<h1>Noelfic</h1>

Apocalypse ЯUSSE


Par : Tarse

Genre : Action , Sentimental

Status : C'est compliqué

Note :


Chapitre 12

Publié le 20/11/14 à 13:43:23 par Tarse

CHAPITRE 12


Je venais d’assassiner froidement un homme, et le pire dans tout ça, c'est que cela ne me faisait absolument rien.

Après avoir rempli un sac des provisions du mini-frigo, je m'engouffrai dans la froideur de l'extérieur. La petite mobylette que j'avais aperçu en entrant était toujours là, et si je ne voulais plus croiser un seul Russe ici, j'allais devoir me casser avec.

J'examinai l'engin: Vieux, rouillé, mais avec assez d'essence pour sortir de la forêt. Je me demande bien qui avait pu la laisser là. J'enfourchai la bécane en repensant à toutes les pertes que je laissais derrière moi, puis, dans le crissement des feuilles mortes, je démarrai au quart de tour.

...

Voilà plus d'une heure que je roule. En face de moi, se trouve enfin la route qui nous avait emmené jusque ici, et qui avait mené à notre perte... Je repense encore au moment où nous nous y engouffrions pour la première fois, persuadés que cette forêt nous tiendrait hors de tout danger, tel un cocon qu'elle devait être. Mais maintenant, j'allais devoir faire face, seul, à ce monde qui avait malheureusement complètement changé.

Les roues de la mobylette rencontrèrent enfin le bitume qu'elles attendaient depuis si longtemps. Maintenant, il n'y avait plus que des champs à perte de vue... Arf, ce que ça faisait du bien, ne plus voir des arbres à longueur de journée. Cela semblait déjà me redonner des couleurs. Vous n'imaginez même pas à quel point ce paysage redondant, pendant plusieurs jours, pouvait rendre fou un homme.

- Привет ? (Salut ?) entendis-je comme la première fois que la voix m'avait adressé la parole. Le son provenait de l'appareil.
- Toi, me parle pas Russe.
- Et toi, pourquoi tu m'as dit de la fermer tout à l'heure ?
- J'étais planqué, figure toi ! Avec un Russe à quelques centimètres, en train de dormir.
- Et merde, je savais que j'aurais dû crier plus fort, lança la voix. Si tu me parles, c'est que tu t'en est sortis... Vraiment pas de chance, aujourd’hui, plaisanta-t-elle.
- Je l'ai crevé ce Russe, si ça peut te remonter le moral. :)
- J'en ai strictement rien à faire, si tu savais.
- Ouais, ouais... Je suis sorti de la forêt, aussi, si ça t'intéresse.
- Qu'est-ce que j'en aurais à faire ? Moi, je viens d'y entrer.

Alors que je continuais de parler avec mon "ami/ennemi", je m'aperçus de la présence de deux hommes, un peu plus loin sur la route. Habillés comme des civils normaux, j'espérais vivement qu'ils soient les premiers Français que je rencontrerai. J'avançais sans réellement ralentir, pui, arrivé à quelques mètres d'eux, je ralentis. Nast avait tenu à ce que je laisse le talkie allumé, alors que, tandis descendais de la bécane, le plus jeune des deux commença à me parler:

- Tu viens d'où ? demanda-t-il, sérieux.
- Euh... de la forêt, déclarai-je. Un problème ? Contre toute attente, l'homme pointa son arme sur moi.
- Russe ?
- Calme-toi, mec. Ils y ont tué mes parents et ma sœur, fis-je. I-Ils l'ont...
- Ah merde, désolé, répondit-il, insensible. Pas la peine de m'en dire plus, je veux plus rien entendre des ces enfoirés. Je suppose que tu vas à Bourgelet ?
- Bourgelet ? C'est quoi ce truc ?
- Tu connais pas ? C'est la capitale de ce qui reste de la France. Les restes de notre civilisation ! La résistance ! Plutôt inutile, si tu veux mon avis.
- Quoi ? La capitale de ce qui reste de la France, ici ? Je croyais que tout était... mort...
- Eh bien, pas aussi mort que ça. Il reste du monde: des milliers de réfugiés, et des gens arrivent tous les jours, l'armée y est basée, on raconte même que le président y serait. C'est la sacrée merde, mais un semblant de gouvernement a survécu. Ils sont bien équipés, aussi. Il paraîtrait que l'Allemagne soit encore sur pieds, mais les États-Unis sont vachement mal en point. Un virus, il je crois. On ne sait rien de plus.
- Ah ouais... je pensais que tout avait été... détruit. Pourquoi vous n'y êtes pas ? Faut que j'y aille, je dois vraiment en apprendre plus. Vous ne savez rien d'autre ?
- C-c'est une longue histoire, déclara l'homme le plus âgé des deux, nerveux. A leur ressemblance, on aurait pu les prendre pour des frères. T'as des provisions ? reprit-il. On n'a plus rien...
- Pas mal, ouais.

Alors que les deux hommes dont je ne connaissais rien s'éloignèrent tranquillement pour parler, Nast m'adressa de nouveau la parole:

- Casse-toi vite d'ici, ils préparent quelque chose...

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