Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

Layla Wa Jeïel


Par : Warser
Genre : Action, Fantastique
Statut : C'est compliqué



Chapitre 7


Publié le 28/07/2012 à 08:13:26 par Warser

Le serviteur s'effaça après une courbette.
S'emparant du livre, Eagal l'ouvrit sur les dernières pages, et se servit un grand verre de jus d'aracoa, jetant un regard à la jeune fille toujours allongée. La nuit allait être longue. Alors qu'il allait se plonger dans la lecture des textes sacrés du Laïla wa Laïla, il vit Erena apparaître devant lui. Se réinstallant sur son siège, il lui lança un regard interrogateur.

- Tu travailles trop, lui fit-elle remarquer d'un ton léger. Repose-toi, un peu. Ah, et au fait, je voulais te dire : j'ai laissé échapper un garde tout à l'heure. Je voulais faire durer le troisième... Le dernier s'est dégagé et est parti à la nage. Pas pu le rattraper.
Se cachant le visage entre ses mains, Eagal se réfugia dans un instant de silence.
- Bon... Alors j'espère qu'elle se réveillera vite... Parce que va falloir partir. Dans trois jours, c'est deux divisions entières de chevaliers Wei qui débarqueront sur ma crique, très probablement.
Avalant le reste du jus d'aracoa de son verre, Eagal gardait les yeux à peine ouverts, son esprit ailleurs.
- Je la sentais pas, cette histoire. Enfin, j'imagine, qu'il y a des jours, comme ça, ou tout vous tombe dessus à la fois...
- Pauvre chou ! s'exclama Erena, une expression amusée sur le visage. Je peux faire quelque chose pour me faire pardonner? ajouta-t-elle avec une innocence feinte.
- Oui. Me laisser réfléchir. Là, je n'ai qu'une envie, c'est de ramener cette fille par le col dans le port le plus proche. Le problème, c'est que Tsvao serait capable de rester avec elle, à cause du Sanctuaire, lança Eagal avec aigreur. Et lui, ça me plairait pas qu'il y passe.
Erena eut un sourire.
- Tu es sûr que c'est seulement le Sanctuaire ?
- Évidemment c'est le Sanctuaire ! Impossible de s'attacher si vite à quelqu'un... Toujours est-il que c'est... fâcheux. oui, on va dire ça, fâcheux. Laisse moi, maintenant, Erena. J'ai des choses à finir avant l'aube.

Haussant les sourcils, Erena s'approcha du mage, raccourcissant peu à peu ses longs cheveux noirs, un sourire appuyé sur le visage.
- Mauvaise humeur ! Tu as surtout besoin de te détendre, moi je crois.
Eagal eut un geste de recul. Réalisant qu'il était temps d'utiliser des moyens plus radicaux, il leva la main droite, paume vers l'avant.
- Laisse moi ! lança le mage d'une voix qui se voulait forte et assurée, de petites étincelles bleues parcourant son bras.
S'arrêtant un moment, la succube éclata d'un rire franc, sous le regard dépité du mage.
- Des ordres formels ? Dans ton état? Tellement mignon...
- Non, je t'assure, j'ai vraiment du travail, poursuivit Eagal alors qu'elle s'approchait de lui, une expression enjouée sur le visage. Et puis non, je vais être dans un état pitoyable demain... En plus je suis épuisé, là... Enfin ! c'est moi l'invocateur ici, tout de même ! Et je...
Le flot de paroles du mage fut interrompu par un baiser langoureux d'Erena, qui le regardait à présent de ses grands yeux noirs, un sourire moqueur sur le visage.
- Voilà, c'est mieux quand tu ne dis pas de bêtises, chuchota-t-elle, enjôleuse.

Eagal perdait peu à peu toute volonté de lutter contre la succube qui l'enlaçait à présent, lui caressant le torse avec douceur au travers de sa robe de chambre. Avant de s'abandonner complètement, il eut la présence d'esprit de vérifier que les runes du pentacle tatoué sur son avant bras s'étaient bien éteintes. Au cas où.

***

De colère, le seigneur Molas froissa la missive urgente qu?un serviteur affolé venait de lui remettre. Frappant de son poing ganté la grande table de bois, il se leva de toute sa hauteur, alors que les quelques esclaves du sud qui se trouvaient dans la salle à manger reculaient lentement. Les explosions de colères mémorables du Haut-commandant de la garnison d'Eisral ne se finissaient jamais bien pour eux, qui étaient souvent les premiers à en pâtir.

- Mes hommes ? Arrêtés par deux vulgaires brigands du sud ? Je ne peux pas y croire. Ces incapables l'ont laissé s'échapper et ont déserté pour ne pas subir mon châtiment !
Rassemblant son courage, le messager s'agenouilla et parla d'une voix tremblante.
- Le soldat parlait d'une jeune fille démoniaque, qui a massacré ses compagnons un par un. D'un homme aussi rapide que l'éclair, et d'armées de morts et de corbeaux, monseigneur.
L'homme eut juste le temps de finir sa phrase avant que le gantelet d'acier du commandant ne s'écrase sur son visage, faisant gicler une gerbe de sang.
- Élucubrations d'un fou, ou excuses pathétiques d'un lâche ! lança-t-il, fulminant.

Alors que le messager gisait sur le sol, le seigneur tenta de reprendre ses esprits. Il était si près du but. La fille avait été capturée par ses hommes alors qu'elle s'enfuyait vers le sud des Iles Tezganes. Il avait fait en sorte qu'elle revienne en Isgaar en toute discrétion, maintenue par les meilleurs de ses hommes, puis il avait organisé le voyage de retour vers Eisral, avec un convoi lourdement défendu, par seslieutenants. Il l'aurait épousée. Et tout serait rentré dans l'ordre. Les frontières du sud tranquillisées, l'empire sécurisé. Et, pour lui, une femme magnifique. Tous ces efforts qu'il avait fait pour éviter une guerre sanglante et inutile, réduits à néant? Par deux hurluberlus d'un port perdu des côtes d'Isgaar? Des imbéciles. Des inconscients.
Alors que Molas écumait toujours de rage, la grande porte de la salle s'ouvrit à nouveau lentement, laissant apparaître l'intendant du château. Malgré son flegme de façade, la peur se lisait dans ses yeux alors qu'il s'inclinait nerveusement devant son maître.

- Monseigneur, le... Paladin Wilem, demande une audience.
Alors que le seigneur s'apprêtait à renvoyer d'un geste son serviteur, les battants de la portent s'ouvrirent à la volée, laissant apparaître un homme vêtu d'une longue robe grise. Son crane rasé, et les deux lettres marquées au feu sur le dos de sa main ne laissaient aucun doute sur son appartenance à l'ordre des prêtres Wei.
- Je suis la parole de Shay'la, J'entre en tout lieu et la porte où et quand bon me semble, car Elle me bénit et m'accorde sa Grace. Que Son pouvoir et Sa volonté s'exécutent au delà des Anges, des Démons et des Hommes. Récita l'homme d'une voix dure et monocorde, un sourire aux lèvres.

Les poings du seigneur se crispèrent. Voilà bien la dernière chose dont il avait besoin aujourd'hui.
- Je suppose que vous êtes encore un de ces bigots venus me porter la bonne parole, comme la capitale m'en envoie chaque mois? Que me veut le saint ordre Wei, aujourd'hui? demanda Molas avec une voix sarcastique qui dissimulait péniblement sa colère.
S'avançant toujours vers lui avec assurance, le paladin répondit de la même voix ferme.
- Tu as été puni de tes actes impurs. Ton échec n'est pas celui de tes hommes. Il est uniquement tien. C'est la volonté de Shay'la qui frappe par la main de ces deux misérables insectes.
Le seigneur Molas considéra l'homme qui l'outrageait ainsi, et qui à présent soutenait son regard, une expression d'implacable détermination sur le visage. La main crispée sur la flamberge légère qui pendait à sa ceinture, l'homme de guerre bouillonnait de rage devant cette résolution calme et folle qui le défiait, le narguait.
- Tu as voulu faire tienne celle que tu aurais du purifier par le feu, poursuivit Willem. Tu as pensé qu'épouser cette hérétique rendrait la paix à la province impériale d'Eisral, mais tu n'as fait que signer sa perte.
Une colère froide perçait à présent dans la voix du paladin, qui se tenait debout devant le Haut seigneur de guerre du sud d'Isgaar.
- Aveuglé par tes désirs et par ton intérêt, tu as pêché, par Orgueil, en ignorant Ses voies, poursuivit Wilem, d'une voix toujours égale.
Un affront de trop pour la fierté de Molas. Avec un puissant rugissement, il dégaina sa flamberge, se préparant à l'abattre sur le pitoyable prêtre qui le défiait de son regard assuré.
- Qui es-tu... Pour oser me juger ?
Dans un mouvement de rage, le seigneur d'Eisral porta un terrible coup sur le paladin, qui levait le bras pour se défendre. La lame dentelée, au lieu de s'enfoncer dans la chair, la heurta dans un fracas assourdissant. La robe grise du prêtre se déchira, révelant le muscle nu, qui tremblait légerement sous la force impulsée à l'épée. L'expression furieuse de Molas avait laissé place à la surprise et à la peur.
- Je suis La volonté de Shay'la sur terre, Paladin de l'ordre Wei, Incarnation de Sa justice et de Sa miséricorde, instrument de Sa vindicte et de Sa puissance. Je suis Son bras armé et l'exécuteur de Ses voies. - Et portant la main sur moi, tu frapperas le Mur de Sa divine protection, car plus fort que le glaive est mon esprit, psalmodia le paladin d'une voix grave et forte, un sourire dément imprimé sur le visage. - Et toi, qui es-tu, misérable homme, pour t'opposer à Elle?
Se dégageant, le seigneur recula de quelques mètres, alors que son épée tombait à terre. L'expression calme de Wilem s'était transformée en une folie fanatique et effrayante, ses yeux noirs brillant d'une lueur de courroux. Molas, dont la fureur s'atténuait peu à peu, rassembla ses esprits.
- Un homme comme tu l'as dit. Un homme qui ne souhaite qu'éviter à son peuple des souffrances qu'il ne mérite pas. Vous savez comme moi que la province entière se serait embrasée, l'avais-je fait exécuter. Si elle était devenue mon épouse, les rebelles de la péninsule m'auraient accordé leur allégeance, j'en suis certain. Et j'aurais mis fin aux cent années de guérilla incessante qui minent cette terre.
Jetant un regard de mépris à son interlocuteur, Wilem lui tourna le dos.
- Tu aurais sacrifié la pureté du sang de ta lignée en t'unissant avec une A'me Niveha're... Tu aurais toléré ces hérétiques sur ta province, tu aurais même recherché une alliance avec eux ? Eux, qui souillent le nom Shay'la en la vénérant de leurs cultes méprisables? Ils ne méritent que l'extermination. Et tout ça, pour... la paix?
Le paladin eut un rire amer.
- Oui. Pour la paix, paladin. Pour le bien de l'empire, pour la sureté de ma province. Je ne fais que mon devoir.
Le seigneur Molas s'était rassit, considérant son repas à peine entamé. Sa voix perdait peu à peu toute trace de la fureur qui l'avait possédé. Les traits de son visage, taillés à la serpe, n'exprimaient plus que la lassitude et l'abattement.
- Ces A'me Nive'hare... ne se soumettront jamais à moi par la force. Leur foi et leur détermination est trop grande. Cette jeune fille était l'occasion rêvée pour moi d'exploiter leurs croyances, et de faire cesser cette guerre qui gangrène la région comme une maladie.
Fermant les yeux, le paladin joignit les mains en prière
- Et celui qui dans sa folie aveugle, ignore la puissance de Shay'la, sera affligé par l'échec, car Elle est la justice, le Pouvoir et la Gloire.
Croisant les bras, il toisait le seigneur, assis et abattu. Seule la barbe noire vaguement taillée de Molas rappelait encore son arrogance et sa fierté guerrière.
- Le grand Exécuteur m'a mandaté pour rétablir la tranquillité et l'église d'Akhyat dans ta région. Et cela passe par l'extermination des A'me Niveh'are, du moins ceux qui ont eu le front de ne pas s'exiler devant la sainte avancée de l'empire. Si tu es trop faible pour faire ce qui doit être fait, alors c'est l'ordre qui le fera à ta place, conclut Wilem, en sortant de la pièce.

Alors que le paladin s'éloignait, laissant les battants de la porte ouverts, Molas resta immobile, le visage vide de toute expression, les yeux perdus dans le vague. Son échec, allié à l'humiliation qu'il venait de subir, lui avait porté un sérieux coup. Mais il fallait qu'il se reprenne. L'avenir D'Eisral en tant que province impériale en dépendait. Tout n'était pas perdu. Au moins, un soldat avait survécu, et lui avait donné la localisation actuelle de la jeune fille. Elle devait devenir sa femme. Au nom de la paix, au nom de la richesse de cette magnifique province, qu'il aimait plus que tout. En la soumettant à lui, il gagnerait la confiance et la dévotion des A'me Niveh'are de la région, et enfin, cette guerre inutile et intestine, ce conflit entre deux spiritualités plutôt qu'entre deux peuples, cesserait, un age d'or s'ouvrirait pour Eisral. Et tant pis pour l'ordre.


- Intendant ! s'exclama-t-il.
L'homme apparut derrière la porte, toujours prudent.
- Va trouver le capitaine de la garde. Qu'il réunisse deux divisions de chevaliers au plus vite.
- Messire, avec tout votre respect bien sur, vous savez ce que représente le père Wilem pour les chevaliers Wei...
Retrouvant une partie de sa contenance, le seigneur Molas se leva de son siège, et posant les mains sur la table, répondit d'une voix forte.
- Tant mieux ! Je verrai peut être alors quels hommes méritent encore d'être appelés mes frères, quels hommes font toujours passer leur patrie avant les élucubration de l'église d'Akhyat !


***


Le soleil était sans doute déjà haut lorsque Tsvao se réveilla. Il ne se souvenait pas d'avoir aussi bien dormi depuis longtemps, Erena ne lui ayant pas infligé de visite nocturne, ce qui l'aurait d'ailleurs achevé. S'asseyant sur les bords de son lit, il tenta remettre de l'ordre dans sa mémoire. Les évènements de la nuit s'étaient enchainés si vite... D'abord, le combat. Et puis, cette jeune fille, cette sensation indescriptible... Les explications et hypothèses froides d'Eagal... Attrapant machinalement son sabre, il sortit de se chambre, et se mit à la recherche du mage. Il était sans doute resté dans le salon, avec sa bouteille de jus d'aracoa et ses vieux grimoires.

Poussant la porte de la pièce, il vit effectivement le mage étendu sur le même fauteuil , dans une position inconfortable, sa robe de chambre à moitié déboutonnée, dormant profondément. A terre, une grande flaque noire ambrée, parsemée de morceaux de cristal. Jus d'aracoa, sans doute.
Elle même assise sur un des fauteuils de la pièce, Erena, fraîche et joviale à son habitude, accueillit Tsvao avec un grand sourire.

- Qu'est ce qui s'est passé ici? demanda le jeune homme, les yeux plissés, sans doute encore trop ensommeillé pour subir le charme de la succube.
- Oh rien, répondit Erena d'un air innocent. Eagal était juste un peu fatigué, il s'est endormi sur ses livres. Je suis restée pour les veiller tous les deux, ajouta-t-elle en désignant le mage et la jeune fille.
Tsvao jeta un regard au canapé rouge sombre sur lequel il avait étendu la demoiselle, la nuit précédente. Elle semblait toujours dormir.
- Elle a donné signe de vie?
Erena réfléchit un moment.
- Je n'ai pas vraiment fait attention, cette nuit... Mais je pense qu'elle n'a pas trop été gênée. Tu sais, je crois que c'est un sommeil artificiel... Eagal ne l'a pas vu hier, mais il faut le comprendre. Il était épuisé.
Tsvao regarda son ami, qui gisait pitoyablement sur le canapé, son visage mal rasé adossé à son siège, la bouche entrouverte. Oui, épuisé, sans doute. Et pas que par le combat, à en juger par le jus d'aracoa renversé et sa robe de chambre entrouverte. Tsvao sourit, et se dit que le mage ne serait sans doute pas au mieux de sa forme s'il le réveillait maintenant.
- Tu penses que tu pourrais la désenchanter toi même?
- Je ne peux même pas la toucher ! Fichu Sanctuaire. Comme si les démons en pouvaient pas être animés de bonnes intentions... Par contre Eagal peut la réveiller je pense, si le pauvre chou est encore capable de quelque chose ce matin. Je le ranime?
- Euh.. Comment tu comptes t'y prendre ? Demanda Tsvao, inquiet. Son ami avait le sommeil lourd, et les méthodes d'Erena n'étaient pas toujours fines ou douces.
- Comme ça ! s'exclama Erena d'une voix enjouée, joignant à la parole un mouvement de l'index.
Avec un claquement sonore, le mage sursauta, ouvrant immédiatement les yeux. Un long tracé rouge, caractéristique d'une brulure de fouet, se dessina sur son bras.
- C'est malin, s'exclama Eagal d'une voix encore endormie, alors que la succube pouffait de rire.
Se levant tant bien que mal de son fauteuil, et reboutonnant machinalement sa robe de chambre, le mage se promit de retourner la politesse à Erena quand il en aurait l'énergie. Après un regard sur la bouteille de Jus d'aracoa brisée, il porta la main à son front.
- Qu'est ce qui s'est passé... Ah, oui, ça y est, ça me revient. Vous avez besoin de moi pour me réveiller avec tant de délicatesse?
Tsvao désigna la jeune fille du doigt.
- Sommeil artificiel, d'après Erena.
S'approchant péniblement du fauteuil, le mage inspecta le corps qui reposait toujours paisiblement.
- Ah oui, bien sur... Idiot que je suis. Bon, laissez moi me concentrer une minute, c'est un sortilège facile à lever, en principe. Au moins, on sera fixés sur son identité. Après, on la rejette à l'eau, hein? Enfin je veux dire, on la met dans un bateau pour une destination proche des siens? demanda Eagal, sans véritable espoir.
A regret, Tsvao répondit non de la tête. La nuit précédente lui revenait par bribes, et il savait qu'il ne pouvait se résoudre à l'abandonner. D'abord, le Sanctuaire. Et, puis, autre chose, peut-être.
- Je m'en doutais. Pas de ta faute, reprit Eagal avec un soupir.
Appuyant la main sur le ventre de la jeune fille, il marmonna quelques mots. l'enveloppe de lumière brilla à nouveau, et des runes se dessinèrent sur la surface de la nimbe. Trois d'entre elles s'effacèrent lentement, alors que la main d'Eagal était parcourue de décharges rouges.
Retirant précipitamment son bras, le mage fut projeté de quelques pas en arrière. Prise de spasmes pendant quelque instants, la jeune fille ouvrit les yeux.


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