Quatre ans ont passé déjà. Les hommes n’en pouvaient plus. Pourtant, nous avions déjà fait des voyages beaucoup plus longs. Je restais des jours, voir des semaines entières derrière ma verrière. Il ne nous restait pas beaucoup de chemin. Hier, l’entrée dans le système tant rechercher a provoqué une ovation de joie dans l’équipage. Tous criait et chantait comme des enfants dans une cour de récréation. Mais non sans peine, il a fallu qu’un événement perturbe cette petite fête.

- Commandant, une transmission du centre de communication pour vous.
- Merci, je prends… Allo ?
- Monsieur ? Le sonar indique un objet non identifié s’approchant de notre vaisseau et… vous devriez venir voir ça !
- Je descends tout de suite.

Encore ? Après le signal audio du Hammer, un signal vidéo d’un objet non-identifié. Est-ce qu’on pourra finir le voyage tranquille ? J’entrais dans la salle de communication dont le gros volet d’observation était ouvert, et toutes les personnes présentes regardaient par celui-ci. Je devais bien avouer que ce que j’ai vus m’a coupé le souffle. Quatre pales de panneaux solaires, un corps cylindrique en métal brillant, des capteurs recouvrant une partie de celui-ci. Mise à part le dessin étrange sur le corps central, cette objet non-identifié ressemblait en tout point aux capsules de communication qui tournaient autour de Sigviel, il y a bien longtemps ! L’engin se déplaçait dans le vide intersidéral avec aisance. Il passait lentement devant nos yeux, le fixant et le suivant du regard comme un danseur qui exécute un ballet. Mes compagnons et moi-même étions captivés par ce spectacle. Comment a-t-il pus arriver jusqu’ici ?


Pendant les cinq mois et deux semaines suivantes, la vie à bord du vaisseau fut des plus tendu de mes voyages, la planète tant convoitée se rapprochait. Au bout de la troisième semaine, nous l’aperçûmes enfin. Une boule plus ou moins blanchâtre avec des éclaircies révélant un fond bleu. Tous regardaient attentivement, la tension montait encore plus. Une déchirure du manteau blanc révéla un autre aspect de l’étrange planète. Une étendue jaune pâle recouvrait une partie de la sigviel. Un dégradé suivait sur les bords et plongeait en vert profond.

- État du sigviellain d’asigviellissage ?
- Les capteurs sont en cours de scan Commandant
- Bien… Messieurs ! Préparez-vous à fouler le pied sur un des plus précieux endroits que l’Univers puissent avoir crée !
- Commandant ? Les capteurs déclarent un terrain sablonneux mais approximativement plat, j’enclenche la procédure d’atterrissage.

C’était trop beau pour être vrai. Le vaisseau amorça doucement sa descente dans l’atmosphère. Nous traversâmes la couche de particules d’eau et nous posâmes en douceur sur la sigviel. Tout le monde se dirigea vers le sas. La teneur en oxygène était la même que sur Sigviel. Autrement dit, il n’y avait aucun risque de dépressurisation du vaisseau. Le sas s’ouvrit après plusieurs minutes et un éclair de lumière nous traversa les yeux.