Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

Dead Space: L'artefact d'origine


Par : Spyko
Genre : Action, Science-Fiction
Statut : C'est compliqué



Chapitre 36


Publié le 20/02/2012 à 21:33:14 par Spyko

Le tunnel était constitué de trois rails distincts. Sur l'un d'eux se trouvait un tramway pour le transport de plusieurs personnes. Sur celui d'à côté, il y avait une sorte de transporteur à fond plat pour les colis et autres, et enfin, une petite nacelle pour quelques passagers. Le tunnel s'étant effondré devant le tram', il nous fallut courir vers la nacelle.
Au loin, on distinguait déjà les prunelles rouges du regard des chiens lancés à nos trousses. L'un des verrous de la porte céda et tomba au sol dans un tintement métallique. Au delà des parois, c'est tous les nécromorphs de la base qui semblaient hurler de joie. Je vis dans ma course une petite caméra flottante, qui nous suivait paisiblement. Sans réfléchir, je tirai un unique laser dessus, la réduisant en un petit tas de ferraille.

« Qu'est-ce que tu fais? »
« On était surveillé. Et je te parie que la personne qui nous regardait a envoyé toute la base sur nous. »
« Ils savent ce qu'on veut faire... »
« Et ils feront tout pour nous en empêcher. »
« Ils arriveront trop... Gaffe! »

Le chien de tête bondit sur nous et planta ses griffes dans mon dos, avant de me catapulter au sol. Je sentis le souffle chaud sur mon cou, avant que le claquement caractéristique de l'arbalète ne retentisse, le faisant basculer sur le coté. Je roulai sur le dos avant d'attraper mon fusil d'assaut pour faire feu sur les créatures qui arrivaient masse.
Il devait y en avoir plus d'une vingtaine. C'était beaucoup trop.
Je me relevai presque sans cesser de tirer, et nous commençâmes à reculer aussi vite que possible, car la nacelle n'était plus très loin. Un autre verrou abandonna son fardeau tandis que la meute continuait à avancer avec une détermination implacable. David envoyait carreau sur carreau, et mes propres chargeurs disparaissaient un à un, mais il restait encore une dizaine de créatures.
Enfin, je sentis le métal froid de la nacelle sur mon dos. Je m'y hissai prestement, et envoyai les dernières grenades sur la troupe pour permettre à mon coéquipier de me rejoindre. Plusieurs membres déchiquetés jaillirent lors de la détonation, et les murs furent recouverts de fluides vitaux. Les trois survivants surgirent de la fumée au moment où le craquement de la porte blindée retentissait.
L'un d'entre eux bondit à bord et me renversa au passage. David évaluait les commandes tout en envoyant des décharges de fusil à pompe sur les deux autres. Je calai mon fusil sur la gorge du chien, tandis que ses mâchoires claquaient à quelques centimètres de mon visage. Au prix d'un effort surhumain, je parvins à le faire basculer hors de notre transport. Il s'écrasa sur les rails en couinant, avant de se préparer à sauter à nouveau.
Avant qu'il n'exécute ce geste, Dave avait pressé en toute hâte l'une des commandes de démarrage, encouragé par le nécromorph cuirassé qui approchait en hurlant. La nacelle fut immédiatement projetée en avant, de manière tellement brutale que David fut momentanément écrasé contre la barrière sous la vitesse. Le chien que j'avais envoyé en contre-bas n'eut pas le temps de crier avant d'être impitoyablement broyé par le départ en trombe du transport.
Petit à petit, son allure diminua pour atteindre une vitesse acceptable, ni trop lente, ni trop rapide. Je me relevai péniblement après avoir glissé de plusieurs décimètres sous la poussée de vitesse qui avait eu lieu. Les murs devenaient légèrement flou, preuve que nous allions suffisament vite. David avait enclenché sa carte, et scrutait notre avance dans le long tunnel.

« Ca va être long? Je suis pas sur que ces bestioles étaient les seules... »
« D'ici quelques minutes on sera à destination. Dix maximum. »
« Ok... »

Le rugissement de notre ami cuirassé se répercuta contre les parois, mais à une distance très appréciable. De nombreux éboulements avaient eu lieu, dernières traces laissées par la monstrueuse créature qui marchait quelque part au-dessus de nous, mais les dégâts étaient très légers, et les rares qui avaient eu lieu sur notre rail ne bloquaient qu'à peine la progression. Tout du moins, jusqu'à ce qu'un bloc beaucoup plus gros encombre le passage.

« Et merde... Matt, vient m'aider à bouger ce truc. »
« Ok. Putain, j'aurais du penser à reprendre mon Macro-PK »

Ce petit bout de phrase eu un effet indésirable, lorsque nous nous rappelâmes que je l'avait donné à Nathalie à l'aéroport militaire. Ce léger instant de trouble passa très rapidement lorsque les grondements du nécromorph en armure retentirent, toujours aussi loin, malgré le fait que nous avions avancés. Ce qui signifiait donc qu'il faisait de même.
L'éboulis étaient composé de plusieurs gravats, et d'un bloc métallique assez imposant. Si les premiers furent retirés en un tournemain, le dernier nous posa un problème plus grand. Après nous être arcboutés pour bouger l'obstacle, nous fûmes contraints d'abandonner, à bout de souffle. Sa position par rapport aux rails ne nous facilitais pas non plus la tâche.

« David... Il... Te reste des capsules? »
« Ouais... Je crois qu'il... m'en reste quelques unes. »
« C'est parti alors... »
« Eloigne la nacelle. »

Je m'exécutai, faisant une marche arrière de quelques mètres pendant que mon coéquipier plaçai les explosifs presque sous le bloc. Un nouveau hurlement m'arracha un regard inquiet, alors que David remontait à bord. Il enclencha le commutateur, et la détonation secoua le tunnel. Heureusement, le débris fut décalé par l'explosion, et était désormais en travers, ce qui nous permis de le pousser hors du rail avec force grognements. Ce dernier n'avait visiblement pas été trop touché, et nous grimpâmes à nouveau sur notre transporteur, au moment où un nouveau cri de fureur retentissait.
Beaucoup trop près. Je regardai derrière nous, et vit l'imposante masse d'os et de muscles se précipiter vers nous pendant que notre nacelle démarrait en douceur.
Le contact fut tellement brutal que j'eus l'espace d'un instant l'impression que les soutiens allaient craquer et nous laisser sur place. Un poing massif vola vers nous et s'écrasa sur l'une des barrière, y laissant sa marque. Nous fîmes quelques timides tentatives pour repousser la créature en tirant dans sa gueule ouverte, seul point faible visible au milieu de cet océan osseux. Hélas, les tirs à cet endroit ne semblaient pas perturber la créature, qui asséna un nouveau coup tout en courant pour se maintenir à notre hauteur.
Même lorsque une décharge de fusil à pompe trancha net l'épaisse nuque meurtrie du nécromorph et que sa tête bascula finalement vers le sol, celui-ci continua à avancer au hasard, distribuant des coups avec autant de précision qu'il le pouvait, autrement dit pas beaucoup. Les vertèbres pendantes et la chair déchiquetée qui se trouvait à la place du crâne me révulsa quelque peu l'estomac, et je me concentrai sur les jambes de la créature.
Soudainement, le poing vola au-dessus de nous et percuta la console de contrôle de la nacelle. Cette dernière déclencha alors des réacteurs situés à l'arrière et elle fut propulsée en avant. Le décor devint flou tandis que nous abandonnions notre adversaire malgré nous. Les écrans de commandes gisèrent quelques instant sur le sol, avant de glisser sous la vitesse et de s'écraser dans le tunnel.

« Il a coupé les commaaaaaandes! »

La voix de David s'allongea quand il parla, luttant visiblement contre la poussée qui nous plaquait contre la barrière à l'arrière du transport. C'est alors qu'il alluma l'holocarte de son gantelet. A notre grande horreur, nous vîmes le point qui nous représentait traverser le tunnel à une allure peu recommandable. Et l'angoisse se transforma en véritable panique lorsque nous vîmes ce même point approcher de la fin du tunnel.
En effet, au loin, un mur s'approchait de nous à une vitesse effroyable. La situation ne laissa pas place à la reflexion.

« Saute! David, saute!! »

Je me hissai le long de la barrière pour atteindre l'ouverture, de laquelle je me laissai tomber. Le choc fut nettement plus important que ce à quoi je m'attendait. A peine mes pieds furent entrés en contact avec le sol que mon corps suivit une direction totalement différente, m'entrainant dans un roulé-boulé sur le métal, qui se termina lorsque je heurtai avec un bruit sourd l'un des éboulis.
Complètement sonné et meurtri, je regardai David qui achevait sa course en une formidable glissade sur le ventre. Un choc ébranla à nouveau le tunnel, suivit du bruit caractéristique de l'acier qui se broyait en heurtant l'acier. Après de nombreux efforts, je me relevai, en luttant pour ne pas m'étaler à nouveau par-terre sous l'effet du tournis, et regardai les débris encastré dans le mur de la nacelle.
Je commençai à avancer méthodiquement vers la porte que je voyais devant moi. Agrippé à l'un de ses rebords, je tapotai négligemment le code sur le clavier, bientôt rejoint par mon coéquipier, qui avait toutes les peines du monde à tenir debout. Un hurlement de désespoir retentit derrière nous, et je verrouillai la porte blindée, interdisant l'accès à la créature.
Devant nous se trouvaient deux des cuves de carburant, espacées de quelques dizaines de mètres. Et, au loin, on pouvait distinguer le vaisseau qui attendait sur une aire d'atterrissage en hauteur.
Tout allait se jouer là.
Je ressentis une nouvelle douleur à l'estomac, et un filet de sang coula entre mes lèvres closes. David se plia en deux, l'espace d'un instant.
L'infection atteignait sa phase terminale.
Alors, luttant contre la douleur, nous nous mîmes en route.


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