Note de la fic : :noel: :noel: :noel:

Bleu Méthylène


Par : MassiveDynamic
Genre : Sentimental, Action
Statut : Terminée



Chapitre 4


Publié le 18/03/2010 à 19:07:44 par MassiveDynamic

Chapitre 4 : Purple

"Salut, Blue. C'est Violette. On était dans la même classe au lycée, Première L, tu t'en souviens ? Enfin bref, Cécile m'a donné ton numéro, je le lui ai demandé. Je serai là samedi ! C'était juste pour te prévenir. Je suis impatiente de te revoir ! "

Un seul message depuis le café de ce matin. Ma vie n'est pas très agitée, il faut bien le dire. Socialement parlant. Violette... J'en ai un vague souvenir. Une fille qui avait de longs cheveux lisses... teints en violet. Comme c'est original de sa part. Elle portait des lunettes assorties à ses chaussures qui lui siéent à merveille. Des yeux verts, un visage d'enfant, une silhouette fine bien qu'elle soit aussi sportive . Enfin, ce sont les bribes de souvenirs que j'ai gardé d'elle. Tout cela a bien du changer depuis ces quelques années. Et ça n'est qu'une ancienne connaissance.

Alors que je me languissais sur mon canapé, mon téléphone vibre, SMS de Ben.

"Énorme le nouvel épisode des disparus ! Ah et sinon je suis devant ta porte avec un pack de bière. "

Ma tête tourne de 180 degrés et je fixe ma porte. Ai-je bien pris mes médicaments ? Oui... Ce matin-même, avec mon café. Ce n'est donc pas une hallucination, j'ai de la visite.

"Bah t'en a mis du temps à l'ouvrir cette porte ! Tu te paluchais ou quoi ? "

Lance-il tout en ricanant. Tout en le conduisant dans mon salon, je continue la conversation.

" J'étais dans l'coma, enfin, façon de parler. Bref, sinon, que me vaux ta visite ? "

" Bah quoi, un ami ne peut plus rendre visite à son pote ? "

Je rétorque d'une petite voix.

"Bah si... mais..."

"Mais quoi ? Vieux, tu te laisses aller. T'as 22 ans, tu commences ta vie et t'es en train de passer à côté de tous les petits plaisirs de celle-ci dont bientôt tu ne pourras plus profiter ! Bon, bref, toi et moi, on va passer une petite après-midi tranquillement comme au bon vieux temps. "

"Mais... tu bosses pas ? "

" Congé. Tout comme toi. "

On s'assoit sur mon divan et je décapsule ma bière.

"Dis... Violette m'a laissé un message sur le répondeur. Elle sera là après-demain. "

"Violette... ? "

"Oui, Violette. Tu sais, l'allumeuse de première L ! Celle avec les décolletés plongeants ! "

Il ricane de plus belle manquant de recracher sa gorgée.

" Ah ! La p'tite cochonne qui faisait des trucs salaces ! Dis donc, j'avais beau déjà avoir 24 ou 25 ans et être à l'université, le peu de fois où je l'ai vu, enfin, à tes soirées, j'peux te dire que bourrée c'est une sacrée affamée. Fais gaffe à toi samedi, tu risques de te faire bouffer ! Enfin, remarque, ça serait pas plus mal. Tu vieillis seul depuis trop longtemps, Blue. "

Prenant de petites gorgées et restant assez silencieux, je ne réponds que par de courtes phrases, le laissant sans cesse me relancer.

"Ben, tu sais très bien que toute cette merde me pourrie la vie. Autant que le traitement. J'aurai jamais de relation stable. T'es le seul avec Tom à à peu près supporter mes crises. Red croit que ma thérapie est terminée depuis longtemps, et d'ailleurs j'angoisse de le voir samedi. Et c'est vraiment pas drôle pour moi, donc au fond mes deux jobs font que je travail seul et comme ça ce n'est pas plus mal. Au moins je ne parle pas aux gens suffisamment longtemps pour qu'ils aient le temps de prendre conscience de ma démence. Et encore... Tu sais ce que je vois. Je ne suis pas fou. Pas complètement. Ca finira par arriver... "

Ben se lève et boit une bière cul-sec, puis me met deux baffes avant de me prendre par le bras.

"Bordel de foutre montagne Blue, je suis pas passé pour que tu te mettes à déprimer et à penser à ça ! Toi et moi, on va s'amuser ! Tu ne vies plus, tu deviens une loque mon gars, faut que tu te ressaisisses ! "

Et ces mots furent à nouveau curatifs. On a descendu deux packs de bière en écoutant du bon punk français de notre adolescence.



Alors que la musique battait son plein, et, en léger état d'ébriété, Ben reprends notre discussion enterrée quelques quarts d'heures plus tôt.

"Et, en plus, t'as qui en vue d'ailleurs ? T'as 22 ans, va falloir penser à te caser. "

Et comme tout le monde le sait... l'alcool facilite le dialogue. Parfois même un peu trop.

"Bah, j'ai bien une fille dans le collimateur. Mais tu sais ce que c'est. J'ai jamais vraiment osé foncer. "

" Tu sais, je suis psy, je sais comment ça marche les femmes. Pour l'aborder, rien de plus simple. Tu ne dois pas être lourd, tu dois être confiant, et c'est tout. Si le courant passe, tu le verras tout de suite. C'est qui que tu as en vue ? "

"Une fille... Tu connais pas. La serveuse du café où je vais déjeuner depuis deux ans. "

"Et elle t'as tapé dans le l'oeil... Essaie. Demain matin, tu y vas, tu engages le contacte. Puisqu'elle est serveuse, ça devrait passer facilement. Mais tu fais ça petit à petit. Tu lui demandes comment ça va, tu rajoutes des mots gentils quand elle te sert, ce genre de truc. Et quand tu l'auras bien travaillée, t'y vas et TU LA BOURRES ! "

Un psy en état d'ébriété peut avoir un langage très fin et explicite. Cela dit il avait raison, je rame depuis tellement de temps... Mais je ne sais pas, je suis tellement brisé. Pourrais-je vraiment me reconstruire ?

Nous avons terminé notre petite après-midi plus sobrement devant Le Retour du Roi version longue. Bourré, le film prend une toute autre tournure. Surtout dans les batailles mêlant orcs à humains. C'est une expérience à retenter avec les deux précédents.
J'ai fini par raccompagner Ben à ma porte en lui souhaitant une bonne fin de soirée.
En jetant un rapide coup d'oeil à mon téléphone, je peux remarquer que j'avais oublié de le mettre en silencieux. J'ai raté mes deux rappels de la journée... Bon sang, je dois les prendre, vite !

Ma musique se relance... Encore les Béru ! Non, calme toi, il n'y a aucun son...
Alors que je me dirige vers les enceintes radio, une silhouette noire ressemblant à un homme encapuchonné traverse à toute vitesse mon salon pour entrer dans la buanderie. A peine retourné, je remarque l'obscurité malsaine qui règne désormais dans la pièce, alors que la musique ne tourne plus. Depuis quand la nuit tombe si vite ?
Des bruits de pas... Des voix... Et cet homme en noir dans ma buanderie.

Ca y est, ça commence. Ils arrivent.


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