Nous étions au mois de mars, les examens finaux d’histoire arrivaient à grand pas, ils avaient été fixés cette année car dans le planning de l’école il n’y avait pas de places pour y insérer cette matière l’année prochaine. Cela voulait dire que l’année prochaine allait être rude en examens !!!


Ce matin là, je courrais pour prendre mon train comme d’habitude à la différence qu’au lieu de dormir paisiblement à l’intérieur du confortable wagon chauffé, je révisais mon histoire. J’écrivais des pages et des pages sans jamais m’arrêter. La première guerre mondiale, la deuxième guerre mondiale, la révolution russe, la guerre froide, la mondialisation, rien n’échappait à mon stylo. Je torturais mon cerveau pour qu’il assimile tous ces écrits. Même après le voyage de train je continuais de réviser. Nous étions tous sous le stresse car il ne fallait pas simplement connaître le sujet il fallait savoir analyser des illustrations ou des textes, prendre du recule sur les choses et expliqué leurs sens pas souvent évident.


Parfois, dans mes week ends où je ne sortais pas, il m’arrivait de penser à Natalia et de beaucoup réfléchir à ma situation actuelle. Elle continuait de m’embrasser, de m’envoyer des messages et de me dire qu’elle m’aimait. Je recevais des messages de Natalia tous les jours du lundi au vendredi. Le premier était toujours envoyé lorsqu’elle était en train d’attendre le bus vers 7h30, c’était le message où elle me souhaitait une bonne journée et qu’elle me disait je t’aime. Le deuxième s’envoyait pendant la pause ou le cours qui précédait la pause, celui là disait généralement qu’elle s’emmerdait en cours et qu’elle pensait à moi. Le troisième se posait doucement vers 15h00, c’était le message pour me redire un je t’aime et raconter une petite anecdote de la journée ou une blague ou critiquer quelqu’un. Le dernier était pendant que je reprenais le train pour rentrer chez moi, c’était le message qui disait que je lui manquais et qu’elle espérait me voir ce week end pour m’embrasser et…


Ce n’était donc plus de mes sentiments dont j’étais accroc, mais de la présence de Natalia dans mon quotidien. Une fille prenait le soin de toujours m’envoyer des messages chaque jour et d’espérer me voir chaque week end. Cela avait de quoi troubler mon esprit parfois, c’était peut être pour ça que j’arrivais toujours à la pardonner. Cependant, elle commençait en parallèle à beaucoup s’exhiber avec son copain américain. Cela m’inquiétait, comment une fille amoureuse peut elle faire des choses pareils, ce n’était pas normal, je ne comprenais plus rien…


Toutes ces choses m’embrouillaient, je voulais éviter de devenir fou, alors en fin de semaine j’allais sur Internet pour me détendre. Je naviguais un peu partout sans réel but. Par un pur hasard je tombais un jour sur le site just*n.tv où une jolie fille du nom de florentine se filmait en direct et discutait avec les internautes. J’étais fasciné par ces nouvelles formes que prenaient Internet et j’observais cette fille pendant quelques minutes, je lisais aussi le chat, il y avait beaucoup d’américain qui lui posait des questions super utile du style « pourquoi tu podcast ? » « Quel âge as-tu » « comment vas-tu » mais ça n’avait pas l’air de déranger Florentine. Et soudainement, des messages en français affluèrent, d’abord une personne parlait, un langage pas toujours compréhensible, puis ils étaient plusieurs, une dizaine je crois. Un d’eux posta un lien vers leur QG c’est comme ça que je l’avais compris et c’est cliquant que je découvris … Les noelistes.


Au bout de quelques visites, je comprenais enfin quel était cette communauté qui m’intriguait tant. Certains me faisaient sourire même rire à certains moments. D’autres était un peu trash mais bon sur Internet tout est permis ou presque !
Mais je voyais aussi quelques sujets qui me faisait réagir, des gens postaient des messages alarmants disant qu’ils avaient 15,16 ou 25 ans et qu’il n’avait jamais embrassé ou eu des relations. Ils étaient triste et se mettaient dans des cases, ils disaient que leur sort était normal, tracé d’avance, ils étaient des no-life et que jamais ils ne pourraient changés car leurs vies sont écrites ainsi. J’avais envie de dire à chacun d’eux que ce n’était pas vrai, qu’on pouvait tous changés mais il me fallait beaucoup plus d’un petit message pour vraiment l’expliquer.


Et si j’écrivais mon histoire ? … non, les gens ne comprendraient pas, « qui c’est encore ce gars qui raconte sa vie » pourtant j’ai envi de leur montrer, de les encourager ils doivent comprendre qu’on peut tous arriver à réaliser ce qu’on entreprend lorsque l’on est engagé et remplit de volonté. Je me reconnaissais en certains qui pensaient que tout était finit et cela m’énervait de pas pouvoir leur dire la vérité, comme si s’améliorer était impossible heu…. « un fake »


Quelques jours plus tard, un topic qui prenait de l’ampleur émergeait du forum. Un certain TerryGollow qui racontait sa colonie de vacance en Grèce. Les gens l’ont tout de suite adopté, pour moi c’était le feu vert à ce projet que j’espérais tant faire. J’avais déjà un chapitre que j’avais écrit il y a un an après avoir quitté Natalia mais celui-ci n’était pas adaptés il parlait de trop de choses, il n’y avait que moi qui pouvait le comprendre. C’était un mélange de Six semaines en Allemagne et de Je suis un ex no-life, il fallait que je reprenne à zéro. En fin mars, je me trouvais une nouvelle occupation entre mes révisions, quelque chose qui me sortait de ces lignes historiques devenant trop lourde au fils des heures, l’écriture de Six semaines en Allemagne…


Au mois d’avril, il n’y avait plus qu’un mois qui me séparait de ces examens redoutés, je devais tenir un rythme que je n’arrivais pas à avec Natalia dans mes pensées. Il fallait que je réagisse, il fallait que je connaisse ses vrais sentiments, mais comment ? Je n’avais aucun pouvoir pour rentrer dans sa tête. C’est alors que le noelisme m’inspira, cette communauté de génie m’avait donné une idée redoutable qui fleurissait dans ma tête…. Oui….. Cela allait être génial