Après m'être suffisamment reposé, je me levai puis me mis en route. Saria m'attrapa les jambes et me fit lourdement tomber à terre.

«- Aïe, mais qu'est-ce que j'ai fais ?!...
- Rien du tout, mais tu reste là pour l'instant, tu n'es pas assez reposé de ton combat. As-tu au moins regardé l'état de ta main droite ?... Alors, reste ici pour l'instant ; je vais chercher quelque chose au bourg pour nous nourrir.
- Si je comprends bien, je suis bloqué ici... Allez, va, lui fis-je avec difficulté. »

Je regardai ma compagne s'éloigner lentement. Il était vrai que ma main avait subie bon nombre de dégâts durant mon combat, mais... ce n'était pas si important tout de même. Je décidais enfin de me lever pour explorer les alentours : rester immobile n'était guère mon genre. Depuis mon arrivée ici, nombre de questions suscitaient dans mes pensées : Pourquoi avais-je été transporté ici ? Je me souvenais clairement m'être logé dans mon lit et mettre réveillé ici, dans la cabane de Link, le héros du temps.

Qu'advenait-il de mes amis, de mes parents, de ma famille ? Je... je n'étais pas seul ici, mais tout de même, j'avais une certaine envie de rentrer chez moi, dans mon foyer ! Je pensais en touchant de ma paume brûlée les parois rocailleuses du long desquelles je me promenais. Je sentis tout à coup une main me toucher l'épaule :

« Saria, merci de m'avoir ramené de quoi me... Hein ?!... »

Ce n'était pas vraiment Saria, c'était un Sakdoss qui venait de me faire une mauvaise blague ; mais la surprise, quant à elle, fut plutôt bonne.

« Rha... Pourquoi vous vous en prenez au gens seuls, bordel... ! »

J'ouvris alors rapidement ma main droite, et insufflais un rapide flux magique, qui devint bleu clair. C'était le pouvoir aqueux. Mais soudain, comme je m'y attendais, ma main me fit atrocement souffrir. Le flux se stoppa immédiatement, comme pour me dire « Stop, ta main ne peux plus produire de magie, ou en tout cas, plus assez ! »

J'eus un réflexe simple, bref : celui d'aller chercher ma lame, placée contre la paroi. Je fonçai vers celle-ci, quand un autre Sakdoss s'en approchait lui aussi, voulant certainement s'en emparer.

« Ah non, tu ne l'auras pas, mange ça ! »

Je lançai un véloce coup de poing sur mon ennemi. Instantanément, il fut projeté à terre. Je récupérai mon arme, et plantai instinctivement le premier monstre. Je savais que ces créatures n'étaient pas très résistantes. La deuxième me griffa le visage, d'un geste vif. Je plaçai rapidement mon bras sur ma face pour m'assurer qu'aucune blessure de grave n'y prenait place. Un seul réflexe, une seule chance : je projetai mon épée vers le monstre, qui ayant écarquillés ses yeux, se fit planter sur la paroi constituée de roche dure.

Je me laissai tomber à terre et perdis connaissance, dû au trop grand nombre d'efforts subis dans la demi-journée. C'est ce moment que Saria choisit pour revenir, de la nourriture dans les mains. Elle accourut puis ouvrit sa bouche, qui laissa s'échapper une parole :

«- Misaki, mais qu'est-ce qui s'est passé, ici ?
- Hung, la... laisse, c'est r-rien... finis-je par dire, dans un grand effort.
- Ne me dis pas que tu as encore utilisé ta magie, ou plutôt que tu as essayé ?!... Je t'avais bien dis de ne pas...
- Tu aurais préféré que je meure ? Deux Sakdoss m'ont attaqué, pendant que je me baladais. Je... j'ai voulu utilisé ma magie, mais sur le coup... J'ai vite renoncé, quand j'ai vu la suite... Ah... Mon bras est foutu, je ne peux même plus le bouger, regarde son état.
- Ce n'est pas très beau à voir... Même l'intérieur de ton bras a été brûlé par la magie, tu n'es pas habitué, il va falloir que tu modère ton utilisation, hein ?... Allez, je vais m'occuper de ça.

La même boule verte que la dernière fois fit son apparition, juste devant mes yeux ébahis, elle grossissait à vue d'oeil, puis Saria vint l'apposer sur ma paume. Cette magie aspirait toutes blessures, internes ou externes, et ce instantanément. La douleur disparaissait petit à petit... Néanmoins, il restait une petite marque, mais rien de bien grave.

- Voilà, tu ne pourras encore pas lancer de sorts, mais ton bras est utilisable.
- O.K., merci ! »

Je conclus la discussion sur ces mots, pris mon épée, mon bouclier, mangeai un petit peu puis me mis en route aux côtés de mon « entraîneuse ». Pendant notre long et assommant voyage, je posai une interrogation à la Kokiri.

«- Tu as idée d'où pourrai se trouver la première pierre ancestrale ?
- La première, c'est moi qui la possède, tout simplement. Regarde.

Le joyau était... couvert d'une lueur verte et irréelle. La dorure qui la recouvrait était splendide, et la couleur de la pierre était profonde, si claire que l'on pouvait voir au travers. Elle dégageait de la clairvoyance, c'était sans conteste une pierre sacrée, celle de la forêt.

- Elle me rappelle la couleur de tes yeux, Misaki : Pleine de bonté, de clarté, sourit-elle.
- Ah bah merci, c'est gentil, lui répondis-je d'un sourire, moi aussi.
- Allons voir la tribu Goron, ce sont eux qui possèdent la deuxième pierre : la pierre ancestrale de feu, le rubis Goron.
- D'accord, je te suis... Mais, j'aurais simplement une question, une seule...
- Ah, et qu'est-ce c'est ?
- Heu... Tu penses qu'un jour je pourrai rentrer chez moi, rejoindre les miens ?
- Alors là, je ne sais pas... On verra ça plus tard, mais ne t'inquiète pas, ce n'est qu'une question de temps !
- Merci de me remonter le moral, c'est sympa.

Après avoir appris quelques éléments que me réservait mon imposant périple, nous nous dirigeâmes alors vers de nouvelles contrées, vers le chemin du Péril, vers le village Goron. Ma quête serait longue, je le savais...