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Jeff pour les intimes


Par : briandu22
Genre : Action
Statut : C'est compliqué



Chapitre 5 : V – La leçon


Publié le 10/11/2010 à 22:11:13 par briandu22

V – La leçon

Je commence par vérifier ses bases. Je lui fais faire quelques enchaînements avec le diabolo. Mon sadisme me pousse à ne pas tenir compte de l’état de sa jambe et le boiteux voit ses orteils subir un par un les assauts de mon sniper sans rien pouvoir faire… Les jeux s’enchainent et ma victime se voit mourir peu à peu. Je prends un plaisir monstrueux… La scène me fait rêver ! Je ne compte pas l’achever, je veux juste faire en sorte qu’il se noie dans son sang (normal quoi).
Pendant qu’il réalise avec beaucoup trop d’aisance son slalom en monocycle, je m’acquitte à la difficile tâche de tirer dans sa roue. Après 4 tentatives, je réussi à la faire éclater ce qui provoque une inévitable mais magnifique chute ! Dans la crainte, il ronchonne juste et ne se plaint pas. Il subit une torture psychologique particulièrement touchante. Il doit réfléchir à tout ses actes, ne pas se soucier de sa copine ni contester ce que je fais ou ce que je demande. Je me dis que je n’aimerais pas être à sa place. Je me demande ce qu’il pourrait penser de moi à cet instant. Maintenant là ! Malgré sa situation fatalement désespérée, il parait quand même espérer une autre fin, plus juste probablement… Comme quoi, « l’espoir fait vivre » est une expression bien éphémère ! Malheureusement pour lui, le final est après le prochain jeu, le trampoline (que je lui envoie via une seconde catapulte en pressant un petit bouton vert. Il reçoit un nouveau colis, par parachute, depuis le toit du stade. Bien entendu, c’est un peu la galère pour aligner les multiples enchainements de gymnaste que je lui impose… Il a perdu beaucoup de sang et ses forces sont moindres. Je le laisse tranquille malgré la médiocrité de son travail et lui annonce que tout va bientôt se terminer. Je n’entends pas sa réponse, couverte par le hurlement de sirènes de police… Son visage s’illumine, ça me dégoute… Un hygiaphone me fait difficilement parvenir un message :

-Père Noël ! Vous êtes cerné et contraint de vous rendre en relâchant les otages sans faire d’histoires !

Je ricane et leur répond via les hauts parleurs du speaker :

-Je vous rends le p’tit caïd ! Enfin, je dirais plutôt que je laisse sa vie entre les mains de la nature (ils comprendront très vite…). En revanche, « Barbie appelle les secours » sera déjà morte quand vous arriverez sur cette pelouse !

J’arme mon sniper, la lunette dirigée vers la blondasse qui, dans son agonie, avait sorti son portable pour appeler les secours. Elle me regarde avec un regard empli de détresse, ses larmes coulent. Je n’ai aucune pitié, elle devait mourir de toute manière, je n’ai pas l’habitude de laisser une chance aux policiers avec un témoin-victime.

BING !

On ne l’entendra plus gémir… Nouvelle sommation :

-Le stade est entouré de forces armées ! Vous venez de compliquer votre sort ! Rendez vous ! Dernier avertissement !!!
-Patientez un peu les gars… ! Nous ne sommes pas pressés.

Un grand sourire illumine mon visage, c’est MON final. Je reprends ma télécommande, je dois faire vite. J’enclenche un petit bouton rouge, la grille menant aux vestiaires coulisse dans un grincement lugubre. Abattu, le jeune homme (qui n’a même pas bronché devant l’assassinat de sa copine comme convaincu qu’il se trouve dans un affreux cauchemar…) se dirige vers cette sortie en guettant la direction de mon canon. Il s’engouffre dans l’ouverture au pas de course. Sans se douter… J’appuie sur un bouton jaune. Quelqu’un présent dans les tribunes n’aurait pas vu la différence, rien ne se passe. Du moins, pas sur la pelouse… Patience… Les sirènes retentissent toujours.
Ah ! Un hurlement étouffé (mais prometteur) atteint mes oreilles à l’affut. Le voilà qui ressort en même temps que survient le dernier appel de l’hygiaphone qui m’annonce l’assaut imminent… Poursuivi par une horde de rottweilers entrainés par mes soins pour l’occasion, il se fait vite rattraper. Je m’éclipse en renfermant la grille menant aux vestiaires. La nature décidera de son sort.

Lendemain, 12h

Je suis posé dans mon canapé. Fatigué mais satisfait. Mes dispositifs de gaz planqués dans les lampadaires extérieurs ont bien fonctionnés, j’ai pu filer à l’anglaise. Je suis devant la télé, sur la chaine d’info. Le journal du midi démarre tout juste.

« Grand titres d’aujourd’hui après un reportage express ! Hier soir, très tard à Chicago, toute la brigade policière de la ville s’est heurtée à un génie au Wrigley Field. Selon nos sources indécises, un homme déguisé en père noël a séquestré un supposé couple d’une 20aine d’années. Les policiers ont tenté de raisonner le suspect avant de lancer un assaut dans un stade vide, hormis du matériel de cirque, les deux cadavres du couple et une meute de chiens abattus par la brigade. L’homme a succombé à la meute tandis que la jeune femme a visiblement subi des coups de feu indéterminés pour le moment. Le service de sécurité reste perplexe sur la possibilité de l’évènement. Autour de l’enceinte ont été trouvés deux catapultes faites maison et un van volé rempli d’écrans avec les différentes caméras du stade. Un énorme et mystérieux mystère pour la ville de Chicago. Nous tâcherons de suivre cette affaire de plus près… »

J’ai une petite larme… Quelle fierté, je suis considéré comme un génie !


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