<h1>Noelfic</h1>

Lendemains Incertains


Par : VingtsCoeurs

Genre : Horreur

Status : C'est compliqué

Note :


Chapitre 3

Publié le 31/10/09 à 19:21:00 par VingtsCoeurs

/Septembre 2011 : Symptômes 2/

La journée de cours passa vite. Enfin, journée. On est allés chercher nos livres après la répartition, à tout casser ça nous a pris deux heures. Seul bon point de la journée, Claire, Thomas et moi étions dans la même classe. Après avoir déjeuner, nous passâmes voir Laure qui semblait très affaiblie. Nous partîmes pour la laisser se reposer, puis nous rentrâmes chacun respectivement chez nous.
Le train-train quotidien des cours m'emporta. Les semaines passèrent, les classes se vidaient peu à peu. Nous avions de moins en moins d'heures de cours assurées, nos enseignants tombant malades les uns après les autres. Dans un sens, c'était la belle vie. Le gouvernement prévoyait même de faire fermer les établissements scolaires afin d'enrayer la propagation de la grippe, ainsi que d'autres mesures prévoyant d'endiguer sa virulence. Peu à peu les aéroports et gares étaient fermés, afin que la grippe ne s'étende encore plus. L'économie mondiale s'en ressentait durement aussi, 50% de la population mondiale étant cloué au lit par une fièvre torride, et quasiment 1 malade sur 10 était emporté par la maladie. Les laboratoires mondiaux cherchaient un remède à la pandémie. Pour une fois, je m'étais trompé sur toute la ligne, au sujet de cette grippe. Ce qu'on nous promettait deux ans auparavant était en train de se produire sous nos yeux.

Dernière semaine de cours avant les vacances de la Toussaint. Enfin, vacances. On n'a plus que 4 heures de cours par semaine, seul le prof d'anglais est capable de les assurer correctement - même si dernièrement son nez commence à virer au violet, contrastant de manière singulière avec son teint pâle comme la mort - , les loisirs sont légions. Apparemment, on devrait être en mesure de suivre les cours par Internet, mais les modules prévus par le gouvernement sont soit obsolètes soit inachevés. Ne reste plus qu'à glander tranquillement chez soi, puisqu'il fait trop froid pour sortir.

Je me dirigeais vers la fenêtre de ce que j'aime appeler mon salon. Le givre bordait ses encadrements, et la buée empêchait de voir le panorama urbain. Perdu dans mes pensées, une envie me vint, et tel un bon tabacomane, je mis à mes lèvres une cigarette. J'ouvrais ma fenêtre et frissonnait au contact du froid avec ma peau. J'allumais celle-ci. L'air autour de moi se rafraichit soudain, tandis que mon esprit devint plus brumeux à chaque bouffée. Je pensais à Claire, puis le fil de mes pensées me conduisit à Laure, clouée au lit depuis bientôt trois mois. Mon bâtonnet de péché consumé et la fenêtre fermée, je sautais sur mon divan et pris la télécommande dans la main, prêt à me lobotomiser un peu plus. Zappant entre les chaînes, je tombais sur une chaîne d'infos qui relatait les crimes sanglants et cannibales d'un taré qui terrifiait le pays depuis quelques jours. Les journalistes faisaient le parallèle avec des évènements similaires qui se produisaient dans le monde entier, faisant le procès de "la secte la plus monstrueuse qui soit". Ces quelques images m'ayant coupé l'appétit, je restais affalé dans mes coussins durant quelques minutes. J'avais déjà passé l'été dessus, et le siège droit commençait à faire apparaître une empreinte de postérieur dont je n'étais pas peu fier. Je me relevais pour aller mettre mon blouson et sortir afin d'aller me changer les idées, quand on sonna à ma porte d'entrée.
_ Salut vieille branche ! me dit Thomas sur mon palier. Alors, on s'ennuie ?
_ Bah, j'allais sortir, mais puisque t'es là, entre.
_ Ma télé vient de rendre l'âme, et mon frigo est vide. Ferais-tu l'aumône d'un repas et d'une émissions à un pauvre gland tel que moi ?
_ Je vois le topo. Bon on commande une pizza et tu poses tes miches dans le canap', on va se faire une petite soirée télé alors.
_ Comme si t'avais le choix.
_ Tu veux rester dehors ?
_ Ou pas. Bon, je te paye la pizza, c'est quand même moi qui vient m'incruster. Ok ?
_ Mouaif, t'as raison, j'ai pas trop le choix, admis-je.
_ Je suivais une émission sympa et en direct, dit Thomas en allumant la télé pendant que je composais le numéro du livreur, Le mieux dans tout ça c'est que ça se passe ici, à quelques quartiers de là, donc c'est marrant de reconnaître les lieux à la télé.
_ M'okay, lançais-je, le combiné à la main. Et ça parlait de quoi ? O.. Oui bonjour, ça serais pour comm.. oui une pizza, expliquais-je à la petite voix criarde de l'employée.
_ Nanan, c'est pour un prêt immobilier, c'est un pizzéria quoi. Dit que je prend sur 20 ans ! , ricana Thomas, les yeux rivés sur l'écran.
_ Yep, une Royale alors.. RO-YA-LE. ROY.. Ok, dans 30 minutes, bonne soirée à vous au.. Connasse, dis-je en raccrochant.
_ Bon, go take a chair là, c'est la fin de la coupure pub.
_ Alors, ça parle de quoi ?
_ C't'un talk-show à l'américaine, jeune homme. C'est cool.
_ C'est chiant oui. Voir quatre péquenots qui se joutent sur la gueule verbalement, c'est vrai que c'est unique.
_ C'pour ça qu'on regarde. Un plateau en extérieur, ici, ils doivent se les geler, alors autant qu'ils s'excitent un peu.
_ Encore 4 cons de plus pour la crève, Yeehee.
_ Au point où on en est, 4 de plus, osef.

Lorsque l'image du plateau réapparut, nous restâmes sans voix durant 10 bonnes minutes. L'immense table en verre était brisée et maculée de sang, les sièges des invités étaient renversés et les micros diffusaient des grognements et des cris faibles sous un bruit sourd. La caméra bascula à terre pour faire apparaître un corps déchiqueté, semblable à ceux que j'avais vu dans le reportage précédent.
_ C'est quoi ce bordel ?? , gueula Thomas, les mains devant le visage, se retenant de vomir.
_ C'est forcément une connerie, disais-je. Un truc comme ça, ça se passe pas ici !

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