Note de la fic : :noel: :noel: :noel:

Hors limites


Par : Diabolo
Genre : Sentimental, Réaliste
Statut : C'est compliqué



Chapitre 20 : .


Publié le 11/11/2012 à 20:35:27 par Diabolo

Je pose mes deux mains à terre et relève péniblement le haut de mon corps. Sur les genoux, je contemple mes blessures. Un gros bleu au ventre, mains écorchées, une blessure à la tête, un beau bleu sur le mollet aussi. Mais c'est sûrement mon t-shirt qui à le plus souffert. Une grosse tâche rouge s'étend sur le haut de l'habit, et il est déchiré sur le bas, ce qui laisse entrevoir une partie de mon bas de ventre. Je m'aide du mur pour tenir sur mes deux pieds, mais je n'arrive pas à poser tout mon poids sur mon mollet endommagé. Je boîte avec une allure de zombie pour rejoindre un taxi qui m’emmène à l'hôtel. La porte de la chambre est fermée à clé et un sac gît à l'entrée. Je me baisse douloureusement pour récupérer le sac à dos. A l’intérieur je trouve une note disant que mon père était parti et serait de retour à 23H00, que je pouvais passer la nuit à l'hôtel avec lui, car il avait une surprise. De toutes façons, je me voyais mal rentrer chez moi avec cette gueule. Avec la note il y a aussi une petite boite en carton avec une étiquette, « M-J », sûrement pour marijuana. J’attrape le sac et sort du bâtiment, les gens me dévisage bizarrement. Ah oui c'est vrai que je me suis fait tabasser. Je rigole tout seul. J'arrive enfin dans la ruelle, toujours en boitant, le client m'attend. Il me gueule :
- Hé toi, t'a vu l'heure ducon ?!
Je m'approche et aperçois une silhouette féminine. Quand elle me voit enfin correctement, elle s'exclame :
- Oh mon Dieu... Mais, t'as quoi au visage ? Tu saigne ? Il s'est passé quoi ?
Elle s'approche de moi et me tourne la tête pour mieux voir ma blessure. Elle me remonte ensuite le jean du coté droit, avec mon mollet endommagé. Elle remet en place mon T-shirt, effleure du bout de ses doigts fin le sang séché. Je me laisse entièrement faire. Elle finit par me dire, en observant mon visage :
- Mais tu as quel âge ?
- 17, murmurais-je
- Mais t'es encore un gamin ! Viens avec moi, j'habite pas loin, je vais te passer de l'eau
Elle m'attrape le bras. Je me dégage :
- Non c'est bon, ça va
- Non ça va pas t'es salement amoché
- Laissez tomber
Je me baisse et récupère la boite dans la sac. Je lui tend. Elle me dévisage et finit par la prendre. Elle me donne l'argent, je vérifie que le compte y est et je me retourne. Elle lâche :
- Attends !
Je la regarde. Elle fouille dans son porte feuille et me dépose 50 euros dans la main. Je la remercie d'un signe de tête et m'en vais.

Je boit un verre dans un bar avant de rentrer à l'hôtel, à 23H15. Mon père, qui m'ouvre la porte, écarquille les yeux. J'entre et m'assit sur le sofa. Je lui lance :
- Sans commentaires, tu veux ?
- Ah, euh oui oui, okay.
Il s'assoit à coté de moi. Il regarde rapidement mes blessures avant de retourner dans sa chambre. J'observe le ciel noir parsemé d'étoiles à travers la baie vitrée. Il revient. Il me tend un joint. Je refuse d'un signe de main, j'ai pas l'envie de me justifier.
- Tu sais, ce simple pétard va te faire passer la douleur
- Quoi ? Dis-je, en me retournant vers lui
- Et oui, tu te sentiras mieux ! Tiens
Je le prend. Il me tend du feu.
- Ton lit est dans la pièce à droite de la cuisinière.
- Merci.
J'hésite mais finit par allumer le joint que je met à la bouche. Je tire deux lattes avant de suffoquer. Une fois ma légère toux, je le remet à ma bouche, savourant ses effets.
Je me dirige vers mon plumard en titubant, j'ai la tête qui tourne et j'ai très envie de rire. Je ferme la porte et m'allonge sur mon lit. J'écrase le mégot contre ma table de nuit et explose de rire. Je me sens bien. Je m'endort.

C'est la première fois de ma vie que je rêve dans un oiseau bleu et rose se faisant broyer dans un camion poubelle violet et orange, qui finit par lui même tomber dans un profond trou noir. Mais ce matin j'ai vraiment la tête dans le cul. Alors que je sort tout juste de ma chambre, mon père déjeune en lisant le journal. Il m'observe et sourit.
- J'ai appelé le lycée pour dire que tu n'y serais pas.
- Hum ?
- T'as pas besoin d'aller à ton bahut aujourd'hui. Et bien, t'en fait une tête !
- J'ai l'impression qu'elle est trop lourde
- Recouche toi va.
- M'okay
- Et met ton T-shirt à l'endroit .
Je retourne dans ma chambre et m'affale sur mon lit.


Commentaires

Aucun commentaire pour ce chapitre.