<h1>Noelfic</h1>

Dead Space: L'artefact d'origine


Par : Spyko

Genre : Action , Science-Fiction

Status : C'est compliqué

Note :


Chapitre 28

Publié le 16/02/12 à 19:28:27 par Spyko

Les deux groupes d'adversaires avaient chacun les yeux fixés sur l'autre, et moi, j'étais immobile, debout au milieu de ce no man's land miniature. Alors, je me mis à reculer doucement, ne lâchant pas les pupilles rougeâtres du chef de meute du regard. L'une après l'autre, chacune des créatures disparut de notre champ de vision, exceptée celle qui nous faisait toujours front.
Je me laissai tomber sur la banquette où je m'étais réveillé, et pris mes armes. Tout autour du campement, des ombres se déplaçaient vivement. Ils nous encerclaient.

« Dave... Regardes autour de nous... »
« J'ai vu. Ils nous attaquent pas encore, mais je me demande si un coup de feu pourrais les décider à le faire... »
« Je pense qu'il vaut mieux attendre et se tenir prêts, répondit la jeune pilote. »

Un sinistre crissement me fit sursauter. Je regardai tout autour, et vis une autre masse obscure qui s'était hissée sur la carcasse du vaisseau. La tension augmentait en intensité à chaque seconde. Nathalie avait un pistolet dans chaque main, qu'elle braquait dans toutes les directions. Dave, lui, avait sorti son arbalète, dirigée vers le crâne du chef, tandis que son fusil était à ses pieds, prêt à l'emploi.
Puis, lentement, pas après pas, la sinistre créature s'avança. Nous vîmes d'abord ses arcades surmontées de petites crêtes d'os pointus, puis sa gueule béante garnie de crocs aiguisés et jaunâtres. Des ossements saillaient de ses pattes avant et elles étaient terminées par des griffes meurtrières, desquelles plusieurs gouttes de sang dégoulinaient encore. Toute son épine dorsale avait percé la peau du dos, et laissait paraître une rangée d'éperon qui courraient jusqu'au bout de la queue. Queue elle-même terminée par une dizaines d'épines osseuses qui pointaient dans toutes les directions.
Une véritable machine à tuer, un chien de garde parfait. Cela dit, ça ne collait pas, aucun humain n'aurais pu muter au point de ressembler tellement à une bête. Ne serait-ce qu'au niveau du crâne, à moins... que les unitologues n'aient menés d'expériences encore plus loin....
Sa queue produisait un mouvement de balancier hypnotique, qui me fit momentanément perdre conscience de ce qui m'entourait, avant que je me reprenne et regarde ailleurs.

« Dave, on va pas pouvoir rester planter là des heures. Tires. »
« T'es fou, ils vont nous sauter dessus après. »
« Soit on les laisse attaquer les premiers, soit on en tue un pendant qu'on le peut. Fais-le. »

La flèche parti à une vitesse fulgurante. Une fraction de seconde après, la créature était agitée de tremblements répugnants, le crâne puis le reste de son corps secoués de décharges électriques. Ses yeux roulaient dans ses orbites, de la bave jaillissait de sa gueule, puis, brutalement, la partie supérieure de sa boite crânienne éclata, envoyant des morceaux de cervelle et d'os en tout sens. Enfin, mollement, les membres cédèrent et le cadavre s'effondra sur le sol, encore agité de tics nerveux.
La mort de leur chef fut le signal qu'attendaient les créatures postées autour du camp. Celle qui était montée sur le vaisseau sauta sur nous, et fut accueillie par un rafale de tirs, qui l'arrêta en plein vol. Elle s'écrasa puis roula sur elle-même, avant de se relever en grognant. Les quatre dernières se rapprochèrent lentement, nous emprisonnant dans un cercle mouvant.
Je tendis machinalement la main vers la petite ceinture de laquelle pendaient les grenades que j'avais pris, en saisis une et gardai le pouce sur le petit activateur, prêt à la lancer sur le premier chien qui avancerait trop. David avait remis un carreau électrique sur son arbalète et gardait l'une des bêtes en joue. Une nouvelle fois, le combat n'avait pas réellement commencé, et nous nous retrouvions dans l'attente.
Nous étions tout trois dos à dos, et j'exerçai une petite pression sur le pied de Dave pour le prévenir.

« On tire. En même temps. Tous. »

Un bref mouvement de la part de Nat' m'indiqua qu'elle avait saisi le message. Je tendis le bras légèrement en arrière, lâchai le bouton, et attendit deux secondes. Après quoi, je lançai mon projectile vers le nécromorph en face de moi, qui l'évita sans sourciller. Au même instant, une autre flèche partit et j'entendis les deux pistolets de Nathalie vider leurs chargeurs. La déflagration balaya la créature qui se pensait tirée d'affaire, et je dirigeai mon fusil sur une autre.
Avant d'avoir pu tirer, elle s'élança et se jeta sur moi, me faisant basculer en arrière. Ses griffes étaient plantées dans ma poitrine et je la sentait presser davantage. Le seul chien encore en vie excepté celui qui me clouait au sol entama une courte mais rapide course vers mes coéquipiers. Ils eurent l'intelligence de se jeter à terre au moment où les griffes tranchantes fendaient l'air au dessus de leur tête, et même le balayage de la queue qu'il exécuta ne parvint pas à les toucher.
Pendant ce temps, mon agresseur claquait des mâchoires au-dessus de ma tête, comme s'il savourait cet instant. David se releva en catastrophe et braqua son fusil sur lui. Au même moment, je parvins à atteindre une autre de mes grenades, que je fourrai sans précédent dans la gueule grande ouverte, manquant d'y laisser quelques doigts au passage. La salve que la créature pris dans le flanc la projeta sur le côté, me permettant de me relever et de courir aussi loin que possible. Elle agitait nerveusement la tête, crachait, mais ne parvint pas à déloger le projectile avant que celui-ci ne la fasse passer de vie à trépas, en nous aspergeant de chair et de sang.
Le dernier survivant de la meute décida d'adopter une autre technique.
Il traversa comme une flèche la carcasse encore fumante de notre moyen de transport précédent et disparut derrière. Nous restâmes sur nos gardes, paré à contrer une attaque qui viendrai surement d'une autre direction. Mais elle n'arriva pas de la manière qu'on aurait cru. Quand nous fîmes demi-tour, nous vîmes que le tas de ferrailles glissait silencieusement vers nous, si bien qu'il était à moins d'un mètre.
Puis, il se souleva, et pendant un bref instant, je crus que nous serions simplement écrasés. Cependant, la porte ouverte nous évita cela, et nous nous retrouvâmes à l'intérieur du vaisseau en ruines. L'ouverture de gauche était collée au sol, et celle de droite se situait désormais plusieurs bons mètres au-dessus. Nous étions tous piégés.
Ou presque. Car Nathalie, elle, n'était pas avec nous. Peu de temps après, un court cri de surprise atteignit nos oreilles, suivis d'un grognement rauque. Dave tenta de s'accrocher aux multiples prises qu'offraient les enfoncements et brèches pour se hisser le long de la paroi, ou plutôt du plafond. Alors qu'il n'était encore qu'à mi-hauteur, des coups de feus retentirent, nous faisant accélérer l'allure. Je me contentai d'escalader l'ancien sol, profitant des anciennes attaches des banquettes.
Arrivés en haut, nous vîmes Nat' reculer lentement en tirant balle par balle sur la créature, qui avançait toujours, malgré la dizaine d'impacts qui recouvraient son crâne et son torse. La jeune femme continuait de vider son chargeur sur le chien qui semblait presque insensible aux dégâts.
Nous sautâmes de notre perchoir pour nous réceptionner avec autant de grâce qu'un chevreuil aux pattes cassées. Alors nous nous relevions et attrapions nos armes, la créature trébucha avec la vingtième balle. Durant un instant, un scintillement de peur sembla percer à travers la rage sanglante de son regard, alors que la bête se rendait compte que son histoire s'arrêtait là.
Elle s'effondra, et une mare de sang recouvrit bientôt la terre.

« Je... hais... ces trucs... »

La jeune femme semblait au bord de l'inconscience.

« C'est bon, c'est enfin fini. Mais c'était quoi ces trucs... »
« Aucune idée, impossible que ça ai été des hum.... Nat', t'es sûre que ça va? T'es toute... Putain! »

Je stoppai net ma phrase alors qu'elle s'écroulait sur le sol, la respiration difficile. Elle regardait dans le vide, et ses yeux se fermaient peu à peu. Une profonde entaille lui barrait la cuisse. La seconde après, elle s'était évanouie.

« Merde, Dave, va chercher un bandage, n'importe quoi. »
« Ok »

Je commençai à lui tapoter un peu le front, puis à vérifier son pouls. Très faible. David revint très rapidement avec la boite.

« Il reste pas grand chose, mais ça devrait faire l'affaire. »

Il saisit un spray et commença à en asperger la blessure, qui cessa presque immédiatement de saigner. Après quoi, il déroula la dernière pelote de bandage pour l'enrouler autour. Pendant ce temps, je réfléchissais.

« C'est bon, c'est fini, fit mon collègue. Aide-moi à la mettre contre la carcasse. »
« Non. On peut pas rester là. »
« Qu'est-ce que tu raconte, on va pas la porter! »
« Il faut la réveiller, mais de toute manière on reste pas ici cette nuit, même si on doit la trainer à demi-inconsciente. »
« Arrête de délirer, ça fait deux jours qu'on a pas fermé l'oeil, à part les évanouissement. On va finir par crever de fatigue avant d'avoir été massacré par ces bestioles! »
« Je sais bien, mais vu la facilité avec laquelle ils nous ont retrouvés, ce serait un trop gros risque de rester là. »
« Parce que marcher en pleine nuit sans voir approcher nos ennemis c'est pas un risque!? »
« Si, mais une fois dans la base, on pourra surveiller plus facilement les points d'accès de ces bestioles pendant les tours de garde. Et de toute façon, on a plus rien à manger ici. »
« C'est du suicide... »

Je me détournai, le regard fixé vers les murailles à peine visibles maintenant que seule la Lune éclairait le paysage.
Et, un grand craquement résonna dans les ténèbres. Dave, qui avait commencé à retourner vers Nathalie, s'immobilisa. On entendit encore quelques échos d'objets qui se fracassaient sur le sol.
Brutalement, un hurlement surpuissant inonda la nuit, un hurlement terrible, terrible et familier. Au loin, une immense masse noire s'était élevée au dessus de notre destination. Même à cette distance et avec cette luminosité, il n'était pas difficile de distinguer les contours de sa tête pivoter, ses yeux gigantesques attirés comme des lucioles par le point lumineux que représentait notre feu de camp.
David était devenu blême.

« T'as raison. Faut pas rester là. »

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