Note de la fic : Non notée

Entre_deux_mondes_:_la_quete_d__une_vie


Par : Pseudo supprimé
Genre : Inconnu
Statut : C'est compliqué



Chapitre 15


Publié le 19/08/2013 à 01:11:33 par Pseudo supprimé




Je ne fus pas surpris de voir que le couloir était vide, lui qui d'habitude était traversé par des dizaines de personnes. Je trouvais cela anormal ; et c'est pris d'un étrange pressentiment que je m'approchais de la cellule de frère Thomas. Elle était voisine à la mienne, du même coté du couloir.

Je poussai la grinçante porte et fis trois pas à l'intérieur de la pièce. Je ne pus en faire plus, je me stoppai, mon visage devînt pâle et une étrange grimace s'y dessina. Face à moi se jouait un spectacle auquel je n'avais encore jamais assisté. Sur le lit était étendu frère Thomas, dans sa robe de chambre. Un liquide rouge était étalé autour de ses lèvres, lui couvrait les mains, mais formait aussi une grande auréole sur son vêtement.

Choqué, je m'approchai de lui. Sans dire mot, je posai mes doigts sur son cou pour prendre son pouls ; il ne respirait pas. Je fis glisser ma main jusqu'à un déchirement dans sa robe et écartai le tissu. Une longue plaie lui traversait l'abdomen, son ventre était aussi déchiré que le tissu, cela saignait beaucoup. Voir ce corps allongé, dont le sang coulait coulait abondamment me dégouta ; et je reculai bien vite. Pris de nausée, n'arrivant pas à comprendre ce qui s'était passé, je fis un signe de croix sans pour autant réellement prier, pour respecter mes conviction. Puis je tournai le dos au cadavre et me dirigeai vers une seconde cellule, celle du frère Mathieu, sur ma droite. En ouvrant la porte, je voulais absolument m'ôter d'un doute. Malheureusement, j'eus du mal, la porte buta contre quelque chose ; et je n'arrivais pas à l'ouvrir.

C'est en poussant lentement, mais plus fort, que entrebâillement s'élargit. A mon grand regret, ce ne fut pas pour le meilleur. En jetant un coup d'œil à l'intérieur de la pièce, j'aperçus une tête. Oui, parfaitement, une tête. Celle du père Mathieu, mais sans le corps, baignant dans le sang. Mon organisme réagit plus vite que moi. Mon estomac fut pris d'une crampe, mon dos se courba, ma bouche s'ouvrit, de la bile s'écoula sur le sol.

Aussitôt que ce se fut stoppé, je refermai la porte et me mis à courir dans le couloir. Deux morts dans l'abbaye, c'était impensable ; et il pouvait y en avoir plus. Une seule personne pouvait répondre à mes questions, l'abbé. Enfin, c'est ce que je me disais. C'est bien pour cela que je me précipitai vers sa propre cellule, bien plus loin, dans une autre partie du bâtiment.

Je courrai à travers les couloirs, vides de toute vie. Les bougies sur les murs n'avaient même pas été éteintes et certains murs, habituellement gris, étaient inexplicablement tachés de sang.
Dès que je fus arrivé à destination, je ne me stoppai pas devant la porte, mais l'ouvrai à la volée. Je fus à la fois rassuré et effrayé de voir que la pièce était vide. Où pouvait-il bien être ? La réponse s'imposa d'elle-même dans mon esprit, je me mis à courir vers le bureau de l'abbé. Ce bureau, je n'y étais entré que deux fois dans ma vie, c'était le lieu où l'abbé recevait les visiteurs, ou s'entretenait avec les pensionnaires de l'abbaye, quand il le fallait. Je voulais absolument le trouver, vivant. Le bureau n'était pas loin, et je courrais l'esprit chargé. Je ne faisais plus attention à ce qui m'entourait, et en passant un détour de couloir, je trébuchais.

Alors que je m'étalais de tout mon long, ma tête entra en contact avec quelque chose de mou. La simple vision d'un corps inerte au beau milieu du couloir suffit à m'effrayer. Je reculai tout en restant à quatre pattes. Il n'y avait pas un, mais quatre moines morts, devant moi. Et ce n'était pas tout, je n'avais pas encore levé les yeux, je ne l'avais pas encore vu.
Au fond du couloir, se tenait debout une personne vivante, enfin...en quelque sorte. Son crâne était à moitié chauve et laissait bien transparaitre les reliefs de l'os. Tout comme son corps, si maigre qu'on aurait pensé qu'il n'avait pas mangé depuis plusieurs semaines. Sa mâchoire presque pendante permettait d'admirer ses gencives dénuées de dents et l'ensemble de sa peau semblait avoir été brulée, cloquant à de multiples endroits. Était-ce réellement possible ? C'était le même que dans mon cauchemar, là, parfaitement réel, à seulement quelques mètres de moi.

« J'ai...mal...je...souffre, se disait-il à lui-même.»

Je le fixais, il me fixait lui aussi, mais finit par me tourner le dos et disparu au détour du couloir. Sans perdre de temps, je le suivis, tout en me sachant proche du bureau de l'abbé. J'enjambai les corps et tournai dans la même direction que lui. Au loin, je le vis pénétrer dans une pièce. Mon sang ne fit qu'un tour, c'était dans le fameux bureau qu'il venait d'entrer. Levant ma bure plus haut et sprintant comme jamais, j'arrivais devant l'entrée. N'ayant aucune envie de me faire discret, j'y pénétrai moi aussi. Je me stoppais à l'intérieur, à bout de souffle, face au monstre que je poursuivais. A ses coté, sur le sol, le corps inanimé de l'abbé, était appuyé contre un mur. Était-il mort ? En guise de réponse, le monstre ramassa une arme sur le sol.

«la mort... »
« je souffre. »
« Aide-moi... »

Il leva la lame de son épée et se jeta sur moi. Effrayé, je reculai et tombai en arrière en me prenant les pieds dans un tapis, évitant ainsi de me faire trancher. Mon esquive avait été miraculeuse, il ne réitéra pas son attaque. Alors que je me relevai, le monstre s'approcha d'un grande armoire, sur ma droite ; et l'ouvrit lentement. Elle contenait de nombreux parchemins, des plumes, des livres...et un long coffret en bois. Il 'attrapa et me la lança, celui-ci atterrit à mes pieds. Tout en gardant un œil sur lui, je m'accroupissais pour l'examiner. La bois était de bonne qualité, mais ce coffret ne portait aucunes inscriptions. Voyant que le monstre ne bougeait pas, je me permettais de l'ouvrir.

A l'intérieur, enroulée dans la soie rouge, se trouvait une épée. Mon visage se reflétait sur une magnifique lame faite d'un métal semblable à de l'argent. Une tête d'oiseau, en argent, finement reproduite, était placée au départ de la lame, mais également à la place du pommeau, en plus petite. La fusée de l'arme, ornée de signes incompréhensibles, était courte, un adulte ne pouvait probablement pas la tenir à deux mains. En voyant cette arme, je ne pus que me demander ce qu'elle faisait ici, dans cette abbaye ou toutes armes étaient interdites. Et pourquoi ce monstre me l'avait envoyé ?

« Prends l'épée ! M'ordonna la créature.
-Non, répondis-je, me refusant à me servir d'une arme.
-Prends...ou meurt.
-Dieu est avec moi.
-Comme j'ai tué les autres.
-Je...ce n'est qu'un rêve, un autre cauchemar.
-Sauvagement...assassinés. Saisis !
-JAMAIS ! Criais-je, effrayé. »

Et il s'avança vers moi, l'air menaçant, en levant son arme au dessus de sa tête. J'étais terrorisé et toujours accroupi. A ce moment précis, alors qu'il allait probablement me tuer, je...je ne sais vraiment ce qui m'a pris. J'ai subitement saisi l'épée, j'étais paniqué ; et je l'ai tendue entre moi et le monstre. Avant même que je m'en rende compte, je lui avais transpercé le ventre. Je n'ai pas tout de suite compris ce que j'avais fait, je me suis relevé, sans lâcher l'arme. Du sang me coula sur les mains, le monstre lâcha son épée, puis nous nous regardâmes. Je ne sais pas de quoi j'avais l'air, mais le monstre, lui, se mit à rire.

«Mes plus sincères félicitations mon enfant, me dit-il d'une voix plus humaine que précédemment. »
« Cinq ans, cinq longues années. On peut dire que l'attente en valait la peine.»
« Pauvre de toi, l'ignorant. Mais tu as pourtant suivi la voix du Père. »

Il parlait seul, je n'osais pas lui couper la parole, pensant qu'il allait surement mourir. Mais il ne mourrait pas et continuais de parler, il semblait soudainement plus intelligent que précédemment.. 

« Mon dieu, je n'y comprends plus rien...me dis-je à voix basse.
-Et ce n'est pas ce dieux là qui te donnera une réponse.
-Qui êtes-vous ?
-Mon nom ne te dirait rien.
-Vous avez donc un nom ?
-Je ne suis que celui qui t'a aidé.
-Mais...en quoi ?
-Sans moi, tu ne l'aurais probablement jamais récupérée.
-De quoi parlez-vous ?
-Cette lame, que j'ai dans le corps, c'est la tienne. Sans moi, ils ne te l'auraient jamais rendue.
-Vous, les morts, cette scène...tout ceci n'est qu'un autre de mes rêves.
-Un rêve ? Certainement...un rêve où le monde s'écroule, l'apocalypse.
-Réveille-toi ! Réveille-toi ! Réveille-toi !
-Bien deviné, tu rêves.
-Comment est-ce que je me réveille ?
-Comment te réveiller ? Simple, tu n'as qu'une chose à savoir.
-Laquelle ?
-Ce n'est pas moi qui a tué ces gens.»
-Qui ?
-Toi ! »

Et l'effet fut immédiat. Vous savez, la sensation de réveil, lorsqu'on a l'impression d'ouvrir les yeux pour la première fois, que nous avons comme un gros spasme ; j'eus la même chose. En quelque sorte, je me réveillais, mais je n'étais pas dans mon lit. J'étais debout, dans une pièce assez grande. Les murs était en pierre, le sol aussi, mais ce dernier était recouvert d'un grand tapis brun. Un grand bureau prenait beaucoup d'espace dans cette pièce, et deux immenses armoires étaient positionnée de façon à être contre le mur, de chaque cotés de ce bureau. Quoi qu'il en soit, j'étais donc debout, avec près de moi, un coffret ouvert sur le sol. Je tenais un objet dans mes mains et l'abbé me faisait face. Une seule chose me séparait de lui, ma lame...

« Gabriel...pou...pourquoi ? Me dit-il, la larme à l'œil.
-Je...je...»

La situation m'échappait totalement. Que se passait-il ? Ce n 'était pas réel ! Cela ne pouvait pas l'être. Les larmes perlèrent sur mes joues

« Tu nous as...trahi ?
-Je...ce...ce n'est pas moi.
-Mais...pourquoi ?
-Je suis désolé...vraiment...je...NON ! »

Les yeux de l'abbé se fermèrent, il rendit l'âme devant moi, je venais de le tuer. Lentement, je retirais ma lame de son corps, et l'allongeais sur le sol, les yeux baignés de larmes. Je contemplai son visage si triste, puis abaissai ses paupières à l'aide de mes doigts. J'eus à peine fini mes gestes, qu'un son se fit entendre derrière moi. Je me retournai, un homme se tenais à la porte. Il remarqua tout de suite mes mains couvertes de sang ainsi que mon épée ; et bien sûr le corps de l'abbé à coté de moi.

« Tous...c'est toi qui les a tué ? Me demanda le frère Christian, effrayé.
-Tous ? Non...je...ce n'est pas moi, j'ai...
-Ne m'approche pas ! »

Et il partit en courant. Paniqué, je me relevai vite et partis à sa poursuite en lui lançant un « Attends ! ». Je sortis dans le couloir, à sa poursuite. Au détour du couloir, je dû enjamber les corps qui étaient présents dans mon rêve, qui se révélait ne pas en être un. Le frère Christian me savait derrière lui, et continuait de courir, pour s'échapper.

«Non, Attends !
-Laisse-moi, démon ! »

Et c'est ainsi, en le poursuivant, que je me retrouvai à l'extérieur, devant la grille d'entrée de l'abbaye. Là, à quelques mètres devant moi, le frère Christian rejoignit un groupe de trois autres moines.

« Frère Gaspard, Frère Frédéric, Frère Jérôme, le ciel soit loué. Il est après moi, Gabriel, c'est lui qui est à l'origine de ce carnage.
-Comment ?! S'insurgea l'un d'eux
-Je n'aurais pas cru ça possible...
-Laissez moi vous expliquer, dis-je en m'approchant. »

Alors que j'avançai, frère Jérôme attrapa une vieille fourche qui trainait vers lui.

« Arrière ! Démon ! Cria-t-il en la pointant vers moi.
-Mais...écoutez moi...je
-Tu n'es pas Gabriel, tu n'es qu'un monstre maléfique. Satan !
-Moi ? Satan ?
-Meurs ! »

Je croyais cela impossible, mais il s'avança avec sa fourche, et m'attaqua. De peur, je reculai, et tombai comme dans le bureau. La fourche du moine se planta dans le sol, son regard était mauvais, haineux. Mes yeux s'emplir de larmes, et alors qu'il enleva la fourche du sol, je me relevai et mis à courir, loin, très loin d'eux, hors de l'abbaye.

Dans un premier temps, je me mis à suivre le chemin. Mais de peur qu'on me pourchasse, je pris le risque de m'enfoncer dans la forêt qui bordait ce long chemin de terre. Mon trajet était simple, aller tout droit, fuir, qu'on ne retrouve jamais le démon que j'étais devenu.

Au bout d'une demi-heure, je m'étais enfoncé loin, là où la lumière peinait à passer entre les branches des arbres. Je décidais qu'il était temps de prendre une pause. Je me stoppai et m'assis sur une grosse racine d'arbre sortant du sol. Je pouvais enfin respirer, penser, me lamenter. Enfin...c'est ce que je pensais sur le moment, jusqu'à ce que j'entende ce grognement, dans mon dos.

Une chose se jeta sur moi, s'accrochant à mon dos. Pris de panique, je me relevais, ma la bête me mit à terre, déchirant ma bure à l'épaule. Alors qu'elle s'amusait avec le bout de tissus récolté, je me retournais, totalement apeuré, ne me rendant même pas compte que j'avais lâché mon épée. Un loup me faisait face, prêt à me tuer.

L'animal bondit sur moi, je tombai en arrière sous son poids. J'essayai de repousser sa gueule avec mes main, mais c'était difficile et risqué. Ses griffes me rentraient dans la peau, m'arrachant ainsi d'horribles cris. L'animal allait bientôt finir par me croquer une main, ou le visage. Me débattant, je sentit quelque chose tomber à coté de moi. Je ne pris pas le temps de tourner la tête pour vérifier, mais le loup se stoppa il tourna la tête à ma gauche, et se reçut une pierre sur le museau. Il prit soudainement la fuite. Contant de cette chance, je me relevai, le vêtement déchiqueté et le corps couvert de profondes griffures. Je regardai dans la direction dont les pierres étaient venues, un homme s'avança à travers les arbres.

« Merci...
-Tu me remercieras plus tard, le coin est dangereux, surtout pour un enfant. »

Il me fit signe de le suivre, je le suivis.

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