Nous revoilà donc là où nous en étions. Sa main me tirait vers elle et je n’y offrais aucune résistance.

J’étais encore tout habillé, à quatre pattes au-dessus d’elle, allongée sur le lit. Nous nous regardions droit dans les yeux, elle respirait fort et je sentais la chaleur de son corps et les battements de son coeur, ma main posée sur sa poitrine dévêtue sous les draps .
Ses bras m’entrelaçaient.

Elle ferma les yeux et je sentis qu’il était temps que je l’embrasse. Mes lèvres s’approchaient des siennes mais l’expression de son visage me coupa net.

C’était la première fois que je voyais son visage, habituellement caché à moitié par ses cheveux.
Elle avait une expression craintive, qui me perça au plus profond de mon être.

Son visage si innocent, mais qui en même temps reflétait un profond malaise, pourquoi ?

Ne le voulait-elle pas ? N’avait-elle pas confiance en moi ? Mais pourquoi m’aurait-elle prise dans ses bras ?
Était-ce pour me faire plaisir ?

Je croyais être résolu à le faire, mais il n’y avait aucune gloire à cela.

Je m’étais forcé dans son lit par la fissure de son coeur, crée par deux ans de chagrins.

J’allais profiter de son malheur, pour une fois de plus lui prouver combien sont méprisables les hommes et indignes de confiance.

Je n’allais pas être ce monstre. Je valais mieux que ça, et elle méritait mieux aussi.

Je l’embrassai sur le front, et me relevai. J’ouvris la porte de la chambre.

- Mais où tu vas ? M’interrogea-t-elle d’une voix étonnée.
- Bonne nuit Chloé.

Et je partis en fermant derrière moi…