Le jeu de la Mort
Par : VonDaklage
Genre : Action , Fantastique
Status : C'est compliqué
Note :
Chapitre 29
Colère
Publié le 30/10/12 à 17:27:42 par VonDaklage
Dès les premières lueurs de l'aube, les rues se remplirent et les différents sons gênaient mon sommeil. Après quelques minutes de lutte contre le bruit environnant, j'ouvrais les yeux et voyais Tayn, dos au mur et semblant dormir. Je me levais alors et m'approchais de lui afin de le réveiller.
Aldon : Hey Tayn...
Au même moment, je posais ma main sur son épaule et j'eus pour toute réponse un couteau sous la gorge ainsi qu'un regard assassin. Il me tenait par le col et ses yeux me fixaient avec une intensité rare, meurtrière. Cela ne dura même pas 3 secondes et il lâcha son emprise lorsqu'il comprit que c'etait moi.
Tayn : Désolé.
Je passais alors ma main tandis qu'un sourire apparut le temps d'une seconde sur mes lèvres, j'étais avec une machine à tuer !
Aldon : Ce n'est rien, c'est ton travail d'être aux aguets.
Tayn hocha simplement la tête et récupéra son équipement avant de plaquer un chapeau sur sa tête.
Tayn : On remonte à la surface, tu dois être au château tot pour le banquet.
Aldon : Et quel heure est-il ?
Tayn ouvrit la porte de sa maison et je fus surpris par ce que je voyais. Une colonne de lumière s'abattait sur l'escalier menant a la surface et ce même escalier reflétait la lumière, quasiment comme un miroir, éclairant ainsi une bonne partie de ses alentours et le plafond semblait de la même matière car reflétant également la lumière mais dans une intensité moindre, cela rendait une atmosphère assez étrange.
Tayn : Vu la population dans les rues, il doit être dans les alentours de 10h... Fais-toi discret, on sait jamais sur qui on peut tomber.
Il se mit à marcher, toujours silencieux et semblant retomber dans son état d'esprit habituel. On se fondait dans la foule, éclairé par cette lumière blanche, surnaturelle
et étrange. Nous montions alors cet escalier-miroir et l'ascension etait nettement plus désagréable que la descente. La foule se bousculait sur ce chemin, les mains remplis de bacs avec différents légumes à l'intérieur ou d'animaux en cage.
Après une bonne dizaine de minutes de marche à supporter les bruits et odeurs environnant, on arrivait à la surface. La lumière etait plus douce, les odeurs se faisaient moins fortes mais les vendeurs sur la place hurlaient afin de capter l'attention des personnes, sans compter les bruits des différents animaux présents sur le marché. Je me sentais mieux, dans mon élément. Pendant que j'étais dans mes pensées, Tayn avait disparu de mon champ de vision. Je me mis aussitôt à sa recherche, sans succès. Au bout d'une trentaine de minutes, je me décidais à rentrer au château, convaincu qu'il m'y rejoindrait,s'il n'y était pas déjà. Une fois arrivé, je ne pus que constater ma chambre vide, il n'était pas là. Ne sachant que faire, je pris une épée et m'exerçai contre un arbre. Plus les minutes passaient et plus mes coups se faisaient rapides mais je faisais en sorte de les arrêter avant de toucher l'arbre. Mes coups fendaient l'air, émettant un sifflement, témoin de la vitesse de mes attaques et accélérant de plus en plus, jusqu'à ce que je sente une présence derrière moi. Par réflexe, je fis un demi-tour sur moi-même et mis un coup circulaire, mais ne réussi qu'a fendre l'air. Aussitôt je tentai un autre coup, mais fus bloqué par un avant-bras recouvert d'une protection en métal, c'était Tayn. Je relachais mon bras et mon protecteur se remettait droit afin de me faire face.
Aldon : T'étais où ?
Tayn : Dans les escaliers j'ai entendu une discussion... Il semblerait qu'il y'ai eu un problème au niveau des portes menant au désert, j'ai donc du vérifier cela.
Aldon : Quel problème ?
Tayn : Les portes ont entièrement disparu.
Aldon : Comment ca ? Et ca c'est passé quand ?
Tayn : C'est la que ça devient bizarre, les portes ont disparus entre la nuit dernière et ce matin. Et vu la taille du truc, c'est pas le genre de choses que tu bouge aussi facilement.
Aldon : ... Tu penses à quelque chose ?
Tayn : Je sais pas vraiment, la milice est la pour empêcher les démons du désert et les bêtes d'accéder à la ville basse, mais je sais pas... Avec Belgor qui disait qu'il allait prendre la tête de ton père, la porte qui disparaît et le banquet de ce soir, tout cela semble propice à ce que le sang soit verser ce soir...
Aldon : Et alors, c'est un banquet, c'est quasiment une invitation de mon père à venir se battre ! Puis t'as pas à t'inquiéter, l'armée royale sera dispersé aux abords du château et les meilleurs seront à l'intérieur afin d'assurer la protection des nobles, tout ce passera bien !
Tayn : Je l'espère.
Aldon : De toute façon, si jamais il arrive quelque chose, tu seras là pour me protéger hein ?
Tayn afficha un sourire en coin et se ressaisit immédiatement après.
Tayn : Évidemment, c'est mon travail.
Je tendis alors mon épée en sa direction et il sortit deux dagues en guise de réponse. Une session d'armes d'une rare intensité prit place, la sueur et le sang coulant au rythme du métal s'entrechoquant. Le soleil avait baissé dans le ciel et nous étions tout deux assis, haletant.
Tayn : Il est temps de se préparer.
Tayn me lança alors un flacon rempli d'un liquide transparent.
Aldon : Qu'est ce que c'est ?
Tayn : Un produit qui te permettra d'enlever le sang de tes cheveux, a moins que tu ne veuilles rester avec tes cheveux couleur de feu.
Aldon : Tu es tres marrant toi dis donc ! Va donc te préparer, tu te dois d'etre présentable pour le banquet.
Je partais dans ma salle de bain, afin de me préparer pour le banquet de ce soir. Je faisais couler l'eau dans la baignoire et en profitais pour choisir mes affaires pour la soirée. Une fois mon choix fait, je me plongeai dans mon bain avec délectation. La chaleur de l'eau me faisait le plus grand bien et la crasse emmagasinée durant les deux derniers jours teintaient l'eau, la rendant quelque peu grisâtre. Après une bonne trentaine de minutes à infuser dans l'eau de mon bain, j'en sortis après m'etre lavé les cheveux avec le produit que Tayn m'avait donné. Je m'habillais, réfléchissant aux conditions de vie des membres de la ville souterraine, avant d'en venir à la disparition des portes d'accès a l'extérieur. Des tas de questions se bousculaient dans ma tête, mais le flot de mes pensées fut interrompu par l'arrivée de mon frère dans la chambre.
Seïno : Bien, tu es prêt à l'heure. Viens avec moi, une bonne partie des invités sont deja là.
Mon frère etait aussi élégant qu'a son habitude, vêtu de noir et de rouge, tandis que je portais un pantalon blanc ainsi qu'une veste bleu sous laquelle se trouvait une chemise blanche. Nous quittions mon aile pour rejoindre le hall, déjà bondé de monde, 2000 personnes environ. Dans la foule, les gens riaient et parlaient, dès qu'un membre de ma famille s'approchait d'eux, ils se l'accaparaient le maximum de temps qu'ils le pouvait. Mon père restait assis sur son trône, sans que personne n'ose l'approcher. Dans la foule, je distinguais Tayn habillé de manière correct et cela me fit pouffer de rire tant cela lui allait bien mais le changeait radicalement. Il me lança un regard agacé avant de se fondre dans la foule. Les poignées de main et les discussions se multipliaient, jusqu'à ce que l'heure du dîner ne sonne. Tout le monde sortit alors dans le jardin et s'installa derrière une chaise et les tables étaient disposées de sorte a former un rectangle non fermé, avec plus de 100 mètres entre les deux extrémités. Notre famille etait assise au millieu de tous, moi entre ma soeur et mon frère.
Nogero : Ce soir nous fêtons quelque chose d'important, cela fait aujourd'hui 500 ans que je suis roi. Après avoir bataillé, tué des Lycans par centaines, j'en suis arrivé à combattre celui qui était à ma place, Nex le Roi des Lycans. Après ce qui fut le plus rude combat de mon existence, je devins le roi d'un territoire unifié, plus grand encore que celui qu'avait Nex, assez puissant pour tenir tête à l'armée de l'empereur le temps que j'aille décrocher sa tête de son corps... Mais je n'ai pas besoin de plus d'homme ou de plus de terres, je suis actuellement la personne la plus puissante sur cette terre !
Soudain un homme arriva ,sous le cliquetis de son armure, sous les murmures interrogatifs de la bourgeoisie. Le démon marchait lentement et s'arrêta a une dizaine de mètres de nous.
Wes : Je suis Wes, champion de l'armée royale de Kurotsu le roi sombre. J'ai dans ma main une lettre portant le sceau du roi.
Il lança alors la lettre à mon père qui l'attrapa mais ne se donna même pas la tête de la lire.
Nogero : Je ne suis pas d'humeur a lire, que dit cette lettre.
Wes sourit alors et tira de son armure étincelant une épée, qu'il pointa vers mon père.
Wes : En résumé, cette lettre dit que je viens prendre ta tête afin de livrer tes terres à celle de mon roi.
Nogero : Je te remercie de t'etre donné ce mal, pour un événement d'une telle importance, il fallait bien que je verse le sang et que je divertisse mes convives.
Il sauta par dessus la table et se mit à marcher, avant de faire le tour du champion qui brandissait toujours son arme contre lui. Mon père cerna alors l'espace de combat et s'éloigna un peu de nous, tournant le dos à Wes, qui semblait vexé par Nogero qui l'ignorait totalement. Lorsque Lilien fut à une assez bonne distance de nous tous, il refit face à son adversaire qui lui planta l'épée en plein estomac. La foule entière se tut alors tandis que l'on pouvait entendre Wes rire.
Wes : Personne ne me tourne le d...
Il se prit un coup de pied dans l'abdomen qui l'envoya valser à une vingtaine de mètres de haut, avant qu'il ne s'écrase lourdement. Mon père était toujours debout, s'etirant et craquant ses articulations, alors que sa plaie se renfermait a vue d'oeil. Wes se relevait alors difficilement, le sang lui coulant de la bouche et son plastron était arraché, pendouillant. Il se jeta à nouveau sur mon père qui lui mit un "léger" coup de poing dans l'estomac, afin de lui faire décoller les pieds du sol et d'enchaîner avec une vague de coups de poings extrêmement rapidement. Le démon vola alors jusqu'à nous, s'arrêtant à quelques mètres de nous. Il nous jeta un regard hésitant, avant de lancer à nouveau un assaut furieux contre le roi qui esquivait avec une facilité déconcertante et semblait y prendre plaisir. Il se décida alors à mettre un coup de poing au visage de Wes qui s'enfonça dans le sol. Wes avait le visage ensanglanté et tremblait lorsque mon père s'approcha de lui et le saisit par la gorge afin de le finir.
Nogero : Quelque chose à dire ?
Wes tendit son index et son majeur vers le roi, en signe d'abandon, eu ce dernier n'eut d'autres choix que de le lâcher d'un air dépité. Le champion était face à mon père, tenant à peine debout, lorsqu'il laissa tomber son épée à terre et tout commença comme ca...
Un sifflement, une gerbe de sang, un bourgeois mort, des cris... Une foule de démons aux couleurs de Kurotsu étaient dans la cour et se dirigeait vers nous, hurlante et armée. Le roi arracha la tête de Wes, laissant son corps tomber lourdement. La foule se mit à courir dans tout les sens, tandis qu'une partie de l'armée accourait. Un homme atterrit à côté de mon père, c'etait Lynho, le bras droit du Roi. Les deux étaient plantés devant l'armée qui s'etait arrêtée, tandis qu'un soldat se démarqua de la masse avec un amplificateur de voix.
Porte-parole : Au nom de Kurotsu, nous venons vous exterminer !
L'armée se rua alors vers nous mais Lynho se mit a courir et se changea en dragon, même si ce n'etait pas la première fois que je le voyais, c'était toujours aussi impressionnant. Une bête d'une cinquantaine de mètres, recouverte d'écailles noires avec une longue queue, dont il se servait afin de balayer les soldats en masse. Il etait à quelques mètres au dessus du sol, utilisant ses puissantes ailes pour voler et bloquer la progression des forces ennemies. Les ennemis brûlaient sous le souffle ardent du dragon alors que mon père restait en retrait, acceuillant ceux qui rechappait des flammes. D'autres soldats arrivèrent dans le jardin en escaladant les remparts, rattrapant quelques bourgeois, mais ma famille et moi étions la afin de lutter contre eux mais ils étaient nombreux et forts.
Les bourgeois étaient tous dans le hall, protégés par quelques gardes. Tayn combattait prêt de moi, de façon a pouvoir me protéger si besoin s'en faisait sentir. Les soldats se faisaient de plus en plus nombreux mon père commençait a etre submergé et ne pouvait tous les tuer alors que Lynho attaquaient les ennemis du mieux qu'il pouvait. Quelques centaines de soldats entouraient notre groupe composé de Tayn, ma mère, ma soeur, mon frère et moi. Nous luttions tant bien que mal, nous relayant et comblant nos angles morts les uns les autres. Certains soldats nous rejoignirent afin de nous proteger, mais cela ne changeait pas vraiment. Le sang coulait à flot et nous commencions a fatiguer. Des soldats arrivaient par le hall et les bourgeois n'avaient d'autres choix que de revenir dans le jardin.C'etait une tuerie générale, ces bourgeois pouvait a peine se défendre. Une faute d'innatention me fit trébucher sur un cadavre et un fantassin tenta de me faucher avec son épée mais Tayn l'égorga et me fit signe de fuir. Je me relevais et courais comme un dératé, me faufilant entre les soldats jusqu'à ce qu'un ne me fasse face et tente un coup d'estoc, que j'évitais en sautant en arrière avant de prendre appui sur la lame et de mettre un coup de genou en plein nez de ce dernier qui s'écrasa contre un de ses compagnons. J'avais un genou à terre, un autre était devant moi et voulait prendre ma tête mais je ne pouvais pas le contrer. Heureusement ma soeur lui lança une dague entre les deux yeux avant de la récupérer et de se tourner vers moi, ses lèvres étaient couvertes de sang et celui-ci coulait le long de son menton.
Lena : Va dans ta chambre, arme toi et préviens le maximum de soldats en ville de ce qu'il se passe !
Elle se retourna et fut transpercé en plein coeur. Le soldat la repoussa de son épée et elle tomba au sol, prêt de moi.
Lena : Va t'en...
Je ne comprenais pas ce qu'il de passait. Du sang coulait sur moi, je ressentais la chaleur mais ne ressentait plus rien. Le temps semblait figé autour de moi. Des gouttes roulaient sur mes joues, pourtant il ne pleuvait pas... Le ciel etait dégagé, la pleine lune trônait en son milieu, entourée d'étoiles. Ma respiration se faisait plus compliqué, plus lourde, animale. La mort m'entourait depuis ma naissance, mais je n'ai compris sa portée qu'a cet instant, comme si la foudre venait de frapper à mes pieds. Mon corps tremblait, la haine avait remplacé mon sang, ma volonté de vivre s'était changé en désir de tuer. J'étais devenu moi et mon contraire, l'esprit de la vengeance dirigé par la colère. Je sentais quelque chose me gener dans le dos mais je passais outre. Le meurtrier de ma soeur me fixait avec un sourire en coin, heureux de son acte et espérant reïterer son exploit avec moi. Un coup d'épée que j'arrêtais avec ma main. Il fut surpris mais voulu retirer sa lame, mais je ne la lâchai pas. A cet instant, la peur le paralysa comme le plus efficace des venins. Je tenais toujours la dépouille de ma soeur avec mon bras. Je serrais alors la lame en y mettant toute ma volonté de tuer et l'épée s'illumina l'espace d'un instant avant que le soldat ne soit carbonisé. Il tomba face contre terre, fumant et ne montrant aucun signe de vie. Ma soif de vengeance n'etait pas assouvie, un vide immense se trouvait dans mon coeur et je sentais l'eau couler sur mon visage de manière plus prononcé. Une goutte tomba sur la joue de ma soeur, à qui je fermais les yeux avant de me relever et de ramasser la lame qui avait servie au meurtre de Lena.
Aldon : Tous... Je vous tuerais tous !
Comme une tornade, je passais, tailladant ceux qui étaient sur ma route. Je sentais mes dents pousser, mes sens s'aiguiser et ma puissance grandir. Un soldat gradé réussit à sauver un de ses éléments en me débarrassant de mon épée. S'en suivit un combat où il avait l'ascendant au début, mais plus le temps passait, plus j'étais rapide et je commençais a pouvoir le toucher et mes coups devenaient incroyablement plus puissants. Il tenta un coup frontal mais je sautais afin d'enlever son casque de son crâne, avant de le planter au milieu de sa tête. Je continuais ma croisade, tuant les impétueux qui se mettaient sur ma route. La sensation que j'éprouvais dans mon dos s'etait étendue à mon corps entier mais je n'avais pas le temps d'y faire attention, un homme possédant une arme a feu etait sur le toit du château. Ma vue avait augmenté considérablement, mes autres sens également et je pouvais entendre les sifflements des balles qu'il me tirait, et pouvait ainsi les éviter. J'arrivais alors à son niveau et lui plantais ma main en plein coeur. Je me sentais de moins en moins en bien mais ma soif de vengeance etait inextingible. Je tombais alors à genoux tandis que j'entendais des craquements ainsi que des déchirements autour de moi. C'était mon corps et mes habits. Je marchais alors tant bien que mal et lorsque les bruits s'arrêterent, j'étais sur le toit, surplombant tout le monde, avec la pleine lune dans mon dos. Un hurlement de ma part tourna tout les regards vers moi. Mon ouie etait devenue extrêmement fine et je ne me souviens avoir entendu qu'une seule chose avant que le monstre ne prenne ma place...
Nogero : Mon fils est donc le premier et dernier des Lycans... Tu n'as donc pas fini de me pourrir la vie, Zero ?!
Aldon : Hey Tayn...
Au même moment, je posais ma main sur son épaule et j'eus pour toute réponse un couteau sous la gorge ainsi qu'un regard assassin. Il me tenait par le col et ses yeux me fixaient avec une intensité rare, meurtrière. Cela ne dura même pas 3 secondes et il lâcha son emprise lorsqu'il comprit que c'etait moi.
Tayn : Désolé.
Je passais alors ma main tandis qu'un sourire apparut le temps d'une seconde sur mes lèvres, j'étais avec une machine à tuer !
Aldon : Ce n'est rien, c'est ton travail d'être aux aguets.
Tayn hocha simplement la tête et récupéra son équipement avant de plaquer un chapeau sur sa tête.
Tayn : On remonte à la surface, tu dois être au château tot pour le banquet.
Aldon : Et quel heure est-il ?
Tayn ouvrit la porte de sa maison et je fus surpris par ce que je voyais. Une colonne de lumière s'abattait sur l'escalier menant a la surface et ce même escalier reflétait la lumière, quasiment comme un miroir, éclairant ainsi une bonne partie de ses alentours et le plafond semblait de la même matière car reflétant également la lumière mais dans une intensité moindre, cela rendait une atmosphère assez étrange.
Tayn : Vu la population dans les rues, il doit être dans les alentours de 10h... Fais-toi discret, on sait jamais sur qui on peut tomber.
Il se mit à marcher, toujours silencieux et semblant retomber dans son état d'esprit habituel. On se fondait dans la foule, éclairé par cette lumière blanche, surnaturelle
et étrange. Nous montions alors cet escalier-miroir et l'ascension etait nettement plus désagréable que la descente. La foule se bousculait sur ce chemin, les mains remplis de bacs avec différents légumes à l'intérieur ou d'animaux en cage.
Après une bonne dizaine de minutes de marche à supporter les bruits et odeurs environnant, on arrivait à la surface. La lumière etait plus douce, les odeurs se faisaient moins fortes mais les vendeurs sur la place hurlaient afin de capter l'attention des personnes, sans compter les bruits des différents animaux présents sur le marché. Je me sentais mieux, dans mon élément. Pendant que j'étais dans mes pensées, Tayn avait disparu de mon champ de vision. Je me mis aussitôt à sa recherche, sans succès. Au bout d'une trentaine de minutes, je me décidais à rentrer au château, convaincu qu'il m'y rejoindrait,s'il n'y était pas déjà. Une fois arrivé, je ne pus que constater ma chambre vide, il n'était pas là. Ne sachant que faire, je pris une épée et m'exerçai contre un arbre. Plus les minutes passaient et plus mes coups se faisaient rapides mais je faisais en sorte de les arrêter avant de toucher l'arbre. Mes coups fendaient l'air, émettant un sifflement, témoin de la vitesse de mes attaques et accélérant de plus en plus, jusqu'à ce que je sente une présence derrière moi. Par réflexe, je fis un demi-tour sur moi-même et mis un coup circulaire, mais ne réussi qu'a fendre l'air. Aussitôt je tentai un autre coup, mais fus bloqué par un avant-bras recouvert d'une protection en métal, c'était Tayn. Je relachais mon bras et mon protecteur se remettait droit afin de me faire face.
Aldon : T'étais où ?
Tayn : Dans les escaliers j'ai entendu une discussion... Il semblerait qu'il y'ai eu un problème au niveau des portes menant au désert, j'ai donc du vérifier cela.
Aldon : Quel problème ?
Tayn : Les portes ont entièrement disparu.
Aldon : Comment ca ? Et ca c'est passé quand ?
Tayn : C'est la que ça devient bizarre, les portes ont disparus entre la nuit dernière et ce matin. Et vu la taille du truc, c'est pas le genre de choses que tu bouge aussi facilement.
Aldon : ... Tu penses à quelque chose ?
Tayn : Je sais pas vraiment, la milice est la pour empêcher les démons du désert et les bêtes d'accéder à la ville basse, mais je sais pas... Avec Belgor qui disait qu'il allait prendre la tête de ton père, la porte qui disparaît et le banquet de ce soir, tout cela semble propice à ce que le sang soit verser ce soir...
Aldon : Et alors, c'est un banquet, c'est quasiment une invitation de mon père à venir se battre ! Puis t'as pas à t'inquiéter, l'armée royale sera dispersé aux abords du château et les meilleurs seront à l'intérieur afin d'assurer la protection des nobles, tout ce passera bien !
Tayn : Je l'espère.
Aldon : De toute façon, si jamais il arrive quelque chose, tu seras là pour me protéger hein ?
Tayn afficha un sourire en coin et se ressaisit immédiatement après.
Tayn : Évidemment, c'est mon travail.
Je tendis alors mon épée en sa direction et il sortit deux dagues en guise de réponse. Une session d'armes d'une rare intensité prit place, la sueur et le sang coulant au rythme du métal s'entrechoquant. Le soleil avait baissé dans le ciel et nous étions tout deux assis, haletant.
Tayn : Il est temps de se préparer.
Tayn me lança alors un flacon rempli d'un liquide transparent.
Aldon : Qu'est ce que c'est ?
Tayn : Un produit qui te permettra d'enlever le sang de tes cheveux, a moins que tu ne veuilles rester avec tes cheveux couleur de feu.
Aldon : Tu es tres marrant toi dis donc ! Va donc te préparer, tu te dois d'etre présentable pour le banquet.
Je partais dans ma salle de bain, afin de me préparer pour le banquet de ce soir. Je faisais couler l'eau dans la baignoire et en profitais pour choisir mes affaires pour la soirée. Une fois mon choix fait, je me plongeai dans mon bain avec délectation. La chaleur de l'eau me faisait le plus grand bien et la crasse emmagasinée durant les deux derniers jours teintaient l'eau, la rendant quelque peu grisâtre. Après une bonne trentaine de minutes à infuser dans l'eau de mon bain, j'en sortis après m'etre lavé les cheveux avec le produit que Tayn m'avait donné. Je m'habillais, réfléchissant aux conditions de vie des membres de la ville souterraine, avant d'en venir à la disparition des portes d'accès a l'extérieur. Des tas de questions se bousculaient dans ma tête, mais le flot de mes pensées fut interrompu par l'arrivée de mon frère dans la chambre.
Seïno : Bien, tu es prêt à l'heure. Viens avec moi, une bonne partie des invités sont deja là.
Mon frère etait aussi élégant qu'a son habitude, vêtu de noir et de rouge, tandis que je portais un pantalon blanc ainsi qu'une veste bleu sous laquelle se trouvait une chemise blanche. Nous quittions mon aile pour rejoindre le hall, déjà bondé de monde, 2000 personnes environ. Dans la foule, les gens riaient et parlaient, dès qu'un membre de ma famille s'approchait d'eux, ils se l'accaparaient le maximum de temps qu'ils le pouvait. Mon père restait assis sur son trône, sans que personne n'ose l'approcher. Dans la foule, je distinguais Tayn habillé de manière correct et cela me fit pouffer de rire tant cela lui allait bien mais le changeait radicalement. Il me lança un regard agacé avant de se fondre dans la foule. Les poignées de main et les discussions se multipliaient, jusqu'à ce que l'heure du dîner ne sonne. Tout le monde sortit alors dans le jardin et s'installa derrière une chaise et les tables étaient disposées de sorte a former un rectangle non fermé, avec plus de 100 mètres entre les deux extrémités. Notre famille etait assise au millieu de tous, moi entre ma soeur et mon frère.
Nogero : Ce soir nous fêtons quelque chose d'important, cela fait aujourd'hui 500 ans que je suis roi. Après avoir bataillé, tué des Lycans par centaines, j'en suis arrivé à combattre celui qui était à ma place, Nex le Roi des Lycans. Après ce qui fut le plus rude combat de mon existence, je devins le roi d'un territoire unifié, plus grand encore que celui qu'avait Nex, assez puissant pour tenir tête à l'armée de l'empereur le temps que j'aille décrocher sa tête de son corps... Mais je n'ai pas besoin de plus d'homme ou de plus de terres, je suis actuellement la personne la plus puissante sur cette terre !
Soudain un homme arriva ,sous le cliquetis de son armure, sous les murmures interrogatifs de la bourgeoisie. Le démon marchait lentement et s'arrêta a une dizaine de mètres de nous.
Wes : Je suis Wes, champion de l'armée royale de Kurotsu le roi sombre. J'ai dans ma main une lettre portant le sceau du roi.
Il lança alors la lettre à mon père qui l'attrapa mais ne se donna même pas la tête de la lire.
Nogero : Je ne suis pas d'humeur a lire, que dit cette lettre.
Wes sourit alors et tira de son armure étincelant une épée, qu'il pointa vers mon père.
Wes : En résumé, cette lettre dit que je viens prendre ta tête afin de livrer tes terres à celle de mon roi.
Nogero : Je te remercie de t'etre donné ce mal, pour un événement d'une telle importance, il fallait bien que je verse le sang et que je divertisse mes convives.
Il sauta par dessus la table et se mit à marcher, avant de faire le tour du champion qui brandissait toujours son arme contre lui. Mon père cerna alors l'espace de combat et s'éloigna un peu de nous, tournant le dos à Wes, qui semblait vexé par Nogero qui l'ignorait totalement. Lorsque Lilien fut à une assez bonne distance de nous tous, il refit face à son adversaire qui lui planta l'épée en plein estomac. La foule entière se tut alors tandis que l'on pouvait entendre Wes rire.
Wes : Personne ne me tourne le d...
Il se prit un coup de pied dans l'abdomen qui l'envoya valser à une vingtaine de mètres de haut, avant qu'il ne s'écrase lourdement. Mon père était toujours debout, s'etirant et craquant ses articulations, alors que sa plaie se renfermait a vue d'oeil. Wes se relevait alors difficilement, le sang lui coulant de la bouche et son plastron était arraché, pendouillant. Il se jeta à nouveau sur mon père qui lui mit un "léger" coup de poing dans l'estomac, afin de lui faire décoller les pieds du sol et d'enchaîner avec une vague de coups de poings extrêmement rapidement. Le démon vola alors jusqu'à nous, s'arrêtant à quelques mètres de nous. Il nous jeta un regard hésitant, avant de lancer à nouveau un assaut furieux contre le roi qui esquivait avec une facilité déconcertante et semblait y prendre plaisir. Il se décida alors à mettre un coup de poing au visage de Wes qui s'enfonça dans le sol. Wes avait le visage ensanglanté et tremblait lorsque mon père s'approcha de lui et le saisit par la gorge afin de le finir.
Nogero : Quelque chose à dire ?
Wes tendit son index et son majeur vers le roi, en signe d'abandon, eu ce dernier n'eut d'autres choix que de le lâcher d'un air dépité. Le champion était face à mon père, tenant à peine debout, lorsqu'il laissa tomber son épée à terre et tout commença comme ca...
Un sifflement, une gerbe de sang, un bourgeois mort, des cris... Une foule de démons aux couleurs de Kurotsu étaient dans la cour et se dirigeait vers nous, hurlante et armée. Le roi arracha la tête de Wes, laissant son corps tomber lourdement. La foule se mit à courir dans tout les sens, tandis qu'une partie de l'armée accourait. Un homme atterrit à côté de mon père, c'etait Lynho, le bras droit du Roi. Les deux étaient plantés devant l'armée qui s'etait arrêtée, tandis qu'un soldat se démarqua de la masse avec un amplificateur de voix.
Porte-parole : Au nom de Kurotsu, nous venons vous exterminer !
L'armée se rua alors vers nous mais Lynho se mit a courir et se changea en dragon, même si ce n'etait pas la première fois que je le voyais, c'était toujours aussi impressionnant. Une bête d'une cinquantaine de mètres, recouverte d'écailles noires avec une longue queue, dont il se servait afin de balayer les soldats en masse. Il etait à quelques mètres au dessus du sol, utilisant ses puissantes ailes pour voler et bloquer la progression des forces ennemies. Les ennemis brûlaient sous le souffle ardent du dragon alors que mon père restait en retrait, acceuillant ceux qui rechappait des flammes. D'autres soldats arrivèrent dans le jardin en escaladant les remparts, rattrapant quelques bourgeois, mais ma famille et moi étions la afin de lutter contre eux mais ils étaient nombreux et forts.
Les bourgeois étaient tous dans le hall, protégés par quelques gardes. Tayn combattait prêt de moi, de façon a pouvoir me protéger si besoin s'en faisait sentir. Les soldats se faisaient de plus en plus nombreux mon père commençait a etre submergé et ne pouvait tous les tuer alors que Lynho attaquaient les ennemis du mieux qu'il pouvait. Quelques centaines de soldats entouraient notre groupe composé de Tayn, ma mère, ma soeur, mon frère et moi. Nous luttions tant bien que mal, nous relayant et comblant nos angles morts les uns les autres. Certains soldats nous rejoignirent afin de nous proteger, mais cela ne changeait pas vraiment. Le sang coulait à flot et nous commencions a fatiguer. Des soldats arrivaient par le hall et les bourgeois n'avaient d'autres choix que de revenir dans le jardin.C'etait une tuerie générale, ces bourgeois pouvait a peine se défendre. Une faute d'innatention me fit trébucher sur un cadavre et un fantassin tenta de me faucher avec son épée mais Tayn l'égorga et me fit signe de fuir. Je me relevais et courais comme un dératé, me faufilant entre les soldats jusqu'à ce qu'un ne me fasse face et tente un coup d'estoc, que j'évitais en sautant en arrière avant de prendre appui sur la lame et de mettre un coup de genou en plein nez de ce dernier qui s'écrasa contre un de ses compagnons. J'avais un genou à terre, un autre était devant moi et voulait prendre ma tête mais je ne pouvais pas le contrer. Heureusement ma soeur lui lança une dague entre les deux yeux avant de la récupérer et de se tourner vers moi, ses lèvres étaient couvertes de sang et celui-ci coulait le long de son menton.
Lena : Va dans ta chambre, arme toi et préviens le maximum de soldats en ville de ce qu'il se passe !
Elle se retourna et fut transpercé en plein coeur. Le soldat la repoussa de son épée et elle tomba au sol, prêt de moi.
Lena : Va t'en...
Je ne comprenais pas ce qu'il de passait. Du sang coulait sur moi, je ressentais la chaleur mais ne ressentait plus rien. Le temps semblait figé autour de moi. Des gouttes roulaient sur mes joues, pourtant il ne pleuvait pas... Le ciel etait dégagé, la pleine lune trônait en son milieu, entourée d'étoiles. Ma respiration se faisait plus compliqué, plus lourde, animale. La mort m'entourait depuis ma naissance, mais je n'ai compris sa portée qu'a cet instant, comme si la foudre venait de frapper à mes pieds. Mon corps tremblait, la haine avait remplacé mon sang, ma volonté de vivre s'était changé en désir de tuer. J'étais devenu moi et mon contraire, l'esprit de la vengeance dirigé par la colère. Je sentais quelque chose me gener dans le dos mais je passais outre. Le meurtrier de ma soeur me fixait avec un sourire en coin, heureux de son acte et espérant reïterer son exploit avec moi. Un coup d'épée que j'arrêtais avec ma main. Il fut surpris mais voulu retirer sa lame, mais je ne la lâchai pas. A cet instant, la peur le paralysa comme le plus efficace des venins. Je tenais toujours la dépouille de ma soeur avec mon bras. Je serrais alors la lame en y mettant toute ma volonté de tuer et l'épée s'illumina l'espace d'un instant avant que le soldat ne soit carbonisé. Il tomba face contre terre, fumant et ne montrant aucun signe de vie. Ma soif de vengeance n'etait pas assouvie, un vide immense se trouvait dans mon coeur et je sentais l'eau couler sur mon visage de manière plus prononcé. Une goutte tomba sur la joue de ma soeur, à qui je fermais les yeux avant de me relever et de ramasser la lame qui avait servie au meurtre de Lena.
Aldon : Tous... Je vous tuerais tous !
Comme une tornade, je passais, tailladant ceux qui étaient sur ma route. Je sentais mes dents pousser, mes sens s'aiguiser et ma puissance grandir. Un soldat gradé réussit à sauver un de ses éléments en me débarrassant de mon épée. S'en suivit un combat où il avait l'ascendant au début, mais plus le temps passait, plus j'étais rapide et je commençais a pouvoir le toucher et mes coups devenaient incroyablement plus puissants. Il tenta un coup frontal mais je sautais afin d'enlever son casque de son crâne, avant de le planter au milieu de sa tête. Je continuais ma croisade, tuant les impétueux qui se mettaient sur ma route. La sensation que j'éprouvais dans mon dos s'etait étendue à mon corps entier mais je n'avais pas le temps d'y faire attention, un homme possédant une arme a feu etait sur le toit du château. Ma vue avait augmenté considérablement, mes autres sens également et je pouvais entendre les sifflements des balles qu'il me tirait, et pouvait ainsi les éviter. J'arrivais alors à son niveau et lui plantais ma main en plein coeur. Je me sentais de moins en moins en bien mais ma soif de vengeance etait inextingible. Je tombais alors à genoux tandis que j'entendais des craquements ainsi que des déchirements autour de moi. C'était mon corps et mes habits. Je marchais alors tant bien que mal et lorsque les bruits s'arrêterent, j'étais sur le toit, surplombant tout le monde, avec la pleine lune dans mon dos. Un hurlement de ma part tourna tout les regards vers moi. Mon ouie etait devenue extrêmement fine et je ne me souviens avoir entendu qu'une seule chose avant que le monstre ne prenne ma place...
Nogero : Mon fils est donc le premier et dernier des Lycans... Tu n'as donc pas fini de me pourrir la vie, Zero ?!
30/12/12 à 20:54:16
Aller! sweet!
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