L'homme qui valait trois cartouches.
Par : Conan
Genre : Polar , Action
Status : Terminée
Note :
Chapitre 16
Adieu, vieux frère.
Publié le 16/02/11 à 23:21:20 par Conan
Karl et moi sommes presque en haut des marches et attendons que nos deux amis aient pris Ramiro et son gang à revers. Mon acolyte garde un œil sur la patronne qui nous regarde haineusement depuis son bureau.
Soudain, coups de fusil et cris dans le couloir. Nous montons et arrosons à notre tour les types déjà débordés. Inutile de dire les ravages que font nos armes dans cet espace étroit et confiné, quasiment au corps à corps. Plusieurs types vont se réfugier dans trois ou quatre chambres. Génial, va falloir faire le ménage.
Nous enjambons les quelques corps ensanglantés les uns sur les autres devant les chambres et défonçons une à une les portes. Nous fouillons toutes les pièces avec minutie. Heureusement que c'est un petit hôtel. Ritchie ouvre une chambre. Un canon de revolver dépasse de sous le lit. Mon ami tire deux balles dans le matelas qui se déchire et se soulève presque tant son revolver est puissant. Le type planqué lâche son flingue. Je le tire par le bras. Il a deux gros trous, un dans sa tignasse bouclée qui lui sert de chevelure, l'autre dans son thorax. Nous nettoyons ainsi les lieux, mais toujours pas de trace d'Almeida.
-J'espère qu'il s'est pas fait la malle. Dit Karl.
Je fouille la dernière chambre. Il y a une salle de bains dedans. En y entrant, j'aperçois que le rideau crasseux de la douche tout aussi crasseuse est fermé. Je tire quelques rafales dedans et entends un corps tomber. J'ouvre le rideau en lambeaux et vois allongé dans la baignoire nul autre que Ramiro, qui essaye malgré ses blessures de reprendre son arme.
-Les gars, j'ai touché le jackpot!
Mes trois amis arrivent.
-C'est t'y pas joli! S'exclame Jack.
Nous mettons tous nos canons contre la tronche de Ramiro qui tente timidement de protester. Inutile de préciser le feu d'artifice de sang, de cervelle, d'os et de chair que c'est dans la pièce quand nous appuyons sur la détente.
Nous descendons tranquillement les marches couvertes de sang, Karl en tête. La cousine Almeida n'est plus à sa place. Est-elle partie? Le coup de feu qui résonne dans le hall nous confirme qu'elle est toujours ici. Karl dévale les escaliers. La gonzesse fait son apparition au fond de la pièce. Jack l'envoie ad-patrès avant qu'elle ne tire une deuxième fois.
J'aide Karl à se redresser. La cartouche lui à salement amoché l'épaule gauche. Nous allons vite jusqu'à la voiture de Jack dans laquelle je pose Karl qui est mal en point.
-On va aller chez le toubib qui s'est occupé de Flipo. Faut faire vite!
Ritchie prend le volant, démarre en trombe et roule comme un malade. J'ouvre la route à moto, prenant les trottoirs, les escaliers, les couloirs de bus.
Karl est mort en fixant un feu rouge que nous n'avions pu griller à cause d'une voiture de police traversant le carrefour face à nous.
C'est laminé que Ritchie roule jusqu'au bois de Fontainebleau. Voilà que nous enterrons notre camarade comme on n'enterrerait pas son chien. En pleine nuit, dans ce bois glacial.
-Il avait de la famille? Demande Jack.
-Non... Pas que je sache. Répond Ritchie.
Nous rentrons silencieusement chez nous. Je me sépare de Ritchie et Jack qui sont dans la Camaro de ce dernier à un petit carrefour sur la route forestière. Le vibrement du guidon de la moto est la seule chose qui puisse m'empêcher de m'endormir. Je suis fatigué, très fatigué. Las, très las de cette vie de criminel fugitif.
Je profite du vide sur l'autoroute endormie pour faire le point. La vitesse m'aide à réfléchir. J'ai mis les pieds dans les squats les plus pourris de Paris, je suis l'homme de main d'un mafioso dans lequel je n'ai pas une confiance absolue, qui bute ses associés dès qu'ils le dérangent, un gros taré bodybuildé veut me tuer à mains nues, les flics sont toujours à mes trousses, et la guerre des gangs actuelle risque de sérieusement nous compromettre, mes amis et moi.
Arrivé à l'hôtel, je passe devant une grande vitre dans le hall. J'en profite pour arranger mon col.
-Regarde toi, vieille merde. T'as 28 piges, et t'as jamais rien foutu de ta vie, si ta tronche n'était pas la mienne, je lui foutrais des coups de barre à mine pour me défouler. T'es moche comme un pou, t'es un putain de raté. Rien qu'un sale putain de raté de merde.
Amer constat avec moi-même, à ma manière. Je monte dans ma chambre et, après une douche bien froide, je m'allonge sur le lit. Impossible de m'endormir malgré l'épuisement que j'ai accumulé ces derniers jours. Soudain je reçois un SMS. Qui peut bien s'amuser à envoyer des SMS à plus de minuit?
C'est Emma...
"Salut mon Gaulois, tu peux passer chez moi? Je t'attends. XXX"
Qu'est ce qu'elle me veut encore elle aussi? A part mon blé, qu'est ce qu'elle veut? Et moi, comme un con qui vais aller chez elle, comme un clebs. Et pourquoi? Pourquoi est-ce qu'elle hante mes rêves? Pourquoi est-ce que je me répète que si je tiens le coup c'est grâce à elle. Elle, qui n'est qu'une pute de luxe qui bosse pour un vieux Rital. Qu'attend-elle de moi? Est-ce que je lui plais? Est-ce qu'elle m'aime? Est-ce que je l'aime... Bon ça suffit, si tu réfléchis trop tu pourrais bien faire un anévrisme, con comme tu es.
Après m'être habillé je redescends et conduit jusqu'à Belleville. Avant, quand j'étais gosse, Paris la nuit m'émerveillait. Je trouvais cette ville magnifique, magique... Cela fait maintenant quelques temps que je ne supporte plus cette prison de béton cradingue dans laquelle les hommes rivalisent d'horreur. C'est la même désillusion que celle que pourrait ressentir un homme qui déshabille une femme magnifique et qui voit qu'elle a en fait une bite. Bon ça suffit, je suis arrivé. Je sonne. Elle répond d'une voix suave :
-Je t'attendais.
La porte bipe. Je la pousse en déglutissant et monte le escaliers. Pas trop rapidement même si je crève d'envie de voir ce qu'elle m'a préparé comme surprise.
Je sonne à la porte. "C'est ouvert!" dit-elle.
Je rentre dans l'appart et referme derrière moi. Va falloir que je tienne plus de 30 secondes ce coup ci. Au moins 10 minutes. "Je suis dans la salle de bains!"
Oh la vache, est-elle en train de m'attendre dans son bain? Est-elle nue sous un peignoir satiné? Rien que d'imaginer ça, ça commence à me filer la trique. J'avance lentement dans le couloir.
Clic. Clic.
Je sens deux bouts de métal froids derrière mes oreilles. Je lève lentement les mains en l'air en me retournant.
Soudain, coups de fusil et cris dans le couloir. Nous montons et arrosons à notre tour les types déjà débordés. Inutile de dire les ravages que font nos armes dans cet espace étroit et confiné, quasiment au corps à corps. Plusieurs types vont se réfugier dans trois ou quatre chambres. Génial, va falloir faire le ménage.
Nous enjambons les quelques corps ensanglantés les uns sur les autres devant les chambres et défonçons une à une les portes. Nous fouillons toutes les pièces avec minutie. Heureusement que c'est un petit hôtel. Ritchie ouvre une chambre. Un canon de revolver dépasse de sous le lit. Mon ami tire deux balles dans le matelas qui se déchire et se soulève presque tant son revolver est puissant. Le type planqué lâche son flingue. Je le tire par le bras. Il a deux gros trous, un dans sa tignasse bouclée qui lui sert de chevelure, l'autre dans son thorax. Nous nettoyons ainsi les lieux, mais toujours pas de trace d'Almeida.
-J'espère qu'il s'est pas fait la malle. Dit Karl.
Je fouille la dernière chambre. Il y a une salle de bains dedans. En y entrant, j'aperçois que le rideau crasseux de la douche tout aussi crasseuse est fermé. Je tire quelques rafales dedans et entends un corps tomber. J'ouvre le rideau en lambeaux et vois allongé dans la baignoire nul autre que Ramiro, qui essaye malgré ses blessures de reprendre son arme.
-Les gars, j'ai touché le jackpot!
Mes trois amis arrivent.
-C'est t'y pas joli! S'exclame Jack.
Nous mettons tous nos canons contre la tronche de Ramiro qui tente timidement de protester. Inutile de préciser le feu d'artifice de sang, de cervelle, d'os et de chair que c'est dans la pièce quand nous appuyons sur la détente.
Nous descendons tranquillement les marches couvertes de sang, Karl en tête. La cousine Almeida n'est plus à sa place. Est-elle partie? Le coup de feu qui résonne dans le hall nous confirme qu'elle est toujours ici. Karl dévale les escaliers. La gonzesse fait son apparition au fond de la pièce. Jack l'envoie ad-patrès avant qu'elle ne tire une deuxième fois.
J'aide Karl à se redresser. La cartouche lui à salement amoché l'épaule gauche. Nous allons vite jusqu'à la voiture de Jack dans laquelle je pose Karl qui est mal en point.
-On va aller chez le toubib qui s'est occupé de Flipo. Faut faire vite!
Ritchie prend le volant, démarre en trombe et roule comme un malade. J'ouvre la route à moto, prenant les trottoirs, les escaliers, les couloirs de bus.
Karl est mort en fixant un feu rouge que nous n'avions pu griller à cause d'une voiture de police traversant le carrefour face à nous.
C'est laminé que Ritchie roule jusqu'au bois de Fontainebleau. Voilà que nous enterrons notre camarade comme on n'enterrerait pas son chien. En pleine nuit, dans ce bois glacial.
-Il avait de la famille? Demande Jack.
-Non... Pas que je sache. Répond Ritchie.
Nous rentrons silencieusement chez nous. Je me sépare de Ritchie et Jack qui sont dans la Camaro de ce dernier à un petit carrefour sur la route forestière. Le vibrement du guidon de la moto est la seule chose qui puisse m'empêcher de m'endormir. Je suis fatigué, très fatigué. Las, très las de cette vie de criminel fugitif.
Je profite du vide sur l'autoroute endormie pour faire le point. La vitesse m'aide à réfléchir. J'ai mis les pieds dans les squats les plus pourris de Paris, je suis l'homme de main d'un mafioso dans lequel je n'ai pas une confiance absolue, qui bute ses associés dès qu'ils le dérangent, un gros taré bodybuildé veut me tuer à mains nues, les flics sont toujours à mes trousses, et la guerre des gangs actuelle risque de sérieusement nous compromettre, mes amis et moi.
Arrivé à l'hôtel, je passe devant une grande vitre dans le hall. J'en profite pour arranger mon col.
-Regarde toi, vieille merde. T'as 28 piges, et t'as jamais rien foutu de ta vie, si ta tronche n'était pas la mienne, je lui foutrais des coups de barre à mine pour me défouler. T'es moche comme un pou, t'es un putain de raté. Rien qu'un sale putain de raté de merde.
Amer constat avec moi-même, à ma manière. Je monte dans ma chambre et, après une douche bien froide, je m'allonge sur le lit. Impossible de m'endormir malgré l'épuisement que j'ai accumulé ces derniers jours. Soudain je reçois un SMS. Qui peut bien s'amuser à envoyer des SMS à plus de minuit?
C'est Emma...
"Salut mon Gaulois, tu peux passer chez moi? Je t'attends. XXX"
Qu'est ce qu'elle me veut encore elle aussi? A part mon blé, qu'est ce qu'elle veut? Et moi, comme un con qui vais aller chez elle, comme un clebs. Et pourquoi? Pourquoi est-ce qu'elle hante mes rêves? Pourquoi est-ce que je me répète que si je tiens le coup c'est grâce à elle. Elle, qui n'est qu'une pute de luxe qui bosse pour un vieux Rital. Qu'attend-elle de moi? Est-ce que je lui plais? Est-ce qu'elle m'aime? Est-ce que je l'aime... Bon ça suffit, si tu réfléchis trop tu pourrais bien faire un anévrisme, con comme tu es.
Après m'être habillé je redescends et conduit jusqu'à Belleville. Avant, quand j'étais gosse, Paris la nuit m'émerveillait. Je trouvais cette ville magnifique, magique... Cela fait maintenant quelques temps que je ne supporte plus cette prison de béton cradingue dans laquelle les hommes rivalisent d'horreur. C'est la même désillusion que celle que pourrait ressentir un homme qui déshabille une femme magnifique et qui voit qu'elle a en fait une bite. Bon ça suffit, je suis arrivé. Je sonne. Elle répond d'une voix suave :
-Je t'attendais.
La porte bipe. Je la pousse en déglutissant et monte le escaliers. Pas trop rapidement même si je crève d'envie de voir ce qu'elle m'a préparé comme surprise.
Je sonne à la porte. "C'est ouvert!" dit-elle.
Je rentre dans l'appart et referme derrière moi. Va falloir que je tienne plus de 30 secondes ce coup ci. Au moins 10 minutes. "Je suis dans la salle de bains!"
Oh la vache, est-elle en train de m'attendre dans son bain? Est-elle nue sous un peignoir satiné? Rien que d'imaginer ça, ça commence à me filer la trique. J'avance lentement dans le couloir.
Clic. Clic.
Je sens deux bouts de métal froids derrière mes oreilles. Je lève lentement les mains en l'air en me retournant.
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