[ Quand j'arrivai sur les lieux, Kador semblait déjà être très remonter... Et moi je pissais dans mon froc. ]


« Putain de merde, ça fait 2 fois en 1 semaine, ces bâtards de fachos de flics vont le payer !
- Le big boss va pas être content
- Tu crois que je le sais pas ?
- Parle moi bien toi...
- Hey qu'est-ce que tu vas faire ? Dit Kador en saisissant au cou son interlocuteur. Me casser la gueule ?
- Calme toi vieux, relax...

Kador sortit un couteau et dit :

« Ne me parle pas comme si j'étais ton pote, oublie jamais ça bâtard ! »


Je regardais la scène, caché derrière une porte. Je balisais.

Kador passa un coup de fil et cinq minutes après, son associé partit. Je sortis alors de ma cachette, et j'entrai dans la pièce.

Pour la première fois je regardai Kador dans les yeux. Il avait vraiment tout du taulard : une cicatrice qui lui traverse la joue, des oreilles décollées, un nez de travers à cause de nombreux coups, comme ceux des boxeurs. Bref, il faisait peur à voir, si bien que j'étais à 3 mètres de lui :

« Euh faut que je te dise un truc...
- Quoi ? T'as braqué une banque ? Tué un flic ?
- Euh nan pas tellement, plus grave que ça... On m'a volé ma thune...
- (rire)
- Pourquoi tu ris ? Je viens de te dire qu'on m'a volé le fric de ta drogue...
- Mon fric ? Non, Ton fric. C'était Ta part, pas la mienne, alors maintenant démerde toi, mais si jamais tu me rembourse pas ce que je t'ai prêté...
- Il me reste assez de beuh pour te rembourser...
- Tu sais quoi ? Samedi tu vas venir avec moi, à une petite fête dans une boite en dehors de la ville. Je vais m'assurer que tu vendras bien toute la drogue jusqu'au dernier centime... Tu verras ce que c'est qu'une vraie soirée, fils de bourge... »

Putain, c'est quoi ce plan à deux balles ! Comment j'ai pu en arriver là, il fallait que j'arrête de dealer mais avant je dois faire ça, ma vie en dépend.

« Au fait, pourquoi tu gueuler tout à l'heure ?
- Deux de nos gars se sont faits pécho à la frontière avec des kilos de dopes. Ils sont en garde à vue et ils vont peut-être nous balancer, voilà ce que c'est de recruter n'importe qui ! A leur sortie ils vont payer »


Durant toute la semaine j'ai pensé à ce qu'avait dit Kador, j'avais terriblement peur , et appréhender la soirée, comme un condamné attend sa potence.


La semaine au lycée se passa bien : ma popularité nouvellement acquise faisait beaucoup d'envieux. J'abandonnai mes anciens amis, et trainais avec la bande de Simon et les autres. J'étais aller voir Alisson pour lui demander officiellement si elle voulait qu'on se mette ensemble, cela me permettrai d'être d'autant plus populaire puisque je serai « le mec qui sort avec la bonnasse de correspondante ». Elle me dit qu'elle n'était pas encore prête et qu'il fallait attendre encore un peu qu'on se connaisse. Je crois que c'est à partir de ce moment que je suis réellement tombé amoureux d'elle. Enfin mes sentiments revenaient à la charge après des semaines de débauches. J'adorais la voir, son visage me paraissait si beau, si doux pour moi qui avait perdu tout semblant d'humanité en 2 semaines, je n'étais qu'intéressait que par l'argent.

Je ne profitais même pas de mes 300€, ma tête était trop préoccupée par la fête de samedi.


Vendredi soir je ne pensais plus qu'à Kador. Qu'allait-il m'arriver ?

Samedi soir approchait et je me préparais, rendez-vous devant la cité sco pour prendre la bagnole direction le nord...