Dead Space: L'artefact d'origine
Par : Spyko
Genre : Action , Science-Fiction
Status : C'est compliqué
Note :
Chapitre 33
Publié le 19/02/12 à 17:40:42 par Spyko
Des deux corps qui s'effondrèrent dans la seconde qui suivit, un seul avait le torse déchiqueté et la chair à vif par la quinzaine de tirs qu'il s'était pris. Et un seul attirait notre regard comme un néon.
Alors qu'elle avait, comme nous, survécu à des attaques, à un crash, et à une capture, il avait suffit de tourner au mauvais angle pour qu'elle ne soit plus. Ca me donnait envie de vomir. Chaque heure, nous avions un peu plus conscience qu'il suffisait d'un hasard, d'un coup de malchance, pour être tué. Et, une nouvelle fois, cette idée prenait forme sous nos yeux, symbolisée par le cadavre de notre coéquipière.
David était complètement démoli. Et je le comprenais. Florian, Jeff, Mike, et maintenant Nathalie. Ca, plus nos familles respectives, notre ville, nos maisons. Tout ce pourquoi nous avions vécus disparaissait petit à petit. Et tout ça, c'était à cause des unitologues. Encore plus qu'avant, une seule pensée occupait mon esprit ; détruire le monolithe.
David avait les yeux fixés sur le cadavre, dont le crâne était percé d'un unique impact. Un simple trou sur le devant, mais je préférais éviter de regarder l'arrière de la tête. Je m'accroupis lentement, le regard embué. C'est alors que je sentis une nouvelle douleur dans l'estomac. Je fis ce que je pouvais pour lui résister mais, cette fois, plusieurs gouttes de sang se glissèrent entre mes lèvres pourtant serrées au maximum. Elle s'écrasèrent sur le sol et formèrent plusieurs tâches rouges.
« Ca va Matt? »
« Ouais... Ouais... J'ai... du prendre un peu plus de coups que je le pensais tout à l'heure. »
« Ok... »
Je lus une nouvelle fois dans ses yeux qu'il n'était pas satisfait de cette réponse. Et le regard qu'il m'envoya cette fois n'était pas inquiet, mais méfiant. Désireux d'y échapper, je me penchais à nouveau au dessus de notre coéquipière.
« Qu'est-ce qu'on va en faire? demandais-je d'une voix étranglée à la fois par le chagrin, mais aussi par le sang qui m'était monté à la gorge. »
« Aucune idée, mais on peut pas la laisser là... »
« Bah attends, je vais voir si ce garde avait pas quelque chose sur lui. »
Nous nous dirigeâmes vers le second cadavre. Au-dessus, l'un des conduits d'aération fut rapidement traversé par une ombre. Je sentis un frisson me parcourir le corps, mais Dave n'avait visiblement rien remarqué. Peut-être encore un effet de la contamination. Peut-être.
Le soldat gisait dans une marre de sang, et son torse était complètement déchiqueté. Il avait les yeux fermés, qu'il avait clos juste avant de tirer. Autour de son cou, le pendentif qu'il avait serré juste avant trempait légèrement dans le fluide. Je l'examinai. C'était une structure torsadée noire apparemment taillée dans une sorte de roche. Un monolithe miniature. Hormis ceci et ses armes, il ne disposait de rien d'intéressant.
Le bruit d'un battement d'aile flotta dans le couloir. Mes mains se crispèrent sur le collier, et je vis David avoir un mouvement de recul. Lorsque je me relevai et pivotai, je me retrouvai une nouvelle fois face à l'une des chauve-souris qui métamorphosaient les cadavres. Et elle semblait suspendue au dessus de celui de Nathalie.
Elle avait gardé ses mètres d'envergures et ses trois appendices sur le crâne, mais elle avait en revanche gagné une carapace luisante qui recouvrait aussi bien le dessus de son corps que les organes qui jusqu'à la mutation apparaissaient à l'air libre. La trompe qui servait à accélérer la mutation descendit peu à peu vers le crâne de notre coéquipière.
Il n'en fallut pas plus pour que nous commençâmes à tirer sur la créature. Les lasers ricochèrent sur sa peau cuirassée sans la faire broncher plus que cela. L'aiguille pénétra dans l'impact, s'enfonça en envoyant plusieurs gerbes de sang et des tentacules surgirent de son abdomen pour saisir le corps.
Nous vîmes là une opportunité de percer la carcasse du nécromorph. Après une rafale de mon fusil d'assaut qui la fit couiner sans pour autant lâcher prise, David encocha un nouveau carreau électrifié dans son arbalète et visa lentement la petite zone à découvert. Le projectile fendit l'air et s'enfonça comme dans du beurre à travers la membrane qui recouvrait provisoirement les organes du monstre. Seule la hampe dépassait encore de la chair, et bientôt, la créature fut secouée des mêmes tremblements affreux qui avaient agités le chien quelques heures avant. Les tentacules et l'aiguillon se rétractèrent, non sans dommage sur le cadavre pour ce dernier, et le nécromorph nous fit face en couinant, répandant du sang jaunâtre sur l'acier.
La trompe qui, je le savait, envoyait de l'acide, se dressa et pointa sur nous. Je bousculais Dave sur la droite pour éviter le jet, car il n'avait jamais eu l'occasion de découvrir ces «améliorations». Le liquide siffla lorsqu'il entra en contact avec l'acier, et le nécromorph, voyant que cette attaque ne lui servirait pas, rétracta son appendice pour dresser l'aiguillon pointu comme une griffe. Il se jeta sur nous, et David eut le temps d'envoyer une décharge de son fusil à pompe dans le crâne de notre adversaire avant de sauter à terre. La trompe inutile au combat tomba à terre dans une éclaboussure.
Je saisis l'instant d'incrédulité apparente du monstre pour envoyer une autre rafale vers la tête. Encore sonné par la perte d'un membre, il n'eut pas le temps de recouvrir cette zone avec sa carapace avant que la trompe d'acide ne soit sectionnée. Dès lors qu'elle tomba à terre, le liquide commença à en jaillir. Mais il ne toucha pas l'acier. La créature avait enfin rétracté sa cuirasse, mais, malheureusement pour elle, le fluide ne s'écrasa pas sur le sol, mais se répandit dans tout son corps et le long de l'intérieur de la peau solide. Avant que celle ci ne cède enfin sous l'acidité du produit, les organes avaient été réduits en bouillis difformes et crépitante.
« Beurk, c'est vraiment dégueulasse... »
« Ouais... Oh merde... C'est pas pire que... ça. »
Je lui pointai du doigt le cadavre de Nathalie. Lors du retirement précipité de l'aiguillon, le nécromorph avait pratiquement arraché toute la partie supérieur de la boite crânienne, et une partie de la peau du visage avec. Les tentacules avaient aussi fait leur part du travail en broyant certaines parties du corps. Au final, c'était à peine si il ressemblait encore à un humain. Je vis David retenir un soudain jet de bile devant ce spectacle atroce. Cette fois, nous ne pouvions rien faire pour mettre le corps à un endroit où il ne serait pas souillé, car c'était déjà le cas désormais.
« Et on va la laisser où alors? Ca ressemble même plus à Nat' ce tas de chair... »
« Si au moins on avait du feu, ne serait-ce que pour lui rendre un petit hommage... »
« Attends Dave..., l'interrompis-je d'un geste. Y a quelqu'un qui arrive. Faut croire qu'on a pas été très discrets... »
« Ok, dès qu'il se pointe, on lui tire une balle. »
« Non, je veux l'interroger. Qui sait ce qu'il pourrait savoir... »
Nous suivîmes ainsi mon désir, en nous plaquant à l'angle d'un mur. A l'instant où l'homme apparaissait, je lui assenait un fulgurant coup de crosse dans l'estomac, ce qui le plia sur le champ. A peine avait-il était jeté au sol que l'évidence nous sauta aux yeux ; il avait lui aussi un pendentif. Le soldat se débattit un instant, puis se relâcha, comme s'il attendait simplement d'être tué. Mais je n'avais pas prévu ça.
« Bon mon gars, je suis sûr que tu vas pouvoir nous aider »
« Hors de question. »
« Vraiment? »
Je l'avais déjà fait une fois dans notre première base. Je pouvais recommencer. Après un coup pour le sonner, je le trainai jusqu'au cadavre du nécromorph, dont l'acide continuait à se répandre lentement de la trompe. Il eut l'air de comprendre où je voulais en venir.
« Attendez! D'accord! D'accord! »
« Tu vois quand tu veux. J'ai quelques questions à te poser. Pour commencer, est-ce que le monolithe est toujours ici? »
« Oui. Oui. Il ne le restera pas plus de quelques heures de plus. Presque tout le monde est parti ici, cette bestiole dehors cause trop de dégâts. »
« Et qui reste t-il en dehors de nous? »
« Le pilote. Moi. Vous. Peut-être quelques autres gardes un peu partout. »
« Très bien, j'ai entendu dire que ce caillou allait être transporté en Amérique. C'est vrai? »
« D'abord en Amérique, et ensuite en Asie. Ou en Afrique, je ne sais pas! »
« Et comment on arrête cette foutue infection!? »
Contrairement à ce à quoi je m'attendait, le soldat cessa brutalement son attitude effrayé et commença à rire, d'un rire glacial et dément.
« Vous ne pourrez pas! Vous ne pourrez pas l'arrêter! »
Je perdis mon masque de calme et décidais de le plaquer contre le liquide qui continuait à siffler. Le rire s'étouffa dans sa gorge pour devenir un hurlement de douleur, ponctué par le crépitement de la chair de son dos.
« Pourquoi !!? »
« C'est trop tard, hurla t-il désespérément. C'est trop tard ! »
« Qu'est-ce qui est trop tard ? »
« Des échantillons ont été envoyés partout dans les centres de recherche unitologues, ils ont peut-être même commencés à répandre le virus dans les continents concernés... Aaah »
De rage, je le poussai plus fort encore contre le sol, augmentant l'intensité des grésillements et de ses gémissements.
« Et qu'est-ce qu'il se passera si le monolithe est détruit? Qu'est-ce qu'il se passera! »
La réponse tarda à venir. Finalement, il déclara, d'une toute petite voix difficilement contrôlée :
« Rien. Absolument rien. L'infection s'est répandue, le seul apport du monolithe est de permettre un contrôle minimum des nécromorphs. Même si vous le détruisez, le genre humain va disparaître! »
Il s'était mis à crier pour dire cette dernière phrase, d'une voix amplifiée par la douleur. Définitivement, je perdis mon calme et lui envoyait une unique balle dans le crâne, avant de faire rouler le corps dans la marre jaunâtre, m'assurant ainsi qu'il n'aurait pas la réincarnation tant désirée s'il était transformé en bouillie de chair.
Je me relevai soudainement et m'engageai dans les couloirs, aveuglés par la rage qui m'envahissait une nouvelle fois. Mon regard passa brièvement au jaune, mais je ne m'en préoccupai pas, avant de jaillir par une porte dans la cour. David arriva essoufflé dans mon dos. Nous gardâmes les yeux rivés vers les quatre gigantesques cylindres qui se dressaient à plusieurs centaines de mètres de là, et au milieu desquels se trouvaient notre objectif.
« Alors... C'était ça les ronds sur la carte? s'exclama David. Des citernes de carburants géantes? »
« Oui. »
« Et cette saloperie de bestiole qui traine dans le coin, il suffirait de quelques chocs et toute la base volerait en éclat, avec les alentours au passage... »
« Effectivement, répondis-je faiblement, sans même y penser. »
Une idée venait de naitre au coeur de mon esprit. Je l'avais déjà dit. Je me vengerai de ce qu'ils avaient fait, peu importe le prix à payer. Détruire le monolithe, la créature gigantesque et la base dans laquelle se baladaient plusieurs centaines ou milliers de nécromorphs. Et détruire la menace éventuelle que j'étais devenu. Tout ça en une seule chose.
David me regarda d'un air inquiet, moi qui fixais ces quatre citernes qui pourraient tout anéantir dans les environs. Mais il ne connaissait pas les raisons de ce regard.
« Matt..., s'inquita t-il. Ca va vraiment? »
« Parfaitement »
« T'es vraiment sûr de toi? »
« Tu n'imagines même pas à quel point... »
Alors qu'elle avait, comme nous, survécu à des attaques, à un crash, et à une capture, il avait suffit de tourner au mauvais angle pour qu'elle ne soit plus. Ca me donnait envie de vomir. Chaque heure, nous avions un peu plus conscience qu'il suffisait d'un hasard, d'un coup de malchance, pour être tué. Et, une nouvelle fois, cette idée prenait forme sous nos yeux, symbolisée par le cadavre de notre coéquipière.
David était complètement démoli. Et je le comprenais. Florian, Jeff, Mike, et maintenant Nathalie. Ca, plus nos familles respectives, notre ville, nos maisons. Tout ce pourquoi nous avions vécus disparaissait petit à petit. Et tout ça, c'était à cause des unitologues. Encore plus qu'avant, une seule pensée occupait mon esprit ; détruire le monolithe.
David avait les yeux fixés sur le cadavre, dont le crâne était percé d'un unique impact. Un simple trou sur le devant, mais je préférais éviter de regarder l'arrière de la tête. Je m'accroupis lentement, le regard embué. C'est alors que je sentis une nouvelle douleur dans l'estomac. Je fis ce que je pouvais pour lui résister mais, cette fois, plusieurs gouttes de sang se glissèrent entre mes lèvres pourtant serrées au maximum. Elle s'écrasèrent sur le sol et formèrent plusieurs tâches rouges.
« Ca va Matt? »
« Ouais... Ouais... J'ai... du prendre un peu plus de coups que je le pensais tout à l'heure. »
« Ok... »
Je lus une nouvelle fois dans ses yeux qu'il n'était pas satisfait de cette réponse. Et le regard qu'il m'envoya cette fois n'était pas inquiet, mais méfiant. Désireux d'y échapper, je me penchais à nouveau au dessus de notre coéquipière.
« Qu'est-ce qu'on va en faire? demandais-je d'une voix étranglée à la fois par le chagrin, mais aussi par le sang qui m'était monté à la gorge. »
« Aucune idée, mais on peut pas la laisser là... »
« Bah attends, je vais voir si ce garde avait pas quelque chose sur lui. »
Nous nous dirigeâmes vers le second cadavre. Au-dessus, l'un des conduits d'aération fut rapidement traversé par une ombre. Je sentis un frisson me parcourir le corps, mais Dave n'avait visiblement rien remarqué. Peut-être encore un effet de la contamination. Peut-être.
Le soldat gisait dans une marre de sang, et son torse était complètement déchiqueté. Il avait les yeux fermés, qu'il avait clos juste avant de tirer. Autour de son cou, le pendentif qu'il avait serré juste avant trempait légèrement dans le fluide. Je l'examinai. C'était une structure torsadée noire apparemment taillée dans une sorte de roche. Un monolithe miniature. Hormis ceci et ses armes, il ne disposait de rien d'intéressant.
Le bruit d'un battement d'aile flotta dans le couloir. Mes mains se crispèrent sur le collier, et je vis David avoir un mouvement de recul. Lorsque je me relevai et pivotai, je me retrouvai une nouvelle fois face à l'une des chauve-souris qui métamorphosaient les cadavres. Et elle semblait suspendue au dessus de celui de Nathalie.
Elle avait gardé ses mètres d'envergures et ses trois appendices sur le crâne, mais elle avait en revanche gagné une carapace luisante qui recouvrait aussi bien le dessus de son corps que les organes qui jusqu'à la mutation apparaissaient à l'air libre. La trompe qui servait à accélérer la mutation descendit peu à peu vers le crâne de notre coéquipière.
Il n'en fallut pas plus pour que nous commençâmes à tirer sur la créature. Les lasers ricochèrent sur sa peau cuirassée sans la faire broncher plus que cela. L'aiguille pénétra dans l'impact, s'enfonça en envoyant plusieurs gerbes de sang et des tentacules surgirent de son abdomen pour saisir le corps.
Nous vîmes là une opportunité de percer la carcasse du nécromorph. Après une rafale de mon fusil d'assaut qui la fit couiner sans pour autant lâcher prise, David encocha un nouveau carreau électrifié dans son arbalète et visa lentement la petite zone à découvert. Le projectile fendit l'air et s'enfonça comme dans du beurre à travers la membrane qui recouvrait provisoirement les organes du monstre. Seule la hampe dépassait encore de la chair, et bientôt, la créature fut secouée des mêmes tremblements affreux qui avaient agités le chien quelques heures avant. Les tentacules et l'aiguillon se rétractèrent, non sans dommage sur le cadavre pour ce dernier, et le nécromorph nous fit face en couinant, répandant du sang jaunâtre sur l'acier.
La trompe qui, je le savait, envoyait de l'acide, se dressa et pointa sur nous. Je bousculais Dave sur la droite pour éviter le jet, car il n'avait jamais eu l'occasion de découvrir ces «améliorations». Le liquide siffla lorsqu'il entra en contact avec l'acier, et le nécromorph, voyant que cette attaque ne lui servirait pas, rétracta son appendice pour dresser l'aiguillon pointu comme une griffe. Il se jeta sur nous, et David eut le temps d'envoyer une décharge de son fusil à pompe dans le crâne de notre adversaire avant de sauter à terre. La trompe inutile au combat tomba à terre dans une éclaboussure.
Je saisis l'instant d'incrédulité apparente du monstre pour envoyer une autre rafale vers la tête. Encore sonné par la perte d'un membre, il n'eut pas le temps de recouvrir cette zone avec sa carapace avant que la trompe d'acide ne soit sectionnée. Dès lors qu'elle tomba à terre, le liquide commença à en jaillir. Mais il ne toucha pas l'acier. La créature avait enfin rétracté sa cuirasse, mais, malheureusement pour elle, le fluide ne s'écrasa pas sur le sol, mais se répandit dans tout son corps et le long de l'intérieur de la peau solide. Avant que celle ci ne cède enfin sous l'acidité du produit, les organes avaient été réduits en bouillis difformes et crépitante.
« Beurk, c'est vraiment dégueulasse... »
« Ouais... Oh merde... C'est pas pire que... ça. »
Je lui pointai du doigt le cadavre de Nathalie. Lors du retirement précipité de l'aiguillon, le nécromorph avait pratiquement arraché toute la partie supérieur de la boite crânienne, et une partie de la peau du visage avec. Les tentacules avaient aussi fait leur part du travail en broyant certaines parties du corps. Au final, c'était à peine si il ressemblait encore à un humain. Je vis David retenir un soudain jet de bile devant ce spectacle atroce. Cette fois, nous ne pouvions rien faire pour mettre le corps à un endroit où il ne serait pas souillé, car c'était déjà le cas désormais.
« Et on va la laisser où alors? Ca ressemble même plus à Nat' ce tas de chair... »
« Si au moins on avait du feu, ne serait-ce que pour lui rendre un petit hommage... »
« Attends Dave..., l'interrompis-je d'un geste. Y a quelqu'un qui arrive. Faut croire qu'on a pas été très discrets... »
« Ok, dès qu'il se pointe, on lui tire une balle. »
« Non, je veux l'interroger. Qui sait ce qu'il pourrait savoir... »
Nous suivîmes ainsi mon désir, en nous plaquant à l'angle d'un mur. A l'instant où l'homme apparaissait, je lui assenait un fulgurant coup de crosse dans l'estomac, ce qui le plia sur le champ. A peine avait-il était jeté au sol que l'évidence nous sauta aux yeux ; il avait lui aussi un pendentif. Le soldat se débattit un instant, puis se relâcha, comme s'il attendait simplement d'être tué. Mais je n'avais pas prévu ça.
« Bon mon gars, je suis sûr que tu vas pouvoir nous aider »
« Hors de question. »
« Vraiment? »
Je l'avais déjà fait une fois dans notre première base. Je pouvais recommencer. Après un coup pour le sonner, je le trainai jusqu'au cadavre du nécromorph, dont l'acide continuait à se répandre lentement de la trompe. Il eut l'air de comprendre où je voulais en venir.
« Attendez! D'accord! D'accord! »
« Tu vois quand tu veux. J'ai quelques questions à te poser. Pour commencer, est-ce que le monolithe est toujours ici? »
« Oui. Oui. Il ne le restera pas plus de quelques heures de plus. Presque tout le monde est parti ici, cette bestiole dehors cause trop de dégâts. »
« Et qui reste t-il en dehors de nous? »
« Le pilote. Moi. Vous. Peut-être quelques autres gardes un peu partout. »
« Très bien, j'ai entendu dire que ce caillou allait être transporté en Amérique. C'est vrai? »
« D'abord en Amérique, et ensuite en Asie. Ou en Afrique, je ne sais pas! »
« Et comment on arrête cette foutue infection!? »
Contrairement à ce à quoi je m'attendait, le soldat cessa brutalement son attitude effrayé et commença à rire, d'un rire glacial et dément.
« Vous ne pourrez pas! Vous ne pourrez pas l'arrêter! »
Je perdis mon masque de calme et décidais de le plaquer contre le liquide qui continuait à siffler. Le rire s'étouffa dans sa gorge pour devenir un hurlement de douleur, ponctué par le crépitement de la chair de son dos.
« Pourquoi !!? »
« C'est trop tard, hurla t-il désespérément. C'est trop tard ! »
« Qu'est-ce qui est trop tard ? »
« Des échantillons ont été envoyés partout dans les centres de recherche unitologues, ils ont peut-être même commencés à répandre le virus dans les continents concernés... Aaah »
De rage, je le poussai plus fort encore contre le sol, augmentant l'intensité des grésillements et de ses gémissements.
« Et qu'est-ce qu'il se passera si le monolithe est détruit? Qu'est-ce qu'il se passera! »
La réponse tarda à venir. Finalement, il déclara, d'une toute petite voix difficilement contrôlée :
« Rien. Absolument rien. L'infection s'est répandue, le seul apport du monolithe est de permettre un contrôle minimum des nécromorphs. Même si vous le détruisez, le genre humain va disparaître! »
Il s'était mis à crier pour dire cette dernière phrase, d'une voix amplifiée par la douleur. Définitivement, je perdis mon calme et lui envoyait une unique balle dans le crâne, avant de faire rouler le corps dans la marre jaunâtre, m'assurant ainsi qu'il n'aurait pas la réincarnation tant désirée s'il était transformé en bouillie de chair.
Je me relevai soudainement et m'engageai dans les couloirs, aveuglés par la rage qui m'envahissait une nouvelle fois. Mon regard passa brièvement au jaune, mais je ne m'en préoccupai pas, avant de jaillir par une porte dans la cour. David arriva essoufflé dans mon dos. Nous gardâmes les yeux rivés vers les quatre gigantesques cylindres qui se dressaient à plusieurs centaines de mètres de là, et au milieu desquels se trouvaient notre objectif.
« Alors... C'était ça les ronds sur la carte? s'exclama David. Des citernes de carburants géantes? »
« Oui. »
« Et cette saloperie de bestiole qui traine dans le coin, il suffirait de quelques chocs et toute la base volerait en éclat, avec les alentours au passage... »
« Effectivement, répondis-je faiblement, sans même y penser. »
Une idée venait de naitre au coeur de mon esprit. Je l'avais déjà dit. Je me vengerai de ce qu'ils avaient fait, peu importe le prix à payer. Détruire le monolithe, la créature gigantesque et la base dans laquelle se baladaient plusieurs centaines ou milliers de nécromorphs. Et détruire la menace éventuelle que j'étais devenu. Tout ça en une seule chose.
David me regarda d'un air inquiet, moi qui fixais ces quatre citernes qui pourraient tout anéantir dans les environs. Mais il ne connaissait pas les raisons de ce regard.
« Matt..., s'inquita t-il. Ca va vraiment? »
« Parfaitement »
« T'es vraiment sûr de toi? »
« Tu n'imagines même pas à quel point... »
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