Papillons et Ouragans
Par : MassiveDynamic
Genre : Action , Sentimental
Status : Terminée
Note :
Chapitre 20
Uchronie
Publié le 13/10/10 à 21:39:01 par MassiveDynamic
Hs : J'ai mis du temps à accoucher, j'avais plusieurs veHs : J'ai mis du temps à accoucher, j'avais plusieurs versions en tête, mais je préfère conclure simplement. Gros pavé quand même, pour bien finir, et j'en profite pour remercier mes lecteurs, Khamsou, Kamahri , NPTKStudios©2010, tous ceux qui me lisent sans commenter ou n'ayant pas de compte. J'en ai terminé pour de bon avec cette fic, mon style d'écriture sur ce dernier chapitre est un peu en marche de ce que j'ai écrit auparavant, j'espère que ça fera pas tâche. Si des questions subsistent, n'hésitez pas, en attendant, enjoy, et merci de m'avoir lu :)
Pour la fin, je vous laisse googliser le titre du chapitre, ça devrait vous suffire à comprendre, et si jamais, demandez-moi :)
&feature=player_embedded
Un simple battement d'ailes d'un papillon peut-il déclencher une tornade à l'autre bout du monde ?
le battement d'ailes d'un papillon au Brésil peut-il provoquer une tornade au Texas ?
Si le battement d'ailes d'un papillon peut déclencher une tornade, il peut aussi l'empêcher.
Tout est une question de probabilité, mais pas seulement.
Poincaré disait << Une cause très petite, et qui nous échappe, détermine un effet considérable que nous ne pouvons ne pas voir, et alors nous disons que cet effet est dû au hasard. >>
Pour réalisé ce que j'ai fait, il a fallu verser beaucoup de sueur, avoir beaucoup de chance. Et repérer le bon battement d'aile, et, encore aujourd'hui, personne n'a rien remarqué.
Mais je ne pensais pas que mes actes allaient une fois de plus engendrer de la peine, de l'incompréhension et de la colère.
Je longe l'allée des Champs qui mène à la conclusion de ma vie, ici, à Paris, après deux décennies d'existence. Nous sommes le vingt-et-un du mois de novembre, et les routes sont enneigées. Marty et Bax me tiennent compagnie. Les mois ont passés depuis cette journée. La journée où, d'un simple coup de fil, j'ai condamné deux personnes pour me sauver moi et Bax. Mais je n'ai pas fait plonger n'importe qui. Mon frère de sang, Samuel. Et mon frère de coeur, Baxwell. Baxwell, qui, au fond, partageait les mêmes convictions que moi, mais les cachait bien. Cette journée, où, après avoir tout balancé à la police, et m'apprêtant à sortir, Bax et Marty entraient en même temps dans l'appartement de mon frère. Et depuis, nous partageons un secret commun. Notre dernière tromperie. Qui aura, malheureusement, fait couler du sang injustement.
Les flocons tombent doucement, et à chaque pas, je laisse l'emprunte de mes bottes dans la neige. Aujourd'hui, je suis tout de noir. Je porte un long manteau noir, une écharpe de la même couleur, des lentilles de couleur noire alors que j'ai les yeux bleus, et j'ai fait teindre mes cheveux. Autre différence, je suis tatoué. Sur une partie du coup, surtout. Autant dire que je suis méconnaissable, et il en est de même pour mes deux compagnons. Nous continuons de marcher calmement vers notre destination, alors que je m'amuse à toucher les barreaux gelées qui encerclent toute l'allée des Champs, véritable place de jeu où les enfants s'amusent et rient en été, et où les humains vont se repentir en hiver. En l'occurence, des gamins, à cet endroit, je n'en vois aucun. Non pas qu'ils n'aiment pas la neige, loin de là. D'ailleurs, la neige recouvre complètement la ville, et à cette période de l'année les gosses aiment s'amuser à se tirer dessus ou à construire des choses complètement éphémères, juste pour profiter de l'instant présent, insouciants qu'ils sont. Mais cette après-midi, hormis une brise glaciale et nous trois balayant le chemin enneigé, il n'y avait personne, tout était calme. Pas un bruit, juste le son retentissant d'un clocher qui ne s'arrêtait pas. Si l'allée est dépourvue d'animation aujourd'hui, c'est parce qu'ils se sont tous rendus au même endroit où nous allons. Pour diverses raisons. Certains par curiosité, d'autres pour cracher leur haine, d'autres encore parce qu'ils sont emplis d'admiration... Les gens sont étranges et différents. On y trouve de tout, dans cette foule que nous pouvons déjà discerner à environs cinq-cent mètres de là, alors que nos pieds continuent de fouler le manteau blanc de la nature.
Le silence était mortuaire entre nous trois, et personne n'osait prendre la parole, alors que nous avons tellement de choses à nous dire. Nous avions tous tellement changé. Cela fait quoi... ? Deux mois maintenant depuis le drame, et presque un an depuis leur arrestation... ? Oh, ça, il s'en est passé des choses. Arrestation de Baxwell et Samuel, ils ont fait
neuf mois de prison, puis, lors d'une simple promenade dans la cour du pénitencier, un garde a vidé son arme de service sur eux. Purement et simplement. Ils étaient mal vus et personne ne les aimait. Personne n'a pleuré leurs morts. J'énonce ça froidement, et pourtant, que dire de plus ? Ils sont morts à cause de moi, voilà tout. Parce que, pendant qu'ils étaient emprisonnés, je vivais dans l'ombre avec Bax et Marty, tentant de me recréer une identité. J'ai été trop lent, et finalement, même si, la supercherie de maman a bien été empêchée, je ne peux pas m'empêcher de me dire... Tout ça pour quoi ? Et maintenant ?
Et, alors que je m'interroge, nous venons d'arriver au saule Vivien, situé à une vingtaine de mètres du rassemblement. De l'enterrement public et national de Samuel et Baxwell.
Si personne n'a pleuré leurs morts, leur vie ont en tout cas suscité un bon nombre d'interrogations. Deux livre sont déjà sortis sur eux, mais, bien évidemment, si les faits de corruption et l'histoire majeure de notre vie commune est plus ou moins repris correctement, personne n'évoque les jumeaux. Personne ne mentionne notre nom. Mon frère est mort, et avec lui mon identité. Bax et moi ne sommes plus que des fantômes errants.
"Nom de dieu... Regarde-moi tout ce monde. Hypocrites. Saloperies. Les mêmes qui crachaient sur eux lors du scandale et qui applaudissaient à l'annonce de leur mort. Ils cherchent quoi au juste, en venant ici ? "
Bax est amère. Il grelotte, a le nez rouge, et, pourtant, en observant cette foule disgracieuse assistant à ce qui est censé être un enterrement intime, ne peut s'empêcher d'être empli de colère.
" Des réponses. C'est des réponses, qu'ils veulent. Le pourquoi de nos actions. Le pourquoi de cette supercherie. Tous viennent pour en apprendre plus sur ce qu'étaient nos frères. Ils veulent des réponses, et nous en voulons aussi, d'ailleurs. Sur leurs morts, sur notre avenir, et sur nos plans, qui, finalement, n'ont fait que nous libérer du joug de notre famille. "
Aussi me suis-je permis de lui répondre de la façon la plus simple, énonçant simplement ce qui me pesait. Puis, alors que la cloche retentissait encore, Marty commençait à descendre vers eux.
"C'est l'heure. Vous pouvez regarder d'ici, je parlerai suffisamment fort. "
Il avait été convenu avec le gouvernement, ou du moins, le récent gouvernement puisque notre scandale avait provoqué une crise gouvernementale majeure en France, que Marty assurerait le discours de clôture de l'enterrement. S'il devait le prononcer, c'était moi qui m'était chargé de le rédiger. Ainsi, moi, adossé contre Vivien, pied contre son écorce, et Bax assis dans la neige, regardions en direction de Marty qui tenait son micro fermement en main, faisant face à une foule de plusieurs milliers de personnes. J'étais prêt à entendre les dernières paroles censées provenant de ma plume, et ça allait probablement être la dernière fois qu'une si grande foule entendra mes mots, mes phrases, mon discours d'adieu, non seulement à mon frère, mais aussi à la vie, sans même qu'ils le sachent. Marty se charge de faire l'intermédiaire.
L'enterrement avait lieu sur une grande place, proche d'un grand parc, l'espace n'était pas un problème, et les gens continuaient d'affluer. Un dernier gong émanant du clocher se fit entendre, puis Marty poussa sa voix, provoquant le silence de la foule par la même occasion.
" Fermez les yeux. Fermez les yeux, et imaginez. Imaginez, je dis bien imaginez, que vous et votre bande de potes ayez mis en place la plus grande supercherie de tous les temps. La plus grande arnaque que le monde ait connu, un énorme coup de bluff, et que personne ne se soit rendu compte de rien. Maintenant imaginez que cette supercherie vous amène vous et votre bande de potes à devenir non les gars les plus riches et célèbres de la planète, mais aussi les plus influents. Imaginez, toujours, que cette tromperie vous permette de vous en mettre plein les poches et de vivre comme bon vous semble. Tout un monde mystifié, un immense secret déguisé. Mais, maintenant, imaginez un homme plein de remords, ne s'accordant pas à l'idée de sa bande de potes, devenue une famille avec le temps. Cet homme là, ne voulant pas d'une vie de brigand, ne voulant pas causer de tord, voulant tout stopper, décide de tout balancer. En un simple coup de fil. Un coup de téléphone qui se sera soldé par leurs morts. Alors oui, ils le méritaient sans doute. Oui, ils ont fait des mauvaises choses. Oui, à nouveau, ils ont tuer, et probablement plusieurs fois. Mais, malgré tout, je connaissais ces types. Je les côtoyais quotidiennement. Et, même si j'ignorais tout de leur complot gouvernemental, ils restaient des gens biens, attachants, intéressants et cultivés. Ils avaient le sens des valeurs. Même s'ils avaient entrainé beaucoup de mondes dans leurs conneries, ils savaient ce qu'ils faisaient. Jusqu'à leur dernier soupir. D'ailleurs, leur assassinat, je suis sûr qu'ils s'y attendaient. Mais, ces hommes, aussi détestables soient-ils, étaient humains. Et deux simples ont bluffés toute une nation, et ils auraient pu aller beaucoup plus loin si l'un d'eux n'avait pas été pris de remords. Ils étaient Samuel et Baxwell. Ils étaient mes collègues, ma famille, mes frères, mes amis. Ils étaient vous... et moi. Ils étaient chacun de nous. Ils étaient humains.
Maintenant, ouvrez les yeux et regardez moi.... hmpf"
Marty replia mon papier. Je le fixais de ma position, et ne pouvait pas m'empêcher de remarquer qu'il titubait. Je le vis me lancer plusieurs regards avant de finalement poser son micro sur le petit bureau surplombant l'estrade.
Le prêtre s'approcha de lui et lui remis quelque chose qu'il sembla glisser dans la poche intérieure de son blouson. En remontant la petite côte enneigée amenant au saule, il ne pouvait s'empêcher d'avancer maladroitement. La foule avait les yeux rivés sur l'homme qui se dirigeait avec hargne droit vers nous. Quand il arriva à notre hauteur, Bax l'agressa verbalement.
"Bon sang mais qu'est-ce que tu fous ?"
Marty sorti difficilement une lettre de sa poche et me la tandis.
"C'était avec le testament... Samuel te lègue cette lettre.. "
Aux pieds de Marty, la neige virait au rouge. Je n'eus pas de mal à comprendre de quoi il en retournait.
"Les fils de pute ! Samuel et Baxwell, ça leur a pas suffit, non ! Ils veulent encore tuer des gens ! Ils veulent tuer tous les gens ayant un lien avec eux ! Les pourritures ! "
Bax commençait à perdre son calme et sa nervosité était en train d'atteindre son paroxysme, il avait l'air d'un homme à cran, prêt à péter les plombs à tout instant. Au même moment que les jurons de Bax, Marty s'effondra tête la première dans son lit blanc. Bax s'attelait à essayer de le réanimer tout en hurlant à la mort, et des curieux de la foule d'en bas commençaient à accourir vers nous. Déboussolé, je n'eus pas d'autres gestes que celui d'ouvrir la lettre qui m'était destinée.
"Cher Sam,
Je t'écris depuis le pénitencier haute sécurité où nous sommes détenus, Baxwell et moi. Haute-sécurité, un mot qui n'a pas de sens pour nous, bien entendu. Je ne sais pas si ta promesse faite à Baxwell valait toujours, mais de toute façon, en lisant ceci, tu sais déjà que tu as échoué. Nous ne voulions pas de ton aide, et encore moins être libérés. Tout comme Baxwell, j'ai accepté ma condition de martyr, de sacrifié. Nous sommes frères, et plus que ça, jumeaux. Nous partageons les mêmes sentiments, la même vie. Plutôt que de provoquer un tollé en m'évadant et en faisant de nous des fugitifs, avec Baxwell, nous avons élaboré un dernier plan, bien simple celui-ci, te conférant la liberté à toi et Bax en nous faisant oublier. Je pense qu'en lisant ceci, tu commences peu à peu à comprendre. Mon assassinat, je l'ai organisé. Oh, oui, je suis bien mort, sois en sûr. Mais nous n'avons été victime d'aucun complot. Nous sommes nos propres bourreaux. Nous devions mourir pour tomber dans l'oublie, et, pour qu'enfin, vous puissiez vivre, loin de tout ça, loin de ces histoires politiques, loin de tout. Je ne te livrerai pas plus d'explications, disons que j'avais encore beaucoup de contacts, au point d'organiser notre mort, oui, et c'est bien mieux ainsi. Ne t'en fais pas pour la lettre, mes avocats la gardaient précieusement, dans le secret. Remercies Marty de ma part pour tout ce qu'il a fait pour la famille.
Je vous demande qu'une chose, à toi et à Bax, mon frère, je vous demande de vivre. Vivez.
Je t'embrasse de toutes mes forces. "
Le regard vide, je laissais le vent emporter la lettre que je tenais encore dans mes mains il y a une poignée de secondes. Sa lecture me fit comme un foudroiement. Je ne pouvais plus bouger, adossé au saule, simplement capable de regarder Marty baigner dans son sang, et de voir Bax défaillir. La foule venait vers nous, et il hurlait à la mort, l'arme au point, se dirigeant vers eux. J'aurai pu le prévenir, hurler, le retenir, mais non. Je n'en avais pas la force. Bax allait provoquer un nouveau drame. Il avait pété les plombs. Il était en train de se suicider, tant socialement que physiquement, en fonçant sur la foule prêt à tirer dans le tas. Et, en faisant ça, il allait à nouveau déterrer l'affaire de notre supercherie, ajoutant à ça le fait que les deux morts avaient des jumeaux. J'allais plonger.
En restant assis, je courrais à ma perte. En allant vers lui, je courrais vers ma mort. J'étais à cours d'alternatives. Je n'avais plus de gens à mystifier, ni à tromper.
Et si les choses avaient pris une autre tournure ?
Et si Beth n'était pas morte ?
Une foule. Pas la même. Je suis devant une foule en délire, m'acclamant. Partout, des banderoles à mon nom fusent.
"Monsieur le président, un commentaire ? "
" Bah... On vous a bien baisé ! "
Pour la fin, je vous laisse googliser le titre du chapitre, ça devrait vous suffire à comprendre, et si jamais, demandez-moi :)
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Un simple battement d'ailes d'un papillon peut-il déclencher une tornade à l'autre bout du monde ?
le battement d'ailes d'un papillon au Brésil peut-il provoquer une tornade au Texas ?
Si le battement d'ailes d'un papillon peut déclencher une tornade, il peut aussi l'empêcher.
Tout est une question de probabilité, mais pas seulement.
Poincaré disait << Une cause très petite, et qui nous échappe, détermine un effet considérable que nous ne pouvons ne pas voir, et alors nous disons que cet effet est dû au hasard. >>
Pour réalisé ce que j'ai fait, il a fallu verser beaucoup de sueur, avoir beaucoup de chance. Et repérer le bon battement d'aile, et, encore aujourd'hui, personne n'a rien remarqué.
Mais je ne pensais pas que mes actes allaient une fois de plus engendrer de la peine, de l'incompréhension et de la colère.
Je longe l'allée des Champs qui mène à la conclusion de ma vie, ici, à Paris, après deux décennies d'existence. Nous sommes le vingt-et-un du mois de novembre, et les routes sont enneigées. Marty et Bax me tiennent compagnie. Les mois ont passés depuis cette journée. La journée où, d'un simple coup de fil, j'ai condamné deux personnes pour me sauver moi et Bax. Mais je n'ai pas fait plonger n'importe qui. Mon frère de sang, Samuel. Et mon frère de coeur, Baxwell. Baxwell, qui, au fond, partageait les mêmes convictions que moi, mais les cachait bien. Cette journée, où, après avoir tout balancé à la police, et m'apprêtant à sortir, Bax et Marty entraient en même temps dans l'appartement de mon frère. Et depuis, nous partageons un secret commun. Notre dernière tromperie. Qui aura, malheureusement, fait couler du sang injustement.
Les flocons tombent doucement, et à chaque pas, je laisse l'emprunte de mes bottes dans la neige. Aujourd'hui, je suis tout de noir. Je porte un long manteau noir, une écharpe de la même couleur, des lentilles de couleur noire alors que j'ai les yeux bleus, et j'ai fait teindre mes cheveux. Autre différence, je suis tatoué. Sur une partie du coup, surtout. Autant dire que je suis méconnaissable, et il en est de même pour mes deux compagnons. Nous continuons de marcher calmement vers notre destination, alors que je m'amuse à toucher les barreaux gelées qui encerclent toute l'allée des Champs, véritable place de jeu où les enfants s'amusent et rient en été, et où les humains vont se repentir en hiver. En l'occurence, des gamins, à cet endroit, je n'en vois aucun. Non pas qu'ils n'aiment pas la neige, loin de là. D'ailleurs, la neige recouvre complètement la ville, et à cette période de l'année les gosses aiment s'amuser à se tirer dessus ou à construire des choses complètement éphémères, juste pour profiter de l'instant présent, insouciants qu'ils sont. Mais cette après-midi, hormis une brise glaciale et nous trois balayant le chemin enneigé, il n'y avait personne, tout était calme. Pas un bruit, juste le son retentissant d'un clocher qui ne s'arrêtait pas. Si l'allée est dépourvue d'animation aujourd'hui, c'est parce qu'ils se sont tous rendus au même endroit où nous allons. Pour diverses raisons. Certains par curiosité, d'autres pour cracher leur haine, d'autres encore parce qu'ils sont emplis d'admiration... Les gens sont étranges et différents. On y trouve de tout, dans cette foule que nous pouvons déjà discerner à environs cinq-cent mètres de là, alors que nos pieds continuent de fouler le manteau blanc de la nature.
Le silence était mortuaire entre nous trois, et personne n'osait prendre la parole, alors que nous avons tellement de choses à nous dire. Nous avions tous tellement changé. Cela fait quoi... ? Deux mois maintenant depuis le drame, et presque un an depuis leur arrestation... ? Oh, ça, il s'en est passé des choses. Arrestation de Baxwell et Samuel, ils ont fait
neuf mois de prison, puis, lors d'une simple promenade dans la cour du pénitencier, un garde a vidé son arme de service sur eux. Purement et simplement. Ils étaient mal vus et personne ne les aimait. Personne n'a pleuré leurs morts. J'énonce ça froidement, et pourtant, que dire de plus ? Ils sont morts à cause de moi, voilà tout. Parce que, pendant qu'ils étaient emprisonnés, je vivais dans l'ombre avec Bax et Marty, tentant de me recréer une identité. J'ai été trop lent, et finalement, même si, la supercherie de maman a bien été empêchée, je ne peux pas m'empêcher de me dire... Tout ça pour quoi ? Et maintenant ?
Et, alors que je m'interroge, nous venons d'arriver au saule Vivien, situé à une vingtaine de mètres du rassemblement. De l'enterrement public et national de Samuel et Baxwell.
Si personne n'a pleuré leurs morts, leur vie ont en tout cas suscité un bon nombre d'interrogations. Deux livre sont déjà sortis sur eux, mais, bien évidemment, si les faits de corruption et l'histoire majeure de notre vie commune est plus ou moins repris correctement, personne n'évoque les jumeaux. Personne ne mentionne notre nom. Mon frère est mort, et avec lui mon identité. Bax et moi ne sommes plus que des fantômes errants.
"Nom de dieu... Regarde-moi tout ce monde. Hypocrites. Saloperies. Les mêmes qui crachaient sur eux lors du scandale et qui applaudissaient à l'annonce de leur mort. Ils cherchent quoi au juste, en venant ici ? "
Bax est amère. Il grelotte, a le nez rouge, et, pourtant, en observant cette foule disgracieuse assistant à ce qui est censé être un enterrement intime, ne peut s'empêcher d'être empli de colère.
" Des réponses. C'est des réponses, qu'ils veulent. Le pourquoi de nos actions. Le pourquoi de cette supercherie. Tous viennent pour en apprendre plus sur ce qu'étaient nos frères. Ils veulent des réponses, et nous en voulons aussi, d'ailleurs. Sur leurs morts, sur notre avenir, et sur nos plans, qui, finalement, n'ont fait que nous libérer du joug de notre famille. "
Aussi me suis-je permis de lui répondre de la façon la plus simple, énonçant simplement ce qui me pesait. Puis, alors que la cloche retentissait encore, Marty commençait à descendre vers eux.
"C'est l'heure. Vous pouvez regarder d'ici, je parlerai suffisamment fort. "
Il avait été convenu avec le gouvernement, ou du moins, le récent gouvernement puisque notre scandale avait provoqué une crise gouvernementale majeure en France, que Marty assurerait le discours de clôture de l'enterrement. S'il devait le prononcer, c'était moi qui m'était chargé de le rédiger. Ainsi, moi, adossé contre Vivien, pied contre son écorce, et Bax assis dans la neige, regardions en direction de Marty qui tenait son micro fermement en main, faisant face à une foule de plusieurs milliers de personnes. J'étais prêt à entendre les dernières paroles censées provenant de ma plume, et ça allait probablement être la dernière fois qu'une si grande foule entendra mes mots, mes phrases, mon discours d'adieu, non seulement à mon frère, mais aussi à la vie, sans même qu'ils le sachent. Marty se charge de faire l'intermédiaire.
L'enterrement avait lieu sur une grande place, proche d'un grand parc, l'espace n'était pas un problème, et les gens continuaient d'affluer. Un dernier gong émanant du clocher se fit entendre, puis Marty poussa sa voix, provoquant le silence de la foule par la même occasion.
" Fermez les yeux. Fermez les yeux, et imaginez. Imaginez, je dis bien imaginez, que vous et votre bande de potes ayez mis en place la plus grande supercherie de tous les temps. La plus grande arnaque que le monde ait connu, un énorme coup de bluff, et que personne ne se soit rendu compte de rien. Maintenant imaginez que cette supercherie vous amène vous et votre bande de potes à devenir non les gars les plus riches et célèbres de la planète, mais aussi les plus influents. Imaginez, toujours, que cette tromperie vous permette de vous en mettre plein les poches et de vivre comme bon vous semble. Tout un monde mystifié, un immense secret déguisé. Mais, maintenant, imaginez un homme plein de remords, ne s'accordant pas à l'idée de sa bande de potes, devenue une famille avec le temps. Cet homme là, ne voulant pas d'une vie de brigand, ne voulant pas causer de tord, voulant tout stopper, décide de tout balancer. En un simple coup de fil. Un coup de téléphone qui se sera soldé par leurs morts. Alors oui, ils le méritaient sans doute. Oui, ils ont fait des mauvaises choses. Oui, à nouveau, ils ont tuer, et probablement plusieurs fois. Mais, malgré tout, je connaissais ces types. Je les côtoyais quotidiennement. Et, même si j'ignorais tout de leur complot gouvernemental, ils restaient des gens biens, attachants, intéressants et cultivés. Ils avaient le sens des valeurs. Même s'ils avaient entrainé beaucoup de mondes dans leurs conneries, ils savaient ce qu'ils faisaient. Jusqu'à leur dernier soupir. D'ailleurs, leur assassinat, je suis sûr qu'ils s'y attendaient. Mais, ces hommes, aussi détestables soient-ils, étaient humains. Et deux simples ont bluffés toute une nation, et ils auraient pu aller beaucoup plus loin si l'un d'eux n'avait pas été pris de remords. Ils étaient Samuel et Baxwell. Ils étaient mes collègues, ma famille, mes frères, mes amis. Ils étaient vous... et moi. Ils étaient chacun de nous. Ils étaient humains.
Maintenant, ouvrez les yeux et regardez moi.... hmpf"
Marty replia mon papier. Je le fixais de ma position, et ne pouvait pas m'empêcher de remarquer qu'il titubait. Je le vis me lancer plusieurs regards avant de finalement poser son micro sur le petit bureau surplombant l'estrade.
Le prêtre s'approcha de lui et lui remis quelque chose qu'il sembla glisser dans la poche intérieure de son blouson. En remontant la petite côte enneigée amenant au saule, il ne pouvait s'empêcher d'avancer maladroitement. La foule avait les yeux rivés sur l'homme qui se dirigeait avec hargne droit vers nous. Quand il arriva à notre hauteur, Bax l'agressa verbalement.
"Bon sang mais qu'est-ce que tu fous ?"
Marty sorti difficilement une lettre de sa poche et me la tandis.
"C'était avec le testament... Samuel te lègue cette lettre.. "
Aux pieds de Marty, la neige virait au rouge. Je n'eus pas de mal à comprendre de quoi il en retournait.
"Les fils de pute ! Samuel et Baxwell, ça leur a pas suffit, non ! Ils veulent encore tuer des gens ! Ils veulent tuer tous les gens ayant un lien avec eux ! Les pourritures ! "
Bax commençait à perdre son calme et sa nervosité était en train d'atteindre son paroxysme, il avait l'air d'un homme à cran, prêt à péter les plombs à tout instant. Au même moment que les jurons de Bax, Marty s'effondra tête la première dans son lit blanc. Bax s'attelait à essayer de le réanimer tout en hurlant à la mort, et des curieux de la foule d'en bas commençaient à accourir vers nous. Déboussolé, je n'eus pas d'autres gestes que celui d'ouvrir la lettre qui m'était destinée.
"Cher Sam,
Je t'écris depuis le pénitencier haute sécurité où nous sommes détenus, Baxwell et moi. Haute-sécurité, un mot qui n'a pas de sens pour nous, bien entendu. Je ne sais pas si ta promesse faite à Baxwell valait toujours, mais de toute façon, en lisant ceci, tu sais déjà que tu as échoué. Nous ne voulions pas de ton aide, et encore moins être libérés. Tout comme Baxwell, j'ai accepté ma condition de martyr, de sacrifié. Nous sommes frères, et plus que ça, jumeaux. Nous partageons les mêmes sentiments, la même vie. Plutôt que de provoquer un tollé en m'évadant et en faisant de nous des fugitifs, avec Baxwell, nous avons élaboré un dernier plan, bien simple celui-ci, te conférant la liberté à toi et Bax en nous faisant oublier. Je pense qu'en lisant ceci, tu commences peu à peu à comprendre. Mon assassinat, je l'ai organisé. Oh, oui, je suis bien mort, sois en sûr. Mais nous n'avons été victime d'aucun complot. Nous sommes nos propres bourreaux. Nous devions mourir pour tomber dans l'oublie, et, pour qu'enfin, vous puissiez vivre, loin de tout ça, loin de ces histoires politiques, loin de tout. Je ne te livrerai pas plus d'explications, disons que j'avais encore beaucoup de contacts, au point d'organiser notre mort, oui, et c'est bien mieux ainsi. Ne t'en fais pas pour la lettre, mes avocats la gardaient précieusement, dans le secret. Remercies Marty de ma part pour tout ce qu'il a fait pour la famille.
Je vous demande qu'une chose, à toi et à Bax, mon frère, je vous demande de vivre. Vivez.
Je t'embrasse de toutes mes forces. "
Le regard vide, je laissais le vent emporter la lettre que je tenais encore dans mes mains il y a une poignée de secondes. Sa lecture me fit comme un foudroiement. Je ne pouvais plus bouger, adossé au saule, simplement capable de regarder Marty baigner dans son sang, et de voir Bax défaillir. La foule venait vers nous, et il hurlait à la mort, l'arme au point, se dirigeant vers eux. J'aurai pu le prévenir, hurler, le retenir, mais non. Je n'en avais pas la force. Bax allait provoquer un nouveau drame. Il avait pété les plombs. Il était en train de se suicider, tant socialement que physiquement, en fonçant sur la foule prêt à tirer dans le tas. Et, en faisant ça, il allait à nouveau déterrer l'affaire de notre supercherie, ajoutant à ça le fait que les deux morts avaient des jumeaux. J'allais plonger.
En restant assis, je courrais à ma perte. En allant vers lui, je courrais vers ma mort. J'étais à cours d'alternatives. Je n'avais plus de gens à mystifier, ni à tromper.
Et si les choses avaient pris une autre tournure ?
Et si Beth n'était pas morte ?
Une foule. Pas la même. Je suis devant une foule en délire, m'acclamant. Partout, des banderoles à mon nom fusent.
"Monsieur le président, un commentaire ? "
" Bah... On vous a bien baisé ! "
26/09/12 à 17:44:49
Du grand art moi je dis
06/07/11 à 16:42:21
Quand Sam dit "Samuel et Baxwell" il les cite en tant que victimes, d'exemple.
06/07/11 à 16:41:43
Coucou, merci pour ton comm ça fait plaisir :) Marty est assassiné par quelqu'un dans la foule, car les actions scandaleuses de la Famille les a conduit à se faire beaucoup d'ennemis. Et Marty se prend une balle oui, pendant son discours. Et Sam ne dit pas qu'ils ont tué Marty. Il parle des gens qui leur causent du tord, après avoir tué Samuel et Baxwell (puisqu'il n'était pas au courant de la lettre, raison pour laquelle il pète les plombs à la fin )
06/07/11 à 14:11:54
Salut MassiveDynamics, j'ai lu ton texte d'une traite sans pause, faut dire qu'il m'a tenu en haleine mais je bute sur un truc au dernier chapitre, j'aurai besoin d'un éclaircissement.
- Pourquoi mais surtout comment Marty meurt à la fin ? Est-ce qu'il se prend une balle ? Si oui, par qui ? Ou bien il est mort autrement... Et pourquoi Sam dit que c'est Samuel & Baxwell qui ont tués Marty ?
Voilà merci d'avance.
01/02/11 à 20:56:58
Je l' est écouté au moment ou Bax pointe son arme sur sa tête et lui dit de l' avouer au flic et quand il avoue cette musique est d' enfer
28/01/11 à 21:50:27
Classique. En général je laisse toujours une zik qui colle plus ou moins au chapitre, mais j'avoue que The Scientist, pour les 5 derniers chapitres de fin, ça doit bien le faire :)
28/01/11 à 21:46:46
Désolé pour le double poste.
Tout le long de ta fic j' ai écouté cette musique:
&feature=related
Je trouvais que ça collait parfaitement avec ta fic :)
27/01/11 à 18:22:03
je go les lire
26/01/11 à 20:07:58
Bah là je suis sur l'Ombre Noire et j'ai vite fait commencé Apothéose qui est en chantier on va dire vu que ça peut être très casse gueule comme fic Donc si tu veux tu peux voir de ce côté là, mais j'ai rien d'autre de prévu à part ces fics pour le moment
26/01/11 à 19:27:42
je les attends avec impatience :)
26/01/11 à 19:20:14
Wow merci ça fait plaisir ce genre de comm', et c'est encourageant :) T'inquiètes pas je compte pas arrêter !
26/01/11 à 18:49:45
Mec :)
J' ai tout lu tu as un talent fou on reconnait tout de suite qui l' écris .
GG
Continue tes fics :)
21/01/11 à 18:05:35
Merci mec :) Je t'avoue que j'ai opté pour la facilité puisque je ne connais pas moi-même tous les rouages de la politique, mais j'ai essayé de rendre le tout le plus crédible possible :)
21/01/11 à 11:26:08
Ayé, tout lu en à peine 1 heure
LE truc qui m'a véritablement géné dans ton intrigue, c'est que 2 personnes (se connaissant depuis l'enfance) arrivent aussi facilement à la "presque-présidence". Je veux dire, le système politique est bien assez compliqué pour éviter à ce que deux personnes qui ne sont pas des politiciens avérés puisse être à deux doigts de devenir l'homme le plus important du pays...
Bon, je chipote surement :)
A part ca, j'ai pris enormement de plaisir à lire cette fic. Du début à la fin, et ses rebondissements de fou. T'as un sacré potentiel, et je lirais tes autres fics avec plaisir
Un 5/5 pour le coup
09/01/11 à 20:52:21
Fic du mois
17/11/10 à 14:51:04
Un mois de retard... Je suis impardonnable, ce chapitre est immense, génial et très beau.
L'image du corps gisant dans la neige, la foule contre deux personnes qui n'existent pas, et une folie certaine...
Félicitations, c'est un grand texte que tu nous as pondu !
15/10/10 à 18:06:27
Best...
You've got to be the best...
15/10/10 à 11:53:02
P.S: Tu m'a appris un nouveau mot
15/10/10 à 11:51:33
Ok, ca a éclairé ma lanterne
14/10/10 à 20:25:19
Ouaip, on peut dire ça. Merci gars, ça fait plaisir :)
14/10/10 à 20:12:20
Donc en gros à la fin Bax pête les plombs ?
En tout cas énorme ce texte, 5 également
Tu es et resteras mon auteur préféré de noelfic
14/10/10 à 19:44:10
Fan : Sam, complètement désespéré et cette fois n'ayant plus aucune échappatoire, s'imagine une vie où Beth et sa famille vivent encore, où il est président et où la supercherie a fonctionné, d'où la dernière phrase du texte. En gros, il se fantasme une autre vie pendant quelques secondes, mais il peut aussi ne rien s'imaginer et rester assis hagard, mon procédé d'uchronie ne pouvant être qu'un évènement en marge du récit. J'espère que tu y vois plus clair
14/10/10 à 18:45:30
Tu peux m'expliquer la fin? J'ai pas très bien compris la chute en fait.
Mais j'ai surkiffé, comme d'hab, depuis ta première fic
13/10/10 à 21:40:53
NIN
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