Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

En Quarantaine


Par : Endless
Genre : Horreur
Statut : C'est compliqué



Chapitre 10


Publié le 06/07/2008 à 00:26:45 par Endless

CHAPITRE PREMIER - Isolation totale

Partie I.

- Te chauffes pas, mon pauvre c'est mon poing que tu vas prendre dans la gueule.
- Mais c'est quoi cette tarlouze qui se prend pour un athlète, tu referas pas la même connerie deux fois.
- Ahah, pourquoi je la referais pas ? Tu vas me tuer ? Avec ton canif à deux balles tu te prends pour qui ?
- Hé vous allez la fermer oui !? s'écriait alors une ménagère laissant dépasser sa tête joufflue d'une fenêtre du 2eme étage.
La réaction de cette pauvre femme était compréhensible, la dispute de ces deux jeunes commençait sérieusement à résonner dans cette petite ruelle de District 25.
District 25... ah oui... au lieu de m'attarder sur cette petite dispute dont j'ai été témoin de mon balcon qui, au passage s'est finie en baston, je vais plutôt expliquer rapidement cette histoire de District. Je vis dans une ville indépendante des Etats-Unis, dans le Dacota du Nord, presque à la frontière canadienne. Voilà plus de 5 ans que cette ville a déclaré son indépendance politique et économique. De nombreuses polémiques ont suivi cette déclaration, et afin de filtrer la communication entre Darnoy et le reste des Etats-Unis, le gouvernement Darnoïen a fait installer d'énormes murs autour de la ville, ne permettant à personne de s'en échapper, et n'autorisant aucune immigration, pas même le moindre touriste. Les seules informations trouvables sur internet sont quelques photos prises de la ville, par des photographes new-yorkais ayant parvenu à se hisser au sommet des remparts avant de se faire fusiller.
La ville a été séparée en 25 districts, décision totalement débile étant donné la grandeur de la ville. Chaque district est constitué d'un groupement de 6 à 10 immeubles environ. Les raisons de cette séparation sont encore obscures, et j'irais pas trop fouiner dans les infos du gouvernement à votre place. Allez ok, je suis de mauvaise foi, on est du genre fouineurs moi et mes potes. En même temps, on se fait tellement chier ici... Au fait, je m'appelle John, non je blague je m'appelle Paul, j'aime bien me foutre des stéréotypes américains.
Les statistiques sont effrayantes sur tous les points. Pouvoir d'achat, chômage, santé, éducation... de même que le taux de suicide est en augmentation constante. Putain, et le pire c'est qu'on se fait chier dans ce trou du cul du monde, heureusement que ma petite bande de potes et moi avons réussi à nous trouver une occupation excitante depuis quelques jours. Vu l'état du lycée, pas moyen de bosser alors on s'est trouvé un putain de hangar désaffecté dans l'ancienne zone industrielle, vestige d'évènements peu glorieux au passage. Le fait est que dans un de ces hangars, un escalier nous amène aux sous-sols de la ville, destinés aux futurs réfugiés en cas de guerre nucléaire ou je ne sais quelle merde. Et Dieu sait que ça arrivera bien un jour. C'est un véritable labyrinthe là dessous, et peut-être que par chance, le sous-sol nous ouvrira des accès vers l'extérieur, on peut toujours rêver.

Partie II

Nous sommes aujourd'hui Dimanche, complexe journée que le Dimanche. Son point fort est que la culpabilité de sécher les cours n'existe pas, son point faible c'est cette ambiance affreuse, surtout quand il pleut comme c'est le cas aujourd'hui. Mon frère est complètement indifférent à cela, il passe ses journées à jouer en ligne sur l'ordinateur de la salle, mais je ne lui reproche pas, il n'a que 8 ans. La pluie... elle est si froide dans cette partie du monde en plus, on aura bientôt de la neige, c'est dans cette période qu'on passera tout notre temps réfugiés dans les sous-sols de la ville je suppose. Je vais appeler Marco pour qu'on aille dans ce labyrinthe cet après-midi...

- Ouais ? Entrez !
- Comment ça va Paul ?
- Salut Marco, j'vais pas mal, ce temps me fout un coup sur le moral.

La conversation fut banale, Marco fit remarquer à mon frère qu'il devrait sortir un peu voir ses copains. Il lui a demandé si il avait une copine, je lui ai dit qu'il avait le temps et mon frère a rougi. Je le trouve mignon mon frère, au moins je le sais en sécurité à la maison. Le dernier attentat a eu lieu à District 23, juste à côté, à la sortie d'un parking souterrain. Vu comment ça pète en ce moment, la meilleure solution c'est de rester cloitré chez soi.
Tiens en sortant, le clochard qui est toujours là à midi était absent, il avait laissé une bouteille de bière sur le bord d'un générateur électrique. Putain, mais j'ai l'esprit aussi vide que ça pour m'attarder sur de tels détails ? Bref, on a fait la route sur le scooter de Marco et comme d'habitude il a fait le con. On s'est arrêté un peu avant la zone industrielle pour ne pas alerter les riverains, s'ils existent encore, de notre errance dans ces hangars (on ne sait jamais, peut-être que les lois interdisent celà,c'est tellement stricte et on n'en sait rien de toute façon.). C'est incroyable de voir à quel point cette zone est déserte, même en semaine aucune voiture ne passe jamais. Qu'est ce qu'elles viendraient faire là ? Ouais, pas faux, le bout de la route n'amène plus qu'au grand mur de 8 mètres de haut.
Nous marchons depuis deux minutes avec toujours le même paysage déconcertant : à gauche des hangars vides, et à droite un long bâtiment avec des petites fenêtres régulièrement disposées, toutes les vitres sont cassées. Au bout de 500 mètres, un petit bar abandonné sur la droite vient casser la monotonie du paysage, rajoutant cependant un effet terrible de désertification totale.

- On ira voir un jour si il leur reste de la tise là dedans !
- J'ai d'autres choses à foutre Marco.

Nous sommes enfin arrivés au Hangar, il est 16 heures déjà, c'est l'effet Grasse Matinée...

- Hé Marco va falloir se magner le cul si on veut pas repartir dans le noir, surtout que niveau éclairage ici ça doit pas assurer.
- T'inquiètes, on fait juste un tour des lieux.

On monte les 5 marches qui nous amène à ce pallier en béton si j'ose dire. Et une grande porte en feraille rouillée est entrouverte pour nous laisser libre passage. A l'intérieur, c'est le même silence qu'à l'extérieur, quoi que celui de l'intérieur est presque dérangeant. Les quelques vitres poussiéreuses en haut des murs du hangar laissent passer une lumière jaunâtre s'étalant sur un sol crade au possible. Si on faisait l'inventaire de ce qu'on peut y trouver on noterait des cartons, des planches de bois, des journaux, un ou deux matelas du temps ou cette zone était encore fréquentée, du moins par les clandestins. Peut-être qu'ils viennent toujours, mais pendant la nuit.
Au fond, dans un coin du hangar, une rampe dépasse du sol, c'est comme ça qu'on a trouvé l'escalier, un soir on nous n'étions pas très frais. Après 20 marches tapissées de journaux, nous arrivons dans un long couloir large d'à peine un mètre. Marco est un froussard, il a peur du noir, et dans le cas présent, sa peur est mise à l'épreuve. J'ai oublié la lampe de poche... Oh bordel... Bon bah j'vais éclairer comme je peux avec mon portable.

- Putain ce silence est emmerdant tu trouves pas ?
- Moi c'est l'obscurité qui me fait chier... et puis tu préfèrerais entendre quelque chose franchement ?
- Oh arrête tes vieilles allusions de stresse je t'en prie...
- Tiens vérifie si le marocco qu'on avait laissé dans le coin est toujours là.
- Ouais il y est.

Je dois avouer que l'obscurité, le silence, plus l'impression d'étouffement m'avait donné une drôle de sensation, comme si j'avais des tampons en mousse qui m'appuyaient sur les deux côtés du visage.

- N'empêche, imagine si il y a une guerre ! je plains les réfugiés qui s'entasseront dans ces catacombes humides.
- Pas faux. Ca serait l'horreur. Bon on se casse ?
- Attends on a même pas quitté de vue l'escalier.
- On reviendra avec d'autres potes, et avec une lampe de poche, c'est moi qui décide, c'est moi qui te ramène.

Putain, mais il stresse carrément l'ami Marco. On a pas l'impression qu'il est comme ça au premier abord, c'est un type vachement baraque, il a les cheveux courts, il porte souvent des marcels et il pue la transpiration. Mais il est très sympa et au fond assez cultivé, comme quoi les apparences sont trompeuses.
Cette première courte expédition à deux n'était pas ordinaire, mais en quoi était-elle extraordinaire ? Elle ne l'était pas non plus... J'y réfléchirais avec du recul après une bonne nuit.
La route du retour fut chiante, la prochaine fois, Marco laissera son scooter juste à côté du Hangar.


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