J'étais dans la voiture de police, à l'arrière. Le gros tas conduisait et l'autre était à la place passager. Il me jetait un coup d'œil de temps en temps.
Bon sang, qu'est-ce que j'ai fais ?!
J'ai fui face à des policiers, des serviteurs de la loi ! La loi était de mon côté, je n'avait rien fait ! Ces abrutis de racketteurs s'étaient effondrés tout seuls ! Et je venais de me discréditer en courant comme un dératé pour échapper à des flics ! Et crac, pris en flagrant délit de fuite.

J'avais peur. Je me voyais déjà derrière les barreaux, enfermé à vie. Je voyais ma mère pleurer, mon père secouer la tête d'un air déçu et ma salope de sœur me faire un doigt d'honneur tout en mâchant son chewing-gum. Mon inquiètude virait en peur panique.

Je me mis à me parler tout seul :
-Si seulement cette porte pouvait s'ouvrir.

Et la porte s'ouvrit

Comme ça en plein sur l'autoroute !!! L'athlétique cracha un juron et tendit la main vers la porte pour la fermer. Je ne réfléchis pas et me jetai par l'ouverture. La voiture était à 117 kilomètres par heure très exactement. Le choc avec le bitume fut extrêmement douloureux. Je sentais ma veste se déchirer, puis ma peau, mes muscles, avant de toucher l'os. Je hurlai. Je me sentais perdre connaissance. Une voiture me percuta. Je m'envolai à plusieurs mètres au-dessus du sol. Mes forces me quittaient de plus en plus. Une phrase sortit de ma bouche :
-Je ne veux pas mourir.

Je perdis connaissance après être retombé sur le capot d'un poids lourd.