Lendemains Incertains
Par : VingtsCoeurs
Genre : Horreur
Status : C'est compliqué
Note :
Chapitre 5
Publié le 31/10/09 à 19:22:56 par VingtsCoeurs
/Octobre 2011 : Hémoglobines et Hectolitres 2/
A peine ces quelques mots prononcés, mon esprit commença à se fermer et se forger une carapace afin de résister au flot d'émotions qui m'assailait. C'est donc les pensées brouillées, lampe à la main que j'ouvris la porte d'entrée, prêt à frapper.
La lampe décrivit un arc de cercle à travers la pièce. Devant moi, dans l'encadrement de la porte se tenait..
le livreur de pizza. J'avais lâché, de stupeur, mon 'arme' et regardai le jeune homme d'un air ébahi.
" Euh... Bonsoir.. C'est bien ici la pizza ?
_ Euh.. Ouais, ouais ouais c'est ici. Mais euh.. ça va ?
_ Ben, pas trop mal. Euh, ça vous fera 5 euros parce que j'ai dépassé les 30 minutes, j'ai dû éviter un espèce de spectacle de rue, ça bloquait pas mal de rues.
_ Un spectacle de.. C'est pas possible.
_ Sisi, mais pas dans le genre avec des clowns, c'est plus de l'art moderne, avec du maquillage ultra poussé à ce que j'ai vu. Un bon jeu d'acteur aussi chez certains, mais une tendance à l'exagération pour la plupart. Enfin, pour ce que j'ai vu depuis mon scoot'. J'avais fait Théatre au lycée, et.., commença le livreur.
_ Venez un peu, le coupais-je, vous allez comprendre que vous avez échappé de peu à..
_ Oui, j'ai esquivé un bus à deux pâtés de maison, et..
_ FERMEZ-LA ! Regardez maintenant ! , dis-je en pointant de mon doigt tremblant la lueur du poste de télévision.
_ Un film ? C'est nouveau ?
_ Malheureusement, c'est du direct, lança Thomas à travers la pièce. Nous aussi on aimerait bien que ce soit un film.
_ En direct ? Mais..
_ C'était pas exactement un spectacle de rue, non, continua Thomas.
_ Je pense que le moment est plutôt mal choisi pour faire de l'humour non ? T'as pensé aux autres ? A Claire ? A Laure, clouée dans son lit ?
_ Me..Merde.. C'est des conneries... , balbutia l'homme.
_ Et ben.. Non. Le truc c'est que t'as échappé à un mouvement cannibale, c'est déjà pas mal. Quoi ton nom, camarade ?
_ Yan..Yannick... Mais, vous ne comprenez pas..
_ Qu'est-ce qu'on ne comprends pas, Yan' ? dit Thomas, pendant que je restai, immobile, debout, assistant à une scène de théâtre.
_ Ma mère est clouée au lit, chez moi...
_ On a le même problème avec une amie, glissais-je.
_ Oui, mais j'ai perdu mes clés il y a peu..
_ Et donc ?
_ Comme elle a vraiment mal elle ne peut pas m'ouvrir, et.. on ne ferme plus la porte" , dit dans un souffle Yannick, passé dans mon estime du stade du livreur lambda à la victime d'une tragédie familiale.
Nous restâmes muets, moi et Thomas. Yannick baissa les yeux au sol. Pour les relever, quelques minutes plus tard, alors que nous étions toujours silencieux, et vociférer :
" Conneries ! Je vais descendre et vous montrer qu'il y a que dalle !
_ P'tain arrête, tu veux crever comme le gars à la téloche ? Le cadavre qui se vide du peu de sang qu'y lui reste, c'est ça que tu veux ? Calme-toi !
_ Dégagez ! " , poussa t-il dans un sanglot déchirant, avant de partir en trombe vers la porte qu'il avait passé quelques minutes avant, encore plein de joie de vivre, et qu'il franchissait alors les larmes aux yeux.
La poursuite dans les escaliers commença alors, Yannick descendant les marches quatre à quatre, son cas que de scooter à la main, qu'il fit tomber lors d'un saut pour rejoindre la grande porte du hall de l'immeuble. Nous n'étions pas à la dernière marche qu'un bruit de moteur déchira le silence qui régnait dans le hall. Bruit de moteur qui se poursuivit pendant quelques minutes, avant de s'arrêter net, comme stoppé dans sa course par un obstacle. Puis des cris. Et le silence, une fois encore.
"Bordel.. T..-tu-tu crois qu.. qu'il va bien ? chuchota Thomas.
_ Honnêtement, j'espère vraiment qu'il ne lui est rien arrivé " , dis-je, en essayant de ne pas imaginer ce qui aurait pu arriver à Yannick.
A peine ces quelques mots prononcés, mon esprit commença à se fermer et se forger une carapace afin de résister au flot d'émotions qui m'assailait. C'est donc les pensées brouillées, lampe à la main que j'ouvris la porte d'entrée, prêt à frapper.
La lampe décrivit un arc de cercle à travers la pièce. Devant moi, dans l'encadrement de la porte se tenait..
le livreur de pizza. J'avais lâché, de stupeur, mon 'arme' et regardai le jeune homme d'un air ébahi.
" Euh... Bonsoir.. C'est bien ici la pizza ?
_ Euh.. Ouais, ouais ouais c'est ici. Mais euh.. ça va ?
_ Ben, pas trop mal. Euh, ça vous fera 5 euros parce que j'ai dépassé les 30 minutes, j'ai dû éviter un espèce de spectacle de rue, ça bloquait pas mal de rues.
_ Un spectacle de.. C'est pas possible.
_ Sisi, mais pas dans le genre avec des clowns, c'est plus de l'art moderne, avec du maquillage ultra poussé à ce que j'ai vu. Un bon jeu d'acteur aussi chez certains, mais une tendance à l'exagération pour la plupart. Enfin, pour ce que j'ai vu depuis mon scoot'. J'avais fait Théatre au lycée, et.., commença le livreur.
_ Venez un peu, le coupais-je, vous allez comprendre que vous avez échappé de peu à..
_ Oui, j'ai esquivé un bus à deux pâtés de maison, et..
_ FERMEZ-LA ! Regardez maintenant ! , dis-je en pointant de mon doigt tremblant la lueur du poste de télévision.
_ Un film ? C'est nouveau ?
_ Malheureusement, c'est du direct, lança Thomas à travers la pièce. Nous aussi on aimerait bien que ce soit un film.
_ En direct ? Mais..
_ C'était pas exactement un spectacle de rue, non, continua Thomas.
_ Je pense que le moment est plutôt mal choisi pour faire de l'humour non ? T'as pensé aux autres ? A Claire ? A Laure, clouée dans son lit ?
_ Me..Merde.. C'est des conneries... , balbutia l'homme.
_ Et ben.. Non. Le truc c'est que t'as échappé à un mouvement cannibale, c'est déjà pas mal. Quoi ton nom, camarade ?
_ Yan..Yannick... Mais, vous ne comprenez pas..
_ Qu'est-ce qu'on ne comprends pas, Yan' ? dit Thomas, pendant que je restai, immobile, debout, assistant à une scène de théâtre.
_ Ma mère est clouée au lit, chez moi...
_ On a le même problème avec une amie, glissais-je.
_ Oui, mais j'ai perdu mes clés il y a peu..
_ Et donc ?
_ Comme elle a vraiment mal elle ne peut pas m'ouvrir, et.. on ne ferme plus la porte" , dit dans un souffle Yannick, passé dans mon estime du stade du livreur lambda à la victime d'une tragédie familiale.
Nous restâmes muets, moi et Thomas. Yannick baissa les yeux au sol. Pour les relever, quelques minutes plus tard, alors que nous étions toujours silencieux, et vociférer :
" Conneries ! Je vais descendre et vous montrer qu'il y a que dalle !
_ P'tain arrête, tu veux crever comme le gars à la téloche ? Le cadavre qui se vide du peu de sang qu'y lui reste, c'est ça que tu veux ? Calme-toi !
_ Dégagez ! " , poussa t-il dans un sanglot déchirant, avant de partir en trombe vers la porte qu'il avait passé quelques minutes avant, encore plein de joie de vivre, et qu'il franchissait alors les larmes aux yeux.
La poursuite dans les escaliers commença alors, Yannick descendant les marches quatre à quatre, son cas que de scooter à la main, qu'il fit tomber lors d'un saut pour rejoindre la grande porte du hall de l'immeuble. Nous n'étions pas à la dernière marche qu'un bruit de moteur déchira le silence qui régnait dans le hall. Bruit de moteur qui se poursuivit pendant quelques minutes, avant de s'arrêter net, comme stoppé dans sa course par un obstacle. Puis des cris. Et le silence, une fois encore.
"Bordel.. T..-tu-tu crois qu.. qu'il va bien ? chuchota Thomas.
_ Honnêtement, j'espère vraiment qu'il ne lui est rien arrivé " , dis-je, en essayant de ne pas imaginer ce qui aurait pu arriver à Yannick.
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