CHAPITRE 1



7h20 du matin: mon réveil sonna enfin. J'étais déjà réveillé depuis plusieurs minutes. Une dizaine, tout au plus. Impossible de dormir depuis un moment, et impossible de savoir pourquoi. Moi, c'est Dan. Mais tout le monde m'appelais Dany, ou presque. J'avais 17 ans depuis un an, en terminale S, pas de permis ni de gonzesse. Et depuis quelques temps, les choses semblaient mal tourner, en Europe.

Après 10 minutes à rêvasser sur je ne sais quoi, je réussis enfin à me lever, non pas sans mal. Les cheveux encore en pétard, j'allumai la radio de la salle de bains, le volume assez fort pour l'entendre, même avec le son de la douche que j'étais en train de préparer. C'était une habitude bien à moi, ça.

Enfin, comme d'habitude, pas le temps de profiter. J'étais déjà à la bourre, et pas qu'un peu. Pour vous mettre un peu dans le contexte: il était 7h35, les cours reprenaient à 8h pile, et j'étais pas encore lavé. Et surtout, j'en avais rien à foutre. J’écoutais la radio comme je pouvais.

- Que pensez vous de la situation en Russie, Jacqueline ? dit l'animateur de la matinale de sa voix entraînante. N'avez vous pas peur des deux coups d'état qui ont eu lieu dans la semaine ?
- Eh bien, Christophe, commença l'invitée, Il n'y a pas trop à s'inquiéter, d'après moi. En tout cas, pas pour notre pays, ni pour ceux aux alentours. Je vous expose le problème.
- Faites donc ! répliqua surexcité le présentateur. Je commençai à me savonner.
- Trois partis se disputent actuellement la Russie. Le SNA, la PDE et la NAO. Hormis leurs noms compliqués, leur politique est avant tout très simple. La SNA, elle...

- Allez droit au but, je vous prie, coupa-t-il.

- ... Eh bien, chacun des trois partis veut la Russie, en somme. Et par la force. L’absence de gouvernement, ainsi que peuple déstabilisé favorisent bien sûr le tout. De plus, il semblerait que...

La femme n'avait pas eu le temps de finir sa phrase que le poste était éteint. J'avais fini ma douche, et j'avais pas envie d’écouter cette merde politique de bon matin. Surtout que la journée s'annonçait bien. On était mardi, et au lieu des 8h de cours prévus, j'en aurais que 4. Youpi.

Après m'être préparé, avoir déjeuné, le sac sur le dos, je franchis la porte d'entrée en direction du Lycée. Bastien (mon meilleur ami), comme à son habitude, était là, à m'attendre dans le froid de l'hiver.

- Putain mais t'es jamais à l'heure, ma parole ! cria-t-il en me voyant, puis il frotta ses mains gelées.