Une fois éveillés et régénérés du minimum que nous le pouvions, nous nous mîmes en route jusqu'à dépasser les deux poteaux de bois surmontés de lambeaux carmins. Nos pas s'enfonçaient dans le sable, nos corps surpassaient la chaleur, et nos esprits, eux, surmontaient toutes les difficultés, imaginables ou non. Nous avancions lentement, pendant qu'un grand voile de sable nous couvrait partiellement la vue.

Nous arrivâmes alors à l'impressionnant « Colosse du désert », tandis que le soleil nous soumettait sa retombée dans les cieux. J'observai tout de même ce lieu, attentivement : un sable doré s'étendait au sol à perte de vue. Quelques rochers prenaient place ça et là, accompagnés de leurs ombres, ainsi que de quelques Leevers enfouis de moitié en la masse sablonneuse. L'endroit tout entier était encerclé par d'immenses falaises, formant des parois, emprisonnant ce lieu. Trois ou quatre palmiers stagnaient, à moitiés cachés par un gigantesque roc. Mais ce qui m'impressionna le plus, c'était cette gargantuesque statue, représentant une femme au visage doux, mais à l'esprit terrifiant...

«- Désolé d'interrompre votre enthousiasme devant une telle sculpture, mais n'oubliez pas votre objectif.
- Nabooru ? dis-je, surpris. Tu n'es pas partie ? Tu nous accompagnes, alors !
- Exactement, il n'y a que les idiots qui ne changent pas d'avis, et puis... je sais ce que renferme ce temple. Plus nous seront nombreux, plus le danger sera minime.
- Bon, eh bien... Allons-y, renchérit Pryscia.

Nous marchâmes pendant une dizaine de minutes, jusqu'à arriver aux pieds du colosse de pierre. J'indiquai tout de même à mes compagnons l'emplacement de l'oasis. Le chemin reprit après ma réflexion, et nous nous stoppâmes devant la source bienfaitrice du désert. L'astre ardent nous frappai, de son point culminant, et ce plus fort que jamais. Mais soudainement, Nabooru se plaça sur un îlot de terre sèche parmi cet océan de sable jaune. Ses sifflements se mirent à résonner dans ma tête : une jolie mélodie emplissait de bonté, et de qualité lyrique bien supérieure à toute autre. La Gerudo attendit quelques instants, longs instants... Mais aucune goutte, aucune trombe, aucune trace d'eau n'apparut...

- Mais c'est quoi ce bordel ? Pourquoi le bassin ne se remplit pas ?
- Bah ça, alors..., fit Nabooru, consternée.
- Laissez-moi faire. »

Link se positionna sur la parcelle de terre surélevée, en face de la source à présent asséchée appelée oasis. Puis il brandit son ocarina et souffla légèrement et délicatement dedans. Une jolie mélodie s'en échappa pour apaiser nos tympans de manière magistrale. La mélodie qui en émana était très simple : deux premières notes plutôt graves, puis une note plus aiguë. Cela se répéta deux fois et rapidement. L'ancien héros nomma « le chant des tempêtes ». La pluie commença soudainement à tomber, uniquement au dessus de cercle de terre inanimé : l'oasis. Il s'emplit furieusement vite, puis nous nous hydratâmes convenablement. Une fois ceci fait, nous remplîmes quelques flacons d'eau, d'eau pure. Je refroidis drastiquement la température du liquide via mon pouvoir des glaciers. Après avoir exécuté cela, Link et moi laissâmes la gente féminine se laver, tandis que nous discutâmes.

«- Bon... Comment comptes-tu braver les dangers du temple de l'Esprit ?... Ce qui est certain, c'est que je t'accompagnerai jusqu'au bout.
- Oh... Eh bien, merci à toi, Link. Parlons sérieusement : dans tout les cas, nous devons mettre au point une stratégie exemplaire, précise et donc efficace.
- Tu as tout à fait raison, partenaire, dit-il en souriant. Néanmoins, j'aimerai beaucoup que tu m'expliques ce plan.
- Bien sûr.

Nos compagnes venaient de finir leurs bains, donc nous prîmes leurs places pour finalement aboutir sur notre précédente discussion.

- Donc..., repris-je, nous devrons établir un plan d'équipe. Pour commencer, je placerai les attaquants, nous, devant la file, pour nous permettre de...
- Permet-moi de t'interrompre, mais placer Pryscia devant serai une excellente idée, parce qu'elle a une vision extrême, et connaît les moindres dangers de ce désert.
- Très bonne initiative. Alors, nous placerons Pryscia en première pour son acuité visuelle, dis-je en regardant mon coéquipier. Ensuite, nous te placerons toi en deuxième pour ton agilité, ton développement physique, et ta perception des dangers importants, par exemple. En troisième viendra moi, Misaki : tout simplement parce que j'ai le courage en moi, et c'est donc mon seul pouvoir particulier. En quatrième se positionnera Saria. C'est la seule pouvant soigner nos maux, ainsi que rassurer l'équipe en cas de désespoir, puis elle saura également bloquer des ennemis qu'aucun d'entre nous ne pourrait faire, si jamais cela arrive, pour nous éviter le pire. Et enfin, Nabooru sera en dernière place, pour nous protéger de toute attaque éventuelle, venant de l'arrière. Ses sens de perceptions sont hors du commun, lui permettant de sentir les dangers se manifester, même s'ils apparaissent dans son dos.
- Hé bien, tu es un véritable stratège, Misaki...
- Tu trouves ?
- Bien sûr, répondit trois vive voix.
- Ah ! C'est vous. Alors, vous avez tout entendues ? Et puis, pourriez-vous une fois répondues, nous laisser sortir, parce que c'est assez gênant..., rétorquai-je.
- Ta disposition est exemplaire, nous suivront donc ce plan.
- Cela nous permettra d'avancer en toute sécurité.
- Exactement, répondit Saria. Bien, on va vous laisser sortir, tout de même.

Une fois notre stratagème accordé, nous nous habillâmes, puis nous plaçâmes devant le colosse. Le temps défilait, mais je voulais absolument attendre l'aube pour pénétrer dans la construction. Le ciel de la nuit était magique, néanmoins, nous ne voyions pas grand-chose. Je décidai d'exécuter une magie de braise. La couleur marine du firmament était tellement pure, délicate, sobre, et protectrice que rien ne pouvait la rompre. Même les crépitements de ma flamme ne venaient briser cet équilibre parfait. L'astre doré montait lentement dans le ciel, puis soudain, il apparut, à petit feu. J'éteignis ma flamme rousse, puis m'apprêtait à suivre mes amis quand quelqu'un tapota dans mon dos...

«- Ah-ah... Très drôle, Link. Allez, arrête ça.

Il se retourna devant moi et me regarda, puis réagit de suite.

- Arrête quoi ? Je te rappelle que je suis devant, et que je n'ai rien fait !
- Hein ?! Mais alors qu...

Je n'eus pas le temps de finir ma phrase, et je reçu un énorme coup d'arme dans le dos. Je voltigeai et tombai dans la masse dorée : le sable. Je crachai quelques gouttes de sang, puis me relevai rapidement sous le joug de l'adrénaline. Je sautai devant mes amis, les regardai puis leurs demandai...

- Hé, est-ce que ça va ?... Qui a eu idée de me faire un coup pareil ? plaisantai-je.
- Misaki, regarde derrière-toi, fit Saria, apeurée.
- Pourqu...

La surprise fut effrayante : une masse de deux mètres de haut se tenait devant nous, entièrement recouvert d'une énorme armure grise et noire, maillée...

- À peine arrivés, à peine servis, hein ?
- Exactement, fit Link, qui se plaçait à côté de moi.

Je dégainai, sortis mon bouclier puis me préparai au combat. Link fit de même, et me dit en faisant tournoyer son épée en sa main :

- Alors... Prêt, partenaire ? »