Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

Dead Space: L'artefact d'origine


Par : Spyko
Genre : Action, Science-Fiction
Statut : C'est compliqué



Chapitre 24


Publié le 14/02/2012 à 18:52:58 par Spyko

« Pilote hein? continua David. Alors tu sais conduire ces engins? »
« Evidemment. Y en a un ou deux avec lesquels j'ai encore du mal mais globalement... »
« Parfait, coupa le jeune homme. Ca te dit de venir avec nous? On a prévu d'aller à un endroit, mais c'est assez loin... »
« Pourquoi pas, si je peux échapper à cet enfer... »
« Je te préviens tout de suite, ça sera probablement pire là où on va. »
« Eh bien tant pis, soupira t-elle, au moins je serais plus toute seule ici. »
« Dans ce cas... Matt? »
« Boh, moi tu sais, dis-je à mi-voix, tant qu'elle m'éclate pas encore quelque chose... »
« Bon, c'est entendu alors. Direction, la piste. »

Je relevais ma carcasse endolorie, une main toujours pressée contre mon nez, qui saignait abondamment. Notre dernier kit de soin ayant été utilisé, j'allais devoir faire avec. Marcher la tête levée n'étant pas des plus pratique, j'arrachais un petit morceau de ma veste pour me le coller dans les narines et diminuer un minimum l'écoulement. Voyant David pouffer discrètement, j'en conclus que j'avais l'air passablement ridicule. Nathalie, elle, continua de se répandre en excuse pendant une dizaine de minutes.
Nous poursuivîmes notre route dans les couloirs, tous plus souillés les uns que les autres. Les cadavres des deux camps étaient à peu près aussi nombreux, ce qui laissait supposer que les employés de l'aéroport s'étaient battus vaillamment. Ou bien qu'ils avaient...

« Nathalie, demandais-je prudemment, il y a une armurerie dans le coin? »
« Euh... Oui, il y en a trois ou quatre dans tout le complexe, ça permet à ceux qui partent en mission de s'équiper rapidement. »
« Génial, Dave et moi on aurait bien besoin d'une meilleure puissance de feu. »
« Ca tu l'as dit, je sais même pas si nos jouets faisaient plus d'effet qu'une piqure de moustique des fois... »
« Vous en faites pas, assura t-elle, on devrait en croiser une en allant vers la piste. »

Une armurerie! Un peu de nouveautés ne ferait pas de mal pour remplacer nos vieux pistolets, qui commençaient en plus à manquer de munitions. A notre droite, un bras gisait là, abandonné par son propriétaire, qui était surement de l'autre coté de la porte qui l'avait brutalement arraché. C'est par là que nous emmena Nathalie, qui manqua par ailleurs de trébucher sur le cadavre en passant par-dessus. La salle en question avait été le lieu d'un véritable carnage.
Des corps étaient affalés contre les murs, déchiquetés ou le crane fendu. Des lames ou des crocs avaient été perdus par les assaillants, mais aucun cadavre de ces créatures n'était visible. Il fallait dire que les lumières étaient presque toutes décrochées et que la salle était à moitié plongée dans la pénombre.
Une porte s'ouvrit tout au fond, et une silhouette humaine s'éloigna d'un pas incertain, presque en trainant les pieds. Le malheureux avait du être blessé et nous prenait pour des adversaires. Nous le suivîmes alors, nous engouffrant par l'ouverture à sa suite. Il était déjà tout au bout du prochain couloir, tourné dos à nous dans une zone d'obscurité. Sans savoir pourquoi, un frisson me parcourus le corps, mais j'avançai tout de même. L'homme refit quelque pas, toujours de cette démarche étrangement bancale.

« Eh! appella David. On est avec vous! »
« Dave.... Tu le trouve pas... Bizarre? »
« T'as vu le carnage? Il a pas du être épargné, pas étonnant qu'il soit comme ça. »
« Comment il aurait pu en réchapper alors qu'ils sont tous morts? »
« Dites les garçons, je veux pas vous déranger, intervint la jeune femme, mais faudrait faire quelque chose au lieu de vous chamailler. »

Nous nous tournâmes vers elle, un peu étonnés. Ces petites scènes étaient devenues presque habituelles en l'espace de deux jours, si bien que nous ne nous étions pas réellement rendus compte de ce que nous faisions.

« Euh... Ouais. Arrêtes-toi, enchaina mon coéquipier, on te veut pas de mal! »

L'homme s'immobilisa, mais, encore une fois, ses jambes semblaient un peu... détendues. Le genou droit était plié, et ses deux bras pendaient le long de son corps. Il fit deux autres pas pour regagner la pénombre, poursuivant sa marche tordue. Cette personne me faisait de plus en plus peur. Sa façon de marcher me rappelait celle des zombies présents dans les films.
Sans trop savoir pourquoi, je braquais mon arme sur lui, prêt à tirer au moindre geste brusque. David fit un petit geste comme pour m'en empêcher, mais il baissa le bras, résigné. Après tout, je n'allais pas ouvrir le feu sans raisons. Cependant, il enclencha lui-même sa lampe torche, illuminant l'homme et projetant son ombre sur le mur situé un mètre derrière lui.
Sur cette même ombre, un petit détail retint mon attention. Il me semblait apercevoir de fins filaments se dessiner au niveau des membres et des principales articulations. Saisi d'une vague d'effroi et d'un frisson largement supérieur au précédent, je braquais ma propre lampe sur le plafond, au dessus de la silhouette.
Nathalie poussa un petit cri de surprise et Dave pointa immédiatement son pistolet sur le personnage. Un nécromorph était arrimé au métal, et maintenait le cadavre debout à l'aide de petits fils de chair, tel un sinistre marionnettiste. Il bougea légèrement, et, lentement, le bras du corps se leva, braquant une arme sur nous. Pendant ce temps, au milieu de ce silence effrayant, des grattements familiers résonnèrent autour de nous. David pris alors la parole, d'une voix plus aiguë qu'à l'ordinaire.

« Une marionnette... C'est juste qu'une putain de marionnette! »
« C'est pas lui le danger, intervint la jeune pilote, ils nous ont attirés dans un piège, on doit se tirer d'ici! »
« Il va nous flinguer! »
« Cette bestiole contrôle juste ses bras et ses jambes, pas ses doigts, ajoutais-je, il pourra pas appuyer sur la détente, mais il en a pas besoin, il voulait juste nous retenir ici, alors c'est le moment de dégager! »

Mes deux compagnon ne se le firent pas dire deux fois et s'élancèrent dans le couloir. Comme prévu, le cadavre n'ouvrit pas le feu, mais le nécromorph qui le contrôlait s'arrangea pour le faire se jeter en travers de nos jambes, faisant tomber David à la renverse, aussitôt rejoint par Nathalie, qui s'écrasa sur lui. Etant moi-même derrière eux, je parvins de justesse à esquiver la cheville de la jeune femme, avant de finir mon saut contre le mur qui s'était glissé plus loin. Le pantin tomba mollement au sol lorsque les filaments qui le retenaient lâchèrent prise.
Cependant, leur propriétaire descendit de son perchoir et envoya ses fils s'accrocher à Nat', qui était la plus proche de lui. Dave et moi fîmes feu sur le créature, qui abandonna sa proie en hurlant. Je la saisit par le bras pour la relever, puis Dave s'aida de mon autre main pour se remettre sur pieds à son tour, manquant de me faire tomber sous ce changement radical de poids.
Les bouches d'aérations volèrent en tous sens et des lames surgirent de leur obscurité. Nous nous remîmes à courir, enchainant couloir sur couloir, jusqu'à arriver dans une autre salle, à bout de souffle.

« C'est... C'est toujours comme ça avec vous? souffla Nathalie. »
« Estime toi heureuse, on a perdu un coéquipier à presque chaque rencontre avec ses trucs..., répondis-je, épuisé. »
« Oh, génial, je suis chanceuse... »

Le vacarme des grognement se rapprochait de plus en plus.

« Pas tant que ça apparemment... Dave, il te reste encore des chargeurs? »
« Quatre, plus celui que j'ai déjà, qui est... Vide. »
« Putain. J'en ai encore deux et demi. Si au moins il me restait de la stase... »
« Euh... Et moi, je me bat comment? demanda notre nouvelle coéquipière. »

Nous la regardâmes à nouveau. Il allait vraiment falloir nous habituer à être de nouveau plus de deux...

« Tiens, prends ça, c'est le seul truc qu'on a qui pourrait t'aider... »
« Un Macro-PK? J'ai toujours voulu en essayer un.... Peut-être qu'en attrapant leur lames... »

Dave me regarda, et je lui rendis ce coup d'oeil. Au moins, elle ne serait pas forcément un boulet, sans armes. Restait à voir si son inventivité suffirait à la garder en vie. Mais nous avions perdus trop de camarades pour en laisser un de plus mourir sous nos yeux. Pas question de revivre le passé.
Nous nous mîmes à viser chaque plaque d'aération tour à tour, pendant que la jeune femme se postait devant la porte, un pied de chaise métallique dans les mains.
Hélas, trois paires d'yeux ne suffirent pas à couvrir toute la salle. Profitant d'un laps de temps où nous regardions ailleurs, l'une des plaques d'aération glissa silencieusement de son support.


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