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Ma descente aux Enfers


Par : GreenStatik
Genre : Science-Fiction, Horreur
Statut : C'est compliqué



Chapitre 2 : Le jour où tout a commencé


Publié le 18/06/2010 à 13:22:23 par GreenStatik

« — Ouah, j'ai bien dormi moi ! Chérie ? Ah, merde, le réveil... »

L’holoréveil affichait 8h30. Il n'avait pas sonné à 7h30 comme convenu, et j'allais être en retard au boulot. Quelle merde. Je me levai rapidement de mon lit, et passai ma main à travers le rayon bleu projeté par mon réveil, qui affichait l'heure, la date, le temps, et plein d'autres trucs complètement inutile, pour régler une nouvelle fois l'alarme du réveil. Quelques touchés par-ci par-là et c'était bon. Je fit mon lit comme il le faut, et je sortis de ma chambre. En allant dans la cuisine, je vis un mot sur la table. Je le lis aussitôt.

« Chéri, excuse-moi de partir si tôt, mais le patron vient d'appeler, et j'ai un rendez-vous super important à 8h20, donc je dois partir un peu plus tôt, comme tu t'en doutes. J'espère que le réveil va sonner aujourd'hui, pour moi, pas de problème, c'est mon portable qui m'a réveillé...
Voilà, passe une bonne journée. Bisous. »

« — Putain, faut vraiment que je pense à changer ce réveil, ils nous causent que des problèmes depuis... Bon, vite, je suis sacrément à la bourre, petit-déj', douche, et je courre vite fait au boulot ».

Je pris un café rapidement, et beaucoup de sucre, pour bien commencer la journée, et pris une douche express. Au bout de 15 minutes, je sortis de chez moi, besace sur le dos, rentrai dans ma voiture, et partis de vive allure au travail. Le trajet se déroula sans encombre. Les holoflics font bien leur travail, les stops et les priorités sont respectés par tous, ce qui n'est pas facile avec des centaines de voitures volantes traversant une rue en une minute. En arrivant devant le lieu de travail, je regardai une nouvelle fois, encore, le logo de l'entreprise. D.N.ATek le nom, qui était grave de lettre de fer, en très grande écriture, sur la façade du bâtiment. J'étais vraiment heureux de travailler ici, d'avoir un aussi bon job, et surtout, de rencontrer des personnes. Je pénétrai à l'intérieur du bâtiment.

En entrant, je vis les machines permettant de vérifier l'identité de chaque personne passant à travers celles-ci. Le garde de l'entrée me demanda de passer dans une de ces deux machines. J'obtempérai, et mis ma main droite devant la plaque de plexiglas de la machine. Un rayon rouge scanna ma main, et afficha des données sur mon identité. On pouvait voir :

« John Deuteau, 24 ans.
Matricule : 4528-AU-5684
Adresse : 780 Boulevard Julien Guillon »
Employé à D.N.ATek »

Le garde s'adressa donc directement à moi :

« Bonjour Monsieur Deauteau, vous pouvez passer. Bonne journée, travaillez bien. »

Je le remerciai d'un hochement de tête. À chaque fois que ma main passait devant le scanner, une drôle de sensation me parcourait. Un chatouillement. Mais c'était plutôt agréable. J'étais habitué à avoir une puce dans la main, depuis que j'étais né. On ne la voyait même pas, tant elle était microscopique.

J'avançai vers mon bureau. Je passai aussi vers l'accueil, pour saluer Victor, un de mes amis. Dès que j'arrivai devant lui, il sauta de sa chaise, pour venir me serrer la main.

« — Tiens, salut John ! Alors, comment c'était ta nuit ?
— Bof !, répondis-je, j'ai bien dormi, mais comme tu vois, je suis encore en retard, je vais me faire engueuler par le boss. Mon réveil n'a pas sonné ce matin, et ma femme est parti plus tôt, donc, voilà... Et toi alors ?
— Comme d'hab'. Tu sais comment je dors moi... Ouais, je suis un flemmard, mais je m'en fous, car j'assu... Désolé, le téléphone sonne, faut que je te laisse. Bonne journée à toi !
— Ouais, à toi aussi. »

Suite à ça, je courus vite fait bien fait vers mon bureau, en parcourant les couloirs du bâtiment. Un vrai labyrinthe. Tourner à gauche, à droite, tout droit, bref, c'est très facile de se perdre là-dedans quand on ne s’y connaît pas. Je fus devant mon bureau au bout de 2 minutes, et le patron m'attendait devant.

« — Oh, la merde, je sens que je vais me faire déchiqueter, moi, pensais-je ».

Le boss, ou plutôt Mr. Kalon s'avança vers moi, et prit un air sérieux, et entama la discussion :

« — Alors John, encore en retard ? Le réveil, ou autre chose ? Attendez... Oui, le réveil, c'est ça ?
— Euh, oui Monsieur... Vous êtes médium ma parole ? bafouillais-je.
— Non, juste un peu comme tout le monde, ici, mais vous me sortez toujours la même excuse à chaque fois, et ça commence à bien faire, si vous voyez ce que je veux dire...
— Oui Monsieur. Euh, je peux y aller ?
— Oui, oui, allez-y, ça tombe bien, votre première cliente de la journée est juste là. Bonne journée.
— Merci, à vous aussi, m'exclamais-je, en me penchant.
— Et arrêtez de jouer les lèches culs.
— Désolé, Monsieur. »

Une cliente, il a dit une cliente ?! Je me dirigeai donc vers mon bureau, et ouvrit la porte, pour apercevoir une femme, d'à peu près 30 ans, blonde, et d'assez grande taille, environs 1m80. Je la saluai, déposai ma besace sur les côtés du bureau, pris ma chaise, et commençai à regarder son dossier.

« — Alors, mademoiselle Faltik, matricule 5487-AU-2158, 31 ans... Hé bien, qu'elle est votre problème ?
— J'aimerai refaire mes seins, pour mon mari, pour notre dixième anniversaire de notre rencontre.
— Et bien, parfait, je vous accompagne à la machine qui est juste à l'arrière de cette pièce, je vous montrerai des modèles, et l'on changera... tout ça. »

Je passai donc la majeure partie de la matinée à refaire une paire de seins. Enfin, chez nous, on a l'habitude, et puis, ce n'est pas comme en 2015, où en voyaient tout chez les patients. Non, maintenant, on ne touche plus une seule partie de peau du patient. La machine remodèle l'A.D.N du patient, et cela sans aucun risque. Vers 12h, je me dirigeai vers la cantine, pour pouvoir remplir mon estomac, qui criait famine. Je ne vis pas Victor à la place où l'on manger d'habitude. Un petit contretemps, peut-être. Je décidai de l'appeler. Le téléphone sonna trois fois avant qu'il ne décroche.

« — Allô, John ? Tu as un problème ?
— Non, je voulais juste savoir pourquoi tu étais en retard ! Tu n'as pas faim ?
— Non, client de dernière minute, et puis faut que je ferme la porte pour ce midi... Et, tiens... Oh, punaise, j'en tiens un bon, de client... Merde, il est horrible, faut que je montre ça à tout le monde. En plus y'en a deux pareils ! Branche ton visiophone, et branche ton portable sur l'écran géant de la cantine. »

Je fis ce qu'il m'était demandé, branchant d'abord mon portable sur l'écran géant, et ensuite le visiophone, pour l'effet de surprise. On vit d'abord la tête de Victor, qui commença à nous faire un petit discours, avec un grand sourire, s'étirant jusqu'aux oreilles. Tout le monde rigolait dans la salle, il demanda le calme.

« — Bon, les gens, préparez vous à rigoler, je laisse mon portable sur le bureau, et je vous laisse admirer un chef-d'oeuvre de la nature, fit-il tout en rigolant. Merde, qu'est-ce qu'ils font de nos jours, à l’holocinéma tout de même. On dirait un vrai... Messieurs, vous venez pour un rendez-vous ? »

Victor n'arrivait pas à masquer son sourire, et les deux « êtres » s'approchèrent tous les deux, sans dire un mot. Un des deux commença à parler, dans une langue vraiment bizarre. Dans la cantine régnait le sentiment d'étrangeté et de stupéfaction. Quelqu'un riait d'autres tiraient une drôle de tête. Sur l'écran géant, on pouvait voir les deux hommes, ainsi que la tête de Victor, qui d'ailleurs, celui-ci ne comprenait pas un traître mot des deux énergumènes.

« — Bon, Messieurs, c'est bon, la blague était vraiment drôle, vous pouvez retirer vos masques, ou autres, et je pourrais prendre vos... »

Il n'eut pas le temps de terminer sa phrase, qu’un des hommes sortis une espèce de pistolet, et tira un rayon droit dans sa tête. Le spectacle n’était vraiment pas beau à voir. Sur l'écran géant de la cantine, on pouvait voir un oeil, sans tête pour l'accompagnait, rouler sur la table, ainsi que du sang, partout, dégoulinant tout le long du bureau. Les personnes à l'intérieur de la cantine prirent peur, et cherchèrent une sortie, ou autre escapade. La confusion était présente dans la salle. Je me dirigeai vers la porte de sortie de la pièce, et regardais toutes les personnes sortant de la cantine essayant de se réfugier dans une salle, pouvant être verrouillée de l'intérieur. Je me dirigeai vers la porte, terminant l'allée droite du couloir. C'était la première porte que j'avais vue, et bien sûr, je savais très bien ce qu'il y avait dedans. Le prototype créé par l'entreprise, qui devait sortir vers la fin de l'année. La porte était fermée de l'intérieur, et j'avais les clefs. Le patron me faisait confiance là-dessus, je ne l'avais jamais trahi. Je courus donc vers cette porte, et en arrivant devant celle-ci, j'enfonçai la clef dans la serrure. En même moment, sur l'allée de gauche, la fenêtre venant vers l'extérieur sauta en mille morceaux, laissant des débris de verre derrière elle. Je me hâtai d'entrer dans la pièce , et de la fermer, à double tour.

Je m'assis le long d'un mur, le plus loin de la porte. Je ne respirai plus que part légères inspirations. J'écoutais ce qu'il se passait dehors. J'entendis des bruits de craquement d'os, un hurlement terrible, puis, plus rien. Du sang passait sous la porte, par le petit espace servant à faire passer l'air. La nausée me monta à la tête, mais je réussis à contrôler ce dégoût. Pendant plus de deux minutes, des bruits les plus atroces les uns que les autres sortaient de la bouche des victimes, qui se faisaient massacrer à tour de rôle par ces « trucs ». Puis plus rien. Silence absolu. Ils discutaient entre eux, et je sentis que chacun d'eux se dirigeait vers un endroit différent. J'attendais encore. Au bout d'une minute, j'entendais des bruits. Comme quand on frappait dans une porte. Mais en fait, c'est que la porte ne restait pas en place. Le bruit du bois qui craque me montait aux oreilles, je me rendis vite compte de ma situation. J'allais être repéré si je restais ici. Mais je ne pouvais pas sortir, sinon, ça serait encore pire. Je réfléchis à toute vitesse, et la seule option qui me restait était assez dangereuse : utiliser le prototype, pour pouvoir me débrouiller tout seul.

Le Prototype a été créé pour l'unique but d'une défense contre une guerre quelconque. L'utilisation était réservée à toute une armée, mais là, je n'avais vraiment pas le choix. Le Prototype modifié les aptitudes physiques et mentales du patient. Il choisit ce qu'il voulut en plus, par exemple, devenir un maître des arts martiaux, ou encore, se servir d'une arme comme s'il l'avait fait toute sa vie. Mais ce changement comportait d'énormes risques, de démence, ou encore de morte subite du patient, si la dose de connaissance introduite en lui était trop forte.

Non inconscient des risques, je me jetais tout de même sur la machine, et commençais à préparer les changements qu'allait subir mon corps. Je choisis la catégorie combat, parce qu'ici, le jardinage n'était pas vraiment adéquat, ni la cuisine. En sous catégorie, je choisis « Le Tout ». Cette sous-catégorie regroupait tous les arts de combats répertoriés par la machine, et je n'arrivais vraiment pas à me décider. L'ordinateur indiqua ce message :

« Êtes-vous vraiment sûr(e) ? Ce changement pourrait enclencher la mort du patient, ou autres symptômes de quelconques démences, partielles ou totales. »

Je cliquais sur Oui, très doucement. Je me disais que mourir comme ça était mieux que mourir écraser ou déchiqueter par ces monstres.

« Installez le patient dans la machine de transfert de connaissance. »

Je m'installa sur le siège, qui s'allongea, je m'étais mes bras sur le coté, les étendant de toute leur longueur. Des lanières de métal sortirent alors aux extrémités des mes mollets et de mes poignets. Celles-ci les entourèrent de façon à ce que je bouge plus. Je repassai tous mes souvenirs dans ma tête. Mon mariage, ma première mauvaise note, ma naissance. Plein de bons et mauvais souvenirs.

« Inspirez profondément, et expirez, et ne respirez plus pendant la séquence d'introduction de connaissances. Celle-ci devrait prendre au plus 10 secondes. »

J'inspirai donc profondément, expirai tout doucement, et bloquai ma respiration. J'eus une sorte de choc à l'intérieur de mon corps à cet instant précis, j'essayai de résister pour ne pas lâcher de cri, mais au bout de 20 secondes, je n'en pouvais plus, et un hurlement horrible sortit de ma gorge. Heureusement, le transfert était terminé. Mais, le problème le plus grave était que je n'entendais plus aucun bruit aux alentours, plus de « tap-crac » sur les portes. Des bruits de pas très lourds arrivèrent juste devant ma porte. Je cherchai en vain quelque chose pour me défendre.


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