<h1>Noelfic</h1>

Black Bullet, (titre temporaire)


Par : Camion2LaGalayr

Genre : Action , Science-Fiction

Status : C'est compliqué

Note :


Chapitre 1

Publié le 01/04/15 à 20:56:02 par Camion2LaGalayr

An 2033, Zone de Paris en France.
Cela fait maintenant plus de 10 ans que la grande guerre de l'humanité contre les Gastrea a été perdue. Le résultat, plus des trois quart de la population mondiale a disparue, effacée de la surface de la terre à cause du virus. Il ne reste maintenant plus que quelques zones fortifiées par les hommes, terrés dans la terreur, essayant de retrouver un brin de civilisation et cultivant un infime espoir de revanche et de reconquête. La Zone de Paris est l'un de ces pôles. Depuis la fin de la grande guerre, le gouvernement a œuvré de toute ses forces pour assurer la sécurité des 14 millions de français ayant survécus au massacre. Les premières années ont été difficiles mais grâce aux nouvelles technologies développées tout d'abord par les japonais, le gouvernement réussit à protéger la zone de toute attaques massives de Gastrea. Parmi les quelques centaines de zones sécurisées dans le monde, les zones des pays développées comme la France, l'Allemagne, les États-Unis, le Japon, la Chine et la Corée sont parvenues à maintenir ou à recouvrer un niveau technologique, économique et politique semblable à celui du début du XXIe siècle, la vie pour les humains y est beaucoup facile qu'ailleurs.
Pourtant, cette facilité est relative, au fil des années, d'énormes écarts entre les classes sociales se sont creusés, de plus même dix ans après la guerre, la majorité de la périphérie de la ville n'est qu'un amas de ruines où les plus démunis essayent de vivre avec ce qu'ils ont et ce qu'ils trouvent. Dans ces quartiers le taux de chômage, de délinquance, de crimes, d'homicides est plus haut que partout ailleurs dans la zone, la plupart des gens n'ont qu'un accès limité à l'eau potable et à la nourriture, les réformes gouvernementales et la présence policière n'ont presque aucune emprise sur ces quartiers où vivent des centaines de milliers d'êtres humains. Les seuls mots désignant la périphérie sont misère et violence.

Dans l'un des quartiers ouest de la périphérie, un jeune homme court sur les routes délabrées et jonchées de carcasses de véhicules brûlés ou détruits. Dans ses bras, un lourd objet métallique dont le poids se ressent dans l'amoindrissement de sa vitesse habituelle et les gouttes de sueurs qui perlent sur son visage. Cela fait six minutes qu'il court de cette façon, qu'il ne ralentit pas la cadence, il sait que s'il ne livre pas le colis dans les temps, sa paie en sera affectée.
Le garçon courra encore 200 mètres avant d'arriver à destination, devant un vieux garage dont la porte est grande ouverte. Devant le bâtiment, un homme de quarante ans, costaud, le crâne dégarnit et le corps et les vêtements sales, tâchés d'huile et de cambouis l'attend. Il jette un bref coup d’œil à sa vieille montre à aiguille, soupire puis il esquisse un léger sourire avant de s'adresser au jeune homme qui reprend son souffle avec enthousiasme.

« Eh bien mon gars, je sais pas d'où tu tires ton endurance parce que porter ça depuis le magasin du vieux José, il en faut pour le faire. »

Le jeune homme essoufflé s'approche du garagiste et lui demande où déposer le moteur qu'il a péniblement transporté sur plusieurs centaines de mètres. Le quarantenaire lui indique la table en métal sortie pour l'occasion puis il aide le jeune homme à poser délicatement le lourd objet sur la table. Le garçon s'essuie rapidement le visage avec la manche de son sweat-shirt et sort un calepin de la poche arrière de son pantalon gris avant de le tendre à son client qui l'attrape, lit rapidement ce qui est écrit sur la page avant de signer pour confirmer la livraison du colis. Il rend le calepin au jeune homme et après un bref aller-retour dans sa boutique, il lui tend plusieurs billets que prend et compte le livreur. Il finit par hocher la tête et serrer la main que lui tend le garagiste, puis il repart toujours en courant en direction du magasin d'où il vient.

Ce jeune homme s'appelle Arnaud, il a vingt ans et il est coursier depuis ses quatorze ans. Ce garçon de taille moyenne et mince, ayant les cheveux courts et brins foncés ainsi que des yeux verts a toujours été doué dans une chose : courir, c'est donc naturellement qu'il a réussit à se faire engager par plusieurs vendeurs, receleurs et employeurs en tout genres pour livrer des marchandises diverses et plus ou moins légales tant qu'elles étaient transportables par la force des bras, la plupart des rues de la périphérie étant impraticables en véhicules, parfois même pour les vélos.
Comme innombrables enfants, Arnaud perdit ses deux parents lors de la grande guerre contre les Gastrea. Il passa deux ans avec son oncle avant que ce dernier ne décède d'une violente grippe. Le jeune garçon passa son adolescence à essayer de se débrouiller pour trouver de quoi manger au moins une fois par jour et pouvoir dormir dans un endroit lui évitant de mourir de froid, dans son esprit il entretenait une terrible haine semblable à beaucoup d'autres humains envers les Gastrea même si il n'en avait jamais vu. Cependant au fur et à mesure qu'il gagna en maturité, l’adolescent devenant homme cessa cette rancœur inutile et se résigna a accepter sa situation et à tout faire pour rester en vie.

Après quelques minutes de courses, Arnaud s'arrête devant une vielle maison ayant un énorme trou dans sa façade. Juste devant le trou se trouve de nombreuses tables en bois, en plastique ou en métal sur lesquelles sont exposés diverses objets plus ou moins utiles avec à côté de chacun d'entre eux une petite étiquette en papier indiquant le prix de chaque produit. À l'intérieur du trou, dans l'obscurité, on peut discerner des produits beaucoup plus imposants et ceux qui ne sont pas populaire ou dont on a pas la place pour les exposer.
Sortant de l'obscurité de l'intérieur de son magasin, un vieil homme d'apparence fragile et usé par le temps, portant une casquette jaune cachant ses cheveux gris, un pull-over vert foncé et un pantalon blanc, s'approche du jeune homme qui lui tend l'accusé de réception qui est en fait son calepin et l'argent que lui a donné le client. Le vieillard prend les deux, met l'argent dans sa poche et confirme la signature du client sur le calepin puis il lève ses petits yeux fatigués mais bienveillants sur son employé.

« Bon travail Arnaud, tu auras ta part dans quelques jours, je suis très satisfait de tes prouesses de cette semaine, tu as travaillé dur et bien, déclare t-il de sa petite voix usée de par son âge avancé.

_ Merci monsieur, j'ai d'autres livraisons à faire ? Demande Arnaud d'un ton assez formel.

_ Grand dieu non, il fait presque nuit, c'est tout ce que nous avions pour aujourd'hui, tu devrais rentrer chez toi avant qu'il ne fasse totalement noir ! S'exclame gentiment le vieil homme plein de bonnes attentions.

_ Compris, à demain donc, si il y a une livraison urgente avant celle de 13 heures, vous savez où j'habite.

_ Oui, à demain mon petit Arnaud. »

Arnaud tourne le dos au vieil homme et prend tranquillement la direction de sa maison. Cela fait maintenant quatre mois que le jeune homme travail régulièrement pour José, un vieil homme respecté par sa gentillesse par ses voisins qui le surnomment amicalement « Papy ». Lors de leur première rencontre, le jeune homme fut surprit par la gentillesse presque naïve du commerçant, comme si le monde dans lequel on vivait était idéal, autant dire que d'habitude, des personnes aussi bienveillantes et naïves ne font pas long feu, ils finissent rapidement dans un bâtiment abandonné ou une ruelle sombre avec l'entaille d'un couteau dans la poitrine, cependant José, de par sa gentillesse est très apprécié par les personnes vivant dans son quartier, la petite délinquance n'a jamais osé s'attaquer à l'échoppe du vieillard, craignant sûrement les représailles des gros bras du quartier.
Même si travailler pour Papy apporte à Arnaud une certaine sérénité, chaque soir, quand il rentre dans son quartier, il retourne brutalement à la réalité. Les quartier de la périphérie sont pourris jusqu'à la moelle. Infrastructure déplorable, immeubles HLM et autres bâtiments effondrés, routes obstruées, poubelles renversées, bouches à incendie hors service, voilà ce qu'est la réalité. Les quelques réformes du gouvernement n'ont eu aucun effet sur la manière de vivre des « périfiens » comme ils s'appellent eux même, chaque quartier est dirigé par des gangs ou des groupes de délinquants qui tirent profit de la situation et de la misère environnante. Seul 3 % de la périphérie a été en partie réaménagées, les effectifs des forces de l'ordre ont été augmentés de 10 % en quatre ans alors qu'il aurait fallut les augmenter de 250 %, depuis quelques années, les faibles efforts du gouvernement ont été abandonnés et la « périf » a été laissée telle quelle.

Au fur et à mesure qu'Arnaud approche de chez lui il croise malgré l'obscurité quelques visages familiers, que ce soit des clodos qu'il aperçoit de temps en temps mais à qui il n'a jamais parlé ou une racaille à qui il a fournit une dose de drogue qu'un dealer lui avait demandé de livrer, le fait de croiser ce genre de personnes ne lui fait ni chaud ni froid, il essaye cependant de les éviter le plus possible, ils sont ceux qui attirent les ennuis et Arnaud ne veut absolument pas d'ennuis.
Le jeune homme tourne brusquement à droite, regardant le sol d'un regard vide, se persuadant lui même que c'est pour éviter de trébucher sur quelque chose alors qu'il sait exactement où il est et où il va, après tout il a toujours vécu ici, dans ces rues dont même les noms ont disparu.
Le garçon passe à côté d'une maison en bon état devant laquelle une multitude de femmes et d'hommes parlent et rigolent, le bordel de son quartier. La plupart des femmes de la périf n'ont qu'un seul moyen de ne pas mourir de faim mais c'est au prix de leur dignité. Plusieurs fois Arnaud se fit abordé dans le passé par des prostitués mais il n'avait pas d'argent à dépenser pour leur services et même sans cela, il n'était pas vraiment d'humeur pour ce genre d'activité.
Le jeune homme après un quart d'heure de marche finit par s'arrêter devant un immeuble HLM renversé, la base ayant été séparée du reste du bâtiment durant la grande guerre. C'est à l'intérieur de ces ruines qu'il habite.

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