- Novembre 2012 -







David et sa mère suivaient tout deux l’hôtesse qui les avaient accueillis quelques minutes plus tôt. De l'extérieur, le bâtiment ressemblait à un énorme gratte-ciel d'un blanc immaculé, posé en plein milieu d'une forêt dense de pins. L'accès au domaine se faisait par un petit chemin qui reliait la route nationale par un petit chemin à peine goudronné qui s'enfonçait dans la noirceur de la forêt. Un énorme parking était situé devant l'immeuble mais bizarrement ce soir là, aucune voiture n'était garée. Seul le véhicule de la mère de David y stationnait.

De l'intérieur, le bâtiment était tout aussi blanc. Le hall était composé d'un bureau de réception blanc, mais personne n'était assis derrière. Quelques fauteuils blanc était posés à coté d'une fontaine dans un coin du hall. La jeune femme qui était venue accueillir David et sa mère était sortie d'un des deux ascenseurs qui se situaient au fond du hall.

La jeune femme pria d'ailleurs gentiment à David de se presser et d'arrêter d'observer longuement les lieux. Ce dernier n'avait pas l'habitude de voir autant de propreté et de blanc dans un lieu aussi grand. "Je plains la femme de ménage" pensa-t-il, un sourire aux coins des lèvres.

L’hôtesse invita les deux personnes à entrer dans une petite salle d'attente.

-S'il vous plait, attendez ici, je n'en ai pas pour longtemps, priait-elle toujours gentiment

Elle quitta la petite pièce, retourna auprès des ascenseurs du fond du hall. Elle en emprunta un et monta au dixième étage du bâtiment.

Elle quitta l'ascenseur, traversa un long couloir blanc et s'arrêta devant une porte grise. Elle présenta sa montre près d'une plaque sur le mur, et la porte devant elle s'ouvrit.

Devant elle s'offrait une salle remplie d'écrans de surveillance, qui diffusait des images des différentes ailes du bâtiment. Plusieurs techniciens étaient en poste devant plusieurs de ses écrans. Elle s'avança auprès de l'un d'eux, qui diffusait des images de la salle d'attente ou se trouvait Hélène et David.

Un des techniciens assis à coté de cet écran, regarda la jeune femme.

-Ça s'annonce comment? demanda-t-il
-Compliqué. On nous avait pas prévenu qu'il y aurait sa mère, fit-elle.
-C'est pas un problème non ?

La jeune femme jeta un regard exaspéré au technicien.

-Si, c'est un problème.

Elle tourna les talons, s'enfonça plus loin dans la salle, et entra dans une seconde salle, plus petite, avec une table de réunion au centre et une sorte de projecteur au plafond. Autour de la table était assis un homme qui avait posé ses pieds sur la table.

Il regarda la jeune femme.

-Tiens, voilà Miranda! fît-il
-Tu va pas t'y mettre toi aussi... Déjà que j'en ai marre que moi et toutes les autres on se fasse appeler comme ça toute la journée devant les cobayes, alors si maintenant tu t'y met aussi, je vais péter un câble, lança la jeune femme.

Cette dernière tira une des chaises et s'assit. Elle s'enleva sa perruque rousse, libérant de beaux et court cheveux blond.

-Alors, fit-elle, tu as vu Sharp?.

-Non, d'ailleurs me voilà, fît une femme en entrant dans la salle.

Cette femme, c'était Pénélope Sharp. Toujours en tailleur bleu et brushing impeccable. Elle avait aussi de hauts talons noirs et le collier avec la fameuse vague de Kefalos autour du cou.

Elle fît le tour de la table, et prit place sur un siège qui faisait face à tout le monde.

-Bien. Stéphanie, comment s'est passé le premier contact avec le sujet ? demanda Pénélope.
-Heu... plutôt bien. D'ailleurs à ce propos, c'est plutôt du coté de sa mère qu'il faut s’inquiéter je pense, répondit la jeune femme blonde qui avait ôtée sa perruque rousse.

Pénélope s'interloqua.

-Sa "mère" ? Je n'ai pas eu d'informations concernant sa mère...
-Ben voyons. Vous pouvez me dire sur quoi on a des informations ? Ça sera plus rapide! lança l'homme assis à la table.
-Silence Wandasz! Je ne crois pas que cela vous regarde, je ne sais même pas pourquoi j'ai bien voulu que vous soyez autour de cette table.
-Vous savez tout aussi bien que moi, pourquoi je suis là. Alors va falloir vous y accommoder chérie.

Pénélope prit une grosse inspiration et prit une gorgée de la tasse de café posée devant elle.

-Bon, et pour la mère de David... on fait quoi?
-Ne l’appelez pas comme ça Stéphanie! Si il a un numéro c'est bien pour une raison non? fît Pénélope.
-Oui je sais. Pour "éviter de créer un sentiment de sympathie envers les sujets de Kéfalos, et éviter de s'attacher à eux." Mais tout ça ne nous dit pas comment on se débarrasse de la mère ? A tous les coups elle va faire barrage quand on va expliquer à Dav... au sujet B-226, ce qu'il va devoir faire ici.
-Mon père ne m'a laissé aucune information à ce sujet. Il n'a même pas mentionné le fait que sa mère serait présente. C'est à nous de trouver un moyen de l'écarter de son fils, fît Pénélope perplexe.


Stéphanie appuya sur un bouton sur la table devant elle, qui fit apparaitre une sorte de clavier holographique, sur lequel elle tapa. C'est alors que la vidéo de surveillance où l'ont voyait David et sa mère attendre dans la salle d'attente, apparu sur le mur en face de la table de réunion.

-Je crois que je sais comment l'éloigner de son fils. La seule solution serait de lui proposer une somme d'argent conséquente en échange de son fils. Je crois qu'ils sont restés aux dollars ici.
-Ah ouais on lui dit quoi? On lui refile le fric et elle s'en va comme si de rien était? Permet moi de douter de cette brillante idée, fit Wandasz.
-On pourrait lui proposer des versements mensuel ? C'est la meilleure solution pour la tenir éloignée de son fils. On lui verse une certaine somme tous les mois sur son compte, en lui disant que la seule manière pour que les versements cessent, serait que son fils quitte les locaux de sa propre volonté. Et puis personne ne résisterait à une telle offre.

Tous les regards se tournèrent vers Pénélope, qui prit quelques secondes de réflexion.

-Qu'est-ce-que nous faisons si sa mère décide de venir d'elle même retrouver son fils ici, à Kefalos? Elle connait le trajet pour venir jusqu'ici, fit Pénélope.
-Je pense que le mieux serait que nous quittions les lieux, dès que B-226 -et seulement lui- sera en notre possession, proposa Stéphanie.

Wandasz se releva brusquement

-Tout ça c'est bien beau... Mais si elle revient et que le bâtiment n'est plus là... vous n'avez pas peur qu'elle fasse des histoires? Qu'elle avertisse l'armée ou... pire, fit-il.
-Non, aucun risque, et puis personne ne croira son histoire. Tout le monde va penser qu'elle à sombré dans la folie après la disparition de son fils. Mais en tout cas c'est un risque à prendre.
-Donc on fait comme ça ? Je redescends et je dit qu'en échange d'une somme mensuelle, B-226 doit rester avec nous ? Et si sa mère refuse ?

Alors que Pénélope allait répondre, Wandasz prit la parole.

-T'as qu'à mentir ! Déjà tu leurs met un coup de pression et tu leurs proposent direct de signer les papiers. Si elle refuse, tu insistes bien sur le fait qu'ils toucheront pas le fric si B-226 reste pas ici. Insiste aussi sur le fait qu'ils toucheront plus rien si le garçon sort d'ici, ça devrait passer.

-Tu penses que tu va t'en sortir Stéphanie? s'inquiéta Pénélope

La jeune femme blonde prit une grande inspiration et acquiesça.

-Bien, si cette réunion est finie, je retourne dans mon bureau. Tenez moi au courant au cas où ça tourne mal, fît Wandasz

Il quitta la salle, et alors que Pénélope allait faire de même, Stéphanie la retenue par le bras.

-Dites moi Mlle Sharp, pourquoi ce crétin de Wandasz est aussi important dans cette histoire ? D'accord c'est un brillant spécialiste dans son domaine, mais pour le reste ? Il est arrogant et c'est un abruti fini.
-Il est important parce-que mon père m'a dit qu'il l'était. D'après les seules choses qu'il m'a dit, Wandasz va participer à l'activation complète de B-226. Il m'a dit que ça risquait d'être violent et qu'il y laisserait une dent... Je n'ai pas trop compris mais j'ai confiance en mon père donc j’exécute ses directives sans me poser de questions.
-Et moi ? En quoi suis-je importante ?
-Vous ? Tout simplement parce-que vous êtes la fille de Henry Noble, et que rien que ça, fait de vous l'une des personnes les plus importantes de cette mission.

Stéphanie lâcha le bras de Pénélope, qui quitta la salle, et se remit sa perruque rousse.

Elle prépara les papiers pour le contrat de David, et reprit l'ascenseur jusqu'au hall du bâtiment, puis entra dans la salle ou se trouvait David et sa mère.

-Bien. Nous avons reçu les directives concernant votre cas, dit-elle tout en se tournant vers la mère de David, voici les papiers que vous devrez signer et nous remettre avant de partir, concernant la rémunération des 10 000$ que vous allez percevoir à la fin de tous les mois, à compter d'aujourd'hui, et ce jusqu'à la rupture du contrat.