Le No-life, le Wesh, et la Kikoo.
Par : Jose_sperer
Genre : Nawak
Status : C'est compliqué
Note :
Chapitre 4
L'oeil du tigre.
Publié le 12/05/10 à 20:27:05 par Jose_sperer
Cette après-midi là, EPS. Ahmed n'aimait que deux choses au lycée :
Aller à l'infirmerie, "putain elle est trop bonne Melle Lalande. J'lui rentre mon stéthoscope dans les fesses quand elle veut".
Et bien évidemment, l'EPS. Ahmed était un cancre, c'était de notoriété publique. 18 ans tout rond. Encore en première. Passé de force dans les classes supérieures, c'était son truc (au sens propre comme au figuré d'ailleurs). Il aimait à philosopher sur son avenir : "vas-y, je moisis encore cette année dans ce bahut, après, Momo me met dans le biz', j'vais faire l'argent pour le daron un peu, meskin il galère grave en ce moment".
Les mathématiques demandaient trop de logique ("vas-y au bled c'est facile de compter les biftons, j'ai pas besoin de toutes leurs conneries"), la physique le dépassait ("wesh frère, on s'en bat la race de sa pomme, il avait qu'à manger au ke-grè le mec"). L'S.V.T, à vrai dire, une fois les cours d'éducation sexuelle bouclés, l'ennuyait profondément. Le Français, c'était pour les "Charles-Henry". Ahmed était un athlète. "Merliche, j'fais deux ans de bicrave sur l'terrain après je fais footballeur pro, nique".
Ahmed aimait par-dessus tout courir partout en poussant de petit cris de guerre, et en mettant des "chassés" aux autres élèves, tout en riant aux éclats.
Il était incontestablement le plus rapide de sa classe. Vif comme un éclair au chocolat (halal bien évidemment).
-Vas-y Madjid on tape un sprint ? Tu vas voir, Usain Bolt, j'lui rentre mon anaconda dans le fion.
Il soulevait plus que les autres au développé couché, et contre toutes attentes, Madjid y compris. Il les massacrait au tennis de table, au badminton.
-Baaaaaam ! Téma le smash dans tes dents. T'as rien vu bouffon, sisi.
Après il dansait. Modeste avec ça.
Aujourd'hui lundi, c'était Handball.
- Euh...Ahmoud, vous faites les équipes.
Tout le monde s'esclaffa.
-C'est Ahmed monsieur.
-Désolé. Bref, faites les équipes je vous prie.
Ahmed choisit Madjid bien évidemment.
-Prenez des filles, Ahmed, laissez donc votre misogynie aux vestiaires.
-OK, c'est vous le patron.
-Non, je ne suis que votre professeur...
-Prends Ludivine, lui souffla Madjid à l'oreille, elle a un cul de ouf dans son pyjama bleu là.
-Ludivine.
-Prends Clarisse, poursuivit Madjid Johnson, téma ses seins.
-OK, je prends Clarisse, et euh Cy...
-Prends Marion l'interrompit le fougueux Madjid. Putain elle me donne la barre c'te biatch.
-Eh mec, j'veux pas tourner un porno là, j'veux gagner putain, tu fermes ta gueule. Prends pas la tête avec tes meufs.
-OK frère, t'énerves pas...tss
-Je prends Cyril. Nan pas le gros, l'autre.
Le match débuta. Ahmed était très à l'aise. Vif le bougre, en deux touches de balles il se retrouva à l'entrée de la surface des buts adverses. Tir en extension et...but.
-Check kho.
Il interceptait, tirait. Puissamment. Il mettait de l'effet à sa balle de temps à autres, dribblait. Ce gars-là avait le sport dans le sang.
-Passe, là ! cria Cyril.
Ahmed l'ignora royalement, comme si Cyril faisait parti des supporters. Il feinta, puis tira.
La balle vint s'écraser contre la transversale dans un bruit métallique.
-T'aurais dû passer, j'étais démarqué s'insurgea Cyril. T'as fait de la merde là...
Le fautif s'avança, le torse bombé.
-Tu veux que j'te défonce p'tite bite ? provoqua Ahmed avec toute l'originalité dont il était doté.
-Bah viens.
Ahmed ne tergiversa pas, il s'approcha à toute vitesse. Personne ne l'avait vu venir. Le coup était parti, rapide et violent. Le poing s'écrasa -tel un 767 sur les tours jumelles- sur le nez d'Ahmed. Ce dernier s'effondra, l'arrête en sang, un filet coulant de sa narine droite. Les filles s'exclamèrent d'une même voix :
-Haaaaaaan ! en joignant leurs deux mains, les plaquant sur leurs bouches, comme dans une choré de Kamel Ouali.
Madjid couru vers Cyril, mais le prof s'interposa.
-Que s'est-il passé ? Expliquez-vous.
-Eh monsieur, c't'enfoiré lui en a collé une !
-Cyril ?
-Il voulait me frapper. Je l'ai devancé.
-Venez avec moi. Il empoigna Cyril et Madjid et les entraina sur ses traces. Marion lui emboita le pas.
-Monsieur pour Ahmed ?
-Ah oui, Ahmoud...allez chercher Melle Lalande s'il vous plait.
-D'accord.
Jail n'avait qu'un seul "ami" dans l'IRL. Qu'importe, il n'était pas souvent de l'autre côté du miroir. Marc était sataniste, et paranoïaque de surcroit.
Percer à jour la propagande Obamiste, mettre en relief les failles du nouvel-ordre mondial, louer Satan et faire systématiquement analyser le contenu de son assiette faisait partie intégrante de son quotidien pathétique. Ses délires incessants ne gênaient pas outre-mesure Jail. Ils se tenaient compagnie. Lui pour ne pas passer pour le "sans amis" du lycée, même s'il "vaut mieux être seul que mal accompagné..." Marc, lui, parce-qu'il avait trouvé en Jail une (la seule) oreille attentive. Jail jouait le jeu.
-T'es pas venu ce matin ? demanda Marc, vêtu entièrement de noir, des chaussures aux semelles compensées jusqu'à l'eye-liner, en passant pas le verni à ongles.
-Mon réveil a pas sonné. Tournant la tête vers Marc, il rajouta : Et, non, l'heure n'indiquait pas 06h66.
-Le malin a bien d'autres ressources Jail. Tu veux que je te dise un truc ?
-Pas vraiment.
-La C.I.A place des puces électroniques dans nos réveils et appareils ménagers en général - j'ai jeté le mien, je me réveille au point du jour - ça lui permet de tracer les gens suspects. Un mec qui se lève à 3h du matin, heure locale, c'est louche, non ?
-Tu sais, y a des tas de raison pour qu'un gars se réve...
-Parce-qu'à 3h du matin, le mec prépare forcément un mauvais coup nan ? Continua Marc, sans tenir compte de la remarque de Jail. Si tu veux fabriquer une bombe, tu te lèves pas à 11h du mat', mais plus tôt, genre 3h, ça se tient nan ?
Ca tenait que dalle.
-Ouais Marc, ça se tient.
Marc en fut ravi et sur le chemin menant à la salle 221 -celle de physique - ils continuèrent de rêver, Marc refaisant le monde façon monologue, J-L acquiesçant sans grande conviction.
Estelle bâillait ostensiblement en regardant tout aussi ostensiblement ses montres, alternant toutes les 10 minutes. On pouvait distinguer de magnifiques dents blanches parfaitement alignées dans sa bouche pulpeuse.
-J'suis sûre qu'il a une grosse bite.
Estelle émergea. Lucie, sa meilleure amie.
-Qui ça ?
-Le prof de Français.
Estelle le regarda, son jean le moulait au niveau de l'entre-jambes.
-Il me prend quand il veut dans la salle des profs déclara Lucie.
-J'avoue, conclut Estelle
-Bon, rangez vos livres ordonna Monsieur Calandraeï, on va faire un petit travail d'expression écrite.
Soupirs. A l'unisson.
-Rien de bien méchant rassurez-vous. Racontez juste votre week-end.
-Eh m'sieur !?
-Oui Francis ?
-C'est noté ? Là le truc d'érection écrite.
Tout le monde rigola.
-"Expression" Francis. Et oui, c'est noté, si ça peut vous motiver.
-Fait chier !
-Pardon ?
-Rien m'sieur.
Estelle regarda sa feuille. Elle griffonna son nom en haut à gauche. La date à droite. Puis, le vide.
"Putain...pensa t-elle, je peux pas écrire que j'ai baisé avec Ahmed tout le dimanche. Il va me prendre pour une nympho. Puis samedi j'ai fait quoi déjà ? Ah ouais, j'me suis fait épiler la chatte. Il va se branler sur ma copie le prof..." Elle sourit et entreprit de fabuler sur le déroulement de son week-end.
Mon Week-and.
Sammedi je savait pas quoi fer. J'ai allumer la télé. Yavais les frère Scott. Nathan ait trop beau mets j'avait déjà vut alors j'ai éteinte. Deux hors il pleux. Sa fais trot chié alort j'appel une cop, sait Lucie et ont par fer les boutique. Je dit a la vendeuse pourquoi elles solde des truque cheum et que la super vestte en pot de moutton la elle est pas solder. Elle commense a m'embrouyé et comme Luce vois que sa me soulle et que je vait lui lifté la gueulle elle me dis vient on se tire. Du cou j'ai rien acheter. Dimanche s'étais la mors alort j'ai vut mon copin. S'étaient chouette (ont a pas baisée hein).
Fin.
Estelle se relut. Elle passa sa copie à Lucie.
-Eh Luce, y a pas de fautes là ?
Après lecture :
-Nan t'inquiète, c'est super, tu vas cartonner.
Vous savez le pire dans tout ça ? C'est que Lucie le pensait vraiment.
Fière d'elle, Estelle se leva et tendit sa feuille à Monsieur Calandraeï.
-Déjà fini Estelle ?
-Ouais, j'peux y aller ?
-Allez-y.
Estelle traversa la salle de classe. Tous les yeux rivés sur elle. Les filles la jalousaient, exceptée Lucie. Francis fantasmait. Les autres l'imitaient. Plus préoccupant, Monsieur Calandraeï lui-même s'abandonnait à quelques pensées impures.
Fin des cours. Pas trop tôt pensa Jail.
-Eh J-L, tu prends le bus ? Fais gaffe, depuis 2008, les roues sont plus règlementées, ça peut péter à tout moment. Ils font du profit. Mais ils font quoi de notre argent ? Si c'est pas pour assurer notre sécurité hein J-L ?
-Je sais pas Marc.
-Moi je rentre chez moi à pied, je mets 2h45, mais au moins j'arrive en vie, tu devrais en faire autant.
-J'y penserai, salut.
Marc avait sûrement consigné toutes ces conneries sur son site internet "parano paradise" : "tout ce que l'on vous a toujours caché".
Mouais...
Arrivé chez lui, Jail s'enferma dans sa chambre. Il jeta son sac avec un peu trop de force, celui-ci s'écrasa sur sa collection de figurines Terminator et s'empala sur la main métallisée d'un T-1000.
-Merde.
Sa mère ne rentrait pas avant 19h.
Il regarda ses consoles.
-Bon, dit-il à haute voix, un petit call of s'impose.
Il se connecta au PSN. "BigDick3000" était déjà là. Il brancha son micro.
-Quelle map ?
-'Sais pas. Allez, va pour un "Afghan".
-Ca va toi ?
-Ouais, Marc m'a saoulé aujourd'hui...
-Jerry. Le parano là ?
-Ouais, il se sent épié.
-Moi aussi je sens des pieds...Baaam, je t'ai vu campouze.
-Enfoiré.
1h30 plus tard, Jail entendit le bruit d'une clef dans une serrure. Il avait arrêté de jouer depuis 15 minutes et se masturbait sur les photos de Lucie, une fille du lycée. Il s'était crée une fausse identité sur facebook, pour pouvoir profiter à loisir des photos des filles de son lycée.
Pourquoi ? Parce-que sous son vrai profil, personne ne l'aurait accepté, encore moins un canon comme Lucie. La porte de sa chambre s'ouvrit à la volée. Dans la précipitation, un de ses testicules resta coincé dans la fermeture de sa braguette quand il voulut se rhabiller. Serrant les dents, il réussit à articuler un :
-Ah, c'est toi M'man ?
-Salut mon chéri, l'embrassant sur le front. Bonne journée ?
-Bof.
-Tu veux en parler ?
-Euh là tout de suite nan.
-OK je vais préparer le dîner.
Une fois la porte refermée, il décoinça non sans peine sa couille droite. Il prit son oreiller et cria de toutes ses forces en le mordant. Il saignait.
-Oh putain !
Il tamponna son coussin contre son testicule, le pantalon baissé. Avec des gestes répétés, en gémissant, il essayait d'éponger.
La porte se rouvrit.
-Chéri, ça te va si je fais des po...
Elle se stoppa net. Tu fais quoi au juste ?
Elle avait l'air plus amusée que choquée.
-Rien ! Tu peux sortir s'te plait ?!
Elle s'exécuta, en pouffant.
Quand Ahmed émergea enfin de son demi-coma, Melle Lalande était penchée sur lui, toute poitrine dehors, et l'auscultait.
-P-putain, articula t-il, la bouche pâteuse, j'suis au paradis ou quoi ? Je savais que manger halal ça payait...
-Ah vous êtes réveillé. Ca va mieux ?
-Ouais. Il lui tendit le morceau de coton initialement dans son nez. Ca saigne plus, j'veux pas votre truc de meuf là.
-Vous avez été sonné...
-Il m'a pris par surprise ce sale dep, j'vais le plier c'bâtard.
-Vous devriez vous reposer.
-Nan, j'devrais me rouler un p'tit s'dah, et après aller lui niquer sa mère. Et sa s½ur aussi.
-OK, signez ça et vous êtes libre.
Il signa "sisi", se leva et s'en alla.
Une fois à l'extérieur, 50 cent lui ordonna de décrocher. Ce qu'il fit. Estelle.
-Ouais.
-Bébé ? Ca va ? On s'est pas vus aujourd'hui et...
-Vas-y me saoule pas, j'te casserai les pattes arrières ce soir.
-Nan je...
Il raccrocha, la classe incarnée le Ahmed.
"Putain de nympho de merde, j'la scierai ce soir". Et poète à ses heures perdues.
La démarche hasardeuse, du sang sur le bout du nez, sur son t-shirt "93", sa casquette de travers. Il était ridicule.
-Alors ?
-Il m'a raccroché au nez.
-Tu mérites mieux.
-Ouais ptet...
-Pour ce soir ?
-J'fume ma clope et on y va.
-T'as un plan ?
-Calandraeï arrête pas de me reluquer.
-Et alors ?
-Et alors il a une voiture ,lâcha t-elle avec un sourire.
Aller à l'infirmerie, "putain elle est trop bonne Melle Lalande. J'lui rentre mon stéthoscope dans les fesses quand elle veut".
Et bien évidemment, l'EPS. Ahmed était un cancre, c'était de notoriété publique. 18 ans tout rond. Encore en première. Passé de force dans les classes supérieures, c'était son truc (au sens propre comme au figuré d'ailleurs). Il aimait à philosopher sur son avenir : "vas-y, je moisis encore cette année dans ce bahut, après, Momo me met dans le biz', j'vais faire l'argent pour le daron un peu, meskin il galère grave en ce moment".
Les mathématiques demandaient trop de logique ("vas-y au bled c'est facile de compter les biftons, j'ai pas besoin de toutes leurs conneries"), la physique le dépassait ("wesh frère, on s'en bat la race de sa pomme, il avait qu'à manger au ke-grè le mec"). L'S.V.T, à vrai dire, une fois les cours d'éducation sexuelle bouclés, l'ennuyait profondément. Le Français, c'était pour les "Charles-Henry". Ahmed était un athlète. "Merliche, j'fais deux ans de bicrave sur l'terrain après je fais footballeur pro, nique".
Ahmed aimait par-dessus tout courir partout en poussant de petit cris de guerre, et en mettant des "chassés" aux autres élèves, tout en riant aux éclats.
Il était incontestablement le plus rapide de sa classe. Vif comme un éclair au chocolat (halal bien évidemment).
-Vas-y Madjid on tape un sprint ? Tu vas voir, Usain Bolt, j'lui rentre mon anaconda dans le fion.
Il soulevait plus que les autres au développé couché, et contre toutes attentes, Madjid y compris. Il les massacrait au tennis de table, au badminton.
-Baaaaaam ! Téma le smash dans tes dents. T'as rien vu bouffon, sisi.
Après il dansait. Modeste avec ça.
Aujourd'hui lundi, c'était Handball.
- Euh...Ahmoud, vous faites les équipes.
Tout le monde s'esclaffa.
-C'est Ahmed monsieur.
-Désolé. Bref, faites les équipes je vous prie.
Ahmed choisit Madjid bien évidemment.
-Prenez des filles, Ahmed, laissez donc votre misogynie aux vestiaires.
-OK, c'est vous le patron.
-Non, je ne suis que votre professeur...
-Prends Ludivine, lui souffla Madjid à l'oreille, elle a un cul de ouf dans son pyjama bleu là.
-Ludivine.
-Prends Clarisse, poursuivit Madjid Johnson, téma ses seins.
-OK, je prends Clarisse, et euh Cy...
-Prends Marion l'interrompit le fougueux Madjid. Putain elle me donne la barre c'te biatch.
-Eh mec, j'veux pas tourner un porno là, j'veux gagner putain, tu fermes ta gueule. Prends pas la tête avec tes meufs.
-OK frère, t'énerves pas...tss
-Je prends Cyril. Nan pas le gros, l'autre.
Le match débuta. Ahmed était très à l'aise. Vif le bougre, en deux touches de balles il se retrouva à l'entrée de la surface des buts adverses. Tir en extension et...but.
-Check kho.
Il interceptait, tirait. Puissamment. Il mettait de l'effet à sa balle de temps à autres, dribblait. Ce gars-là avait le sport dans le sang.
-Passe, là ! cria Cyril.
Ahmed l'ignora royalement, comme si Cyril faisait parti des supporters. Il feinta, puis tira.
La balle vint s'écraser contre la transversale dans un bruit métallique.
-T'aurais dû passer, j'étais démarqué s'insurgea Cyril. T'as fait de la merde là...
Le fautif s'avança, le torse bombé.
-Tu veux que j'te défonce p'tite bite ? provoqua Ahmed avec toute l'originalité dont il était doté.
-Bah viens.
Ahmed ne tergiversa pas, il s'approcha à toute vitesse. Personne ne l'avait vu venir. Le coup était parti, rapide et violent. Le poing s'écrasa -tel un 767 sur les tours jumelles- sur le nez d'Ahmed. Ce dernier s'effondra, l'arrête en sang, un filet coulant de sa narine droite. Les filles s'exclamèrent d'une même voix :
-Haaaaaaan ! en joignant leurs deux mains, les plaquant sur leurs bouches, comme dans une choré de Kamel Ouali.
Madjid couru vers Cyril, mais le prof s'interposa.
-Que s'est-il passé ? Expliquez-vous.
-Eh monsieur, c't'enfoiré lui en a collé une !
-Cyril ?
-Il voulait me frapper. Je l'ai devancé.
-Venez avec moi. Il empoigna Cyril et Madjid et les entraina sur ses traces. Marion lui emboita le pas.
-Monsieur pour Ahmed ?
-Ah oui, Ahmoud...allez chercher Melle Lalande s'il vous plait.
-D'accord.
Jail n'avait qu'un seul "ami" dans l'IRL. Qu'importe, il n'était pas souvent de l'autre côté du miroir. Marc était sataniste, et paranoïaque de surcroit.
Percer à jour la propagande Obamiste, mettre en relief les failles du nouvel-ordre mondial, louer Satan et faire systématiquement analyser le contenu de son assiette faisait partie intégrante de son quotidien pathétique. Ses délires incessants ne gênaient pas outre-mesure Jail. Ils se tenaient compagnie. Lui pour ne pas passer pour le "sans amis" du lycée, même s'il "vaut mieux être seul que mal accompagné..." Marc, lui, parce-qu'il avait trouvé en Jail une (la seule) oreille attentive. Jail jouait le jeu.
-T'es pas venu ce matin ? demanda Marc, vêtu entièrement de noir, des chaussures aux semelles compensées jusqu'à l'eye-liner, en passant pas le verni à ongles.
-Mon réveil a pas sonné. Tournant la tête vers Marc, il rajouta : Et, non, l'heure n'indiquait pas 06h66.
-Le malin a bien d'autres ressources Jail. Tu veux que je te dise un truc ?
-Pas vraiment.
-La C.I.A place des puces électroniques dans nos réveils et appareils ménagers en général - j'ai jeté le mien, je me réveille au point du jour - ça lui permet de tracer les gens suspects. Un mec qui se lève à 3h du matin, heure locale, c'est louche, non ?
-Tu sais, y a des tas de raison pour qu'un gars se réve...
-Parce-qu'à 3h du matin, le mec prépare forcément un mauvais coup nan ? Continua Marc, sans tenir compte de la remarque de Jail. Si tu veux fabriquer une bombe, tu te lèves pas à 11h du mat', mais plus tôt, genre 3h, ça se tient nan ?
Ca tenait que dalle.
-Ouais Marc, ça se tient.
Marc en fut ravi et sur le chemin menant à la salle 221 -celle de physique - ils continuèrent de rêver, Marc refaisant le monde façon monologue, J-L acquiesçant sans grande conviction.
Estelle bâillait ostensiblement en regardant tout aussi ostensiblement ses montres, alternant toutes les 10 minutes. On pouvait distinguer de magnifiques dents blanches parfaitement alignées dans sa bouche pulpeuse.
-J'suis sûre qu'il a une grosse bite.
Estelle émergea. Lucie, sa meilleure amie.
-Qui ça ?
-Le prof de Français.
Estelle le regarda, son jean le moulait au niveau de l'entre-jambes.
-Il me prend quand il veut dans la salle des profs déclara Lucie.
-J'avoue, conclut Estelle
-Bon, rangez vos livres ordonna Monsieur Calandraeï, on va faire un petit travail d'expression écrite.
Soupirs. A l'unisson.
-Rien de bien méchant rassurez-vous. Racontez juste votre week-end.
-Eh m'sieur !?
-Oui Francis ?
-C'est noté ? Là le truc d'érection écrite.
Tout le monde rigola.
-"Expression" Francis. Et oui, c'est noté, si ça peut vous motiver.
-Fait chier !
-Pardon ?
-Rien m'sieur.
Estelle regarda sa feuille. Elle griffonna son nom en haut à gauche. La date à droite. Puis, le vide.
"Putain...pensa t-elle, je peux pas écrire que j'ai baisé avec Ahmed tout le dimanche. Il va me prendre pour une nympho. Puis samedi j'ai fait quoi déjà ? Ah ouais, j'me suis fait épiler la chatte. Il va se branler sur ma copie le prof..." Elle sourit et entreprit de fabuler sur le déroulement de son week-end.
Sammedi je savait pas quoi fer. J'ai allumer la télé. Yavais les frère Scott. Nathan ait trop beau mets j'avait déjà vut alors j'ai éteinte. Deux hors il pleux. Sa fais trot chié alort j'appel une cop, sait Lucie et ont par fer les boutique. Je dit a la vendeuse pourquoi elles solde des truque cheum et que la super vestte en pot de moutton la elle est pas solder. Elle commense a m'embrouyé et comme Luce vois que sa me soulle et que je vait lui lifté la gueulle elle me dis vient on se tire. Du cou j'ai rien acheter. Dimanche s'étais la mors alort j'ai vut mon copin. S'étaient chouette (ont a pas baisée hein).
Fin.
Estelle se relut. Elle passa sa copie à Lucie.
-Eh Luce, y a pas de fautes là ?
Après lecture :
-Nan t'inquiète, c'est super, tu vas cartonner.
Vous savez le pire dans tout ça ? C'est que Lucie le pensait vraiment.
Fière d'elle, Estelle se leva et tendit sa feuille à Monsieur Calandraeï.
-Déjà fini Estelle ?
-Ouais, j'peux y aller ?
-Allez-y.
Estelle traversa la salle de classe. Tous les yeux rivés sur elle. Les filles la jalousaient, exceptée Lucie. Francis fantasmait. Les autres l'imitaient. Plus préoccupant, Monsieur Calandraeï lui-même s'abandonnait à quelques pensées impures.
Fin des cours. Pas trop tôt pensa Jail.
-Eh J-L, tu prends le bus ? Fais gaffe, depuis 2008, les roues sont plus règlementées, ça peut péter à tout moment. Ils font du profit. Mais ils font quoi de notre argent ? Si c'est pas pour assurer notre sécurité hein J-L ?
-Je sais pas Marc.
-Moi je rentre chez moi à pied, je mets 2h45, mais au moins j'arrive en vie, tu devrais en faire autant.
-J'y penserai, salut.
Marc avait sûrement consigné toutes ces conneries sur son site internet "parano paradise" : "tout ce que l'on vous a toujours caché".
Mouais...
Arrivé chez lui, Jail s'enferma dans sa chambre. Il jeta son sac avec un peu trop de force, celui-ci s'écrasa sur sa collection de figurines Terminator et s'empala sur la main métallisée d'un T-1000.
-Merde.
Sa mère ne rentrait pas avant 19h.
Il regarda ses consoles.
-Bon, dit-il à haute voix, un petit call of s'impose.
Il se connecta au PSN. "BigDick3000" était déjà là. Il brancha son micro.
-Quelle map ?
-'Sais pas. Allez, va pour un "Afghan".
-Ca va toi ?
-Ouais, Marc m'a saoulé aujourd'hui...
-Jerry. Le parano là ?
-Ouais, il se sent épié.
-Moi aussi je sens des pieds...Baaam, je t'ai vu campouze.
-Enfoiré.
1h30 plus tard, Jail entendit le bruit d'une clef dans une serrure. Il avait arrêté de jouer depuis 15 minutes et se masturbait sur les photos de Lucie, une fille du lycée. Il s'était crée une fausse identité sur facebook, pour pouvoir profiter à loisir des photos des filles de son lycée.
Pourquoi ? Parce-que sous son vrai profil, personne ne l'aurait accepté, encore moins un canon comme Lucie. La porte de sa chambre s'ouvrit à la volée. Dans la précipitation, un de ses testicules resta coincé dans la fermeture de sa braguette quand il voulut se rhabiller. Serrant les dents, il réussit à articuler un :
-Ah, c'est toi M'man ?
-Salut mon chéri, l'embrassant sur le front. Bonne journée ?
-Bof.
-Tu veux en parler ?
-Euh là tout de suite nan.
-OK je vais préparer le dîner.
Une fois la porte refermée, il décoinça non sans peine sa couille droite. Il prit son oreiller et cria de toutes ses forces en le mordant. Il saignait.
-Oh putain !
Il tamponna son coussin contre son testicule, le pantalon baissé. Avec des gestes répétés, en gémissant, il essayait d'éponger.
La porte se rouvrit.
-Chéri, ça te va si je fais des po...
Elle se stoppa net. Tu fais quoi au juste ?
Elle avait l'air plus amusée que choquée.
-Rien ! Tu peux sortir s'te plait ?!
Elle s'exécuta, en pouffant.
Quand Ahmed émergea enfin de son demi-coma, Melle Lalande était penchée sur lui, toute poitrine dehors, et l'auscultait.
-P-putain, articula t-il, la bouche pâteuse, j'suis au paradis ou quoi ? Je savais que manger halal ça payait...
-Ah vous êtes réveillé. Ca va mieux ?
-Ouais. Il lui tendit le morceau de coton initialement dans son nez. Ca saigne plus, j'veux pas votre truc de meuf là.
-Vous avez été sonné...
-Il m'a pris par surprise ce sale dep, j'vais le plier c'bâtard.
-Vous devriez vous reposer.
-Nan, j'devrais me rouler un p'tit s'dah, et après aller lui niquer sa mère. Et sa s½ur aussi.
-OK, signez ça et vous êtes libre.
Il signa "sisi", se leva et s'en alla.
Une fois à l'extérieur, 50 cent lui ordonna de décrocher. Ce qu'il fit. Estelle.
-Ouais.
-Bébé ? Ca va ? On s'est pas vus aujourd'hui et...
-Vas-y me saoule pas, j'te casserai les pattes arrières ce soir.
-Nan je...
Il raccrocha, la classe incarnée le Ahmed.
"Putain de nympho de merde, j'la scierai ce soir". Et poète à ses heures perdues.
La démarche hasardeuse, du sang sur le bout du nez, sur son t-shirt "93", sa casquette de travers. Il était ridicule.
-Alors ?
-Il m'a raccroché au nez.
-Tu mérites mieux.
-Ouais ptet...
-Pour ce soir ?
-J'fume ma clope et on y va.
-T'as un plan ?
-Calandraeï arrête pas de me reluquer.
-Et alors ?
-Et alors il a une voiture ,lâcha t-elle avec un sourire.
14/05/10 à 22:40:37
Merci ^^.
Par contre, je soutiens le fait que les weshs ne sont pas forcément maghrébins
C'est des jeunes dopés à la culture hip-hop, vivant en cité, agglutinés dans les halls, qui rackettent et vivent de l'illicite, et jusqu'à preuve du contraire, y'a pas besoin d'être Africain du Nord pour réunir ces critères. J'ai déjà vu plusieurs blancs "wesh", même des asiat' pour te dire...
Merci de suivre en tout cas.
14/05/10 à 17:33:45
Mais continue ta fic, elle roxx du poney malgré tout
14/05/10 à 17:33:21
Les wesh sont, par définition, des maghrébins, non?
no rascism, je suis d'origine marocaine, je vis dans une cité du 91 assez défavorisé, et je sais ce que je dis.
14/05/10 à 11:09:50
Eh bien c'est que c'est réussi alors non ? Un cliché, c'est en partie une généralisation, alors j'ai généralisé. Comme j'ai généralisé pour le fait que tous les weshs soient des maghrébins, que tous les no-life aient les cheveux longs, et que toutes les kikoo aient un blog. Je vois pas pourquoi le parano aurait eu un traitement de faveur. Attention, être cinglant ne veut pas dire ne pas approuvé, ou au contraire, cautionner hein, parce-que si je suis réfractaire à tout ce que je décris dans ces textes, j'ai plus qu'à me pendre...
14/05/10 à 01:17:20
c'est bien, mais les clichés des paranos, j'ai pas trop amié
Je crois en la théorie du New World Order, et je epux te dire que ce ne sont pas tous des ghotiques qui voit le mal partout dans la société, juste dans certains endroits stratégiques et flagrants.
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