables... Mais personne n'avait la lèpre dans les charognes pourtant ?
- Non... Je n'en sais pas vraiment plus... Mais c'est entre autre pour ça que je travaillais sur les cobayes... L'odeur des morts n'est pas anodine... Elle est aussi dangereuse que la peste...

J'en apprenais encore un peu plus sur ce qu'était ce virus... C'était une simple horreur, simplement la pire immondice, le pire fléau qui pouvait exister. Mais au final Eric n'avait pas répondu à ma question...

- Pourquoi on part pas tout de suite ?

Dix secondes s'écoulèrent sans réponse... Mais Eric rétorqua finalement...

- Allons-y. J'aiguisais juste ma lame pour être sur qu'elle allait glisser comme dans du pâté au cas où j'allais devoir te découper...

Bravo l'intimidation Eric... Je me levais de façon assez bruyante, pour montrer que je ne cachais aucune mauvaise intention. J'allais finalement la poser cette question...

- Combien de temps de route ?
- Normalement vingt petites minutes. Mais une bonne demi-heure étant donné...
- URGH !!

Eric m'avait attrapé par la gorge, s'était glissé derrière moi, et avait placé la pointe de la lame sous mon menton.

- ...la belle position qu'on adoptera... A la moindre connerie, la lame vient rendre visite à ton palais.
- Ok... ok... t'inquiètes pas...

Il déplaça le bloc avec ses pieds, je me demandais d'ailleurs comment il s'y prenait ayant moi même du mal en y mettant toute la force de mes bras... Il me poussa et je fis un léger saut m'écrasant finalement au sol du souterrain... C'était une occasion très brève de tenter la fuite, mais il descendit très rapidement pour me replacer cette froide lame sur le gosier. Il me chuchota à l'oreille et j'en eus des frissons...

- Quand j'appuie ma lame contre ton gosier tu tournes à gauche, quand je la glisse, tu tournes à droite.

Ces mesures pointilleuses montraient bien qu'Eric voulait être silencieux, éviter d'être repéré par quelqu'un... Un règlement de comptes serait un énorme danger pour lui, car la fuite se révèlerait très praticable...
Pour l'instant nous avancions dans le silence... Guidé par un ancien ami... J'étais pris au piège... Mais ce piège pouvait en dernier recours se révéler intéressant... Voir complètement positif... Si c'était une sortie non connue du gouvernement... J'avais une chance de sortir peut-être... Même si la police doit rôder et connaitre les visages de la plupart des malades, je serais vite chopé... mais si je fais bien attention... Enfin on n'y est pas encore... Je vais peut-être simplement sortir ma tête de cette brèche et me faire plomber la cervelle... Pour l'instant j'avance vers l'inconnu... J'ai de l'espoir, même avec une lame sous la gorge, je ne veux pas non plus un affrontement sur la route, car l'occasion de fuir ne m'intéresse pas, je veux voir ce qu'il y a après ce trou qu'on ne connaissait pas... Et je défendrais Eric si un obstacle nous emmerdait sur la route... En revanche si je parviens à monter, je ne tendrais pas la main à ce salopard, je le laisserais seul à errer dans le souterrain... et moi j'aurais la liberté... Ca semble bien facile dit comme ça... Attendons d'y être... Nos pas rythmaient le silence... Mais j'étais plutôt excité...

...

Au loin... les pas de quelqu'un d'autre... On s'arrêta... Plus rien... Il me poussa pour me donner le signal de reprendre la marche... Mais soudain, il s'arrêta de nouveau, sa lame serrait plus fortement ma gorge... Il y avait encore des pas... qui approchaient... Si on continuait on allait croiser quelqu'un... Il me fit reculer... Il me chuchota rapidement et très bas...

- Silence... Tu préfères me fuir dans le souterrain ou voir cette sortie ?
- Je veux voir cette sortie.
- Donc si je vais tuer cet inconnu, tu ne fuiras pas ?
- Non, j'y ai déjà réfléchi... Si il y a une chance de sortir, je préfère l'essayer...
- Jure le sur la vie de ton petit frère et de ta mère.
- Comment tu connais...
- Jure le et vite...
- Je te jure sur leur vie, je ne fuirais pas.

Il se mit à courir... à toute vitesse... et je restais figé là contre le mur à l'attendre.


Partie III

Je m'accroupis... Pendant ce temps, presque vingt mètres devant, j'entendais Eric qui poussait de petits grognements, ainsi que des cris de désarroi, d'appel au secours et de panique... ceux d'une femme. J'entendais d'autres bruits de succion étranges... Cette femme rendait l'âme face à la pression insurmontable de la furie, était-elle méchante, était-ce une gentille femme innocente ? Cet acte parait classique, c'est pourtant le genre de choses qui serait passé au journal télévisé du soir si cela était arrivé à la surface... En Enfer, ce n'est rien, tous les coups sont permis... parce que c'est l'Enfer, parce que nous sommes déchus et choisis pour cette souffrance autant que pour l'affliger aux autres... Et Eric était diabolique, dangereux, envenimé de cette pestilentielle atmosphère méphistophélique...

Sans m'en rendre compte, je pourrissais de l'intérieur dans tous les sens du terme...Il l'avait tuée, de sang froid, sans se poser de question, dans la facilité... Je l'avais entendue s'écrouler par terre et des pas s'intensifiaient, témoignant le retour d'Eric vers moi... Soudain...
... J'avais peur. Et si Eric faisait une crise de violence ? Si il revenait vers moi avec ce couteau et qu'il me le plantait dans la trachée artère, immédiatement ? Non... mais il a tué cette femme d'un sang plus froid que la glaçe... Il faut bien le dire, même à cet avancement des choses, cet évènement venait de me choquer littéralement et Eric me faisait peur... plus que jamais, et c'était sans doute le but qu'il voulait exercer sur moi... La pression et l'intimidation, pour m'empêcher de tenter quoi que ce soit contre lui...

- Eric, rassure moi... T'es dans un état normal ?
- Oui oui. On continue.

Ok... Il m'avait attrapé par le col, le couteau dans l'autre main contre la pomme d'adam et il me tirait dans la direction du couloir Je marchais assez nonchalamment, cette posture m'emmerdait, il pouvait avoir confiance en moi, mais je n'avais aucun moyen de lui prouver. Et encore... nous marchions aveuglément je ne sais où... Je retrouvais un peu cette drôle d'impression que j'eus lors de mon arrivée cauchemardesque ici... avancer dans le noir c'est incroyablement déstabilisant... et dans certaines situations, on a cette affreuse impression de ne pas avancer... le noir est... terrible... Je comprends Marco désormais... Que devient-il ? Je l'avais juré mort de peur dans sa cellule d'origine, quant à Gab je n'en sais rien... Ces amis... Nous ne nous sommes pas dit au revoir, c'est si frustrant, tout autant avec ma famille... A quoi pourrais-je me rattacher si je sortais, pour le temps qu'il me reste à vivre ?.. A rien... mais j'aurais atteint mon objectif de sortir... Quel objectif de merde... Et c'est ça ma raison de vivre... C'est ça ma raison de VIVRE !! J'aurais sans doute dû me faire exploser le crâne contre les murs de ma cellule originelle... ici je n'ai connu que des cinglés ou des types lunatiques... Ma vie s'est arrêté lorsque l'on m'a assommé...

- Tu me craches dessus ? Tu baves ? Ca va Paul ?
- Non non... Oui ça va...
- Ah d'accord, tu m'as fait peur...

Eric avait reçu quelques larmes sur son poignet... Et ma voix lui avait fait comprendre... cette mélancolie soudaine... Et j'aurais voulu être amoureux... avant de venir ici, même si la souffrance aurait été bien pire... Mais non... BÂCLEE... ma vie est bâclée...

- On arrive bientôt, au cas ou il y aurait des micros, ferme ta grande gueule compris ?
- Ok.

Ca lui aurait arraché la langue de me dire simplement "tais-toi pour survivre" ? Il n'y avait pour l'instant aucun signe de lumière, même pas un léger éclaircissement... En fait mon témoin lumineux était la lame d'Eric, lorsque je verrais un reflet dans la pénombre j'estimerais que nous sommes bientôt arrivés.

... chsssss...

Un tissu, un vêtement... qui frotte un mur... et c'est proche putain de merde... Impossible, on dirait que c'est à ma droite, mais à deux/trois mètres... Or... le mur du couloir est à 20 cm de mon bras droit... C'est qui ? On est dans une salle ? Je comprend plus rien, pourquoi Eric ne réagit pas... A t-il entendu ? Je ne peux pas lui parler tout de suite, sous peine de se faire réellement repérer.

- On se connait ?

D'accord, sans que je m'en rende compte, Eric avait aussi remarqué cette présence... Il avait pris l'initiative de tenter une approche humaine.

- J'te cause, petit fils de pute.

Je retire ce que je viens de dire... Approche humaine serait trop élogieux pour ce caractère brutal...

CHSSSSS !!

- OUAH PUTAIN !! A L'AIDE !!

PAC !....... PAC !!

Il m'avait sauté dans le dos ! Et...

- AAAAAAAAAAAAAAAAAAAIILLE !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! AIDE ! AIDE !!

Il M'ARRACHE L'OREILLE AVEC SES DENTS !! NAN !! AAAAH....

- ERIC... AIDE MOI !!

PAF !! PAF !!

Il tapait... mais à chaque coup... c'était une force plus élevée qui s'exerçait sur mon oreille... Et Eric... en explosant la tête... de ce mec... contribuait à l'arrachage... de... mon... oreille... Car... ce mec ne... la lâchait PAS... même en se prenant des coups dans le nez...

- Aaaaah... ERIC... ARRETE !! IL LÂCHE PAS MON... MON OREEEEEEEEEEILLE !!

J'entendais un tas de mouvements... brusques... et moi... je ne me débattais pas... Il faut qu'il...

- AAAAAAAAAAAAAAAAAAHHH !!
- Tu préfères que j'le laisse te la bouffer espèce d'abruti ?!
- Noooooon.... AAAAAAAAAAAH !! TON COUTEAU !!
- Pauvre cinglé, je risque de t'écorcher avec !! JE VOIS RIEN !!

J'allais perdre mon oreille... mourir d'un hémorragie externe, avant peut-être d'avoir trouvé LA sortie... de l'Enfer... Je sentais... les cartilages craquer... JE... SOUFFRE... AAAAARGH... TROUVER UNE SOLUTION !! LUI FAIRE MAL... LE FORCER... A lâcher... mon oreille... par un autre moyen...
Soudain, sans même avoir réfléchi, j'espérais avoir à faire à un homme... J'aventurais mes mains dans son entre-jambe à toute vitesse, tandis qu'une crampe me vint à la nuque... C'était horrible... Il portait... un truc trempé... de je ne sais quoi... Je commençais à presser brutalement au niveau de ses testicules... il ne tiendra... pas... à une telle douleur... C'était bien un homme... Je broyais littéralement... ses burnes... tandis que j'épongeais l'horrible liquide dont était imbibé son pantalon...

- RRRRRRHHAAAAA..... Aaaaah...
- AAAAAAAAAAAAAHHHH....

Il avait enfoncé une dent entièrement dans le pavillon de mon oreille... Insupportable et sous la douleur, je pressais de toutes... mes forces... ses saloperies de BOURSES !! Chacun souffrait... chacun en souffrant... faisait souffrir l'autre de plus bel... Finalement... il... lâcha... prise...

- Eric, tu peux lui fracasser les os... c'est bon...

Je me laissais tomber par terre, touchant mon oreille avec ma main droite tandis que je me recroquevillais... sous la douleur... Le moindre toucher de l'oreille... me faisait souffrir... Par contre, la douleur de mon bras paraissait bien moins intense... Eric venait de se servir de son couteau... les gémissements du malade étaient plus forts... Et à chaque coup que j'entendais... ils devenaient faibles... Ma crampe à la nuque se calma...

- Voilà, ça c'est fait... Ca va ?
- Ouais ouais, j'ai eu chaud...
- T'as ton oreille ?
- Ouais, enfin j'peux pas la toucher tellement il me l'a détruite...
- Ahahah. Tu seras bientôt débarrassé par la mort de ce corps mutilé.
- M'en fous...
- Ferme ta gueule, lève toi et on continue.
- Parle moi mieux que ça connard.

Je pouvais me le permettre cette fois, j'avais compris que je lui était d'une grande utilité et qu'une simple insulte ne lui aurait pas permis de me tuer.

- Bon lève toi je t'ai dit.
- Encore loin ?
- Deux minutes à peine !!
- Vraiment chiant...

Je me levais... et immédiatement je me reposais, mains sur les genous, jambes fléchies... J'en peux plus.

- Me met pas le couteau sous la gorge s'il te plait. Rends toi compte que ça sert à rien, j'ai envie de sortir.
- Ok. Laisse moi au moins te tenir par le col, c'est un plaisir pour moi.
- Sale...
- Evite de parler dans tes moustaches, ferme là plutôt.
- J'te retourne le conseil.
- Moi je retourne ta mère.
- FERME TA GUEULE ! C'EST PAS UN COUTEAU QUI M'EMPÊCHERA DE TE METTRE LA TÊTE AU CARRE !
- Excuse moi, c'était pas à la hauteur du scientifique que je suis. Avançons.

Quelle enflure... Il ne mérite pas de sortir... Tiens cela me rappelait quelque chose...

- Nous arrivons.
- Attends, avant de faire quoi que ce soit, tout à l'heure j'ai vu que tu connaissais la composition de ma famille...
- Ah...
- Explique moi un peu comment tu connais ma famille.

Il y eut un court silence...

- OH !! J'TE PARLE !
- Rien de grave, je leur ai rien fait. Ils ont juste subi quelques tests pour...
- QUOI !?

A mon tour je l'attrapais par le col.

- Mais non, seulement pour voir si ils étaient atteint du virus. On leur met juste une sonde à différents endroits, dans les règles de l'art.
- Comme si t'allais les connaitre seulement avec ça.
- Tu étais suspecté depuis un moment d'être déjà allé dans le souterrain. Avec tous les espions qui traînent, on a vite fiché les suspectés contaminés. Et bien entendu mon grade m'obligeait à connaître sur le bout des doigts le statut des suspectés. J'avais accès aux dossiers de police.
- Un espion !?
- Ouais, et il avait réussi son coup apparemment. Vous êtes tarés d'être allés dans l'ancienne zone industrielle. Ici il y en a beaucoup qui se cachent pour vérifier que le trafic routier est bel est bien nul. Si quelqu'un passe par là, il est tout de suite suspecté. D'ailleurs c'est quasiment les derniers que j'ai vérifié ta famille. Ils n'étaient pas contaminés.
- Mais... ça fait trois semaines que vous êtes ici !?
- Oui, j'ai été interné le lendemain de ce repérage.
- Incroyable... c'était sans doute la première fois qu'on y est allés... Ca doit grouiller d'espions pour qu'on soit immédiatement grillés.
- Oui, il y en a énormément.
- Alors pourquoi ils enferment immédiatement les suspectés sans les sonder maintenant ?
- Ah... Ouais... La police fonctionne comme ça. Elle estime qu'on n'a pas le temps d'agir... Qu'il faut éviter les risques. Quand on est sur que quelqu'un est contaminé, on n'évalue pas, on enferme tout le monde en rapport avec lui.
- Putain de mesures draconiennes.
- Je sens la brèche c'est là.
- Hein ? Mais...
- La lumière est après.
- Attends, ça veut dire que t'as perdu l'autre mec, tandis qu'il faisait encore noir ?
- Ouais...
- Ah ok, je comprends mieux la délicatesse de la chose... Je dois m'aventurer là haut, là ou tu suspectes qu'il s'est fait tuer par...
- Par quelque chose... Oui, je ne sais pas quoi, c'est maintenant...

Je sentis la froideur de la lame revenir contre ma gorge.

- ... que tu comprends que je t'oblige à effectuer cette tâche embarrassante.

Je n'ai pas le choix... Mais c'est vrai que je doutais désormais... Je doutais de ce que je voulais... Ai-je vraiment envie de savoir ce qui m'attend là haut ?


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