Note de la fic : Non notée

Entre_deux_mondes_:_la_quete_d__une_vie


Par : Pseudo supprimé
Genre : Inconnu
Statut : C'est compliqué



Chapitre 11


Publié le 19/08/2013 à 01:11:33 par Pseudo supprimé

Funeste destin

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Tous morts...il ne restait que moi.
Dans un sens, cela avait été prévisible. Peut-être pas pour vous, mais pour moi cela l'était. Presque aussi prévisible que ce qui arriva par la suite.

D'un geste impeccable, je fis fendre ma lame sur le monstre, qui la stoppa à main nue. Il me rejeta avec une force incroyable, mon bras fut repoussé sans que je n'y puisse rien. Mine de rien, ses muscles atrophiés ne l'étaient pas autant que je le pensais.

Il disparut une nouvelle fois, je sus ce qu'il me resta à faire. Je me mis à courir pour lui échapper, sans réfléchir, en direction d'une immense colonne de pierre. Ce monstre aime utiliser les mêmes tours, cela tombe bien, moi aussi. Tout en me tenant le ventre (qui était bien plus douloureux que mon dos), je posai mon pied sur la pierre et commençai mon ascension ; sans m'attendre à ce qu'il sorte de nulle part et me tombe dessus.

Apparu dans les airs, mon ennemi tendit sa main pour s'accrocher à moi, ou me toucher. C'est en prenant appui sur la colonne que je me jetai en arrière, tête la première vers le sol afin d'esquiver ; bien qu'il ait été assez rapide pour déchirer mon habit à l'épaule. Il ne me resta plus qu'à lâcher ma blessure et tendre ma main libre derrière ma tête. Elle entra en contact avec le sol, je pliai légèrement le bras et donnai une impulsion pour me jeter en arrière, puis atterrir à genoux alors que mon adversaire retombait devant moi.
Ne voulant manquer aucune occasion, je chargeai, lame en avant. Il ne bougea pas, sont corps fut transpercé ; ce qui lui arracha un léger cri. Parti dans l'idée de faire souffrir ce monstre, je déplaçai lentement ma lame dans sa plaie. Son acide noir coulait à flot, mes mains brulaient mais je n'en avais que faire.

« Joyeuse agonie, monstrueuse pourriture. »

Il me répondit par un cri grave, pas de douleur, plus celui d'une bête, un rugissement animal. Alors qu'il exaltait ses grognements, du pus commençait à s'échapper de la cicatrice qu'il portait. Lentement, sa peau se déchirait. Je fus stupéfié lorsque son abdomen s'ouvrit en dévoilant comme une immense bouche, alors qu'une ombre nous entourait peu à peu. Ma lame se retrouva plongée entre deux rangées de dents, dans l'obscurité de cette étrange chose qui semblait être sans fond. Avant même de m'en rendre compte, je me retrouvais seul avec lui, perdu dans une immensité ténébreuse. Pourtant, je le voyais distinctement. Je pus apercevoir cette bouche grandir au point de dépasser la largeur de son hôte. Je me sentais engourdi, comme quand on vit un mauvais rêve qui nous semble proche de la réalité. Cela ne m'empêcha pas de me jeter en arrière afin d'éviter de me faire déchiqueter par cette mâchoire meurtrière.
Mon dos entrait en contact avec le sol, que je parvenais à apercevoir. En une fraction de seconde, au moment même où je m'étais écarté, tout était réapparu. La créature, dotée de son répugnant et étrange appendice, était toujours là. Ce fut à son tour de me charger, sans que je ne me sois relevé. Je dus me remettre debout très vite et manquai de glisser sur une petite flaque de sang formée sur le sol. J'eus une seconde pour décider de quelle manière j'allais faire face à cette mâchoire grandissante, qui paraissait si peu réelle.

Alors qu'elle allait se refermer sur moi, que l'obscurité m'avalait à nouveau, je lâchais mon arme et tendais mes bras de chaque cotés de mon corps. Des dents percèrent les paumes de mes mains, je réussis à les empêcher de me broyer. Mais après cela, à part tenir bon, qu'est-ce que je pouvais encore faire ? Rien. Pourtant, alors que mon sang coulait jusque sur mes bras, je persistais à résister à cette mâchoire qui tentait de me tuer. Peine perdue, d'autant plus que je faiblissais à chaque instant. Les auréoles de sang sur mon haut, le filet rouge s'échappant du coin de mes lèvres, ce liquide se répandant sur mes bras, résultant de la perforation de mes mains ; autant de blessures que mon corps ne pouvait pas supporter. J'ai vécu pire, peut-être même trop de fois. Mais la différence est grande entre le champs de bataille et...cela.

Je lâchai un cri, puissant et grave, qui masqua les grognement de la bête. Mais même à cela, je n'y eus pas droit. Seulement quelques sons sortirent de ma gorge, après cela je me mis à toussoter. La pression qu'exerçait la mâchoire sur mes bras, ses épaisses dents jaunâtres, la créature en elle même, tout venait de disparaitre. Il ne restait d'elle que quelques cendres collées à moi à cause du sang et éparpillées sur le sol, à mes pieds. Ne soyez pas naïf mon cri lancé par désespoir ne s'était pas changé en cri de la mort, vous pouvez en être sûr. Moi même, alors déstabilisé, je l'ai su à l'instant. Comment ? Me direz vous. Tout simplement parce que l'ombre s'était levée et qu'une personne était assise sur un banc non renversé.

« On a beau les rendre intelligents, ils finissent toujours par reprendre leurs bas instincts, dit-elle d'une voix résonnante, prouvant que j'avais affaire à un homme. »

Sur le moment, je n'aurais pas pu vous dire s'il s'agissait d'un humain ou d'un autre monstre, tant sa toge lui masquait parfaitement bien le visage. Sur le moment, je n'ai même pas réfléchi, j'ai ramassé mon arme à l'aide de ma main percée, et j'ai couru vers lui. Ami ou ennemi, s'il avait pu faire disparaître cette créature aussi facilement, ce n'était pas bon pour moi.
Lancé dans ma course, je ne m'arrêtai pas. Me voyant courir, il se leva. Arrivé à deux mètres de lui, je ramenai mon bras en arrière, puis balayai l'air d'un puissant coup horizontale au niveau de son torse, qu'il esquiva en se baissant. Bien sûr, je ne m'arrêtais pas et sautais sur le banc pour le frapper d'un second coup, plus rapide cette fois. Il esquiva à nouveau, en ne faisant qu'un pas, comme s'il avait su que j'allais faire. Quand à la suite, faisant fi de ma troisième tentative, il m'attrapa le bras et me fit violemment descendre du banc. Je tombai sur le sol, le coude en avant, et roulai sur le coté pour esquiver un éventuel coup, qui n'arriva pas. Il ne semblait pas vouloir me frapper, je me relevais tout en étant méfiant.

« Qui êtes-vous ? Lui demandais-je sur un ton assez agressif.
- Mon nom ne te dirait rien. »

C'est à ce moment qu'il m'a eu. Son poing percuta mon thorax, je partis en arrière et tombai sur le sol, le souffle coupé. Dix masses qui me tombaient dessus, cela m'avait fait le même effet. Il avait dû me casser quelque chose, j'en étais certain. J'essayai de me relever, mais mes bras me lâchèrent avant que cela se fasse. Pourtant, mon épée restait serrée dans mon poing. Il m'était également impossible de dire un mot, ma gorge se remplissant de sang, que j'expulsais par grande flopée à travers ma bouche. Il s'approcha alors de moi, ou plutôt de la mare de sang sur laquelle j'étais allongé, et s'assit à mes cotés. Au loin, derrière lui, je pouvais voir l'enfant, toujours inconscient.

« Tu as quelque chose que je veux »

J'essayais de répondre, mais ne réussissais qu'à vomir mon sang. Il le voyait et n'attendait aucune réponse de ma part.

« Donne moi ton arme.»

J'avais peur d'avoir compris. Malheureusement c'était impossible.

«Tu vas mourir, je n'aurais qu'à l'arracher à ton cadavre. Triste fin, tu aurais eu une faible chance d'atteindre ton but...»

C'était bel et bien ce qui allait arriver, mais je ne pouvais pas permettre cela, quoi que soit l'usage qu'il comptait en faire. Je commençais à avoir froid, mon teint devait être bien pâle. Inutile de me voiler la face, la mort m'emportait, je ne pouvais pas y couper cette fois-ci. Cela ne me plaisait pas mais m'était venu à l'esprit en le voyant. J'avais un moyen de contrecarrer ses plans, grâce au petit. En parvenant à faire glisser mon arme jusqu'à lui, alors que je mourrai, c'est à lui qu'elle reviendrait. C'était une solution qui s'offrait à moi. La laisser à l'inconnu ou la laisser au petit. Je fis très vite mon choix. Parvenant à bouger mon bras, je l'élançais vers l'avant en le laissant racler sur le sol de pierre. La lame partit sous les yeux de mon ennemi, droit vers le petit.

Malheureusement, mon regard se troubla avant de voir le dénouement. Ma vue devînt sombre, mes pensée cessèrent.

Arneïs « Le Faucon » était mort.

Vous avez très bien compris, je venais de lâcher mon dernier souffle. L'histoire s'arrêtait là pour moi, mais pourtant, ne faisait que commencer.
C'est ce gamin qui m'avait mené dans cette église, c'est à lui que je venais de donner ma vie, ma lame. Croyez-moi, il n'y avait aucune bonne intention dans mon geste. En faisant cela, j'étais conscient de ce qu'il risquait d'endurer toute sa vie. Si l'inconnu ne le tuait pas.

Ce fut...mon ultime vengeance.


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