Le No-life, le Wesh, et la Kikoo.
Par : Jose_sperer
Genre : Nawak
Status : C'est compliqué
Note :
Chapitre 2
Vois sur ton chemin.
Publié le 12/05/10 à 20:14:52 par Jose_sperer
Ahmed se dirigeait vers l'arrêt du bus quand "lil bit" de 50cent résonna. "Lil bit". Le hasard fait bien les choses. Il jeta un oeil au message reçu.
-Putain, elle me chauffe, j'ai la trique à cause de cette chiennasse. C'que j'vais lui mettre dans la bouche dans les chiottes du lycée ! fantasma t-il, un sourire pervers en coin.
Une BMW flambant neuve, d'un rouge criard crissa des pneus pour se stopper juste devant Ahmed. Il leva les yeux de son portable, réajusta sa casquette avec le revers de sa main libre et engagea la conversation, d'un ton courtois et mesuré :
-Eh mais sur la vie de ma mère...
Tu fais quoi là ton père ? Tu veux qu'je te cut ? T'es un baisé toi !
La vitre teintée se rabaissa.
-Wesh Ahmed, tu grimpes ou quoi la famille ?
-Ah, Momo, putain fais gaffe bâtard. Bien ou quoi sinon ? T'as changé de gova ou quoi ? Sisi le rouge tar la cape à Superman.
-Vas-y grimpe.
Ahmed s'exécuta, avec la grâce d'un pitbull.
-C'est où ton bahut déjà ? J'suis déjà allé faire une descente là-bas, mais j'me souviens pas là tout de suite.
-Putain t'as une mémoire de zémel toi. A côté du parc des Ronserets. S'pèce d'hmar va.
-OK. Y'a d'la teuch là-bas ? Tu siphonnes des raies ou quoi ?
-Sisi vite fait. Mais j'suis maqué là.
-Ah ouais, ta pute, toujours la même là ? Fabienne.
-Eh mais tu veux perdre tes gencives toi ! Estelle.
Regarde la route trou de balle.
Momo le déposa juste devant le lycée, et manqua de renverser trois poteaux (sisi poto), la grille et pas moins de deux élèves. Visiblement, il avait passé son permis dans GTA San Andreas.
Jean-Lucien, "J-L", "Jail" comme ses amis avaient l'habitude de le surnommer - à cause bien sûr de la contraction, mais aussi et surtout car "jail" signifiait "prison" en anglais, et que Jean-Lucien ne sortait jamais - était en route pour l'IRL.
Sa promenade, c'était le lycée. Le parloir, c'était MSN. La visite conjugale ? Redtube.
Jail, donc, se dirigea vers l'arrêt de bus. Il était maigre et, soyons honnêtes, très laid. Ses cuisses avaient la circonférence de ses avant-bras, il était petit pour son âge, environ 1m65. Ses cheveux bruns étaient longs, gras et mal coiffés. Le cliché dans toute sa laideur. Ses vêtements, il faut l'avouer, ne le mettaient pas en valeur. T-shirt "slipknot" trois fois trop grand pour lui, jean Lidl, chaussures de ville en vogue au milieu des années 1960. Look basique, passe-partout, inaperçu. Casper lâché dans la jungle hostile de la banlieue. Jail marchait en fixant le sol, tout son corps était raide, il n'espérait pas trouver quelques deniers, loin de là, il souhaitait simplement ne croiser le regard de personne. Il avait bien trop peur des gens.
Pas âme qui vive à l'arrêt, normal, vu l'heure. Et tant mieux. Metal à fond dans les écouteurs, Jail avait pour habitude de fantasmer sur toutes les créatures féminines potables qui croisaient son chemin. Le résultat étant une vie rêvée plutôt que vécue, et une gaule d'enfer du soir au matin.
Le bus arriva enfin. Jail rangea ses écouteurs, il ne voulait pas se les faire voler, encore une fois...En rentrant dans le bus, il ne remarqua pas qu'un écouteur trainait par terre. Quand le conducteur referma la porte, celui-ci resta coincé dans l'entrebâillement, clouant J-L sur place.
-Vous pouvez ouvrir la porte s'il vous plait ? mon écouteur est coincé.
Le conducteur le considéra, comme s'il lui avait demandé de dézipper sa braguette.
-Non, il fait froid dehors petit.
J-L n'insista pas, et comme à cette heure-ci, il n'y avait personne pour prendre le bus, les portes ne se rouvrirent pas et il passa le reste du trajet debout devant la porte avant, l'écouteur pendant de sa poche. Au fond du bus, deux filles se marraient.
La journée démarrait sur les chapeaux de roue.
Estelle partit à pied ce matin-là. Après tout, elle était à peine à 4 minutes du lycée. Ses talons faisaient un boucan d'enfer et tout le monde se retournait sur son passage. Son Jean était très moulant, son décolleté très plongeant et son cortex cérébral très vide.
-Pourquoi il me répond pas Ahmed ? J'aurais peut-être dû faire la tof à poil. Ou comme jeudi, avec le concombre...j'espère qu'il va pas me larguer, fait chier, je lui demanderai.
Elle était canon. C'est ce que 95% des gens pensaient en la voyant. La tranche restante étant soit homosexuelle, soit atteinte de cécité aggravée.
Estelle était jolie. Yeux clairs en amande, une bouche superbement dessinée et un nez fin, et même pas refait. Cheveux ondulés, une belle brune quoi. Elle était bien foutue et elle en était consciente. Elle savait en jouer, capter les regards, déguisée en sapin de Noël, pub ambulante pour différentes marques de cosmétiques, de fringues et de blog, elle concurrençait les golfeurs pros. Seulement voilà, Estelle n'était pas très futée, et c'est un bel euphémisme. Du coup, il lui arrivait souvent de s'embourber dans des relations compliquées, débauchées. Elle voulait plaire à n'importe quel prix, quitte à passer pour la pute du coin ou tout simplement une fille facile. Ainsi, malgré ses 17 printemps, elle avait multiplié les aventures, sans lendemain pour la majorité, avant d'atteindre un semblant de stabilité avec Ahmed. Mener sa petite vie de couple à 17 ans, c'était très répandu de nos jours. Une jeune fille au regard un peu trop appuyé attira son attention :
-Qu'est-ce qu'elle a cette pouf à me matter là ? Eh ma vieille, même en faisant 1500 abdos-fessiers par jours, t'auras jamais ce cul. Elle continue cette connasse, jvais aller lui en mettre une. Merde, il est 25. J'ai pas le temps, t'as de la chance...
On apercevait la gigantesque horloge ornant le devant de la bâtisse du Lycée Edouard Cisla au loin. Estelle s'alluma une cigarette et se dirigea vers un groupe d'adolescentes agglutinées devant le portail.
-Putain, elle me chauffe, j'ai la trique à cause de cette chiennasse. C'que j'vais lui mettre dans la bouche dans les chiottes du lycée ! fantasma t-il, un sourire pervers en coin.
Une BMW flambant neuve, d'un rouge criard crissa des pneus pour se stopper juste devant Ahmed. Il leva les yeux de son portable, réajusta sa casquette avec le revers de sa main libre et engagea la conversation, d'un ton courtois et mesuré :
-Eh mais sur la vie de ma mère...
Tu fais quoi là ton père ? Tu veux qu'je te cut ? T'es un baisé toi !
La vitre teintée se rabaissa.
-Wesh Ahmed, tu grimpes ou quoi la famille ?
-Ah, Momo, putain fais gaffe bâtard. Bien ou quoi sinon ? T'as changé de gova ou quoi ? Sisi le rouge tar la cape à Superman.
-Vas-y grimpe.
Ahmed s'exécuta, avec la grâce d'un pitbull.
-C'est où ton bahut déjà ? J'suis déjà allé faire une descente là-bas, mais j'me souviens pas là tout de suite.
-Putain t'as une mémoire de zémel toi. A côté du parc des Ronserets. S'pèce d'hmar va.
-OK. Y'a d'la teuch là-bas ? Tu siphonnes des raies ou quoi ?
-Sisi vite fait. Mais j'suis maqué là.
-Ah ouais, ta pute, toujours la même là ? Fabienne.
-Eh mais tu veux perdre tes gencives toi ! Estelle.
Regarde la route trou de balle.
Momo le déposa juste devant le lycée, et manqua de renverser trois poteaux (sisi poto), la grille et pas moins de deux élèves. Visiblement, il avait passé son permis dans GTA San Andreas.
Jean-Lucien, "J-L", "Jail" comme ses amis avaient l'habitude de le surnommer - à cause bien sûr de la contraction, mais aussi et surtout car "jail" signifiait "prison" en anglais, et que Jean-Lucien ne sortait jamais - était en route pour l'IRL.
Sa promenade, c'était le lycée. Le parloir, c'était MSN. La visite conjugale ? Redtube.
Jail, donc, se dirigea vers l'arrêt de bus. Il était maigre et, soyons honnêtes, très laid. Ses cuisses avaient la circonférence de ses avant-bras, il était petit pour son âge, environ 1m65. Ses cheveux bruns étaient longs, gras et mal coiffés. Le cliché dans toute sa laideur. Ses vêtements, il faut l'avouer, ne le mettaient pas en valeur. T-shirt "slipknot" trois fois trop grand pour lui, jean Lidl, chaussures de ville en vogue au milieu des années 1960. Look basique, passe-partout, inaperçu. Casper lâché dans la jungle hostile de la banlieue. Jail marchait en fixant le sol, tout son corps était raide, il n'espérait pas trouver quelques deniers, loin de là, il souhaitait simplement ne croiser le regard de personne. Il avait bien trop peur des gens.
Pas âme qui vive à l'arrêt, normal, vu l'heure. Et tant mieux. Metal à fond dans les écouteurs, Jail avait pour habitude de fantasmer sur toutes les créatures féminines potables qui croisaient son chemin. Le résultat étant une vie rêvée plutôt que vécue, et une gaule d'enfer du soir au matin.
Le bus arriva enfin. Jail rangea ses écouteurs, il ne voulait pas se les faire voler, encore une fois...En rentrant dans le bus, il ne remarqua pas qu'un écouteur trainait par terre. Quand le conducteur referma la porte, celui-ci resta coincé dans l'entrebâillement, clouant J-L sur place.
-Vous pouvez ouvrir la porte s'il vous plait ? mon écouteur est coincé.
Le conducteur le considéra, comme s'il lui avait demandé de dézipper sa braguette.
-Non, il fait froid dehors petit.
J-L n'insista pas, et comme à cette heure-ci, il n'y avait personne pour prendre le bus, les portes ne se rouvrirent pas et il passa le reste du trajet debout devant la porte avant, l'écouteur pendant de sa poche. Au fond du bus, deux filles se marraient.
La journée démarrait sur les chapeaux de roue.
Estelle partit à pied ce matin-là. Après tout, elle était à peine à 4 minutes du lycée. Ses talons faisaient un boucan d'enfer et tout le monde se retournait sur son passage. Son Jean était très moulant, son décolleté très plongeant et son cortex cérébral très vide.
-Pourquoi il me répond pas Ahmed ? J'aurais peut-être dû faire la tof à poil. Ou comme jeudi, avec le concombre...j'espère qu'il va pas me larguer, fait chier, je lui demanderai.
Elle était canon. C'est ce que 95% des gens pensaient en la voyant. La tranche restante étant soit homosexuelle, soit atteinte de cécité aggravée.
Estelle était jolie. Yeux clairs en amande, une bouche superbement dessinée et un nez fin, et même pas refait. Cheveux ondulés, une belle brune quoi. Elle était bien foutue et elle en était consciente. Elle savait en jouer, capter les regards, déguisée en sapin de Noël, pub ambulante pour différentes marques de cosmétiques, de fringues et de blog, elle concurrençait les golfeurs pros. Seulement voilà, Estelle n'était pas très futée, et c'est un bel euphémisme. Du coup, il lui arrivait souvent de s'embourber dans des relations compliquées, débauchées. Elle voulait plaire à n'importe quel prix, quitte à passer pour la pute du coin ou tout simplement une fille facile. Ainsi, malgré ses 17 printemps, elle avait multiplié les aventures, sans lendemain pour la majorité, avant d'atteindre un semblant de stabilité avec Ahmed. Mener sa petite vie de couple à 17 ans, c'était très répandu de nos jours. Une jeune fille au regard un peu trop appuyé attira son attention :
-Qu'est-ce qu'elle a cette pouf à me matter là ? Eh ma vieille, même en faisant 1500 abdos-fessiers par jours, t'auras jamais ce cul. Elle continue cette connasse, jvais aller lui en mettre une. Merde, il est 25. J'ai pas le temps, t'as de la chance...
On apercevait la gigantesque horloge ornant le devant de la bâtisse du Lycée Edouard Cisla au loin. Estelle s'alluma une cigarette et se dirigea vers un groupe d'adolescentes agglutinées devant le portail.
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