(Dernier chapitre pour la nuit )

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Jordan, Jordan... Le gros problème avec ce type, c'est que, c'est, comment dire, un paranoïaque de première. Et en plus d'être parano, ce con est multi-millionaire. Et que fait un parano multi-millionaire ? Il se paie des putains de malabar garde du corps partout autour de sa villa pour assurer sa protection. Mais, évidemment, comme Bax et moi, on est pas des Rambo sur pattes, bah on est rusé, ouais ouais. Aujourd'hui, c'est la conférence de presse la plus importante du moment. Celle juste avant les élections présidentielles. Et les deux derniers candidats en lice vont aujourd'hui exposer leurs discours respectifs et débattre entre eux, pour essayer de se départager. Ce cher Jordan ne voudrait rater ça pour rien au monde, il a donc décidé de s'y rendre en limousine, accompagné de son escorte habituelle. Autrement dit, notre dernière chance de le neutraliser serait de lui tomber dessus pendant qu'il se rend à la conférence de presse... Ou tout simplement de le rejoindre dans sa belle limousine de luxe. Et c'est exactement ce que nous allons faire. Le truc, c'est que Jordan est un proche de ma mère puisqu'il était proche de la défunte mère de Bax, et ma mère également proche de nous, évidemment, et, ayant la totale confiance de Jordan, a pu sans qu'il ne se doute de rien lui attribuer nos gardes du corps. Les gardes du corps que Jordan paie grassement ne faisaient que le surveiller, en attendant qu'on soit bien sûr que c'est à lui qu'avait vendu la mèche la mère de Bax à propos de la supercherie avant de mourir.

Sa mort avait, bien entendue, était maquillée, voilà pourquoi cet abruti n'a fait que vivre en se pensant protégé, plus haut que tout le monde, et protégé par ma mère.

"Bon, bah on se pose là... "

Bax stoppe la voiture et sort du véhicule. Je sors à mon tour. Nous attendons devant l'hôtel de ville. Il expose ses dernières instructions.

"Bon, on attend la limousine avec le colis, on grimpe, on a une petite discussion avec ce cher Jordan, puis la limousine nous déposera directement à la conférence de presse. Une fois là-bas, on fini le débat, et on sera enfin en paix. "

"Ca me convient. "

Nous attendons silencieusement. Un plan si compliqué, ça ne marche qu'en théorie, presque pas en pratique. Mais, parfois, et surtout en se donnant les moyens, et en tentant l'impossible, on y arrive, putain ouais, on y arrive.


Timing parfait. La limousine vient tout juste d'arriver. Nous montons tous deux à l'arrière, chacun à une porte, pour prendre Jordan en sandwich. Et, en rentrant, il est évidemment surpris de nous voir.

"Bax ?! Sam ?! Bordel, non, c'est pas possible ! GARDES ! GARDES ! "

Bax s'empresse de poser un silencieux sur la tempe de Jordan.

"Met la en veilleuse, s'teuplait. Tes gardes sont nos gardes, donc garde ta salive, et essaie de ne pas trop nous péter les oreilles. "

Je fais signe au chauffeur de démarrer, l'escorte démarre, et Bax continue d'intimider Jordan.

"Okay, bon, on va faire ça rapidement. Qu'est-ce qu'elle ta dit, Mall, ma mère, au juste ? "

"Tout... Toute cette mascarade. Vous êtes des malades. "

"Bien. Je vois. Inutile de faire mon beau discours habituel à base d'"imaginez" alors, ça va être bien plus rapide. "