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La Saga d'Asgeïr Dents-de-Glace, Chef de Grande Meute.


Par : Canis_Wolfborn
Genre : Science-Fiction, Action
Statut : C'est compliqué



Chapitre 7 : L'Esprit des Brumes, partie II.


Publié le 17/04/2011 à 18:18:57 par Canis_Wolfborn



La salle d'entraînement sentait le pin fenrissien et la sueur. Les Wolves présent observaient le centre de la zone de combat, où Asgeir et Hakon se tournaient autour, en posture courbée, jambes fléchies, à la manière de prédateurs analysant un rival.

Les deux armés comme pour un combat réel, étaient superbes. Hakon avait son armure runique bardée d'inscription mystiques, et tenait une lance et une hache, deux magnifiques armes énergétiques portant la marque de nombreux combats. Autour de sa figure carrée, une épaisse barbe rousse s'arrêtait à ses oreilles, et ses cheveux formaient une crête sur la longueur de son crâne. Ses crocs atteignaient presque son menton mais ses yeux étaient violets, conséquence de son exposition prolongée au Warp. En travers de son visage était une cicatrice à la forme d'un éclair, qu'il s'était infligée lui-même pour effrayer ses adversaires au combat. Lorsqu'il arborait son rictus agressif, elle semblait presque se rouvrir, comme pour avaler les malheureux qui lui faisaient face.

Il titillait Asgeir, feintant d'avancer, le piquant de sa lance de temps en temps. De toute évidence, il cherchait à le provoquer, à le pousser à l'attaque. Mais le Chef, loin d'être idiot, restait en place, cherchant une faille dans la défense du Prêtre. Dans le même temps, il testait l'équilibre de Vigdis, jaugeant son centre de gravité et admirant le travail d'orfèvre réalisé sur cette lame. L'ironie du sort avait voulu que pour sa première utilisation, elle allait servir à combattre l'un de ses créateurs.

Visiblement, Hakon commençait à être fatigué de ne pas entamer le combat. Dans la salle, une brise légère passa, arrachant un frisson à tous les Astartes présents, bien que les portes eurent été fermées. Asgeir sentit alors une immense douleur dans sa tête, comme si des ronces s'étaient enroulées dans son cerveau et essayaient de le faire sortir par les oreilles. Immédiatement, de la sueur perla sur son front en réponse à cette souffrance extrême. Serrant les dents et grognant il resta en place, malgré la sensation tout bonnement terrible. Il avait déjà fait face à des psykers, mais jamais au niveau de puissance de l'Adeptus Astartes. Dans son crâne, la présence psychique l'écrasait tellement qu'il commençait à voir flou et à suffoquer.

Des tentacules se mirent à grimper le long de ses jambes, à l'intérieur de son armure, et à lui dévorer la chair. Autour de lui, des démons dansaient en riant et en l'insultant. Certains avaient le visage de ses parents ou de ses amis décédés, et leurs railleries lui déchiraient le cerveau comme les dents d'une scie. Il se sentit uriner alors que ses organes fondaient en une bouillie brûlante. Bien que toutes ces sensations fussent des illusions, la force de leur réalité fit vaciller le Loup Alpha. Il se désengagea un moment, et Hakon passa à l'attaque, alors que brusquement toutes les visions cessaient.

La Lance d'Hakon, Bodil, passa à quelques centimètres de son oeil, et sa hache, Dagmar, manqua de le décapiter. Il n'avait du sa survie qu'à ses réflexes, totalement déconnectés de son esprit encore engourdi. Se resaisissant, il beugla et asséna un coup de poing monstrueux à son adversaire, qui esquiva l'attaque comme si il l'avait prévue depuis longtemps. C'était en réalité le cas. Asgeir libéra le Loup enfoui en lui et se jeta sur Hakon, faisant pleuvoir les attaques comme la grêle. Pourtant, confiant, le Prêtre des Runes les esquivait ou les parait tous, comme si ils avaient été annoncés à l'avance. Ses ripostes à lui étaient autrement plus rapides, plus vicieuses, et Dents-de-Glace ne devait son salut qu'à une combinaison de chance et d'expérience. De temps en temps, sa vision se brouillait une fraction de seconde, assez pour le mettre en mauvaise posture, mais pas encore pour le vaincre vraiment. Le Psyker jouait avec lui, se retenant pour ne pas mettre trop vite fin à ce duel qu'il appréciait particulièrement.



Battant en retraite, Asgeir réfléchit à toute vitesse. Puisque son ennemi lisait dans son esprit, il allait cesser de penser. Il allait laisser libre cours à sa furie sanguinaire, chose que Hakon ne pouvait faire sous peine déchaîner le Warp dans des proportions bien trop dangereuses pour les Wolves et même pour le vaisseau. Il allait fermer son esprit rationnel et se focaliser uniquement sur son envie, son besoin primal de tuer. Prenant une profonde inspiration, il eut un rictus malsain et grogna en regardant le Prêtre des Runes avec des yeux de fou furieux. Ce dernier se mit à sourire, comprenant que les choses allaient se corser, et autour de lui l'aura psychique vibra un peu plus, signe d'une intense concentration. Tenant Vigdis plus fermement, Dents-de-Glace la sentit crépiter de puissance et s'abandonna au Loup, hurlant comme une bête sauvage dans sa charge.

Les minutes suivantes furent un déchaînement de puissance à l'état pur. Les armes s'entrechoquaient en produisant des étincelles, les deux guerriers se donnant des coups qui auraient pu pulvériser des rochers. Sifflant lourdement dans l'air à chaque mouvement, Vigdis donnait tant de force à Asgeir qu'il avait du mal à la contenir. Ses attaques étaient désorganisées, chaotiques, sans la moindre structure, ce qui rendait à Hakon la tâche difficile. Désormais sur un pied d'égalité, ils bougeaient trop vite pour l'oeil d'un humain normal, dans un duel où chaque erreur pouvait coûter un membre. À chaque passe d'arme, ils se regardaient droit dans les yeux, l'intensité du combat allant crescendo. Aucun des deux ne voulait s'arrêter, aucun des deux nous souhaitait ralentir cette cadence infernale de rage et de haine.

Aboyant et grognant, ils se bondissaient dessus comme des animaux, les yeux injectés de sang, la gueule pleine de bave. Des éclairs claquaient autour du Prêtre des Runes qui laissait progressivement le Warp lui donner plus de moyens, avide de remporter ce duel au proportions grandissantes. Asgeir perdait totalement le peu de contrôle qu'il avait encore sur lui-même, frappant aussi vite qu'il le pouvait, aussi souvent qu'il en avait l'occasion. Vigdis, Bodil et Dagmar s'entrechoquaient en crépitant à chaque seconde, lorsque les attaques n'étaient tout simplement pas esquivées, toujours de justesse.

Autour d'eux, les Wolves prenaient les paris et encourageaient l'un ou l'autre des combattants, en criant et commentant le duel. Le cercle s'était élargi avec l'augmentation en intensité de la confrontation, à tel point qu'ils étaient tous dos au mur, frappant leurs torses de leurs poings, atteignant avec peine le niveau sonore provoqué par les deux adversaires. Quelques-un soutenaient Hakon pour l'amour du challenge, mais la plupart restait fidèle à Asgeir, soit parce qu'il était le chef, soit parce qu'il était leur ami, et que ne pas être de son côté était une mauvaise idée.

Son orgueil le poussa néanmoins à la faute. Dégainant son bolter, il arrosa Hakon d'une rafale bien sentie, qui fut esquivée et partit se perdre entre deux Chasseurs Gris qui manquèrent de peu d'être touchés. Par mesure de sécurité, les Astartes présents mirent leur casque pour au moins la moitié d'entre eux, tandis que les autres se baissaient prudemment, parés à plonger pour éviter d'autres tirs. Esprit-des-Brumes répliqua d'un éclair qui, naissant de sa Lance, se dirigea sur Asgeïr en moins d'un battement de cil et le projetta au sol dans un craquement d'énergie sourd. Roulant au sol, le Loup Alpha se remit sur pied, mitraillant l'espace devant lui en beuglant, tandis que les bolts qui auraient dû atteindre Hakon ne firent que ricocher plus loin, l'un d'eux touchant l'armure d'Erik. Là où s'était tenu son ennemi, Asgeir ne voyait qu'un nuage brumeux.

La vapeur se dissipa et le Psyker reprit sa forme physique, souriant de toutes ses dents, avec une expression sadique sur le visage. Sa lance émit plusieurs claquements et une flopée d'arcs d'énergie s'écrasa sur Dents-de-Glace qui ressentit plusieurs vagues électriques lui parcourir le corps, provoquant une douleur indicible et le brûlant aux points d'impacts. Désireux de vaincre à tout prix, il se releva à nouveau et vida son chargeur sur Hakon, qui stoppa net les bolts sans même sourciller.
Autour du Chef, l'air devint glacial, encore plus froid et tranchant que le blizzard Fenrissien. Ses muscles s'engourdirent en moins de temps qu'il ne fallait pour le dire, et les jointures de son armure se congelèrent. Il perdit toute sensibilité et la rage s'estompa d'un coup, laissant place à une frustration immense de ne pas pouvoir bouger. Hakon rit et une nouvelle fois, Bodil claqua, avant de lui projetter un éclair surpuissant en pleine poitrine. L'impact fit le bruit du Tonnerre et assomma Asgeir pendant une bonne seconde. Quand il reprit ses esprits, il était allongé au sol, la pointe de la Lance le faisant loucher tant elle était proche de lui, entre ses yeux, parcourue de petits arcs électriques. Tout son corps lui faisait mal et il avait le souffle court. Dans sa main droite, il sentit l'absence de Vigdis. La pointe la botte blindée du Prêtre des Runes appuyait sur sa gorge mais sa détermination restait intacte. Il pouvait encore vaincre. De sa main gauche, il voulut écarter la pointe de Bodil, mais celle-ci lui infligea une décharge telle que son bras fut projeté au sol une seconde fois, et qu'il ne sentait plus sa main.

Dents-de-Glace soupira et regarda le visage de son adversaire. Avec une expression de triomphe, il attendait que soit déclaré le vainqueur, tandis que la brise liée à l'utilisation de pouvoir psychiques retombait et que le bourdonnement des machines se faisait à nouveau entendre. Il montrait quelques signes de tension, signe que le combat avait été difficile et éprouvant pour lui aussi, mais il était clair qu'il pouvait encore combattre comme ça pendant un moment, alors qu'Asgeir était lui-même démoli par tant de puissance. "Tu es le vainqueur.", finit-il par admettre, grognant le dernier mot comme si il avait été une insulte. Les Wolves qui avaient parié sur le Prêtre des Runes explosèrent de joie et les autres le huèrent, déplorant déjà de devoir des trophées ou des services à leurs camarades.

Hakon retira son pied et sa Lance, laissant à Asgeir la possibilité de se relever, ce qu'il fit, avec un peu de peine. Une fois debout, il jeta un regard noir, teinté de profonde amertume, à tous les Space Marines et leur aboya de sortir de la salle. Obéissants, ils prirent congé des combattants en commentant les instants forts du combat et en se raillant les un les autres. Le Chef ramassa Vigdis et son bolter, duquel il éjecta le chargeur désormais vide pour en mettre un autre. Le plus possible, il tentait d'éviter de croiser le regard du Psyker, toujours présent, un sourire malsain toujours affiché sur sa face.

-"Tu t'es bien battu, Dents-de-Glace. Je comprends que tu sois le Chef ici.", déclara-t-il.
-"Pas de fausse modestie, espèce d'ordure.", répliqua Asgeir sur un ton haineux. "Tu m'as vaincu et depuis le début tu aurais pu me massacrer. Tu as joué avec moi, tu m'as laissé me démener pour prouver à mes hommes que tu étais capable de m'écraser à tout moment. Pour quel genre de "Chef" veux-tu que je passe?"

Remettant Dagmar à sa ceinture, et feignant de s'aider de Bodil pour marcher, le Prêtre des Runes fit mine de marcher dans la pièce, pour faire descendre l'adrénaline progressivement.

-"Et moi? Aurais-tu préféré que je sois faible et impotent, pour que tu puisses gagner ton petit duel? Aurais-tu préféré que je ne sois pas de taille dans les combats à venir? Tu es à ce point égoïste, pour n'espérer pouvoir vaincre que grâce à tes propres capacités, et non celles des hommes à tes côtés? Ce que j'ai entendu au Croc, je le vois ici en ce moment même. Asgeir Dents-de-Glace n'est qu'un imbécile, qui ne veut que la gloire personnelle, et non protéger les Domaines du Père de Toute Chose."

Serrant les poings, notre héros cracha au sol en signe de dégoût et regarda son interlocuteur dans les yeux, lui lançant un regard si féroce qu'un homme normal s'en serait uriné dessus.


-"Et si je te chie dessus, espèce de déchet évolutif du génome humain? Le Croc n'a jamais eu besoin de tordeurs de fourchettes dans ton genre et de tous tes camarades dégénérés. Je te déconseille de croiser mon chemin à l'avenir si tu ne veux pas..."

Lui coupant la parole, le Psyker éclata d'un rire sonore. "Si je ne veux pas avoir à te remettre au tapis à nouveau? Je vais t'apprendre quelle est ta place au sein du Chapitre, Dents-de-Lichen, quel que soit le nombre d'éclairs qu'il faille te lancer et de preuves qu'il faille t'avancer. Voici la première d'entres elles: Tes hommes te respectent et savent que tu es le meilleur d'entre eux, et ils sont heureux de voir qu'un Astartes de ma puissance ait été détaché pour vous porter assistance."

La rage augmentait à une vitesse dangereuse pour Asgeir, qui se résolut à en finir avec cette entrevue, au risque qu'elle ne tourne en combat réel d'un moment à l'autre. "Hors de ma vue, fils de catin!", rugit-il dans une explosion de colère. Le Psyker sourit et sortit de la salle, son pas cadencé par le son insupportable de sa lance claquant sur le sol. Une fois seul, le Chef laissa sa fureur prendre le dessus et mitrailla les mannequins d'entraînement encore en état, avant d'aller les broyer à mains nues.

Ce sale Psyker allait le payer cher.


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