Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

24 heures avant de mourir


Par : Kom_T_Tristounet
Genre : Réaliste, Sentimental
Statut : Terminée



Chapitre 54


Publié le 03/10/2012 à 20:38:25 par Kom_T_Tristounet

7h13 


Elle... Elle était contente de lui reparler ? Vraiment ? Il du relire plusieurs fois le message, pas de doute c'était bien elle, il reconnaissait bien là son style, et ce numéro qu'il avait pourtant effacé il y a des mois lui revint tout de suite en mémoire. Alors, il avait réussi ? Ce n'était pas mort ? Lui qui pensait ne plus jamais lui reparler, ne plus jamais la revoir. Elle n'avait jamais répondu à ses appels, rien, pendant des mois, et là, comme par magie, elle acceptait de le revoir, de recommencer à zéro ! Bien sûr, elle ne disait pas l'aimer , ni abandonner son mec pour lui, mais qu'importe ! Ce n'était pas le plus important, et tandis que le soleil se levait doucement dans le ciel, la nuit dans laquelle sa vie était plongée depuis sa rupture avec elle prenait fin. Combien de fois il était resté dans son lit à imaginer des heures durant la tournure que sa vie aurait prise si il avait mieux géré son coup ? Il se rappelait, presque mot à mot, de toutes ses longues conversations avec elle. Il entendait encore son rire, il revoyait son sourire, qui avait le don de l'apaiser quelque soit la situation. Jamais il n'aurait cru que tout ça s'arrêterait un jour, c'était sa drogue, il en était dépendant. Lui qui passait son temps à se foutre des toxicos loqueteux de son bahut, il était dans le même état après avoir connu la fille. Pourtant il n'était qu'un ami, il avait presque honte de cet attachement, mais cet attachement était bien réel, il s'en est rendu compte le jour où elle lui a dit que c'était fini et qu'il serait préférable de ne plus jamais se reparler. 

Il avait eu droit à sa seconde chance, là encore, il aurait pleuré, de joie cette fois, si il en était encore capable. Pour la première fois depuis... Depuis combien de temps ? Il ne savait pas, mais ce qu'il savait, c'est qu'il était heureux, sincèrement, le genre de joie qui vous étreint et vous transporte, celle qui vous rend serein et confiant pour l'avenir... L'avenir ? Jean tomba brusquement de son petit nuage, il n'en avait plus. Il était si content à l'idée de reprendre contact avec la fille, que l'espace d'un court instant, il en avait oublié l'essentiel, pourquoi il était là, pourquoi il avait réussi à arranger les choses. Il relut le message encore une fois « 10 minutes environ » merde ! Il n'avait pas 10 minutes devant lui ! Il ne disposait d'un temps que très, trop limité. Sa joie se changea en tristesse, puis en colère, en l'espace d'une poignée de seconde, l'ascenseur émotionnelle comme on dit... 

Il maudissait son sort, mais reconnaissait qu'il n'aurait probablement jamais rien entrepris si sa vie n'avait pas été bousculé de cette façon. Le prix à payer était si élevé? Tant pis, il ne pouvait pas rester là à rien faire, à attendre que le chrono arrive à zéro et l'emporte, avant de l'avoir revue. Il savait où elle habitait, vu le nombre de fois qu'ils avaient fait ensemble le trajet parc, sa maison, sa maison, le parc. C'était leur petit rituel, leur pèlerinage. Souvent, après leurs longues séances de recueillement dans le parc, ils avaient du mal à retrouver un bon débit de paroles dans les conversations sur le chemin du retour, ça donnait l'occasion à de gros blancs de se pointer, et ça faisait toujours rire la fille tant c'était absurde, elle plaisantait en disant qu'une aprem scotché à une chicha n'aurait pas fait mieux. 
Il implora son corps de tenir encore un peu, juste quelques minutes, pour une dernière course contre la montre. Il devait se dépêcher, elle ne devait plus être très loin, c'était jouable. Mais, à son grand désarroi, ses jambes ne répondaient plus. Rien à faire, il semblait avoir pris racine dans ce parc, à l'image de ces grands arbres où ils trouvaient refuge autrefois quand le soleil cognait trop fort. 
Avec la force du désespoir, il tenta de soulever une de ses jambes avec l'aide de ses mains, mais ses bras aussi semblaient à bout de force. Il vacilla un instant, et eu toute la peine du monde à rester debout, il ne pouvait quand même pas l'attendre étalé dans la neige ? Au bord de l'affolement général, il ne savait plus quoi faire. Bien sûr que non il ne pouvait pas l'attendre, il n'en avait pas le temps, il devait se bouger, mais il en était incapable. Alors, il prit son portable, le portable, instrument indispensable, voir vitale à tout jeune de sa génération, c'était là son seul moyen d'établir un dernier contact avec elle. Il commença à composer son numéro, mais même bouger ses doigts lui était devenu difficile et douloureux. Il n'osait pas regarder l'heure, et puis, au fond de lui, secrètement, il espérait que rien ne se passerait, que c'était juste une blague, qu'il était 7h20 et qu'il n'y avait pas de poison. Il essaya d'imaginer son soulagement si il apercevait la fille faire son apparition à l'entrée du parc, Il serait si heureux, qu'il était prêt à l'embrasser, il se jura de le faire par ailleurs si cela se produisait. 

Son portable lui échappa des mains et alla s'écraser dans la neige. Jean ne comprenait pas, il ne l'avait pas lâché pourtant, il regarda sa main et essaya de fermer le poing. Impossible. Il ouvrit de grand yeux. Merde, c'est pas possible ?! Il ne sentait plus son corps, malgré tout ses efforts, il tomba à genoux dans la neige, ses maigres jambe ayant finit par céder sous le poids de la journée. Il ne sentait rien, ni douleur, ni froid lorsque son corps tomba en arrière et que sa tête vint heurter le sol enneigé. Il se trouvait dans la même position qu'autrefois, quand il venait durant ces chaude journée d'été, à venir avec elle passer un après-midi ensemble, à refaire le monde encore et encore, puis à contempler le ciel en silence. Il n'était jamais revenu dans ce parc à cause des souvenirs qui le hantaient. C'était la première fois aujourd'hui. 

« Le ciel est ...magnifique » se dit-il, il n'avait que ça à faire de toute façon, le regarder, une dernière fois. En cette fraîche matinée de février, les nuages avaient cédé leurs place à un ciel parfaitement bleu. Il ne voulait pas fermer les yeux, les garder ouvert ne demandait pas beaucoup d'effort, c'était tant mieux. Il parvint à trouver la force de sourire malgré tout, il avait peut être raté sa vie, mais il se consolait en se disant qu'avec 24 heures de plus, il aurait certainement mieux géré. En fait, la vie n'était pas si sinistre qu'il avait voulu le croire, il s'en rendait compte maintenant, mieux vaut tard que jamais n'est-ce pas ?

C'est probablement ce sourire qui trompa la fille dans un premier temps lorsqu'elle finit par arriver. Elle aussi souriait à la vue de son ami étendu la dans la neige, les yeux grand ouverts, le sourire dessiné sur ses lèvres « t'aurais quand même pu attendre que j'arrive quand même » lui dit elle d'une voix qui se voulait faussement méchante. C'est seulement un peu plus tard, lorsqu'elle réalisa qu'il ne répondait pas à ce qu'elle disait qu'elle se rendit compte que quelque chose clochait. 

Quand les pompiers voulurent mettre un draps sur son visage, elle s'interposa « il n'en a pas besoin, laissez le comme il est... le regard tourné vers le ciel, le sourire au lèvre, c'est mieux comme ça. » Les pompiers ne comprenaient pas, ils lui demandèrent qui elle était par rapport à lui, elle se contenta de répondre « juste une amie, qui est arrivée en retard ». 

THE END.



(17 juillet 2010 à 19:59:18)


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