<h1>Noelfic</h1>

En Quarantaine


Par : Endless

Genre : Horreur

Status : C'est compliqué

Note :


Chapitre 2

Publié le 04/07/08 à 14:42:30 par Endless

CHAPITRE TROISIEME - En Quarantaine

Partie I

- On fait quoi ?
- Bah on se laisse embarquer.
- Qui te dit qu'ils veulent nous embarquer.
- Merde, merde, merde, Paul essuie ton nez et cache tes lèvres.

Mon dieu, c'est à cause de moi que la situation devient critique, je fis mine d'avoir un grand rhume, m'essuyant grossièrement le nez avec mes mains, l'obscurité de la rue les empêcherait un moment de comprendre que je saigne. Nous avancions sur la route déserte, elle n'était pas éclairée, la seule chose qui fait que nous savions où aller, c'est les 6 phares des voitures de police allumés. Notre marche était lente, la gestuelle avec les flics c'est tout ce qui compte. Putain quand on sera éclairés, ils verront mes mains pleines de sang... C'est la fin.

- Bonsoir messieurs. Je vous prie d'arrêter d'avancer vers nous, que faites vous ici ?

J'entamais la conversation.

- Bonjour, euh bonsoir monsieur. Nous sommes venus ici entre amis pour boire un peu d'alcool, c'est un endroit tranquille.
- La consommation d'alcool sur la voie publique est interdite, vous le savez.

En temps normal j'aurais répondu que si cette zone était considérée comme une voie publique j'aurais accepté de faire le tour de la ville en tutu mais face à ces dix mecs c'était impossible.

- Je peux vous assurer que nous n'avons abusé de rien, nous sommes tout à fait lucides.
- Je vous prie de ne pas approcher !
- Aaaah putain ! Non monsieur !!

Quelle réaction étrange !! Il avait pointé son flingue vers moi. Je mettais les mains en l'air.

- Monsieur, il y a un malentendu, nous n'avons rien fait, je vous le jure. On n'est pas dangereux.
- Vous puez à des kilomètres.
- Pardon ?
- On les embarque au poste, je demande l'intervention du chef de police. Faites très attention.

Alors là, je ne comprend pas. On dirait qu'ils sont persuadés que nous avons fait quelque chose d'horrible. Je fus plaqué au sol violemment et menotté. Je savais pas que ça faisait aussi mal les menottes. Chacun de nous fut placé à la banquette arrière d'une voiture, accompagné de 2 flics. Quatre flics restèrent dehors, leur uniforme était différent, peut-être venaient-ils inspecter les lieux.

- Celui là a du sang sur les mains.
- Procède minutieusement.
- Revenez au poste avant minuit c'est d'accord les gars ?
- Entendu.

Voilà, le sang est découvert, de toute façon c'était juste une question de temps... J'étais allongé sur cette banquette toute dure, et assez replié vu la largeur de la bagnole. J'allais tenter de récupérer quelques informations.

- Messieurs, expliquez moi ce que vous pensez pouvoir nous reprocher s'il vous plait.
- Ce n'est pas notre rôle, vous verrez ça au poste.

Je ne répondis pas. J'attendais l'arrivée au poste... Nous arrivâmes au bout d'une dizaine de minutes.

- Le chef est là ?
- Oui, il vient d'arriver, je vous préviens il est de mauvais poil.
- C'est pas mon problème, c'est le problème de ce gamin.

Qu'est ce qu'ils veulent dire ces écervelés ? J'entrais dans le poste, et immédiatement dans un bureau, on me mit sur un siège assez confortable. En face de moi, il y avait un homme, assis et accoudé sur son bureau en bordel, mal rasé et mal coiffé, cependant très musclé, en pyjama aux motifs enfantins. Je n'eus même pas l'envie de rire, j'étais trop stressé de mon sort. Il avait une mâchoire imposante et me regardait tout à fait sereinement. On aurait dit que rien ne pouvait le troubler.

- Bonjour, tu es Paul ?
- Comment connaissez-vous mon prénom ?
- Tu es un petit connard d'égoïste, petite merde. Tu te rends compte que ta mère et ton frère sont en larmes ? Tu n'as pas pensé un instant les prévenir de ton escale dans cette merde de hangar ? Sous-merde, boule d'excrément de chèvre.
- Je m'en excuse, c'est une énorme erreur, le pire est que je ne m'en rends compte que maintenant. Je peux leur parler ?
- Deux secondes, c'est moi qui pose les questions sale minable. Je bosse tôt le matin, donc je dors tôt ok ? Là, tu troubles ma soirée sale merde.

Ce flot d'insultes... Ce manque de respect absolu... je comprends mon erreur, je culpabilise déjà, il peut arrêter maintenant.

- Alors maintenant tu m'écoutes mon vieux, j'ai une question très importante à te poser. Pourquoi tu saignes du nez ?

Impossible de répondre spontanément, je n'avais l'avis d'aucun de mes amis, fallait-il dire la vérité ? Si je mentais tandis que les 4 flics qui sont restés sur les lieux trouvaient l'autre mec mort... Mais suis-je bête ? Il va poser les mêmes questions à Marco et Gab, je ne peux pas mentir... Il y aurait plusieurs versions des faits, ça n'inspire pas confiance.

- Je me suis battu contre quelqu'un d'extrêmement violent. C'était de la légitime défense.
- Où ?

En même temps que je parlais, ses doigts parcouraient le clavier de son ordinateur à une vitesse impressionnante. Il écrivait sans doute mes paroles. Et c'est là que je devais parler du tunnel.

- Nous... sommes allés dans une sorte de tunnel.
- Le contraire n'était plus à espérer... Vous puez, bande de vermines. Où exactement ?
- Nous avons suivi le couloir principal durant bien 400 mètres, puis à la deuxième intersection, nous sommes allés à droite durant 100 mètres, pour finalement déplacer un bloc de calcaire au plafond et entrer dans un bazar étrange, une petite salle dans l'obscurité.
- L'homme était là dedans ?
- Non, on l'a vu rentrer par le même escalier après avoir entendu des bruits étranges au dessus de nous.
- Il était à l'extérieur ?
- Si j'en crois mes yeux, oui. De même que j'ai entendu du mouvement dans le bâtiment abandonné en face du hangar. J'ai malencontreusement écrasé un rat malformé dans la salle où nous nous sommes battus.
- Oui... Que devient l'homme que vous avez frappé ?

Les larmes me vinrent.

- Je l'ai... tué...

J'éclatais en sanglots, une mort sur la conscience, voilà l'effet... J'ai d'énormes remords.

- Putain de bordel de merde en paquets de dix... Je reviens.

L'homme se leva, puis pris une porte l'amenant dans un autre bureau. Il téléphonait. Si ces deux flics n'étaient pas en train de me surveiller dans mon dos, je serais allé écouter à la porte... Il faut que je me concentre pour entendre ce qu'il dit.


...je...crains...malheureusement...oui...absolumen
t...contact...Quarantaine...aucun...signe...famill
e...

Quarantaine !? Je suis sur d'avoir entendu ce mot. La porte se rouvrit et l'homme expira un grand coup.

- J'ai le droit d'en savoir plus ?
- Vous allez passer la nuit en garde à vue, vos amis de même, chacun dans une cellule différente. Demain matin vous verrez votre famille, demain midi nous vous feront un très bon repas, et demain après-midi une équipe vous emmènera.
- M'emmener où ?
- Amenez-le à sa cellule.
- J'AI LE DROIT D'EN SAVOIR PLUS ! JE NE SUIS PAS UN MAUVAIS TYPE ! S'IL VOUS PLAIT, UN PEU D'INDULGENCE !
- Je vous ai dit de l'emmener... en vitesse !

Les deux flics m'attrapèrent, ces deux taches qui ne comprenaient rien.

- MAIS LAISSEZ MOI SALES CHIENS ! JE VEUX VOIR MON FRERE ET MA MERE !

Quelle bande de connards, je vous ferais bien crever dans d'atroces souffrances, vous n'avez aucune compréhension à mon égard. Je pue de la gueule, je pue le vomi, je n'ai droit à rien d'autre qu'à un nouvel enfermement, je ne peux même pas me laver les mains..!
Et c'est quoi cette MERDE !? Qu'est ce que je vais faire demain après-midi ?

- GRRR MAIS LACHEZ MOI !!!

Je me débattais en pleurant, aucun réconfort suite à l'horreur que je vivais... on me balançait dans une salle de 2 mètres carré avec comme seul meuble, un vieux banc pourrave...

- VOTRE TRAVAIL EST UNE HONTE BANDE D'ENCULES !

Je suis... fatigué...

Partie II

Où... suis-je ? Pourquoi mes mains sont pleines de sang mon dieu ?...
Ah oui... Le poste de police... Cette soirée terrifiante hier, l'homme que j'ai... Quel calme, je me sens presque bien. Quelle heure est-il ? Une petite fenêtre tout en haut du mur de ma cellule me faisait comprendre que le jour s'était levé, c'était une journée ensoleillée. Deux oiseaux piaillaient juste à coté de la fenêtre, ils respiraient sans doute cette odeur de l'extérieur que j'aime tant quand il fait ce temps... La nostalgie remonte, ces grandes vacances dont le début est un bonheur absolu, où je passe mon temps à m'amuser avec Gab et Marco, et où il fait tout le temps beau... Elles n'existent plus vraiment depuis que nous n'allons plus en cours, mais ce genre de journée me les rappellent.
C'est magnifique de voir ces rayons de soleil dessinés par la poussière qui flotte dans la cellule.

J'ai envie de respirer cet air... je veux sortir, faire n'importe quoi, la roue, sauter dans tous les sens, chahuter... Putain c'est ça la vie. Je plaçais mon visage dans la trajectoire des rayons du soleil, et je fermais les yeux...

- Bonjour Paul, comment vas-tu ? Regarde ce que je t'ai amené.
- Maman ! Je suis désolé, vraiment je ne sais pas comment m'excuser pour hier...
- C'est pas si grave Paul, te tracasses pas pour ça... Regarde les pâtes d'amande, j'ai pensé à toi.
- Oh maman, merci beaucoup, je vais les dévorer, j'ai pas mangé depuis longtemps...d'un autre côté, les évènements me coupent l'appétit.
- Mange, tu le regretteras sinon.
- Où est Simon ?
- Ton frère est dehors. Je vais lui dire de venir.
- Laisse-le, il a raison de profiter du temps, de toute façon je vais le voir après.
- Paul... non je lui dis de venir.

Cette conversation me faisait ravaler ma salive. J'étais à ce point au bout du rouleau.

- Salut Simon, ça va bien ?
- Yo, ouais ouais mais toi vu tes mains...
- Non j'ai juste saigné du nez, tu vois que j'suis pas mort.
- Ouais enfin, tu fais un peu n'importe quoi...
- T'inquiètes, j'recommencerais pas ce genre de truc.

Pourquoi j'avais l'impression que mon frère et ma mère étaient au bord des larmes ? Ca me donnait presque envie de pleurer aussi.

- Bonjour Paul, il est 11h30, tu veux un petit-dèj où tu veux immédiatement le repas du midi ?

C'était l'homme musclé de la veille, il était cette fois en costard, très bien coiffé et sentait le parfum à 10 km à la ronde.

- Où sont mes amis ?
- Vous allez pouvoir prendre le repas ensemble.
- Génial, ils ont choisi quoi eux ?
- Repas du midi.
- Alors la même.

J'arrivais dans un self illuminé par le soleil.

- N'allez pas choisir votre plat comme les autres, asseyez-vous avec vos amis.

Je retrouvais Marco et Gab à une table.

- Salut Paul, ils nous préparent un repas rien que pour nous.
- Pourquoi on est tous seuls dans le self ?
- Aucune idée, comment ça s'est passé votre entretien ?
- On a tout dit...
- Pareil, on n'avait pas le choix. Putain faut sortir cet aprèm' ! T'as vu le temps !
- J'ai pensé la même chose.

Un cuistot nous apportait chacun une assiette bien garnie. C'était du poisson, du filet de je sais pas quoi, accompagné d'une magnifique sauce et du riz bien cuit... Quel délice, le repas eut lieu en silence. Tous les trois, nous étions affamés.

- Au fait les gars, j'ai entendu parler le gros type au téléphone pendant mon entretien. Il a raconté un truc à propos de quarantaine.
- Ah ? Et ?
- J'sais pas.

- Messieurs, vous avez fini ? Alors suivez-moi.

Nous suivions le gros type, nous allions vers la sortie. Et enfin nous SORTIONS ! C'est si agréable... Maman et Simon étaient là, quelle mine affreuse ils faisaient.

- Nous allons vous remettre les menottes, et vous allez chacun monter sur la banquette arrière d'une voiture, comme hier c'est compris ?
- PARDON ?
- Ne discutez pas.
- Hé NAN !!

Cing flics se ruaient sur moi, pas moyen de bouger. J'étais menotté en quelques secondes, le même sort pour Marco et Gab. Ils m'empêcheront pas de profiter un peu de cette journée j'espère. Mais pourquoi n'avons nous aucune explication ? On n'a pourtant rien fait.
QUOI ? PUTAIN c'est ma mère et mon frère qui sanglotent comme ça ?

- Maman ! Pourquoi tu pleures ? Réponds moi !

J'étais tiré dans la direction de la voiture de flics.

- Simon, dis moi toi, bon gars !! SIMON ! GIAAAAAAAAAARGH !!!

Ma famille pleure, qu'est ce qu'on va me faire ? C'est la mesure qu'ils ont pris à notre égard qui fait pleurer Maman et Simon.

- Bande de déchets ! C'est vous qui faites pleurer ma famille !

J'éclatais en sanglots, sans même l'envie de me retenir... FURIEUX ! Je suis furieux... Je suis un esclave, on fait souffrir ma famille !! Et je suis impuissant, j'ai pas mérité ça !! Plaqué contre la banquette arrière, je poussais d'énormes gueulantes.

- Quelqu'un reste à l'arrière avec lui, il est excité.
- J'suis pas un animal, GROSSE TARLOUZE !

La voiture démarrait, et ma famille me regardait partir en pleurant. J'ai bien vu ? Ma mère s'effondre par terre ?

- MAMAAAAAAAAAAAAAN !

Que pouvais-je penser en ce moment même ? Le flic qui était sur la banquette arrière avec moi, appuya mon visage contre le siège avant, m'empêchant de respirer, de voir la route et de gueuler. J'ai mérité ça ? Il me laissait reprendre ma respiration, toutes les 20 secondes environ, j'imbibais le siège de mes larmes... J'étais confus, je ne sais même pas ce qui m'attend. Et les flics dans la voiture se taisaient.

Enfin au bout d'un bon quart d'heure, le bruit du moteur fut coupé, et c'est un silence presque complet qui prit sa place. Où étions nous ? Le flic détacha ma tête du fauteuil, j'ouvris les yeux.

Nous sommes dans l'ancienne zone industrielle... Dieu du Ciel... je vois le scooter de Marco, nous sommes devant le hangar. Devant cette horreur, et là dessous, sous mes pieds, y a des putains de tarés !

- Hé attendez ! Qu'est ce qu'on fout là ? Je sortais de la voiture.
Les deux voitures où étaient Gab et Marco arrivaient à leur tour.

- C'est le moment, allez-y.

BING !

... Imposante... droite dans la gueule. Je ne suis pas... sonné. Pourquoi... un coup ? Ils veulent que je sois dans les vapes, j'ai... très bien compris. Je vais faire mine d'être dans les pommes, mais... je verrais clairement ce qu'ils veulent faire de moi...
J'entends Gab et Marco... crier mon nom, et j'entends quelques coups... ils sont assommés. Deux flics me portent... On monte des marches... Cette odeur... Je connais... NON. Je suis dans le hangar... Oui, les bruits résonnent, l'odeur de la dernière fois... je revois les évènements d'hier très clairement... JE REVIS CE CAUCHEMAR...! On descend des marches... COMMENT CA ?

- NOOOOON PAR PITIE ! PAS LE SOUTERRAIN ! PAR PITIE ! PAS LE SOUTE...

BING !

...

Partie III

Odeur... de glaire... Ca ne veut rien dire voyons, une glaire est un liquide enfin ! Vous savez cette chose qui vient du fond de la gorge, parfois, quand vos amygdales sont déchiquetées, c'est des boules de sang visqueuses qui remontent ! Votre mère, elle vous a déjà montré des glaires ? Elle va les chercher dans le fond de la gorge de votre frère, elle les ravale voyons ! Elle les crache dans ta bouche ensuite, tu sens ce gout ? Ah ces jeunes... Je sais pas si ça pue, en tout cas ces espèces de petits bouts durs qui baignent dans les sucs de mon estomac et qui remontent parfois à un état solide dans ma bouche, ça, ça pue la mort ! Ca pue la mort, LA MOOOOORT !!

- LA MOOOOOOOOOOOOOOOOOOORT !! J'AI MAL A...

Il est où le professeur ? Il m'apprenait la consistance d'une glaire, physique et... Hein ?
Je... délire complètement. C'est abominable ce cauchemar que je viens de faire... J'en ai froid dans le dos. Mon dieu. Quelle horreur... Non j'ai froid partout, pas que dans le dos, je tremblote... Je sue ! terriblement ! Je ne veux pas ouvrir les yeux mais il le faut... Au final, il fait si noir que cela ne change rien. Je vais trouver l'interrupteur de ma chambre avec mes doigts, il fait noir. Qu'est ce que je fais par terre ? Je sens que je suis fiévreux. L'interrupteur ? Mais c'est du carrelage par terre, j'suis pas dans ma chambre, je vois même pas les trous des volets fermés, je vois rien, je suis aveugle !? J'ai jamais vu cette obscurité si intense, c'est impo... Mais si je l'ai déjà vue, très récemment, dans un... sou...terrain...

- Ah... Non... Non... NON ! NON ! NON ! NAAN ! NAN !! AAAAAAAAH, LA PORTE ! LA PORTE ! LA PORTE ! AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !!

Je fais le tour des murs de cette salle, elle est vide, il n'y a rien sur ces murs !! Ils sont froids comme la glace ! Pas d'interrupteur, pas de fenêtre, pas de porte !! Je délire, je suis complètement EMMURE ! Je... dois... me calmer... voilà, très bien, je m'allonge sur ce carrelage qui m'est déjà familier lui aussi... Je suis en enfer... C'est le néant, mais je sens encore mon corps quand je me touche, je n'ai pas atteint l'inexistence totale, JE VEUX DE LA LUMIERE !! PAR PITIE ! Chuuuuut, je respire trop fort putain... Je ne suis peut-être pas seul dans cette...

- RGH... UGH... AAH... UGH...

Je sanglote et... UGH ! Je sais pas... RGH ! Si c'est les nerfs ou les muscles de mon cou... RGH ! qui se contractent... Il faut calmer cette crise d'angoisse... très vite... SKURGH ! Allez, respire calmement Paul putain, tu vas te faire repérer !
Allez du calme, c'est juste le fruit de mon imagination, et ma paranoïa qui atteint son paroxysme... Je suis seul dans cette salle... je vais le vérifier.
Je balayais la salle de coups de pieds dans tous les sens, aussi bien au sol qu'en l'air, j'ai gardé quelque chose de la Capoeira...

Nous sommes arrivés au hangar en voiture, et j'ai pris des coups, ça me revient, on est entrés dans le... souterrain, j'ai paniqué et plus rien. Et au poste, le gros porc nous a dit...

- GAAAAAAB ! MARCOOOOOO !

Le silence le plus dérangeant que j'ai jamais entendu se faisait entendre triomphalement, c'est tout simplement effroyable. Et maintenant je m'en rappelle, il n'y a plus aucun doute là dessus...
J'ai été placé en Quarantaine !!! Je suis enterré vivant, prisonnier, peut-être loin sous Terre, dans le noir le plus insupportable pour les yeux, mais bien sous Darnoy, sous District 12, 13, 14, 25, 150, 15882... Ces conneries de district ne devraient pas faire partie de mon vocabulaire !! Je suis laissé à l'abandon, je suis un fruit sec, qui meurt à petit feu, sans même que le moindre...

- CONNAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAARD !!

... m'entende brailler... Placé en Quarantaine, mais bande de FILS DE PUTE !! Encore une fois je pleure, je suis le fléau qui a été oublié, je n'existe déjà plus aux yeux de personne... Ca doit pas faire longtemps que je suis là. Et je suis pas placé en Quarantaine pour rien, ce rat étrange était bien malade, ce mec que j'ai buté devait l'être aussi d'une façon ou d'une autre. On n'a rien trouvé de normal là dessous, on a même entendu des bruits... Alors c'est ça, on a attrapé un virus, on va en crever, ou bien on est en train de devenir les pires cinglés de la planète, parce qu'on s'est amusés à visiter un endroit de merde... Et cette magnifique journée, je VOULAIS en profiter, je veux revoir une journée comme ça, c'est injuste putain...
Je pleurais absolument toutes les larmes de mon corps. Rien ne pouvait me retenir ici... Ici où étaient oubliés les malades, à taper contre les murs, à gueuler dans leur petite salle dans le noir, dans l'infime espoir d'être entendu. Ca a été le cas pour un de ces mecs, on l'a entendu, le mec qui gueulait au sol, juste au dessus de nous, à 400 mètres dans le tunnel... Il vivait encore. Mais nous n'en savions rien, je suis persuadé que c'était ça.
Quant au mec que j'ai buté, il était dehors, et si au départ ce mec avait été enfermé comme moi, ça signifie qu'il a réussi à sortir. La différence entre lui et moi, c'est que je sortirais lucide moi. Si je suis entré ici, ça signifie que je peux en sortir. Si Marco est aussi enfermé dans ce noir, je doute de sa survie. Peut-être que je reverrais jamais mes potes, soit parce que je resterais ici à tout jamais, soit parce qu'eux resteront ici à tout jamais. J'en ai la chair de poule. J'ai aussi bien faim, qu'envie de chier. Si je reste ici, je baignerais dans ma merde, crevant de faim, et d'une maladie je suppose. Cette mort est la pire imaginable. Je vois que ma crise d'angoisse s'est calmée sans que je m'en rende compte. C'est le moment de trouver un moyen de sortir. Je tâtais tous les murs ainsi que le sol, absolument tout, et ma taille me permettait de toucher le plafond, j'étais sur d'y accéder si la sortie y était découpée. Quelle heure est-il ? Bien qu'ayant ma montre au poignet, lire l'heure dans le noir m'était impossible, mais je dirais aléatoirement que cela fait bien une heure que je tâte les murs. Je suis désormais sur que je suis emmuré. On a coulé du béton pour m'enfermer ou quoi ? Pas moyen de me retenir plus longtemps, j'allais faire mes besoins dans un coin de la salle. J'avais enlevé mon caleçon et je m'essuyais avec, pour finalement le laisser croupir dans mes excréments. Je tentais désormais de soulever les dalles de carrelage, que je suppose blanches à l'aveuglette, mais cela m'était totalement impossible. J'avais fait TOUTES les intersections cimentées de dalles ! Je suis enfermé depuis facilement 4 heures je pense... j'ai peur du désespoir, de perdre confiance, de stopper mon élan et de sombrer dans la démotivation... C'est une question de vie ou de mort, IL NE FAUT PAS QUE JE ME DEMOTIVE ! Je vais tenter de frapper dans tous les murs... Y doit bien y en avoir un plus fin... je suis entré quelque part... Tous les endroits du mur prenaient mes semelles à pleine vitesse, mais ils paraissaient tous extrêmement durs. Putain... j'en peux plus... ça fait une éternité que j'suis là. Pendant qu'à quelques mètres au dessus j'imagine, le soleil est peut-être en train de se coucher, c'est bientôt l'heure de rentrer pour casser la croute, du moins d'aller dans sa chambre, de sentir l'odeur d'un bon repas qui cuit, qu'on a plaisir à attendre, en regardant ce coucher de soleil par la fenêtre. Même à Darnoy, on nous prive pas de ce bonheur. C'est cette vision qui me motive. Je tapais avec mes poings dans les endroits les plus hauts des murs de cette salle rectangulaire que j'aurais estimé à 8 mètres carré. Allez, on passe au plafond, et vite je veux sortir.
Hé... attends... Le mec qu'on a entendu quand on était dans le tunnel, le coup des quatre syllabes, on aurait dit qu'il était à portée du sol pour gueuler. Rien ne prouve qu'il avait trouvé quelque chose, mais en tout cas il était bien au dessus. Si j'en suis son exemple, je suis peut-être aussi au dessus du tunnel. En plus ce mec on l'a bien entendu, la paroi qui nous séparait de lui n'était pas très épaisse je pense. Bon, je vais essayer un truc. Je détachais ma montre de mon poignet, et je l'accrochais à ma chaussure, de façon à ce que le cadran métallique soit sous ma semelle. Suite à cette mise en place, je tapais violemment avec ce pied sur le carrelage dans le but de casser quelques pavés.
MIRACLE ! Cette technique fonctionne !! Je suis peut-être pas foutu. J'avais cassé des dizaines de pavés avec cette partie métallique sous ma pompe. Quelle idée de génie ! Je retrouvais les parties cassées de carrelage, les regroupant toutes dans un coin de la salle, et de cette façon je pouvais aussi attraper ceux qui n'étaient pas cassés et les séparer de leurs conjoints. Au final c'était un sol de calcaire qui occupait un bon quart de la salle désormais. Je tapais maintenant au sol dans le but d'entendre une certaine résonance si je tapais juste au dessus du tunnel. Putain, j'ai aucune notion du temps mais ça fait au moins 6 heures que j'suis là... Heureusement que ces collabos de cuistots m'ont servi un bon repas sinon je serais déjà en Hypoglycémie. Non, aucune résonance, j'enlevais laborieusement tous les pavés que je pouvais et faisait de même à ces autres endroits de la salle.

DOING !

Une énorme poussé d'adrénaline me fit vaciller, et je sentais la fièvre monter... La chasse au trésor s'avère payante, soit c'est mon imagination qui me joue des tours, soit ce bruit est différent. Je tapais encore avec mon pied à cet endroit, c'était bien différent. En tapant un peu autour, j'estimais la grandeur du trou d'environ 80cm*80cm, quand on passait ces 80 cm, le bruit du coup au sol était de nouveau ferme. Il n'y a pas de doute...

- JE TIENS LA SORTIE ! JE VAIS PAS CREVER ICI !

Du moins pas dans ce trou j'imagine. C'était du calcaire ici, une chose est sure, je suis pas rentré par là. Il n'y a aucune délimitation dans le sol qui témoignerait d'un bloc placé dans un trou. Peut-être que cette sortie ne m'amène à rien, peut-être m'amène-t-elle droit vers la mort, peut-être ailleurs. Mais la situation évoluait et je n'aurais pas chié plus d'une fois entre ces murs !
Je tapais, tapais, tapais dans cet endroit du sol ! Pendant au moins une heure je m'acharnais à taper, je commençais à perdre confiance. Ca me rappelait presque le moshpit, cette danse hardcore/punk de taper dans le sol ainsi.

CRAAAAAC !

Mon pied s'enfonçait dans le sol et je me cassais la figure.

Commentaires

Sheyne

25/03/10 à 20:28:11

De bonnes idées, dommage de ne pas avoir maintenue de suspense plus longtemps, c'était bien partit !

Quelques soucies de rythm de narration, mais le texte est tout de même largement au dessus de la moyenne de NF :)

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