" Fermez les yeux. Fermez les yeux, et imaginez. Imaginez, je dis bien imaginez, que vous et votre bande de potes ayez mis en place la plus grande supercherie de tous les temps. La plus grande arnaque que le monde ait connu, un énorme coup de bluff, et que personne ne se soit rendu compte de rien. Maintenant imaginez que cette supercherie vous amène vous et votre bande de potes à devenir non les gars les plus riches et célèbres de la planète, mais aussi les plus influents. Imaginez, toujours, que cette tromperie vous permette de vous en mettre plein les poches et de vivre comme bon vous semble. Tout un monde mystifié, un immense secret déguisé. Maintenant, ouvrez les yeux et regardez moi. Réfléchissez, puis posez moi votre question. "

Deux hommes dans un hangar. L'un, vêtu d'un costume haute couture, bien âgé et le front dégoulinant de sueur est ligoté fermement,l'autre est agenouillé devant lui, la tête en avant, un signe distinctif, ses cheveux sont toujours brossés en arrière, il parle en exposant fièrement un sourire en coin, les mains sur ses genoux, il fixe l'homme ligoté droit dans les yeux.

" Qu... Qu'est-ce que c'est, votre supercherie ? "

"Han han, voilà ce que tout le monde demande. Allons allons, si je vous le disais, ça ne vaudrait plus rien. "

Une détonation, l'homme ligoté se fait sauvagement abattre d'une balle dans la tête. Le tueur quitte le hangar les mains dans les poches, l'arme du crime maladroitement rangée à l'arrière de son treillis.
Il en sort en téléphone. Moi, à quelques mètres de la scène, je décide de le rejoindre. Il compose un numéro, me salue du coin de l'oeil, puis engage la conversation.

"Hey, Marty. Ouais, c'est bon, j'ai récupéré l'info. Hein ? Non, il est mort, comme les autres. Il ne nous en reste plus qu'un, et celui-là, il va pas être facile à avoir. "

Il raccroche, range son téléphone, puis marche en ma compagnie. J'engage le dialogue.

"Alors, plus qu'un, hein ? "

"Ouaip, le dernier. "

"On se sera décidément bien sali les mains. Avec tout le monde à notre disposition, on aurait au moins pu engager des gens pour faire le sale boulot. "

Je râle, comme à mon habitude.

"Ouais, ben non, on a commencé tout ça ensemble, on est les seuls à pouvoir se faire confiance, on terminera ça ensemble, peu importe le prix. Bon, et bah, en route pour chopper le dernier... "

Il ressort son téléphone.

"Ouais, Bax ? Prêt pour la conférence de presse ? Je t'ai laissé le discours à lire, foire pas. Hein ? Ouais, il est mort, on a l'info. Sam est prêt ? Ok. Il a son discours aussi ? Impec. Bon, je te rappelle plus tard. "

Il raccroche à nouveau et se tourne vers moi.

"Ok, on peut aller se faire Jordan. Notre alibi est en béton, des milliers de témoins. On bouge. "

Il ouvre la porte de son coupé sport flambant neuf, je monte à ses côtés, et nous partons à toute vitesse vers notre cible commune.