<h1>Noelfic</h1>

Le Cycle Des Calepins Oubliés


Par : Tacitus42

Genre : Science-Fiction , Action

Status : Terminée

Note :


Chapitre 10

Bande d'Enfoirés

Publié le 09/02/12 à 19:31:49 par Tacitus42

Prologue :


0. Bande d’enfoirés !


Elle souriait…

Elle me regardait de temps à autre de ses yeux bleus aciers, lesquels ornaient un faciès d’apparence angélique avec sa fossette au menton et ses cheveux blonds mi-longs laqués vers l’arrière (elle devait mettre une tonne de gel pour que ça tienne).

Elle souriait bêtement (comme toujours en de pareilles occasions).

Il faut dire que nous ne bossions plus ensemble depuis longtemps (nous n’étions pratiquement jamais sur les mêmes affaires en fait).

Miss Dana Marlo se tenait en face de moi et arborait cet air d’enfant gêné que je déteste.

Elle ne l’avait pas quitté depuis le début du trajet en blindé (cela faisait moins de cinq minutes que nous roulions).
Et il fallait bien que quelqu’un y mette un terme (au risque de la voir me saouler deux fois plus au sortir du fourgon).

« Un problème, caporal ?! »

Le ton se voulait froid (mais neutre) et eut l’effet escompté : son expression s’est vite décomposée en une moue qui trahissait le choc et l’émoi naissant alors même qu’elle croisait les bras (tout en détournant le regard).

Nous sommes toujours en l’an 2313 (le soir même du meurtre de Magnus).

En l’occurrence, nous roulions sur l’avenue principale qui menait en droite ligne à la périphérie pour renforcer les effectifs déjà en faction au Neuvième Cercle.
A la base, nous étions simplement sensés doubler les effectifs en charge de l’établissement d’un périmètre de sécurité (lequel devait assurer le bon déroulement de l’investigation en cours)…
La mort d’un homme du Vatican n’est pas rien : l’état-major entendait prendre toutes les précautions nécessaires.

Et une fois de plus, je devais me coltiner cette bande d’ostrogoths qui me servait de sous-fifres.

Dana avait plus de chance : elle avait Archibald Samson sous ses ordres. Je n’avais pas le luxe d’avoir un seul gars dit normal dans ma putain d’escouade (depuis que Butor s’était fait descendre).

Moi, je n’avais que des psychopathes endurcis…
Parmi lesquels, une certaine Black Widow de surnom (qui commençait sérieusement à me courir sur le haricot elle aussi).

« Lili… »

- « quoi ?! » fit-elle d’un air faussement ingénu.

- « Fous la paix à ste foutue bleusaille ! »

Ma voix était toujours aussi placide bien que sensiblement impérieuse (mais forte et claire).

Lili (qui était alors occupée à faire la causette avec le gars d’en face) est une fille simple et gentille : une grande perche légèrement rachitique aux cheveux couleur de paille et au visage parsemé de tâches de rousseurs.
Elle est très sympathique en fin de compte…
Le seul truc à ne pas faire, c’est coucher avec elle.

La baiser, c’est mourir… (Paraît-il).

C’est en tout cas la rumeur qui court (et j’ai plutôt tendance à la croire : rapport au nombre de morts suspectes qui ont suivi de simples flirts avec elle).
Et quand on sait que son indicatif veut dire veuve noire en anglais…

« Qu’est-ce que j’ai fait ? » demanda-t-elle d’un air vaguement outré.

- « Touche à ce môme et je te fais une ligature des trompes façon neuf millimètres. »

- « Mais, on fait que parler ! »

- « Prends-moi pour un con ! »
« Johnny et toi m’avez déjà dézingué Butor y a pas longtemps, alors oublie ce bleu tu veux (vu que la section en a encore besoin !) ».

- « Chef, z’êtes lourd : Butor, c’est pas nous » crut bon d’intervenir Charon.

- « Ouais… »
« Et vous avez du bol qu’il ne se souvienne plus de rien (rapport aux nombres de neurones qu’il a perdu) » précisais-je.

Il faut savoir que le dénommé Alexander Butor s’est mangé une bastos en pleine trogne durant une période de service avec les deux autres (le problème étant qu’il est resté sur le carreau une bonne demi-heure sans soin).

Techniquement, il était mort.
Mais la mort au vingt-quatrième siècle ne veut pas forcément dire grand-chose. L’évolution a doté certaine personne de la faculté de résurgence (même partielle : ça dépend du laps de temps qui suit le décès).
Ca existe depuis longtemps (d’où l’utilité première des crocs morts) : mais des gens comme Johnny Charon sont revenus après plus de quatre jours (explosant facile le record homologué il y a deux mille ans) : il est d’ailleurs revenu le jour de son enterrement (lequel se déroulait à l’extérieur puisque Charon était à l’origine un outsider : c’est l’incinération obligatoire sinon)…

Et je me dis qu’il aurait mieux valu (pour tout le monde) qu’il ne revienne qu’après sépulture…

(Oui, pour ceux qui en douteraient encore : je suis un vrai salaud).

Il n’en avait rien à carrer, mais Charon se fit fort d’en remettre une couche : « au fait, comment va-t-il (Butters, je veux dire) ? »

- « Comme un légume qui parle » répondis-je…
Ces enfoirés avaient amputé le peloton de son meilleur homme sur les cinq (moi compris) que comptait alors l’unité.
Le dernier s’appelait Brut et avait le Q.I. rasant la moyenne (mais par le bas)…
Pas méchant, mais trop facilement influençable par les deux autres (je suppose qu’il les a suivi pour Butor : comment lui en vouloir ?).
Mais il avait déjà fait des trucs pas très nets avec et à cause d’eux auparavant.

Et puis, il y avait ça aussi qui me taraudait : « pourquoi tout le monde appelle Butor, Butters? ».

Il y eut un léger blanc entrecoupé par le son des cahots absorbés par les amortisseurs.

Et pour le coup, ce fut Dana qui me répondit :

« Bin : Stan, Kyle, Cartman… »

Avant d’ajouter : « z’avez jamais vu le dessin animé ? »



Si, effectivement…

Tout le monde a vu le dit feuilleton un jour (vu qu’ils repassent les épisodes sans arrêt sur les canaux pirates). Je n’ai moi-même mis le temps à percuter que parce que je pensais bêtement à la traduction du mot « beurre » en anglais.

Et je me dis qu’ils auraient tout aussi bien pu l’appeler Kenny…
Mais je suppose que ça partait d’une bonne intention : ils n’avaient pas prévu de le buter à la base.

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