<h1>Noelfic</h1>

Le Retour d'Herobrine


Par : Mati07

Genre : Fantastique

Status : C'est compliqué

Note :


Chapitre 9

Chapitre 7

Publié le 10/03/13 à 10:13:22 par Mati07

Jack se réveilla lentement. Il sentait la pierre froide contre sa joue. Il ouvrit les paupières, prit une grande bouffée d'air frais, et se leva. Tout en se frottant les yeux, il regarda autour de lui. Les restes du feu de camp étaient éteints depuis longtemps. John dormait comme un bébé sur le sol. Derek, quand à lui, était absent. Jack s'inquiéta aussitôt. Il se précipita vers son épée, et, la main sur le paumeau, il découvrit un petit parchemin sur le fourreau. Il le déplia et lut une lettre tâchée d'encre et écrite à la va-vite.
"Jack, John, vous inquiétez pas, je suis partis à la rivière au nord, histoire de pêcher, parce que je sais pas pour vous, mais moi j'ai la dalle !"
Jack sourit, replia le parchemin et le posa à côté de John. Comme ça, il pourra les retrouver lorsqu'il se réveillera. Il attacha l'épée à sa ceinture, sortit de la grotte et se retrouva dans la jungle.
L'humidité matinale rendait l'herbe glissante, et les feuilles des arbres faisaient pleuvoir de petites gouttes. Il respira de longues bouffées d'air frais, puis se décida à aller chercher Derek. Il se souvint qu'il avait écrit que la rivière se trouvait au nord. Il tenta d’apercevoir les nuages puisqu'ils se dirigeaient dans cette direction. Mais les feuillages étaient si touffus qu'ils ne laissaient pas voir le moindre morceau de bleu du ciel, et il se résignaient avec peine à laisser passer quelques rayons de soleil. Choisissant une direction au hasard, Jack partit à la recherche d'une clairière. Après plusieurs minutes, pendant lesquelles il décrivait des cercles de plus en plus petits, il en trouva finalement une. Il leva la tête et regarda les nuages. Ils se dirigeaient vers sa droite. Il les suivit.
Une dizaine de minutes plus tard, il aperçut des ruines au loin. En s'approchant, il remarqua qu'elles étaient en pierre de sable. Rien d'étonnant, puisque la jungle était un désert il y a un encore un siècle à peine. Avec le temps, le bâtiment carré s'était effondré sur lui-même, laissant une petite moitié intacte. La végétation s'en était emparée : des lianes couraient sur tous les murs, la mousse et la moisissure s'étaient installées entre les pierres. Jack trouva une porte en bois pourri. Il tenta de l'ouvrir, mais elle était verrouillée. Cependant, la porte était vieille et peu robuste ; un simple coup de pied aurait suffit à l'arracher de ses gonds. Mais il n'était pas là pour ça. Il entendait d'ailleurs le clapotis de la rivière au loin. Se fiant à son oreille, il marcha jusqu'à la rive.
Il l'aperçut entre les arbres. Devant lui, Derek était agenouillé près de la rivière, un bout de bois à la main. Il avança vers lui. Lorsqu'il fût à un mètre de lui, il se releva et, aussi vif que l'éclair, dégaina sa dague et la pointa sur Jack, qui avait à peine eu le temps de porter sa main au pommeau de son épée. Il crût que Derek allait l'attaquer, mais ce dernier se détendit et rengaina sa dague en grognant :

-Ah, c'est toi...
-Bien sûr que c'est moi, répliqua Jack, légèrement irrité. A part John, qui veut-tu que ce soit d'autre ?
-Des brigands traînent dans l'coin, répondit Derek. J'les ait entendu tout à l'heure.
-Des brigands ? Et on a laissé John seul dans la caverne !
-Et je vous remercie de m'avoir prévenu, dit une voix derrière eux.

Ils se retournèrent et virent John, mal coiffé, comme si il s'était réveillé en alarme, une mitraillette à la main, une épée bien attachée à la ceinture. Il les regardait mi-amusé devant leur surprise, mi-agacé.

-Qu'est-ce que vous foutez ici ? demanda-t-il.
-Et ben..., commença Jack.
-J'essayais d'pêcher, répondit Derek.
-Avec ce bout de bois ? s'étonna John en pointant de sa mitraillette le morceau de bois pourri que tenait Derek.
-Quand on a pas de harpon, on fait comme on peux.
-Laisse-moi essayer, tu veux ? demanda Jack en dégainant son épée, un sourire aux lèvres.
-J't'en prie.

Jack s'approcha de la rivière. Après plusieurs minutes et quelques tentatives ratées, il finit par embrocher un poisson assez gros pour les nourrir tous les trois. Derek lui trancha la tête et le fourra dans un sac sans ménagement.

-Bon, maintenant on rentre et on le bouffe, grogna-t-il.
-Avec quoi tu veux le faire cuire ? remarqua John. Le bois est trop humide.
-Et je suis pas trop fan du poisson au p'tit dèj, ajouta Jack.
-Et ben j'improviserais et pis c'est tout ! répliqua Derek. Maintenant grouillez-vous, on a encore un long voyage à faire à ce que j'ai compris.

Sur le chemin du retour, ils passèrent devant les ruines. Le groupe s'arrêta pour les regarder, et Jack demanda quel bâtiment était-ce autrefois.

-Le Conseil avait un projet de gare, répondit Derek, pour relier Esmond aux villes du continent. Mais ils ont dû abandonner l'idée.
-Pourquoi ? s'étonna Jack. Et comment tu sait ça ?
-Je voyage beaucoup en zeppelin, donc je me suis renseigné sur les voies de commerces, et cette gare était mentionnée je sais plus où. Bref, le Conseil a dû arrêter le chantier parce que trop d'ouvriers ont été tués par les brigands. Enfin, à l'époque on leur donnait un nom comme "Les Maraudeurs du désert", un truc dans le genre. M'enfin c'est à cause d'eux que la gare est...
-Chut ! coupa Jack.

Il avait entendu une branche craquer dans la pénombre de la jungle. Il sentait qu'on les épiait. Le plus discrètement possible, en remuant à peine les lèvres, il murmura aux autres :

-Les brigands. Ils sont là.

Une flèche siffla dans l'air et vint se planter à ses pieds. Il sursauta et fit un bond en arrière. John tira une courte rafale là où la flèche avait été tirée. Puis plus rien. Plus rien d'autre que le hurlement du silence. Le coeur battant, Jack et Derek dégainèrent.

-Faites le tour de la gare. Derek, va à gauche, John à droite, murmura Jack.
-Depuis quand tu donne des ordres ? demanda Derek.
-Faites ce que je vous dit ! siffla Jack entre ses dents.

Les deux autres s'exécutèrent. Jack recula, le dos contre la porte en bois, et attendit. Les brigands n'allaient pas tarder à se trahir. Il vit alors l'ombre de l'un d'eux au coin du mur. Sans réfléchir, il leva son épée, contourna le mur et l'abattit. La lame se planta dans la gorge d'un homme encapuchonné. Ce dernier s'effondra tel une poupée de chiffon. Jack recula en chancelant. Il avait tué un homme. Un homme, un être humain, son semblable... C'était lui ou cet homme. La survie du plus fort. Il ramena l'épée le long de son corps, incapable de détacher son regard de cet homme mort. Il lui avait ôté la vie d'un simple geste. Mais il n'avait pas le choix. C'était son premier meurtre, mais – il le savait – pas son dernier. Beaucoup de personnes se mettront en travers de sa route pendant cette guerre... Et il n'aura pas d'autres choix que de les tuer. "Il y a toujours un autre moyen" se dit-il.
Soudainement, un autre brigand s'approcha dans son dos et lui passa un bras autour de la gorge. Un troisième brigand arriva à sa droite et brandit son épée. Jack se débattit, donna plusieurs coups de coude, mais l'autre ne le lâcha pas. Il leva alors son épée et la planta dans la tête du brigand qui le lâcha aussitôt. Mais l'épée resta enfoncée dedans. Le troisième brigand s'approchait lentement mais sûrement. Jack arracha alors son épée de la tête du brigand, la souleva et, du même geste, la planta dans la gorge du dernier brigand.
Il entendit des pas qui arrivait de gauche et de droite. Il se cacha et attendit. Lorsque les pas furent suffisamment près, il sortit brusquement, l'épée en avant, et se retrouva face à...

-John ! Derek !
-Jack ! s'écrièrent les deux autres.
-Tout va bien ? demanda John.

Jack regarda les cadavres des trois bandits.

-Je comprends, dit John. Ça m'a fait quelque chose aussi la première fois. Une arrestation qui a mal tourné. Je m'en souviendrais toujours.
-Je n'ai jamais tué quelqu'un, articula lentement Jack.
-Il va falloir s'y faire. C'est la guerre désormais.

Ils se tournèrent tous les deux vers Derek.

-Quoi ? Moi aussi j'ai tué pour la première fois aujourd'hui.
-Et ?
-Et ben... Ça secoue un peu au début, mais c'est tout quoi. Faut arrêter d'en faire un foin.

Jack et John échangèrent un regard surpris et inquiet à la fois.

-Vous inquiétez pas, je vais bien. Je m'en fous de tuer. John l'a bien dit, c'est la guerre, va falloir s'y habituer.

Un silence de quelques minutes s'installa.

-Bon, on bouge ou on s’enfonce les doigts dans...
-Oui, on bouge, coupa John. Il faut sortir d'ici le plus rapidement possible. La gare est fonctionnelle ?
-Elle pouvait faire le trajet Esmond-Mastyf. Après je sais pas si les circuits fonctionnent encore.
-Mastyf, c'est pas très loin de Kalior, remarqua Jack. Autant prendre ce train, ça nous fera gagner beaucoup de temps.
-On est d'accord. répondit Derek.

Ils avancèrent vers la porte des ruines. Derek la poussa légèrement, mais les gonds étaient tellement vieux que la porte s'en détacha et tomba à plat sur le sol, dans un grands fracas. Le bois craqua lorsqu'ils marchèrent dessus. Le sol de la gare – ou du moins ce qu'il en restait – était aussi fait de pierre de sable, mais il était abondamment recouvert de sable à certains endroits. Jack se demanda si c'était le temps ou les brigands qui avait rendu cette gare à l'état de ruine. L'intérieur était poussiéreux, des toiles d'araignées pendaient d'un peu partout, des pierres manquaient à plusieurs endroits, rendant l'ensemble de l'édifice fragile. Après avoir traversé un petit couloir, ils arrivèrent dans une salle plus grande, qui aurait dû être la salle d'attente et le lieu où acheter des billets. Un petit dôme en verre au plafond apportait avec peine de la lumière dans la pièce. Le verre était brisé à certains endroits, et la végétation en profitait pour s'étendre ; des lianes plongeaient vers le sol, la moisissure s'incrustait dans le moindre espace libre entre les pierres, le bois des bancs usés, ou même le vitrage du dôme. Les guichets se trouvaient en face d'eux, au fond de la pièce. Il y avait plusieurs portes autour d'eux : derrière eux, celle qui menait en-dehors de la gare, trois portes à leur gauche, et trois à leur droite, qui devait mener vers des quais non achevés, et deux en face, entre des guichets à droite et à gauche. La salle était rectangulaire et assez spacieuse. Il était prévu d'y accueillir de nombreux voyageurs.
Le groupe avança vers le milieu de la salle, sans savoir quelle direction prendre.

-Et maintenant ? demanda Derek.
-Maintenant il faut savoir quelle porte prendre, répondit John.
-Fouillez la pièce, il doit bien y avoir un indice quelque part, proposa Jack.

Derek se dirigea vers les guichets et les fouilla tous un à un. John vérifia tous les panneaux de la pièce, ceux au-dessus des guichets comme ceux au-dessus des portes. Jack marcha dans la pièce sans trop savoir quoi chercher.

-Ici ! s'écrièrent John et Derek en faisant sursauter Jack.

Il les rejoignit devant la porte qui se trouvait entre deux guichets à droite.

-J'ai trouvé un papier qui dit qu'c'est là, expliqua Derek.
-C'est un peu effacé mais on arrive à lire "Mastyf" sur le panneau.
-Fait gaffe, ça pourrait être "Masyaf", ricana Derek.
-Je pense pas qu'Esmond ait prévu de relier une destination aussi lointaine.

Jack avança entre eux et ouvrit la porte.
Ils se retrouvèrent dans un petit quai à moitié effondré. Là aussi, la végétation avait pris ses aises. La mousse allait jusqu'à recouvrir les rails par endroits. Devant le groupe, posés sur les rails, attendaient des minecarts. Ils s'empressèrent de sauter à l'intérieur, et Jack actionna le bouton qui devait activer des rails boosters qui se trouvaient sous leurs minecarts. Mais rien ne se passa. Il échangea un regard inquiet avec les deux autres, puis arracha quelques pierres. Il trouva le circuit de redstone, mais il n'arrivait pas à voir d'où provenait la panne.

-Je peux avoir ton briquet ? demanda-t-il à Derek.
-Alors on critique mon cigare mais on est bien content que j'en ai, hein ? ricana l'autre en lui lançant son briquet.

Jack l'alluma et regarda plus en détails les circuits à la lumière vacillante du briquet. Il chercha du regard, amena la lumière aussi loin qu'il pouvait. Et soudain, c'était comme si tout s'effondrait en lui.
Il manquait de la redstone.

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