Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

Dead Space: L'artefact d'origine


Par : Spyko
Genre : Action, Science-Fiction
Statut : C'est compliqué



Chapitre 32


Publié le 18/02/2012 à 17:16:37 par Spyko

« Le mieux, c'est de passer par ici, de descendre là puis de remonter par ce bâtiment. Ensuite, on va dans la cour et on regarde le chemin qu'il reste à faire. »

Je regardai David montrer chacun des points qu'il citait. Quelques couloirs, une échelle pour aller dans un sous-sol, on remontait et on voyait ce qu'il restait à faire. Ca paraissait presque simple vu comme ça. Mais, si on parvenait à suivre l'itinéraire prévu sans faire le moindre détour, alors ce serait exceptionnel. Le soldat me l'avait dit, cette base tombait en morceaux. Je ne savais pas quelle heure il était, mais si nous étions en plein après-midi, alors il nous faudrait au moins jusqu'au lendemain pour tout traverser sas laisser de morceaux trainer derrière nous. Et il ne me restait pas tellement de temps que ça...
Une légère douleur me traversa l'estomac, mais je parvins à la dissimuler, au prix d'une légère grimace. Je leur tournai le dos, préférant fouiner dans les bacs d'armes.

« Je vois... Mais ça descend où ce truc là en fait? questionna la june femme. Qu'on sache où on va mettre les pieds... »
« Aucune idée, y a pas grand chose d'affiché sur cet hologramme. Mais bon, on verra bien sur place. »
« Ca me rassure pas trop mais bon... »
« Bah tu sais, Matt et moi on a déjà testé des souterrains dans notre ancienne base. »
« Ouais, et c'est pas un très bon souvenir, répondis-je à mi-voix. »
« Ca se passera mieux cette fois..., fit-il d'une voix mal assurée. »
« Pourquoi, il vous est arrivé quoi? »

Venant juste de trouver mon fusil, je lui laissais le soin d'expliquer à Nathalie nos mésaventures dans la salle des engrenages. L'espace d'un instant, je revis clairement la scène, la main translucide transperçant l'abdomen de notre coéquipier dans une pénombre effrayante. Je dus fermer l'oeil, car j'avais véritablement l'impression de vivre la scène une seconde fois. J'entendais très distinctement les cris et autres bruits. Puis tout s'arrêta.
Je me remis à farfouiller de partout, sortant nos armes des différents endroits où elles avaient été jetées. Ainsi, je retrouvai le fusil à pompe et l'arbalète de Dave et les quatre pistolets de Nat'. Les carreaux électriques et autre recharges énergétiques étaient entreposés dans un placard. Je les sortis et les plaçai à côté de l'arme correspondante, comme un enfant qui assemblerait des briques de lego.

« Bon, je crois que tout est là, on va pouvoir y aller. »
« Ah? Ok, c'est parti alors. »

Nathalie avait un air légèrement désolé après ce qu'elle avait entendu de la bouche de Dave. Peu importe, il n'était pas question de revenir là-dessus. Aussi, j'ouvris la porte et passai dans le couloir, indiquant aux autre qu'il était temps de partir. Mais, bien évidemment, je me retrouvai rapidement comme un imbécile, étant donné que c'était David qui connaissait l'itinéraire. Il passa devant moi en me faisant un petit sourire narquois. Nat' me doubla également en haussant les épaules.
Nous marchâmes pendant un moment, bifurquant souvent, sans croiser âme qui vive. Le seul signe d'activité était le tremblement régulier que causait la gigantesque créature en frappant un quelconque bâtiment. Rapidement, nous arrivâmes devant une trappe sombre. Dave se pencha, et entreprit de la soulever péniblement. Il jeta un coup d'oeil inquiet au trou qui s'ouvrait, s'agrippa aux deux barreaux et entama sa descente.
Nathalie m'invita à passer devant elle d'un rapide mouvement, et je m'engageai à mon tour dans le boyau. Cette scène me rappela plusieurs autres souvenirs tandis que le point lumineux au-dessus rétrécissait petit à petit. Enfin, je sentis que j'arrivai en bas de l'échelle, et je me dégageai juste à temps pour éviter le pied de ma coéquipière qui apparaissait. David trifouillait quelques touches, et la lumière s'alluma.
Nous étions dans une très longue pièce dont les murs servaient d'appuis à plusieurs conteneur qui avaient l'air d'être des citernes. Des tuyaux en remontaient et passaient dans le plafond. Il y avait visiblement eu quelques éboulements, et certains tubes n'étaient pas dans leur meilleur état. Inutile de s'attarder donc.

« Bon, finalement, s'enquit David, ça menait dans l'une des zones de stockage de l'eau »
« Je vois ça. J'aimerais éviter de trainer dans le coin. Ca a pas l'air d'être très solide par ici. »
« Je suis d'accord avec lui, confirma Nathalie avec un coup d'oeil aux tuyaux défoncés, on ferais mieux de remonter le plus vite possible. »
« Ca doit bien faire une centaine de mètres avant d'arriver au bout. On a de la marge. »
« Si tu veux Dave, allez. »

Je partis devant, gardant une lampe fixée sur tous les recoins sombres, au cas où. Nos pas résonnaient dans cette gigantesque pièce, seuls sons dans les environs, à part quelques bruits de gouttes heurtant le fond d'une citerne vide. De la poussière et de la cendre tombaient parfois du plafond sous les secousses, et deux petits pans d'acier chutèrent lourdement.
Brutalement, un choc beaucoup plus violent nous projeta à terre, et nous sentîmes le sol se fracturer.
Le silence fut soudainement rompu par un éclatement métallique. Et ce bruit fut tout naturellement suivi par celui que faisait un jet d'eau en s'écrasant au sol. Une sorte de vanne traversa les airs pour aller s'encastrer dans une citerne en face, provoquant un enfoncement qui conduisit à un autre écoulement.

« C'est pas vrai... »

Je me retournai. Les deux autres étaient devenus blêmes. Je sentis mes chaussures devenir humides, et je baissai le regard vers le sol qui étaient déjà en train d'être immergé dans cette parcelle de la salle. Un nouveau choc, et l'écho des citernes qui éclataient se répercuta dans la salle. Elles se perçaient les unes après les autres sous les coups qui faisaient trembler le bâtiment. La lumière flancha légèrement, et les conteneurs d'eau qui étaient sur notre droite perdirent plusieurs tuyaux, répandant leur fluide sur le sol.

« T'sais quoi Matt? Je crois que le monde entier nous en veux... »
« J'ai bien l'impression... »

Le niveau montait très rapidement pour une salle aussi grande. A croire qu'il ne restait plus la moindre goutte d'eau dans les canalisations, et qu'elle avait décidé de venir uniquement remplir cette endroit. Nous avions déjà les tibias à moitié immergés, et il devenait de plus en plus difficile de progresser.

« Faut voir le bon coté des choses, l'eau va finir par sortir par l'échelle et les trous dans le plafond. »
« Derrière le plafond, y a que de la terre, soupirais-je. Et j'aimerais bien utiliser l'échelle... »
« Moi aussi, mais bon... »
« Euh, les garçons, si on pouvait accélérer... Ca monte vraiment vite. »
« On devrait avoir de la marge, vu la taille de la salle. »
« Faut croire que non. J'espère que tu sais nager Matt »

Nos cuisses étaient presque complètement sous l'eau, sauf pour Nathalie qui en avait jusqu'en haut du bassin, à cause de sa légère différence de taille avec nous. Nous nous aidions de nos bras pour essayer d'avancer aussi vite que possible, mais il nous restait encore une bonne trentaine de mètres à faire. Et les citernes continuaient à éclater, augmentant toujours plus le flux.
Plusieurs spots lâchèrent prise et s'enfoncèrent dans le liquide, mais ils s'éteignirent dès qu'ils ne furent plus en contact avec leur source d'énergie. C'est alors qu'une nouvelle peur m'envahit. Que se passerait-il lorsque l'eau aurait atteint le plafond et les lampes? Je ne savais pas réellement comment ces dernières fonctionnaient, mais, en me tournant vers David, je vis qu'il les fixait d'un air inquiet. Il avait été technicien avant tout ça, et savait surement ce qui arriverait.

« Tu crois qu'on va se faire électrocuter si ça atteint le sommet? »
« A cause des lampes? Je pense pas... »
« Pourquoi tu fais cette tête alors? »
« C'est pas les lampes qui m'inquiètent, c'est les câbles qui se sont déconnectés du reste. Et ils sont gros. Je préfère pas imaginer ce qu'il se passera quand ils entreront en contact avec l'eau. »

Je déglutit, l'esprit rempli d'images d'arcs électriques qui courraient sur la surface et grillaient tout ce qu'il touchait. Puis je me ressaisit. Après tout, nous avions tout le temps nécessaire, et peut-être que ça ne serait que localisé. J'avais le ventre dans l'eau, mais l'échelle n'était qu'à dix mètres.
Soudain, un autre choc fit s'effondrer une grande partie du plafond. Ce fut alors une véritable muraille de roche, de terre et d'acier qui se dressait derrière nous, réduisant dans le même temps l'espace à remplir. Le changement se fit largement sentir lorsque l'eau augmenta sa vitesse de remplissage.
Le liquide était affreusement froid, et je tremblais comme une feuille. Les lèvres de mes compagnons étaient bleues, et leurs mains crispées sur leurs vêtements. Mon torse était submergé quand je posais enfin mes doigts sur l'un des barreaux de l'échelle. Je dus m'y prendre à plusieurs reprises car je n'arrivais pas vraiment à le serrer pour me hisser.
Lorsque j'y arrivais enfin, j'entamais une délicate ascension, à moitié congelé par ce séjour. David fit monter Nathalie devant lui, puis il grimpa à son tour alors qu'il tentait avec peine de faire sortir sa bouche de l'étendue glaciale. Le bruit de l'écoulement s'estompa peu à peu à mesure que je grimpai dans l'étroit boyau.
Finalement, j'arrivai à la trappe, que j'ouvris difficilement. Arrivé sur le sol, je roulais à terre et restai étendu quelques secondes sur le dos, après quoi je me redressai pour aider Nat' à sortir, puis Dave quand il arriva peu de temps après. Nous étions frigorifiés, et nous restâmes serrés les uns contre les autres pendant plus d'un quart d'heure, jusqu'à ce que nous nous sentions moins engourdis.
La trappe verrouillée semblait subir une pression assez conséquente, surement due au niveau de l'eau, qui ne savait pas où continuer. C'est ainsi que nous décidâmes de quitter la pièce avant que les verrous ne cèdent. Nous poursuivîmes notre chemin dans divers couloirs, jusqu'à tomber sur un nouvel incident.
Au détour d'un angle, un soldat unitologue arriva à quelques mètres de nous. En moins d'une seconde, nos armes comme la sienne furent sorties de leurs étuis et braquées sur leurs cibles. David s'approcha légèrement, son fusil à pompe dirigé sur le thorax de l'homme, et lança un ordre extrêmement simple.

« Lâche ton arme. Et vite, sinon on te transforme en gruyère. »
« Si tu fais le moindre geste... »

J'étais au milieu, Nathalie à ma droite et David à ma gauche. En face de nous, je vis l'homme former silencieusement les mots «Faites-le». Il bougea imperceptiblement son arme, comme par un geste nerveux.

« Allez! Lâches ça! »

Hélas, les cris de Dave ne semblaient pas perturber l'unitologue. Il passa une main sur un pendentif torsadé, et raffermit sa prise. Ses doigts se glissèrent sur la gachette.
Il dirigea lentement son fusil tour à tour sur moi, sur David, puis sur Nathalie.
La détonation retentit comme un claquement de fouet.


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