Je me réveillai le lendemain, elle était là. Elle dormait près de moi, les jambes recroquevillées comme roulée en boule.

Elle avait apporté des couvertures qui nous tenaient chaud. Elle m’avait sauvay la vie…
Bref, il était 8h passé, encore une journée de cours de loupée… Je sortis discrètement sans la réveiller.

J’avais pas mal de choses à faire avant que l’on puisse partir d’ici. Payer la chambre, faire le plein d’essence je ne sais où, toussa toussa…
Tout de même, j’avais dilapidé plus de 100€ en deux jours quoi… M’enfin, les choses prirent une tournure assez exceptionnelle, passons pour cette fois…

Une fois la besogne faite, les toussa-toussa terminé, j’allai réveiller Chloé. Bien qu’un peu inquiet de sa réaction vis-à-vis de ce qui s’était passé la veille, le fait qu’elle soit revenue me réconforta un peu, elle ne devait pas me haïr au moins.

Je toquai à la fenêtre, elle ne se réveillait pas. Je toquai une nouvelle fois… Pas de réponse, c’est quoi ce gros bébé... J’ouvris la porte et je tirai toute les couvertures.
Elle daigna alors ouvrir ses petits yeux encore endormis.

- Bonjour Alex, me dit-elle en s’étirant.
- Ouais b’jour, je vais ramener les couvertures, rejoins-moi dans le hall.
- D’accord, je dors encore 5 minutes …
-

Et elle se remit à dormir… Pendant ce temps, je ramenais le matos directement à une femme de ménage qui retapait une chambre.
Je pris deux cafés et croissants dans le self, pour le retour.

Elle ne se réveilla qu’au milieu du chemin. Je lui donnai alors son petit déjeuner. Nous ne parlâmes que des viennoiseries d’on elle raffolait.

Nous laissâmes le sujet en suspend, peut-être était-ce mieux ainsi. Je ne suis pas bien placé pour le dire, mais je pense qu’aucune fille ne trouverait positif le fait de se faire jeter d’une manière aussi théâtrale.

Ce qui me surprit le plus fût notre destination. Nous nous arrêtâmes devant un espèce de petit manoir à deux étages, à la façade traditionnelle de l’ère victorienne. Il dégageait une impression de vieux peu accueillant. Les murs étaient écaillés, les mauvaises herbes avaient pris le dessus sur ce qui devait être le jardin.

- Tu habites là ?
- Oui, depuis deux semaines.
- T’as pas peur de vivre toute seule dans une maison grande comme ça ?
- A little bit, quand je suis juste arrivée j’avais peur, maintenant moins…
- Bon… Tu viens en cours demain ?
- Oui oui…
- Ok, eh bien à demain alors Chloé ! lui lançai-je en souriant.
- Tu peux m’appeler Mia maintenant...
- D’accord, Chloé.

Elle laissa échapper un petit rire avec un sourire angélique. Elle descendit et me fit un au revoir de la main, tandis que je démarrais la voiture. Ce fût le dernier sourire qu’elle me fît…