Les partenaires de l'Archange
Par : Sebantey
Genre : Fantastique , Action
Status : C'est compliqué
Note :
Chapitre 11
Initiative
Publié le 03/04/13 à 22:46:29 par Sebantey
Ils reprirent doucement leur marche, enfermés dans un silence froid sous un soleil brûlant. Les heures défilèrent lentement, et ils ne rencontrèrent rien ni personne en route pour briser cette atmosphère glaciale. Sebantey jeta un oeil sur son téléphone : ils approchaient. Une certaine nervosité l'envahit à l'idée de ce qu'il allait ou non découvrir, à la pensée que, d'ici la fin de la journée, lui et elle se séparerait peut-être pour ne jamais se revoir. Il savait déjà comment il allait procéder. L'occasion pour lui de faire quelques préparatifs, un bon prétexte pour briser le silence.
- Quand on arrivera à Nightbird, dit-il, il faudra attendre le soir pour tes armes. Il n'y a qu'à ce moment-là que l'on trouvera ce que l'on cherche.
Elle resta silencieuse, refusant même de lui accorder un regard.
- Tu ne veux toujours rien dire ? Alors ça ne devrait pas te déranger qu'on se sépare une fois arrivé en ville. Tu pourras faire ce que tu veux, et on se rejoindra à un endroit et à une heure donné.
Elle continua de se murer dans le silence, faisant comme si elle ne l'avait pas entendu. Ca n'avait rien d'agréable, mais ça lui simplifiait la tâche. Ils ne prononcèrent plus un mot avant d'arriver enfin à l'entrée de la ville. En tant que ville de catégorie A, elle s'étendait sur des kilomètres, rassemblant des millions d'habitants, et concentrant de nombreuses forces de l'Archange. C'était une véritable fourmilière humaine, où il était extraordinairement facile de se perdre. Un endroit pullulant de gens de mauvaise humeur, enfermés dans des véhicules bruyant et malodorant. C'était sa ville natale, celle qu'il avait toujours connue avant de partir vers le monde extérieur.
Ils s'enfoncèrent à l'intérieur de la ville, se dirigeant vers un quartier que Sebantey connaissait bien. Tandis qu'ils marchaient, Alessa trébucha et manqua de tomber par terre, se rattrapant de justesse à la veste du garçon. Elle s'en releva visiblement encore plus agacée qu'auparavant, provocant un nouveau soupir de la part de Sebantey. Ils arrivèrent enfin devant un gigantesque hôtel qui s'élevait sur une cinquantaine de mètres. Le jeune chasseur proposa à la fille de le rejoindre ici aux alentours de vingt heures, ce qui lui laissait sept heures d'avance. Largement suffisant pour mener ses recherches et faire en prime un petit tour des lieux. Un instant, elle sembla sur le point de lui demander ce qu'il comptait faire de son après-midi, mais elle se ravisa et se contenta d'hocher silencieusement la tête, signe qu'elle avait compris. Ce n'est qu'au moment de leur séparation qu'elle consentit enfin à lui faire entendre le son de sa voix.
- Il faut que je te dise quelque chose, lança-t-elle. Juste au cas où.
- Je t'écoute.
- Je viens de le faire. « Juste au cas où », voilà ce que je voulais dire.
- De quoi ? dit l'autre en fronçant les sourcils, sans comprendre.
Mais déjà elle s'éloignait dans la foule bruyante, son image disparaissant dans les flots d'individus qui l'engloutissaient. Il ne tarda toutefois pas à comprendre le sens de ses paroles. Quand il voulut prendre son téléphone pour vérifier l'itinéraire jusqu'au QG de l'Archange, il réalisa que l'appareil avait disparu. L'image fugitive d'Alessa se rattrapant à sa veste lui revint alors en tête. Juste au cas où. Décidément, pensa-t-il avec un sourire, elle n'avait pas froid aux yeux. Ca n'avait pas beaucoup d'importance ; il était allé au QG tellement de fois qu'il connaissait le trajet par c½ur.
Le 13 décembre. Une date doublement importante pour lui. C'était le jour où il était arrivé dans sa famille. C'était le jour où elle l'avait quitté. Nightbird... un nom qui avait fait la une des journaux il y a presque un an. Ce fut en effet le théâtre de l'une des plus violentes attaque de démons que le monde avait jamais connu. Une véritable armée de monstres surpuissants prenant d'assaut le quartier est de la ville... Son quartier. Le nombre de victimes était à peine croyable. Il a fallut beaucoup de temps pour que les chasseurs de l'Archange viennent à bout de l'attaque, mais nombre d'entre eux y avaient laissé la vie. Parmi eux, un dénommé Riketz, dont le nom était célèbre de par le monde pour les exploits qui y étaient rattachés. On apprendrait plus tard que sa femme et ses deux fils avaient également été tués dans l'attaque. Sebantey eut un sombre sourire. La presse avait fait une erreur. L'un des enfants de Riketz était encore en vie.
L'impressionnant bâtiment de l'Archange s'élevait devant lui. Il ne faisait pas parti de ces immeubles où les gens entraient et sortaient sans arrêt. Il se trouvait dans une zone légèrement reculée, où le trafic était moins important. Un lieu strictement interdit au public, réservé exclusivement aux membres de l'organisation. Sans hésitation, Sebantey appuya sur le bouton de l'interphone à côté de la double porte solidement fermée. Une voix féminine électronique sortit alors du haut-parleur.
- Veuillez épeler votre nom.
- S-e-b-a-n-t-e-y.
- Erreur, statut invalide. Reconnaissance visuelle demandée.
Une caméra sortit alors du mur par un trou parfaitement
camouflé dans le décor. Sebantey se plaça bien en face et attendit. Enfin, la voix déclara :
- Statut mis à jour. Autorisation accordée.
La porte s'ouvrit enfin, et il pénétra à l'intérieur du bâtiment. Il n'y avait pas de réceptionniste, ni personne d'autre pour l'accueillir ; les entrées et sorties de l'immeuble étaient entièrement automatisées. Le nom d'un membre de l'Archange constituait sa pièce d'identité, qui correspondait à un rang au sein de l'organisation. Bien entendu, des systèmes avaient été mis en place pour éviter les impostures, mais d'une manière générale, personne n'osait s'approcher des locaux de l'Archange. La population avait tendance à fuir tout ce qui touchait aux démons.
Sebantey entra dans l'ascenseur en face de lui et y inséra une petite carte magnétique. Normalement, seuls les vrais membres possédaient cette carte, mais lui en avait obtenu une grâce à son père. Aussitôt, les boutons qui correspondaient aux étages auxquels il avait accès s'illuminèrent. Un seul, en l'occurrence. Sa carte ne lui donnait accès qu'au centre d'informations de l'Archange ; c'était toutefois largement suffisant. Il pressa le bouton et entama son ascension. Les portes se rouvrirent, et il débarqua dans une très grande pièce composée d'une multitude de bureaux, derrière lesquels de jeunes personnes travaillaient activement. Sebantey se dirigea vers une femme qui n'avait pas l'air trop occupée.
- Je peux vous aider ? demanda-t-elle en le voyant s'approcher.
- J'aimerais avoir des informations sur l'incendie du Whitehorse, un orphelinat d'ici.
Elle vérifia une nouvelle fois son nom, et lança la recherche. En un instant, elle accéda à un rapport de police traitant de l'incendie de l'orphelinat. Il était interdit au jeune chasseur de consulter lui-même la page d'information ; la jeune femme servirait donc d'intermédiaire. Il pouvait demander ce qu'il voulait sans craintes, car toutes ses personnes étaient rigoureusement tenues de garder le silence. Il apprit ainsi que le Whitehorse se trouvait dans la partie ouest de la ville. L'incendie avait eu lieu le 2 février de cette année, et c'était bien Heather Gillan qui était recherchée comme principale suspect. L'accusation avait pour origine Catherine Woodrow, une septuagénaire anciennement directrice de l'orphelinat. Sa démission avait été donnée peu de temps après la rénovation de l'édifice, qu'elle avait financé en grande partie. Il n'y avait rien d'autre d'intéressant sur le rapport, si ce n'est que l'incendie avait fait trois victimes. L'ancienne directrice était donc le seul élément dont Sebantey disposait. Il demanda son adresse ; elle résidait dans un appartement dans la partie nord-ouest de la ville. Le garçon remercia la jeune femme et sortit de l'immeuble. Une fois dehors, il héla un taxi et donna l'adresse au chauffeur. Le voyage serait long, et le prix s'élèverait en conséquence ; mais l'argent était le dernier de ses soucis.
Toutes sortes de pensées tourbillonnaient dans sa tête tandis que la voiture noire filait au milieu des immeubles. Il avait l'esprit occupé par sa future entrevue avec Catherine Woodrow, si bien qu'il ne songea pas une seule fois à regarder vers l'extérieur. S'il l'avait fait alors que la voiture se rapprochait de sa destination, il aurait pu voir le Whitehorse tel qu'il était aujourd'hui ; et, devant, une jeune fille qui ne remarqua même pas le passage de la voiture, trop occupée à verser des larmes devant l'imposant édifice.
- Quand on arrivera à Nightbird, dit-il, il faudra attendre le soir pour tes armes. Il n'y a qu'à ce moment-là que l'on trouvera ce que l'on cherche.
Elle resta silencieuse, refusant même de lui accorder un regard.
- Tu ne veux toujours rien dire ? Alors ça ne devrait pas te déranger qu'on se sépare une fois arrivé en ville. Tu pourras faire ce que tu veux, et on se rejoindra à un endroit et à une heure donné.
Elle continua de se murer dans le silence, faisant comme si elle ne l'avait pas entendu. Ca n'avait rien d'agréable, mais ça lui simplifiait la tâche. Ils ne prononcèrent plus un mot avant d'arriver enfin à l'entrée de la ville. En tant que ville de catégorie A, elle s'étendait sur des kilomètres, rassemblant des millions d'habitants, et concentrant de nombreuses forces de l'Archange. C'était une véritable fourmilière humaine, où il était extraordinairement facile de se perdre. Un endroit pullulant de gens de mauvaise humeur, enfermés dans des véhicules bruyant et malodorant. C'était sa ville natale, celle qu'il avait toujours connue avant de partir vers le monde extérieur.
Ils s'enfoncèrent à l'intérieur de la ville, se dirigeant vers un quartier que Sebantey connaissait bien. Tandis qu'ils marchaient, Alessa trébucha et manqua de tomber par terre, se rattrapant de justesse à la veste du garçon. Elle s'en releva visiblement encore plus agacée qu'auparavant, provocant un nouveau soupir de la part de Sebantey. Ils arrivèrent enfin devant un gigantesque hôtel qui s'élevait sur une cinquantaine de mètres. Le jeune chasseur proposa à la fille de le rejoindre ici aux alentours de vingt heures, ce qui lui laissait sept heures d'avance. Largement suffisant pour mener ses recherches et faire en prime un petit tour des lieux. Un instant, elle sembla sur le point de lui demander ce qu'il comptait faire de son après-midi, mais elle se ravisa et se contenta d'hocher silencieusement la tête, signe qu'elle avait compris. Ce n'est qu'au moment de leur séparation qu'elle consentit enfin à lui faire entendre le son de sa voix.
- Il faut que je te dise quelque chose, lança-t-elle. Juste au cas où.
- Je t'écoute.
- Je viens de le faire. « Juste au cas où », voilà ce que je voulais dire.
- De quoi ? dit l'autre en fronçant les sourcils, sans comprendre.
Mais déjà elle s'éloignait dans la foule bruyante, son image disparaissant dans les flots d'individus qui l'engloutissaient. Il ne tarda toutefois pas à comprendre le sens de ses paroles. Quand il voulut prendre son téléphone pour vérifier l'itinéraire jusqu'au QG de l'Archange, il réalisa que l'appareil avait disparu. L'image fugitive d'Alessa se rattrapant à sa veste lui revint alors en tête. Juste au cas où. Décidément, pensa-t-il avec un sourire, elle n'avait pas froid aux yeux. Ca n'avait pas beaucoup d'importance ; il était allé au QG tellement de fois qu'il connaissait le trajet par c½ur.
Le 13 décembre. Une date doublement importante pour lui. C'était le jour où il était arrivé dans sa famille. C'était le jour où elle l'avait quitté. Nightbird... un nom qui avait fait la une des journaux il y a presque un an. Ce fut en effet le théâtre de l'une des plus violentes attaque de démons que le monde avait jamais connu. Une véritable armée de monstres surpuissants prenant d'assaut le quartier est de la ville... Son quartier. Le nombre de victimes était à peine croyable. Il a fallut beaucoup de temps pour que les chasseurs de l'Archange viennent à bout de l'attaque, mais nombre d'entre eux y avaient laissé la vie. Parmi eux, un dénommé Riketz, dont le nom était célèbre de par le monde pour les exploits qui y étaient rattachés. On apprendrait plus tard que sa femme et ses deux fils avaient également été tués dans l'attaque. Sebantey eut un sombre sourire. La presse avait fait une erreur. L'un des enfants de Riketz était encore en vie.
L'impressionnant bâtiment de l'Archange s'élevait devant lui. Il ne faisait pas parti de ces immeubles où les gens entraient et sortaient sans arrêt. Il se trouvait dans une zone légèrement reculée, où le trafic était moins important. Un lieu strictement interdit au public, réservé exclusivement aux membres de l'organisation. Sans hésitation, Sebantey appuya sur le bouton de l'interphone à côté de la double porte solidement fermée. Une voix féminine électronique sortit alors du haut-parleur.
- Veuillez épeler votre nom.
- S-e-b-a-n-t-e-y.
- Erreur, statut invalide. Reconnaissance visuelle demandée.
Une caméra sortit alors du mur par un trou parfaitement
camouflé dans le décor. Sebantey se plaça bien en face et attendit. Enfin, la voix déclara :
- Statut mis à jour. Autorisation accordée.
La porte s'ouvrit enfin, et il pénétra à l'intérieur du bâtiment. Il n'y avait pas de réceptionniste, ni personne d'autre pour l'accueillir ; les entrées et sorties de l'immeuble étaient entièrement automatisées. Le nom d'un membre de l'Archange constituait sa pièce d'identité, qui correspondait à un rang au sein de l'organisation. Bien entendu, des systèmes avaient été mis en place pour éviter les impostures, mais d'une manière générale, personne n'osait s'approcher des locaux de l'Archange. La population avait tendance à fuir tout ce qui touchait aux démons.
Sebantey entra dans l'ascenseur en face de lui et y inséra une petite carte magnétique. Normalement, seuls les vrais membres possédaient cette carte, mais lui en avait obtenu une grâce à son père. Aussitôt, les boutons qui correspondaient aux étages auxquels il avait accès s'illuminèrent. Un seul, en l'occurrence. Sa carte ne lui donnait accès qu'au centre d'informations de l'Archange ; c'était toutefois largement suffisant. Il pressa le bouton et entama son ascension. Les portes se rouvrirent, et il débarqua dans une très grande pièce composée d'une multitude de bureaux, derrière lesquels de jeunes personnes travaillaient activement. Sebantey se dirigea vers une femme qui n'avait pas l'air trop occupée.
- Je peux vous aider ? demanda-t-elle en le voyant s'approcher.
- J'aimerais avoir des informations sur l'incendie du Whitehorse, un orphelinat d'ici.
Elle vérifia une nouvelle fois son nom, et lança la recherche. En un instant, elle accéda à un rapport de police traitant de l'incendie de l'orphelinat. Il était interdit au jeune chasseur de consulter lui-même la page d'information ; la jeune femme servirait donc d'intermédiaire. Il pouvait demander ce qu'il voulait sans craintes, car toutes ses personnes étaient rigoureusement tenues de garder le silence. Il apprit ainsi que le Whitehorse se trouvait dans la partie ouest de la ville. L'incendie avait eu lieu le 2 février de cette année, et c'était bien Heather Gillan qui était recherchée comme principale suspect. L'accusation avait pour origine Catherine Woodrow, une septuagénaire anciennement directrice de l'orphelinat. Sa démission avait été donnée peu de temps après la rénovation de l'édifice, qu'elle avait financé en grande partie. Il n'y avait rien d'autre d'intéressant sur le rapport, si ce n'est que l'incendie avait fait trois victimes. L'ancienne directrice était donc le seul élément dont Sebantey disposait. Il demanda son adresse ; elle résidait dans un appartement dans la partie nord-ouest de la ville. Le garçon remercia la jeune femme et sortit de l'immeuble. Une fois dehors, il héla un taxi et donna l'adresse au chauffeur. Le voyage serait long, et le prix s'élèverait en conséquence ; mais l'argent était le dernier de ses soucis.
Toutes sortes de pensées tourbillonnaient dans sa tête tandis que la voiture noire filait au milieu des immeubles. Il avait l'esprit occupé par sa future entrevue avec Catherine Woodrow, si bien qu'il ne songea pas une seule fois à regarder vers l'extérieur. S'il l'avait fait alors que la voiture se rapprochait de sa destination, il aurait pu voir le Whitehorse tel qu'il était aujourd'hui ; et, devant, une jeune fille qui ne remarqua même pas le passage de la voiture, trop occupée à verser des larmes devant l'imposant édifice.
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