Un infime rayon de soleil traversait les feuillages de la forêt, venant éblouir mes lourdes paupières, tombées sous le poids des rêves. J'ouvrais lentement ces dernières, mais sûrement. Une silhouette était penchée au dessus de moi... Mes pupilles de jais se dilatèrent d'un coup. Étonné et lent à la fois, je fis une roulade sur le côté, pris mon bouclier et mon épée, et pointai celle-ci vers le corps.

«- Hé, mais qu'est-ce que tu fais ? Calme-toi !
- Ho... Désolé, je... je ne suis pas entièrement réveillé, Saria.
- Ce n'est pas grave. Prends tes affaires, nous partons, même s'il est encore très tôt.
- D'accord, fis-je d'un ton somnolent.
- Tu es drôle, regarde-toi !

Je vis mon chapeau par terre et le remis immédiatement, je savais que mes cheveux étaient ébouriffés le matin, mais ce n'était pas une raison. Bref, je me relevai et suivis la jeune Kokiri. Nous sortîmes du tunnel où nous nous étions engouffrés. Je sortis, accompagné de ma comparse, et ce que je vis était majestueux : de très belles terres se dessinaient à l'horizon ; un ciel bleu azur, une végétation verte comme jamais, un soleil brillant comme toujours... Rarement j'avais vu un si joli paysage.

- Eh bien, tu es surpris ?! C'est Hyrule, après tout.
- Oui... oui, tu as raison. Allons-y. »

Après de longue minutes de marche, Saria m'expliqua brièvement le chemin que nous aurions suivis : nous devions retrouver les trois pierres ancestrales afin d'accéder au temple du Temps, et tout cela pour que je puisse brandir l'épée de légende : Excalibur ! Je l'écoutai longuement, jusqu'à m'apercevoir d'un détail qui ne me laissais pas indifférent.

«- Heu... Saria ?!... Il y aura peut-être un problème, une fois rendu au temple. Nous avons besoin de l'ocarina du temps, que la princesse Zelda détient.
- Mais de quoi tu parles ? La princesse n'a jamais détenu cet « ocarina du temps » ! L'objet que tu m'indiques n'existe pas, rétorqua-t-elle, surprise.
- Pourtant...
- Pourtant... ? reprit-elle.
- Non, non... Oublie ça.

Alors quelques objets, ou évènements différaient du jeu jusqu'ici ! Je devais rester sur mes gardes. Ce monde que je semblai connaître sur le bout des mes doigts, ne me disais absolument rien ; mais pourtant, je me trouvais sensiblement à Hyrule, au même endroit !

Je continuais ma route, accompagné. Au fil des minutes, un cri strident vint interrompre notre voyage. Saria fut plus rapide que moi.

- Misaki, ton premier combat approche !
- Q... quoi ?!
- À tout à l'heure, rétorqua-t-elle, un sourire radieux aux lèvres.
- M-mais attends, ne me laisse pas, je ne sais même pas ce que c'est ! répondis-je, affolé. »

Un immense Peahat volait vers moi, assuré de sa victoire. Son assurance me paraissait juste. Mais je n'allais quand même pas subir une défaite après avoir appris à me défendre convenablement en ce monde - et surtout que mon périple venait juste de débuter ! Une suite de pensées défilait dans mon esprit puis je me concentrais, longuement. Je tentai désespérément d'actionner mes pouvoirs magiques. Et c'est là qu'une lumière bleue apparue soudainement au creux de ma paume.

Bleue ?! Je choisis alors cette couleur, d'autant plus que c'était la seule magie offensive que je n'avais pas testée. La magie prit forme, s'intensifiait, donnant naissance à une énorme sphère difficilement maîtrisable. Je tentai de la réduire au maximum, jusqu'à ce que je puisse la contrôler suffisamment. Une vague d'énergie influait dans mon bras droit ; je choisis ce moment pour lancer ma boule aqueuse sur l'ennemi.

Elle éclata instantanément sur celui-ci, mais une réaction dont je ne m'attendais en aucun cas fit son apparition. Le corps du monstre gela entièrement au contact de la magie... Ma seule réaction après avoir été surpris par ce phénomène, fut de composer une petite flamme dans ma main pour rapidement venir à bout de mon ennemi imminent. Le feu, version miniature, intensifia son ampleur qui devint suffisante puis je tentai de prendre du recul pour la lancer. Ce que je fis. Je balançai donc ma concentration de magie qui, au contact du monstre, explosa vivement et bruyamment.

Le monstre souffrait et laissa son corps s'écraser au sol, ce qui eu pour effet de stopper sa brûlure. Ce montre m'ennuyais sérieusement à parer ma magie qui aurait due être décisive, en outre : l'éliminer. Je créai donc la troisième magie offensive du monde d'Hyrule : la foudre. Je fonçai sur le monstre, en créant instinctivement la boule d'énergie dorée, à la bonne envergure. Au lieu de la lancer, je la gardai précieusement dans ma main, allai directement au contact du monstre pour le lui apposer cette magie, d'un pouvoir extrêmement bien dosé.

« Plus le pouvoir est dosé, plus le coup reçu avec celui-ci est puissant. » Saria me l'avait longuement expliqué, alors que je m'entraînai sur les différentes magies. Je pensai que mon coup serait beaucoup plus puissant que les concentrations magiques précédentes.

« Prends ça, saleté, dis-je, comme pour provoquer le Peahat. »

Le choc fut imminent et sublime : une lueur jaune de toute beauté pénétrait à l'intérieur du monstre, suivit d'un long cri. Je retirai ma main, me jetai en arrière, puis tombai. La plante ankylosée tomba à terre. Je me relevai et pris mon épée, bien que difficilement, puis me jetai sur l'énorme ennemi. Je me fis énergiquement électrocuter et rejeter vélocement en arrière. Je regardai ma main, enlevai la mitaine qui la couvrait, puis découvris une brûlure noirâtre. Je n'arrivai plus à me lever convenablement et le monstre approchait à grand pas, ayant résisté à l'électricité qui l'avait parcouru.

Je croyais mon heure arrivée quand soudain, une silhouette passa au-dessus de mon corps abîmé... C'était Saria ! Elle venait m'aider.

«- Sa... Saria ! Merci !
- Ne me remercie pas, c'est normal, sourit-elle.
- Hung...

Une énorme plante toute couverte de ronces émergea du sol, puis entoura rapidement l'ennemi qui fut monstrueusement écrasé. Le monstre éclata en agonisant, preuve de sa défaite... Elle le vaincu facilement..., comparé à moi, qui l'avait difficilement blessé.

- Merci !
- Mais de rien.
- Au fait, tu n'avais pas dis que seuls trois types de magies existaient ici ? Alors comment maîtrises-tu la végétation ?
- Tout simplement parce que je suis la sage sylvestre.
- Ah O.K. !... Mais comment j'ai pu obtenir ce pouvoir, tout à l'heure, quand je n'arrivais pas à manier mon épée ?
- Alors ça, je ne sais pas... Peut-être que tu es spécial... Ou alors peut-être était-ce un simple coup de chance. Je ne suis même pas sûr que tu sois apte à recommencer.
- Ouais, d'accord. Dans ce cas, je n'ai rien dit. Je mise tout sur la chance de débutant, soufflai-je.
- Cette hypothèse me parait bonne, mais elle reste à prouver. Tu as besoin d'aide ?

Elle me leva puis m'aida à marcher jusqu'à un endroit sûr, hors de danger.

- Merci.
- Arrête de me remercier, un peu !
- Hum, conclus-je la discussion. »

Le soleil atteignait son point le plus haut, le zénith, pendant que nous nous reposions suite à notre combat. Ce premier affrontement m'aura beaucoup appris. Nombre de monstres seront plus fort que celui-ci, j'aurai donc tout intérêt à devenir plus fort.